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À l'heure où les multiples controverses des auteurs agitent le milieu littéraire, ce roman traite de pistes intéressantes de réflexions.
L'appropriation culturelle, la cancel culture, le harcèlement de masse sur les réseaux sociaux.

L'autrice nous emmène dans les coulisses des maisons d'édition, nous faisant découvrir l'envers du décor de ce microcosme si particulier.

Suite au décès de son amie Athena Liu, jeune écrivaine talentueuse, étouffée par un malheureux pancake au pandan, June Hayward écrivaine désabusée, va s'approprier son manuscrit. Un manuscrit qui traite du corps des travailleurs chinois durant la Première Guerre mondiale.
Le roman va être un succès phénoménal, et la narratrice, exécrable à souhait, va s'engluer dans ces nombreux mensonges pour ne pas être découverte.

Si toutefois, j'ai aimé apercevoir certains pans méconnus du milieu de l'édition, la fin m'aura laissé un petit bout de pancake coincé dans la gorge, l'extrait de pandan n'étant peut-être pas assez à mon goût.
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Premier livre reçu grâce à mon abonnement annuel auprès de ma librairie et j'étais vraiment ravie de découvrir un livre de Rebecca F Kuang.

C'est un livre un peu difficile à résumer : on suit June qui rêve de devenir écrivain mais qui peine à écrire un bon roman, peine à se faire un nom, peine a se faire éditer tandis que son amie de fac Athena réussie très bien. Bestseller, contrat à 6 chiffres, droits de ses romans vendus a Netflix… forcément, la jalousie s'installe et quand Athena meurt, June lui vole son dernier manuscrit.

Ce roman est décrit comme un thriller, mais finalement, il y a peu de mystère. La mort d'Athena ne fait aucun doute, c'est un accident…. Mais est-ce que June va se faire prendre ? Ça c'est la question qu'on se pose une bonne partie du roman.

Je pense que ce mystère devient secondaire à la fin du livre et que l'auteure a plus voulu mettre en lumière le monde de l'Edition, et cette course aux bestsellers, au détriment des auteurs. Cette course pour plus vendre, avec des contrats toujours plus gros au risque de voir certains auteurs qui n'écrivent plus ce qu'ils veulent mais ce qui fait vendre.

Je n'ai pas réussi à apprécier June, je n'ai pas été sensible à sa solitude, a son besoin d'exister car dès les premières pages, je l'ai trouvé détestable.

On aperçoit aussi le racisme de la société américaine, ou il faut un pourcentage d'auteurs issu de l'immigration mais pas trop malgré tout car la suprématie blanche doit toujours être présente. C'est tellement triste.
C'est en tout cas un roman très intéressant, je dois dire que mon libraire a su cerner mes gouts à merveille.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Yellowface m'a mis une petite claque, j'ai dû enchaîner les pages jusqu'à connaître le fin mot de l'histoire. Ce livre est tout simplement brillant, addictif, unique.

Nous suivons le personnage de Juniper, jeune femme blanche américaine, qui s'approprie le roman intitulé « le Dernier Front », décrivant l'histoire des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale, écrit par son « amie » Athena, américaine d'origine chinoise, qu'elle va lui voler après sa mort. À partir de là, le livre nous plonge dans le monde impitoyable de l'édition, abordant des sujets tels que le racisme ordinaire, l'appropriation culturelle, l'influence des réseaux sociaux sur les maisons d'édition, les quotas ou la cancel culture. L'autrice réussit brillamment à nous faire réfléchir sur ces sujets sans pour autant nous influencer.

Yellowface est un très long monologue intérieur du personnage principal, Juniper, parfois détestable par sa jalousie maladive, son sentiment d'oppression, son incompréhension (volontaire) du racisme, mais malgré tout, sa solitude et le harcèlement qu'elle subit m'ont fait ressentir, par moments, de l'empathie pour elle.

C'était tout simplement captivant de suivre son ascension dans ce milieu.
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Ce roman sort bientôt en VF chez @desaxus et je ne peux que vous recommander de foncer vous le procurer ! C'est une lecture addictive !

Athena Liu et June Hayward ont fait les mêmes études et ont le même rêve de vivre de leur plume. Si la première rencontre la gloire, la deuxième n'a qu'une réussite modeste et s'enfonce dans l'aigreur et la jalousie vis à vis de son "amie" si brillante. Jusqu'au jour où Athena décède, June vole les notes de son dernier manuscrit et le publie en se faisant passer pour l'autrice originelle. A son tour elle connaît l'ivresse du succès jusqu'à ce que des doutes émergent...

June est une narratrice un peu-beaucoup-de mauvaise foi, qui cherche sans cesse à se justifier sur ses actions. Elle inspire un mélange de mépris et de pitié et en même temps, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses et paradoxalement de vouloir qu'elle s'en sorte.

Le roman est une plongée dans l'industrie du livre et particulièrement du côté éditorial et marketing et j'ai adoré découvrir cet aspect qui m'est inconnu, c'était passionnant de voir comment un roman se négocie et se lance. L'autrice égratigne tout de même bien le milieu au travers de certains personnages !

A côté de ça il y a tout un aspect autour de l'appropriation culturelle, June étant blanche et Athena une Chinoise Américaine : peut on écrire sur l'histoire d'un peuple avec lequel on n'a aucune attache ? Si non, est ce une forme de censure ?

Le roman se passant à notre époque, les réseaux sociaux sont très présents dans le roman et c'est marquant de voir à quel point quelques tweets ou hashtag peuvent détruire (ou non) une carrière et comment les gens peuvent se comporter en vautour derrière leurs écrans, par frustration ou envie, sans chercher la vérité d'eux mêmes mais en suivant le mouvement.

Le tout en fait un roman addictif et jubilatoire, qui nous tient en haleine car on est pressés de savoir si June va s'en sortir et si non, jusqu'où ira sa chute.
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Ce roman est surprenant. Écriture très fluide, il est encré dans des références actuelles et traduit, d'après moi, très bien le malaise qui règne dans notre société actuelle en pleine mutation.
Les réseaux sociaux, le racisme, le monde culturel et intellectuel, les buts dans la vie, autant de questions abordées et qui créent un malaise chez le lecteur.
Grâce à cela, on est emporté dans l'histoire et, jusqu'au bout, on éprouve un malaise quant au personnage principal et ses actions.
Au final, ce roman met mal à l'aise et dérange ce qui prouve qu'il pose les bonnes questions et que l'écriture est efficace.
Uniquement 4/5 (et non 5) car certaines longueurs alourdissent le récit.
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J'hésite entre un 4 et un 4,5 étoiles

J'ai lu cette oeuvre en 2 jours top chrono, impossible de le poser tant l'écriture est incroyable.

Happée dès la première page, je n'ai pas du tout vu où allait cette histoire, comment, quoi, de quoi, pourquoi ? Mais, hein? 🫠 Les messages véhiculés sont très forts et l'immersion dans le monde, pas si beau, de l'édition est très intéressante !

Ce livre est écrit du point de vue de Juniper et, bien que j'aime les fins heureuses, je ne pouvais qu'espérer une chute, brutale et juste.

Un mélange de contemporain et du thriller, j'ai été conquise par l'atmosphère curieuse, pleine d'émotions en montagne russe. J'ai été choquée par des phrases tant elles ne pouvaient pas être vraiment dites mais c'est pourtant la réalité.

J'encourage vivement la lecture de Yellowface.
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R.F. Kuang est brillante.

Dans ce livre, on aborde les questions de vol, de racisme, d'appropriation culturelle, de désinformation historique, de compétition dans l'industrie du livre, le tout sur un ton sarcastique que j'ai adoré.

On suit June qui est, évidemment, une personne à la morale douteuse. A travers une narration très ironique, on découvre son parcours entre ce qu'elle appelle des détracteurs (culotté de sa part), ses amis totalement intéressés et les professionnels de l'édition dont l'intérêt dépend de son succès. Chaque personnage est à la fois insupportable et terriblement humain.

On perçoit bien l'hypocrisie de cette industrie qui reste assez nébuleuse pour la plupart des gens qui n'en font pas partie et cette critique romancée est très réaliste.

June a presque réussi à me gaslighter tellement elle essaye de se persuader qu'elle est la victime dans toute cette histoire.

Quand je vois certaines critiques sur Booknode et autres plateformes, je constate que ce genre d'oeuvres est essentiel car encore aujourd'hui, le monde est rempli de June. (Des personnes qui font semblant de ne pas comprendre le problème, du moins j'ose espérer qu'il s'agit de mauvaise foi, c'est à se demander s'ils ont lu le livre. Oui je fais une critique des critiques).

Pour moi c'est un coup de coeur. J'ai beaucoup ri, honnêtement, la façon dont tout le monde est détestable dans ce livre, c'est hilarant.

On parle d'autre chose que de racisme dans ce roman. Aux côtés de l'infecte personnage de June, on voit comment la compétition prend le dessus sur sa perception du monde, sa relation avec elle-même et les autres et ses valeurs.

On parle aussi de l'instrumentalisation des minorités dans l'industrie, bref, R.F. Kuang a traité avec beaucoup de dérision (ou auto dérision?) et de réalisme un monde de l'édition qui met des étoiles plein les yeux.
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Vous n'êtes sans doute pas prêt.e.s pour ce roman. En tout cas, moi, je ne l'étais pas. Je n'étais pas prête à dévorer les cent premières pages d'une traite, happée par une écriture d'une efficacité redoutable, avant de ralentir le rythme pour cause de malaise grandissant. Je n'étais pas préparée non plus pour ce malaise, pour ce que Rebecca F. Kuang donne à voir du monde de l'édition, ses guerres intestines, ses jalousies et son racisme qui parfois s'ignore et parfois s'affiche de manière décomplexée. Je croyais être prête pour la dénonciation de l'appropriation culturelle et de la violence des réseaux sociaux, mais, en fait, non, il faut croire que je m'en protège plutôt bien malgré les témoignages que je peux lire ici ou là.

Mais, surtout, surtout, je n'étais pas prête à faire face à une narratrice non fiable que j'ai rapidement prise en grippe. En même temps, ça forcerait presque l'admiration, cette façon qu'elle a de justifier les décisions moralement discutables qu'elle prend, tout en s'enfonçant toujours un peu plus dans l'ignominie. Certains passages m'ont particulièrement marquée, notamment quand elle corrige le manuscrit qu'elle a volé et qu'elle ne se rend pas compte que les changements que lui demande son éditrice relèvent justement d'un point de vue typiquement blanc sur une histoire appartenant à une autre culture. C'est magistral, tout comme la fin, qui m'a laissée sans voix et qui m'a poussée à me repasser tout le livre dans ma tête pour le voir sous un autre angle.

Au final, je dirais que j'ai vécu une expérience de lecture inédite, à la fois puissante et inconfortable. Il m' a fallu du temps pour laisser décanter tout cela et vous livrer cette chronique. Yellowface peut facilement se lire d'une traite, comme le thriller qu'il est, dans le fond, mais j'ai eu besoin de faire des pauses pour digérer la violence de certains passages et l'importance du propos sur les questions de racisme, d'appropriation culturelle et de diversité. Je ne doute pas que quand Rebecca F. Kuang fait dire à un éditeur quelque chose comme « j'ai déjà une autrice asiatique, merci bien », c'est du vécu, comme si tout se résumait à des quotas, au mépris du talent. Ce qu'elle montre ici, c'est que notre monde n'est pas moins raciste qu'avant mais, maintenant qu'on en parle ouvertement, il s'en défend, ce que je trouve encore plus violent finalement pour les personnes racisées qui subissent ce système de plein fouet.

Alors, est-ce que je vous recommande de lire Yellowface ? Oui, absolument, parce que j'adorerais en discuter avec vous. Est-ce que je vous promets que vous allez passer un moment agréable en compagnie de June ? Pas sûr, vu que je trouve que ça appuie un peu trop là où ça fait mal pour que ça soit une lecture confortable. Disons que, comme moi, vous n'en sortirez probablement pas indemnes. Maintenant, est-ce que ça m'a donné envie de me plonger dans Babel, de la même autrice, qui attend dans ma PAL depuis quelques semaines ? Carrément ! Rebecca F. Kuang est extrêmement talentueuse et une écrivaine à suivre, c'est certain !
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
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Suite à la mort d'une jeune autrice à succès asiatique, son amie blanche décide de voler et de s'approprier l'un de ses manuscrits dans le but d'enfin percer sur la scène littéraire qui l'a jusqu'alors snobée. 

Le roman de K.F Kuang aborde des thèmes intéressants : l'appropriation des récits non-blancs par des personnes blanches, le privilège blanc, la question de la légitimité, le harcèlement sur les réseaux sociaux... Cependant, le récit se fait au dépend des idées, et les personnages apparaissent bien vide comme des coquilles vides, des vaisseaux dont l'ultime but est de porter le message de l'autrice. La narratrice, June, est particulièrement exaspérante, au point parfois de se confondre en une espèce de parodie ; les rebondissements sont honnêtement répétitifs, si bien que la lecture — extrêmement prenante — devient lassante à partir de sa seconde moitié ; le dénouement, lui, se vautre carrément dans l'absurdité.

En se perdant dans le "Twitter discourse", le roman manque l'occasion d'approfondir la réflexion sur d'autres problématiques pourtant intéressantes, et abordées au détour de quelques paragraphes : quelle est la légitimité, pour les enfants de la diaspora, de s'approprier l'esthétique d'un pays qu'ils n'ont pas connu eux-même ? Peut-on se nourrir éthiquement des traumatismes de sa famille, de proches ou d'étrangers ?  Des questions qu'en tant que personne non-blanche, issue de la diaspora, j'aurais aimé voir développées par K.F Kuang. 
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Une lecture à appréhender davantage comme une satire du milieu littéraire que comme un thriller.

J'ai été vraiment happée par le début : j'ai adoré détester le personnage de June, contempler les travers croustillants du milieu littéraire et des gens qui y gravitent. J'ai ressenti un petit côté jubilatoire à me plonger dans cette histoire et à y reconnaître, dans les divers comportements et événements décrits, ce que l'on peut parfois soi-même penser ou ressentir quand on tente de pénétrer dans ce milieu. Je me suis quand même sérieusement demandé si quelqu'un qui n'y connaît rien au monde de l'écriture et/ou de l'édition pourrait trouver le récit intéressant.

Et puis, et puis… J'ai trouvé que ça s'essoufflait rapidement en cours de route. Il m'a semblé qu'une longue partie du roman, en son milieu, ressassait en boucle les mêmes questions, en particulier autour du own-voice (dans le cas présent, est-ce qu'une autrice blanche est légitime à écrire sur une minorité d'Asie du Sud-Est), sans que l'intrigue ne progresse, ni que le personnage principal n'évolue. J'ai vraiment eu la sensation que le récit s'enlisait, au point de réellement m'ennuyer. Heureusement, dans le dernier tiers ou quart du roman environ, l'intrigue redémarre et mon ennui s'est estompé.

Au final, peut-être parce que j'avais de grandes attentes (on m'en avait dit beaucoup de bien et j'ai trouvé le début vraiment prometteur et excellent), j'ai été plutôt déçue par ma lecture. J'aurais aimé détester June jusqu'au bout, mais au fil de ma lecture, petit à petit, j'ai fini par ne plus ressentir pour elle qu'une forme de dégoût mêlé d'indifférence, au point que je n'avais même plus particulièrement envie de découvrir le sort qui l'attendait. J'aurais aimé plus de tension, quitte à ce que le roman soit plus court, pour ne pas ressentir cette pesante sensation d'enlisement au milieu. La toute fin m'a semblé habile, mais j'aurais peut-être aimé aussi que la grande révélation qui la précède soit moins banale. Bref, j'aurais sans doute apprécié un roman qui colle davantage à ce que j'attends d'un thriller… parce que je croyais, à tort, lire un thriller. Alors qu'il s'agit d'une satire sociale, qui se focalise en particulier sur le milieu littéraire ; et qui, dans ce rôle-là, fait plutôt bien le job.
Lien : https://catherinephanvan.frc..
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