Lorsque Phérial arrive à l'orphelinat, il a l'impression de se trouver devant un véritable château protégé par les grands sequoias, dont la directrice Isabelle serait la fée ; pourtant, du haut de ses quatre ans le petit garçon abandonné par ses parents a déjà des raisons de ne plus croire aux contes. Il a déjà connu une succession de familles d'accueil – et de mauvais traitements – et ce parcours de douleur est loin d'être fini…
Comment grandir, comment arriver à se construire lorsque la vie ne vous apporte que désillusions, lorsqu'à chaque foyer qui change et apporte l'espoir d'une vie normale, peut-être même un peu d'amour, que ce soit au fin fond des campagnes ou au pied des cités, la chute soit si brutale ?
Les Liliane, les Lacroix, les Procron… à chaque fois le petit garçon y croit de toutes ses forces, et finira par grandir tant bien que mal, enfant fragile en quête d'amour et d'identité (il n'apprendra qu'à l'occasion de sa naturalisation qu'il est d'origine yougoslave) qui s'évanouit quand il a trop d'émotions, et devenu adulte la proie d'intenses crises d'angoisse. Ce roman d'apprentissage est un puits d'émotions, il est difficile de lire ce dont l'enfant est victime, et pourtant la façon dont il ne lâche jamais espoir ne lasse pas d'étonner – à rapprocher du si joli premier roman d'
Isabelle Carré, où la lumière, la seconde naissance et le salut viendront également de la découverte du théâtre.
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