AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 101 notes
5
5 avis
4
11 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Roman ou essaie, un beau livre! C'est un témoignage qui nous révèle un aspect très important sur l'homme qui a marqué négativement le vingtième siècle tonton Hitler notamment le rapport entre sa politique du fascisme et la religion. le fascisme avait pu se frayer un chemin dans la politique, dans l'armée et dans d'autres institution. Mais, pour Hitler, cette domination n'était pas totale, pour atteindre son apogée, il fallait que le fascisme s'empare de la religion. le catholicisme étant déjà condamné puisque la papauté constituait une force extérieure difficile à terrasser, alors les catholiques ont été persécutés. Par contre le fascisme a jugé bon de s'intégrer dans l'église protestante d'où nous avons dans ce livre, le témoignage d'un pasteur protestant qui faisait partie, avec son père pasteur également, des résistants qui se sont opposés farouchement à cette intégration.

On découvre la folie de leur envahissement dans les services des églises où tout devrait être modifié, en commençant par remettre en cause l'ancien testament, l'instruction religieuse devrait se baser désormais sur le transfert des pouvoirs car les juifs n'étaient plus peuple élu de Dieu, c'est maintenant la race aryenne qui devenait le peuple élu. L'église devrait instruire la population sur la force, la pureté et l'origine divine du sang aryen qui ne devrait plus se mélanger avec du sang impur, dieu devenait alors discriminatoire...

Les fascistes se sont également emparés de l'université notamment dans la faculté de la théologie où tous les cours devraient se focaliser sur la supériorité de la race aryenne, vraiment aberrant!
Commenter  J’apprécie          251
Ce que j'en ai retenu

- de l'importance des universités dans l'Allemagne d'avant-guerre : formation des futures élites, stimulation intellectuelle essentielle, liberté d'étude. Et la fin de cet état de fait avec la montée du nazisme, la restriction des libertés et surtout le basculement d'une partie de la jeune génération en faveur de cette nouvelle idéologie qui promettait de sortir l'Allemagne de la décadence. “Une Allemagne puissante renaîtrait, en échange de leur acquiescement et peut-être à condition qu'ils ferment les yeux sur les actes du nouveau régime qu'ils n'approuvaient pas totalement.”

- du fait que le prestige de l'armée et des valeurs militaires restaient intacts en Allemagne, valeurs sur laquelle Hitler s'est appuyé.

- de la fracture idéologique d'une société : Nazisme / Protestantisme ou l'opposition de deux religions : “tu crois au salut par le sang du Christ et je crois au salut par ce sang noble qui coule dans les veines de tous les Aryens”. Conséquence : remplacement du crucifix par le portrait du Fuhrer

- de la montée en puissance d'Hitler : une centralisation des pouvoirs de plus en plus forte

- de l'annihilation de la résistance de l'Eglise protestante : Les Eglises sont unifiées, l'evêque sera désormais nommé (campagne interdite pour le candidat non gouvernemental, bulletin de vote truqué).

- Des tragiques erreurs d'appréciation qui ont égaré l'opinion allemande, et en particulier les autorités religieuses : au départ les Eglises ne se sentent pas concernées par HItler, insistant sur la distinction séculaire des deux royaumes. Durant plusieurs années, elles se sont méprises sur la nature et les objectifs du nouveau régime qui souhaitait la suppression de l'autonomie de la société civile et des corps intermédiaires, dont les Eglises, au profit d'un Etat tentaculaire.
Ce que j'en ai pensé

J'ai été totalement passionnée par ce livre, d'un bout à l'autre, malgré quelques longueurs à certains endroits. C'est un “essai romancé qui profite du récit de la vie d'un homme, sous le pseudonyme de Karl Hoffmann, en Allemagne dans les années 1930, pour analyser la montée du nazisme, ses racines historiques et intellectuelles. Mais il le fait à travers la politique hitlérienne vis-à-vis des Eglises protestantes. J'y ai énormément appris, non seulement sur l'histoire de l'Allemagne mais surtout sur la psychologie, la culture, l'état d'esprit des Allemands dans l'entre-deux-guerres. Ce qui est essentiel car cela explique en grande partie le succès d'Hitler et le déclenchement de la Seconde guerre mondiale.

L'angle de vue religieux est donc très intéressant et très peu connu, y compris pour des laïcs. Puisque comme le dit très bien Karl, le nazisme a été la tentative de remplacer une religion (le protestantisme, 98% des Allemands de l'époque) par une autre (le culte à Hitler, à l'Allemagne militaire, etc.). “Le problème du nazisme c'est qu'il ne se développe plus désormais en tant que puissance politique ; c'est en train de devenir une religion. Et ils ne tolèreront aucune religion rivale.”

Deux points m'ont cependant gêné, et ils étaient en cela bien expliqués dans la postface de mon édition :

Tout d'abord, la tendance à la surestimation, dans le roman, de la résistance à Hitler, y compris au sein des Eglises. A le lire, on a l'impression que tous les protestants ont fait bloc (ce qui aurait signifié d'ailleurs la population entière …). Mais il faut penser que le roman a été publié en 1942 et donc que le protagoniste n'avait pas de recul sur les choses, ni idée de l'ampleur de phénomène de résistance en Allemagne. Il ne pouvait juger que par rapport à ceux qui l'entouraient et aux événements de sa région. En réalité, les Eglises ont eu beaucoup d'atermoiements pour ne pas placer les fidèles dans un dilemme entre la loyauté confessionnelle et la loyauté nationale => elles étaient donc plutôt dans une attitude de non-alignement.

Ensuite, et c'est expliqué à la fin, ce qui m'a beaucoup déçue : certes c'est une histoire vraie, mais la chronologie et les événements de la vie de Karl n'ont que peu de rapport dans le détail avec la vie du vrai Karl Hoffmann (Léopold Bernard)

Cependant, cela reste un roman captivant sur l'ascension implacable du nazisme vue par un résistant. Kressman Taylor a réussi le tour de force d'en faire une réflexion passionnante sur les faiblesses des hommes, le “génie” d'Hilter, tout en mettant en scène des personnages forts représentatifs de la société allemande de l'époque. Il reste tout de même remarquable qu'une Américaine ait pu, en 1942, se livrer à un tel réquisitoire.

Un grand “roman” ? “essai” ? “document”? Un peu tout à la fois. A découvrir dans tous les cas.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          110
Encore un excellent livre de Kressman Taylor, qui raconte l'histoire (vraie) d'un étudiant en théologie allemand, qui combat le nazisme pour la survie de l'Eglise protestante allemande, dernier rempart à la totale maîtrise d'Hitler sur les allemands. le combat est inégal, les nazis possèdent toute la puissance de l'armée, des SA, des SS et des lois avec eux, mais les chrétiens ont un rempart impossible à détruire : leur foi.
Unique point qui peut paraître négatif à certains : le fait que des passages de la Bible et des points de vue chrétiens soient omniprésents dans l'oeuvre.
Au final, un très bon livre, qui explore une facette peu connue du combat contre les nazis.
Commenter  J’apprécie          80
Kressmann Taylor nous raconte l'histoire de Karl Hoffmann, c'est un nom d'emprunt, telle qu'il lui a racontée en 1940, sous protection du FBI, dans sa volonté de témoigner des agissements des nazis envers l'Eglise. Karl étudiait la théologie à Berlin et a subi les pressions des nazis comme tous les théologiens, pasteurs et prêtres afin de se soumettre à une religion d'Etat, le seul Dieu possible étant Hitler. Ce livre est édifiant par sa clarté, la description lente, la manière dont il relate la manipulation et le piège qui se referme sur les insoumis. "Karl" a pu s'évader à temps vers les USA pour ce témoignage. Mais aux USA, plus surprenant, il sera aussi confronté à des allemands favorables à Hitler et risquera d'être renvoyé en Allemagne qui traque les fugitifs.
Le livre est complété par un témoignage du fils de Kressmann Taylor qui a rencontré aux USA plus tard "Karl" alors que sa mère avait regretté avant de mourir de'avoir perdu le contact avec lui. Poignant.
Commenter  J’apprécie          70
Très belle lecture. Livre beaucoup plus dense qu'Inconnu à cette adresse. En effet il s'agit de l'histoire vrai de Karl Hoffmann relatée, étape parétape. de son instruction en faculté de théologie en Allemagne durant la montée du nazisme, de la mise sous contrôle de l'Eglise par Hitler, de la résistance des pasteurs et certains hommes d'église, et de la nécessité pour Karl Hoffmann, persécuté, de fuir son pays pour sauver sa vie.
Arrivés une USA, installé dans un petit village, il rencontrera en 1940 Kressmann Taylor et lui racontera son histoire.
Le récit est très détaillé, parfois trop, il montre la façon insidieuse, puis brutale, dont le pouvoir nazi va tenter de manipuler toutes les forces du pays.
Karl H ne va pas arriver aux USA détruit, cassés par les épreuves vécues en Allemagne. La peur n'aura pas été son moteur, mais sa foi, l'importance de laisser Dieu maitre de l'Eglise.
Moins percutant que son premier roman, Kressmann Taylor continue de nous faire vivre de la façon la plus juste les horreurs et abus de cette période entourant la seconde guerre mondiale. Pour sa justesse et précision, à mettre dans votre pile de lecture si la période vous intéresse.
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre est un récit autobiographique d'un jeune pasteur,Karl Hoffmann, étudiant en théologie et fils de pasteur, qui fuit en Amérique pour échapper aux nazis.

Le lecteur apprend que les nazis tentent d'utiliser l'Eglise luthérienne comme outil de propagande. Mais ils vont se heurter à une résistance secrète, notamment de la part de Karl Hoffmann.
Au fil des pages, le lecteur assiste à la montée du nazisme en Allemagne et qui s'effectue même au sein de l'Eglise.
Karl Hoffmann nous fait partager ses activités de résistance dans la paroisse de son père mais aussi dans la faculté de théologie que les nazis ont investi pour enseigner leur idéologie.

Un roman captivant qui éclaire une autre facette de la résistance allemande à travers l'Eglise protestante. Une belle leçon de courage et d'engagement de la part de certains intellectuels et religieux allemands face au désastre annoncé.

Ce livre explique également le mécanisme insidieux et implacable qui a plongé le peuple allemand dans la tyrannie nazie: d'intimidations quotidiennes en petits renoncements.

Petit bémol: ce roman manque quelque peu d'objectivité mais qui reste passionnant du point de vue historique.

Enfin, la postface de l'historienne Brigitte Krulic, indique que les faits relatés s'inscrivent parfaitement dans la chronologie de l'Histoire: ce qui donne une autre dimension au livre.

Commenter  J’apprécie          60
Sous forme de roman, une histoire vraie d'un pasteur allemand qui tenta de résister à l'idéologie nazie qui voulut utiliser l'église luthérienne pour sa propagande. Belle oeuvre sur une résistance qui disposait de moyens infimes face à une machine de destruction systématique de tout ce qui pouvait lui paraître aller à l'encontre de son action. Ecriture tout à fait porteuse de ce contexte dans lequel la montée inexorable du nazisme rencontre une opposition intellectuelle qui ne reniait pas ses convictions.
Commenter  J’apprécie          40
Très bon ouvrage qui permet de mieux comprendre comment Hitler manipula l'université, l''église et ses hommes d'église.
Commenter  J’apprécie          40
Lentement, jour après jour les portes des uns se ferment alors que celles des autres s'ouvrent.

Patience et longueur de temps vont laisser s'installer le loup dans la bergerie.

Culte pour les uns, croyance pour les autres et dérives en eucharistie pour tous.

Terreur et pleurs vont s'instaurer en nouveaux psaumes, jusqu'à cette croix qui, sans cesse, sera portée puis transmise et, une fois de plus sauvée.

Texte aussi bien romanesque qu'historique et biographique à découvrir dans un style plein d'une richesse propre à une femme de combat telle que l'auteure.
Commenter  J’apprécie          30
Cette histoire est le récit autobiographique de Karl Hoffmann (son vrai nom a bien sûr était gardé secret) relaté par Kressmann Taylor comme il lui a raconté.
On est alors dans les années trente, son père est pasteur dans la Domkirche de Magdebourg (en Allemagne), et lui même souhaite devenir Pasteur.
Quand Hitler arrive au pouvoir en automne 1931, les choses basculent, l'État en plus d'avoir le pouvoir sur le peuple veut aussi prendre le pouvoir sur l'Église alors que ça n'a jamais fonctionné comme ça auparavant:"le gouvernement dirige les gens dans une direction, L'Église dans l'autre."
Et c'est pour défendre ce qui lui paraît juste qu'il va rentrer en Résistance contre le régime autoritaire dans lequel il vit.
Le point de vue de l'Église est très présent, on y découvre une nouvelle facette de cette sombre période.
Ce livre parle d'une période de l'histoire qui a été la plus dévastatrice et je pense qu'on ne réalise pas assez ce qu'a vécu chaque victime de cette guerre mené par Hitler et ses partisans nazi, mais ce récit nous le fait comprendre.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (313) Voir plus



Quiz Voir plus

Le quizz de deux amis

Comment s'appelle la soeur de Max ?

Griselle
Kathrine
Giselle
Kathy

5 questions
165 lecteurs ont répondu
Thème : Inconnu à cette adresse de Kathrine Kressman TaylorCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..