R.F. Kuang est brillante.
Dans ce livre, on aborde les questions de vol, de racisme, d'appropriation culturelle, de désinformation historique, de compétition dans l'industrie du livre, le tout sur un ton sarcastique que j'ai adoré.
On suit June qui est, évidemment, une personne à la morale douteuse. A travers une narration très ironique, on découvre son parcours entre ce qu'elle appelle des détracteurs (culotté de sa part), ses amis totalement intéressés et les professionnels de l'édition dont l'intérêt dépend de son succès. Chaque personnage est à la fois insupportable et terriblement humain.
On perçoit bien l'hypocrisie de cette industrie qui reste assez nébuleuse pour la plupart des gens qui n'en font pas partie et cette critique romancée est très réaliste.
June a presque réussi à me gaslighter tellement elle essaye de se persuader qu'elle est la victime dans toute cette histoire.
Quand je vois certaines critiques sur Booknode et autres plateformes, je constate que ce genre d'oeuvres est essentiel car encore aujourd'hui, le monde est rempli de June. (Des personnes qui font semblant de ne pas comprendre le problème, du moins j'ose espérer qu'il s'agit de mauvaise foi, c'est à se demander s'ils ont lu le livre. Oui je fais une critique des critiques).
Pour moi c'est un coup de coeur. J'ai beaucoup ri, honnêtement, la façon dont tout le monde est détestable dans ce livre, c'est hilarant.
On parle d'autre chose que de racisme dans ce roman. Aux côtés de l'infecte personnage de June, on voit comment la compétition prend le dessus sur sa perception du monde, sa relation avec elle-même et les autres et ses valeurs.
On parle aussi de l'instrumentalisation des minorités dans l'industrie, bref,
R.F. Kuang a traité avec beaucoup de dérision (ou auto dérision?) et de réalisme un monde de l'édition qui met des étoiles plein les yeux.