Les Aigles décapitées, tome 10 : L'Héritier de Crozenc

Waouh !

Un fin de chapitre en apothéose ! Tout va de mal en pis pour notre héro qui essaye encore et toujours de protéger ses gens tout en se protégeant lui-même et sa gente dame car les flèchent malveillantes sifflent de partout. Un procès va se tenir à Poitiers pour supercherie et usurpation d'identité et les témoins se frottent les mains car le domaine de Crozenc est le prix de la perfidie. Ainsi, les meurtriers n'hésitent pas à témoigner même si cela laissera à jamais une tâche indélébile sur leur blason. Et la vérité est enfin révélée d'une bouche qu'on n'attendait pas, la sorcière du domaine ! Que n'a-t'elle parlé plus tôt, bien des tourments auraient été évités ainsi que des morts bien inutiles du coup.

Un tout bon opus, haut en couleur, qui nous ouvre les portes de nouvelles aventures qui nous ramènent à l'Histoire :-)

Hugues est enfermé dans la crypte du château de Roger de Castelnau, mais en promettant à "beau sourire" son gardien, une part d'un trésor caché, il parvient à s'échapper. Après bien des péripéties il est de nouveau arrêté. Arrivera-t-il à prouver qu'il n'est pas un bâtard mais l'héritier des Crozenc ?
Le dénouement est proche : ce dixième volume est le dernier de cette série. Jean-Charles Kraehn ménage ses effets et tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page, excellemment soutenu par les dessins de Michel Pierret.
Une partie de l'écriture comporte des termes en vieux françois ce qui donne tout son charme à cette bande dessinée.

Hughes de Crozenc va être jugé à Poitiers pour avoir pris la place du vrai héritier de la seigneurie. Tout désormais semble mener à sa perte. Sauf que les intérêts personnels de ses ennemis les divisent et les amènent à s'entre-déchirer.
L'album s'achève par une pirouette finale, un peu facile.
Cet opus contient quelques vues de Poitiers au Moyen-âge, une reconstitution encore une fois réussie.

C'est la fin du cycle de l'héritier à l'issue duquel Hughes de Crozenc assoira définitivement sa lignée sur sa seigneurie.
Ça commence plutôt mal, avec une évasion franchement peu convaincante de la part du héros, qui réussit à persuader un vulgaire geôlier qu'il va l'enrichir s'il le sort de là. Personne n'y croit vraiment, à part... ce couillon de geôlier, finalement !
La suite s'améliore nettement, et quand Hughes se fait de nouveau "serrer", cette fois pas d'évasion invraisemblable, il ne devra son salut qu'aux actes de trois femmes (Alix, Nolwenn et la vieille Mahaut) qui paieront de leur personne pour lui sauver la mise.
Le retournement final est un peu limite, surtout en ce qui concerne la preuve apportée de la véritable identité d'Hughes (l'histoire du parchemin retrouvé dans la bibliothèque, hum hum).
Au total, les aigles décapitées est, malgré quelques répétitions et quelques circonvolutions invraisemblables, une saga d'un très bon niveau général, et un jalon incontournable de la BD historique sur le moyen-âge.

Mahaut n'apparaît que sur les toutes dernières planches de la bande dessinée ; pourtant, on sent bien qu'elle n'aura pas un simple rôle de figurante dans la suite des Aigles Décapitées. Un peu sorcière, un peu guérisseuse, redoutée pour son hérésie et moquée pour l'ensemble de son oeuvre, la vieille Mahaut avait déjà été évoquée dans l'album précédent, sans être dessinée pour autant. Il en avait été question lors du retour de Nolwenn à Crozenc en tant que femme répudiée et enfermée dans la Tour Grosse : il semblerait qu'à partir de ce moment, les deux parias de la cour se soient rapprochés. Nolwenn est un peu le pendant "jeune et frais" de Mahaut, la sorcière décalée qui ne mâche pas ses mots et crache en prononçant le nom d'un noble, si bâtard soit-il. La guérisseuse tient d'autant plus à Nolwenn, la parvenue, qu'elle déteste Alix, la jeune dame prétentieuse. Elle ne porte pas non plus Hughes dans son estime, et ce dernier le lui rend bien, en ne lui accordant aucun crédit ni même aucune attention... tout en gardant sa crainte par devers lui. Prendra-t-il conscience que "c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes ?" et que la parole d'une vieille qu'on soufflette sans vergogne compte au moins autant que celle d'une blonde à forte poitrine ?
Lien : http://pulco-suivezlepapillo..

Hugues est fait prisonnier et doit servir de monnaie d'échange à Ravenaud pour le blanchir de toutes ces félonies. Kraehn et Pierret restent dans la même veine et toujours en proposant une bd de qualité graphiquement.

En soudoyant un gardien, Hugues parvient à s'échapper de sa prison. Et au moment où il retrouve Nolwenn en piteux état, il est arrêté par les hommes du Duc Alphonse de Poitiers. Il doit répondre de l'accusation d'usurpation d'identité et de vol de titre et de biens. Il risque la mort. Alix tente un coup de force : récupérer Oulfaut chez les trousse-goussets pour obliger son père à revenir sur ses aveux. Mais Lusignan est empoisonné. Alix arrive juste à temps au procès pour faire témoigner la vieille nourrice d'Hugues. Parviendra-t-elle à le sauver ?
Ce dixième tome conclut donc brillamment le premier cycle des aventures d'Hugues de Crozenc. Ravenaud, l'infâme traitre, est en fuite. Une suite est donc possible.
Une belle saga historique, bien dessinée, bien documentée avec une intrigue passionante, pleine de rebondissements et de personnages intéressants et sympathiques comme de traîtres ou de soudards plus répugnants les uns que les autres. du grand roman historique en bande dessinée. Une belle réussite des éditions Glénat.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/

Fin du premier cycle avec ce volume 10. On connait enfin la vérité sur la naissance d'Hugues. Dans ce tome également, Hugues fait son choix entre Nolwen qui porte son enfant et Alix l'amour de sa vie. En revanche, sa relation avec Ravenaud n'est pas résolue.