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EAN : SIE267666_115
(01/01/1900)
5/5   2 notes
Résumé :
L'ouvrage de M. Krafcowski, Plotin et le Paganisme religieux est consacré à la philosophie de Plotin et au paganisme qu'elle s'est efforcée de commenter et de ressusciter. Mais, sous cette apparence, l'auteur cherche surtout à montrer la continuité qui relie le néoplatonisme au platonisme ésotérique c'est-à-dire orphique et le christianisme philosophique à un mysticisme d'origine païenne. Il prétend découvrir une tradition ininterrompue entre la culture gréco-latine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Super livre!!!
Une bonne introduction à la thèse monumentale d'Etienne Vacherot: Histoire critique de l'école d'Alexandrie
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La philosophie néoplatonicienne est proprement philosophie alexandrine. Si plus tard, la direction de l'Ecole put émigrer à Athènes, voire en Perse, le lieu d'origine de cette philosphie demeure l'Alexandrie cosmopolite du IIIe siècle après Jésus-Christ.
Or, nombre de caractères d'une telle philosophie dépendent du milieu où elle se développa. Influences grecques, juives, orientales, se mêlent et s'unissent pour composer sa substance. On ne saurait comprendre le néoplatonisme sans s'imaginer quelques aspects du cosmopolitisme alexandrin.
Si la tradition dont il procède est incontestablement grecque et nettement platonicienne, il est vrai aussi que ce platonisme s'y trouve pénétré par la Bible, la Gnose, par l'Evangile, peut-être par certains reflets des livres sacrés de l'Inde et de l'Iran. On ne peut concevoir l'éclectisme ou le manichéisme des dernières époques paiennes sans attribuer à la ville qui les vit naître une destination de carrefour et d'intermédiaire.
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C'est à Samothrace qu'il faut placer les débuts de ce mouvement philosophique, artistique et religieux que la légende donne comme l'oeuvre d'Orphée. Orphée symboliserait ainsi les premières influences intellectuelles de l'Egypte sur la Grèce. La plus lointaine origine du néoplatonisme ce serait dans l'orphisme qu'il conviendrait de la situer. Il faut en effet, bien comprendre qu'il n'est point de système d'idées collectives sans un axe central qui les soutienne, et que cet axe est toujours une personnalité vivante, quelque déformation que ses traits réels aient pu recevoir de la légende. Dans son admirable Littérature grecque, monument tout récent d'érudition minutieuse et de critique persévérante, M. Thadée Sinko, l'éminent professeur de l'Université de Cracovie, fait remarquer que les cosmogonies orphiques qui ont été le point de départ des plus anciennes spéculations philosophiques impliquent forcément une unité initiale de pensée. Leur subtilité métaphysique, leur symbolisme raffiné n'a pu devenir oeuvre collective qu'après un thème original fourni par un inspiré, dont le nom importe peu et que l'on peut appeler Orphée, ne fût-ce que pour ne point le laisser anonyme.
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Nous avons essayé de montrer la continuité qui, selon nous, relie le néoplatonisme au platonisme ésotérique et le christianisme philosophique au mysticisme originellement paien. (...)
Mais dominant d'encore un peu plus haut notre idée, nous voudrions réhabiliter la notion d'une culture gréco-latine tant chrétienne que paienne, découvrir entre l'une et l'autre une traditionn ininterrompue, définir ainsi ce que cette culture a apporté à la civilisation moderne.
Quoi qu'elle lui ait apporté, le transfert n'a pu s'accomplir précisément que par ce néo-platonisme paien ou chrétien, que certains ont voulu bien à tort exclure de cette tradition.
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Ainsi l'histoire de l'Egypte grecque, de ses origines à la conquête romaine, nous indique les sources diverses du syncrétisme alexandrin. Avant d'essayer de les grouper et d'en noter les premiers effets, remarquons que la "paix romaine" était une condition particulièrement favorable à un tel syncrétisme.
Dès l'époque de Cicéron, l'on perçoit dans la littérature et l'art gréco-romain l'opposition de deux tendances : l'imitation pure et simple des modèles classiques et la recherche d'un style nouveau, grec dans son fond, mais accessible aux influences de l'Orient et qu'on peut dire hellénistique. Les foyers de ce nouveau style sont Rhodes et Tralle directement exposés à la contagion de l'Asie. (...) Une véritable irradiation de l'Ecole érudite d'Alexandrie s'impose à cette époque à la culture latine; la philosophie, si l'on en juge par Lucrèce et Cicéron, en est encore restée à un platonisme et un stoicisme, plus ou moins mélangés, plus ou moins éducolorés. Pour comprendre le succès ultérieur du néoplatonisme alexandrin, il faut discerner ce que cache cette philosophie plutôt que ce qu'elle indique. Elle révèle alors une crise religieuse dans Rome qui sera bientôt celle du monde paien tout entier et qui sera la principale cause de la révolution chrétienne et de ce qu'on pourrait nommer la contre'révolution néoplatonicienne.
Il était fatale que l'introduction de l'hellénisme à Rome suscitât un mouvement de critique à l'égard de la religion traditionnelle. En ce sens, Caton n'avait point tort de fulminer contre les Grecs, ni le Sénat d'expulser Carneade. c'est donc une religion nouvelle à laquelle aspire l'élite gréco-romaine au début de l'Empire ou à la fin de la dictature césarienne. La contamination de la mythologie latine et de la mythologie grecque a pourvu les dieux romains de généalogies et de moeurs scandaleuses dot s'indignent les vieux dévots, mais elle a aussi transformé en mythes profonds l'étroite superstition du vieux Latium.
Les paysans conservent leurs croyances primitives; on continue, dans les campagnes, de parer et de vénérer des divinisations d'actes et de besoins humains, mais dans la société cultivée, s'élabore une croyance nouvelle où la philosophie reprend l'avantage.
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La vie de Plotin écrite par son disciple Porphyre nous apprend que le plus grand des philosophes néoplatoniciens, celui que l'on peut considérer comme le fondateur de l'école, naquit à Lycopolis, en Egypte, sous le règne de Septime Sévère, un peu plus de deux cent ans après Jésus-Christ. C'est à l'âge de vingt-sept ans qu'il commença de s'intéresser à la philosophie. Mais il paraît que l'enseignement des maîtres alexandrins le déçut jusqu'au jour où un ami, témoin de son découragement, l'introduisit à l'école d'Ammonius Sakkas, c'est-à-dire Ammonius le Portefaix, qui, historiquement, est le créateur du néoplatonisme.
Si le disciple Plotin a singulièrement éclipsé son maître, il faut croire cependant que grandes étaient déjà l'autorité et l'éloquence d'Ammonius puisqu'il paraît que, dès la première leçon, Plotin s'écria : "Voilà celui que je cherchais !" Parmi ses auditeurs fréquentaient Herminius, Olympius, Theodosius, Login et les deux Origène, le père de l'Eglise et le philosophe platonicien. (...)
Plotin devenu le disciple d'Ammonius ne commença d'écrire qu'à l'âge de cinquante ans. (...)
Son début tardif dans les lettres révèle aussi avec quel soin il se souciait de penser plutôt que d'écrire. Il y eut très vite chez Plotin quelque chose de l'ascète désintéressé des biens de ce monde, et quand le philosophe se développe pleinement en lui, son ascétisme l'a déjà conduit vers une mysticisme très personnel.
Porphyre dans la Vie de Plotin, d'où sont tirés la plupart des biographies plotiniennes prétend avoir assumé auprès de lui la tâche de secrétaire, revoyant et corrigeant la forme imparfaite de son maître. (...)
Plotin mourut à soixante-cinq ans, en 217 après Jésus-Christ, achevant une vie de méditation et de sagesse. En un temps de moeurs corrompues, il donna, sans ostentation, l'exemple de la chasteté, de la tempérance, de la probité et, surtout, de la bonté indulgente et sereine, que Porphyre compare à la douceur du miel. La mort qui le surprit fut digne de sa vie calme et vertueuse. Elle fut sommeil plutôt que mort ou abandon définitif d'un corps que l'extase avait depuis longtemps pris l'habitude de délaisser.
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