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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Houuuuu ! Je viens d'en finir avec ce Dernier loup (2019) j'ai failli m'endormir comme le barman hongrois à qui un philosophe allemand désabusé raconte cette histoire qui lui est peut-être arrivée mais moi j'ai bu de la Vichy car il fait une chaleur suffocante chez moi et que l'eau de Vichy c'est mieux que la bière pour éviter la déshydratation et puis la Sternburger du philosophe berlinois pardon ce n'est pas ma tasse de thé de toute façon je préfère la bière belge car on a beau dire, comme dirait mon ami RobertB, avec la bière belge on n' est jamais déçu c'est pas comme avec cette nouvelle purée qui a reçu le prix Pullitzer et même été élue pépite de la semaine par Marianne, si, si, car au-delà de la prouesse stylistique, « du sublime phrasé qui se déplie » des digressions, de quelques clins d'oeil pince-sans rire et du documentaire animalier ushuaïesque, je n'ai pas été happée par la profondeur métaphysique de la « novella » si ce n'est qu'elle m'a trimballée via d'innombrables virages en Land Rover à travers l'Estrémadure du vide au vide, en m'assoiffant.
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Un ancien professeur de philosophie qui a perdu depuis longtemps tout désir d'écrire ou même de penser,traîne sa misère en remplissant ses jours de vide,accoudé à un bar de Berlin,non pour s'enivrer car il n'en a pas les moyens mais par habitude. Il reçoit cependant un courrier d'une fondation de Madrid ,l'invitant à se rendre en Estrémadure, tous frais payés et " pour tant d'euros " afin qu'il écrive un texte en toute liberté. Après en avoir douté,il se rend à l'évidence, il n'y a pas erreur sur la personne, c'est bien à lui que cette lettre est destinée. Il part donc sans la moindre idée ce qu'il va bien pouvoir faire. Un sujet lui arrive sans trop savoir pourquoi : retrouver qui a tué le dernier loup de cette région. Il raconte cette quête au barman qui ne l'écoute que d'une oreille, et encore!
En 74 pages et une seule phrase qui nous aspire dans une spirale qu'on ne lâche pas, l'auteur nous conte cette chasse au loup qui s'avère plus complexe qu'il n'y paraissait. Sans émotion mais avec un vocabulaire choisi, il questionne le rapport de l'homme à l'animal en dénonçant l'absurdité d'une persécution dépourvue de sens.
Peu de critiques sur cette nouvelle mais toutes sont élogieuses, j'avoue ne pas y avoir été sensible .
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« El Ultimo Lobo » (le derner loup) le loup occupait toute la région de l'Extramadure jusque vers 1930. L'espèce diminuait progressivement et avait pratiquement disparue en 1972, avec les derniers exemplaires vivant dans la Sierra de Altamira, au Sud-Est de Cáceres et disparition totale dans les monts autour de Tolède. Les derniers loups étaient confinés dans les montagnes de San Pedro et de San Mamed, et erraient jusqu'à la frontière portugaise toute proche. J'ai personnellement travaillé dans la région de Caceres, sur le massif granitique de Cabeza de Araya dans les années 90, et ai parcouru bien des endroits, des plus reculés, discutant avec les habitants. Il n'y avait déjà plus aucune mention du loup. Par contre, il y avait des élevages de taureaux de combat et il n'était pas rare de voir des vaches noires, avec leurs maigres pattes, sauter par-dessus les barrières hautes d'un mètre. En fait on apprend que c'était « au sud du Duero en 1983 que le dernier loup avait péri », mais que le dénommé Antonio Dominguez Chanclon « avait tué le loup, un mâle de l'espèce, en 1985 - non en 1983 !- mais le 9 février 1985, et que le dit Chanclon vivait au 3 de l'Avenue de la Vierge de Guadalupe au troisième étage à Caceres, et qu'un incident était arrivé à la Cantillana la Vieja, près de Herreuela ». Tout cela est raconté au tenant de bar hongrois qui sert si aimablement de la bière Sternburg au bar « Sparschwein », littéralement « le cochon tirelire ». Là où le chasseur de loup que l'on a fait venir a ses quartiers alors qu'il erre encore « vers Goeben puis le Kleistpark suivi par la Kaiser-Wilhelm-Platz, puis de lautre coté, après le poissonnier et le magasin d'occasion Humana Second Hand, il retournait au Sparschwein, où il n'avait pas jeté la lettre, il l'avait pliée dans sa poche et l'avait lue rapidement », lettre qui l'invitait en Espagne.
« Comment pourrait-il décrire ce qui lui a tellement pesé, comment pourrait-il expliquer combien il avait abandonné il y a longtemps l'idée de la pensée, le point où il a compris pour la première fois la manière dont les choses étaient et savait que toute sensation que nous avions de l'existence était simplement un rappel de la futilité incompréhensible de l'existence, une futilité qui se répéterait à l'infini jusqu'à la fin des temps et que non, ce n'était pas une question de chance et de son pouvoir extraordinaire, inépuisable, triomphant, invincible à donner naissance ou anéantir, mais plutôt le prétexte à un but démoniaque et sombre, quelque chose de profondément enfoui dans le coeur des choses, dans la texture des relations entre les choses, la puanteur dont le but remplissait chaque atome, que c'était une malédiction, une forme de damnation, que le monde était le produit du mépris, et que Dieu aidait la santé mentale de ceux qui s'appellent eux même penseurs ».
Effectivement, « ils se demandaient, et on lui demandait à lui aussi, là, en lettres majuscules qui lui étaient adressées, qu'est-ce que voulez-vous faire en Extramadure, parce que IL N'Y A RIEN LA-BAS, c'est juste un énorme endroit, stérile sans pitié, plan avec quelques petites collines habituellement près de la frontière, horriblement sèche, les collines dénudées, la terre desséchée, sans guère de gens car la vie était aussi difficile que cela pouvait l'être, grande pauvreté, un endroit désespérément sec, pourquoi diable aller à Extramadure ».
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