AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 101 notes
5
14 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier livre reçu grâce à mon abonnement annuel auprès de ma librairie et j'étais vraiment ravie de découvrir un livre de Rebecca F Kuang.

C'est un livre un peu difficile à résumer : on suit June qui rêve de devenir écrivain mais qui peine à écrire un bon roman, peine à se faire un nom, peine a se faire éditer tandis que son amie de fac Athena réussie très bien. Bestseller, contrat à 6 chiffres, droits de ses romans vendus a Netflix… forcément, la jalousie s'installe et quand Athena meurt, June lui vole son dernier manuscrit.

Ce roman est décrit comme un thriller, mais finalement, il y a peu de mystère. La mort d'Athena ne fait aucun doute, c'est un accident…. Mais est-ce que June va se faire prendre ? Ça c'est la question qu'on se pose une bonne partie du roman.

Je pense que ce mystère devient secondaire à la fin du livre et que l'auteure a plus voulu mettre en lumière le monde de l'Edition, et cette course aux bestsellers, au détriment des auteurs. Cette course pour plus vendre, avec des contrats toujours plus gros au risque de voir certains auteurs qui n'écrivent plus ce qu'ils veulent mais ce qui fait vendre.

Je n'ai pas réussi à apprécier June, je n'ai pas été sensible à sa solitude, a son besoin d'exister car dès les premières pages, je l'ai trouvé détestable.

On aperçoit aussi le racisme de la société américaine, ou il faut un pourcentage d'auteurs issu de l'immigration mais pas trop malgré tout car la suprématie blanche doit toujours être présente. C'est tellement triste.
C'est en tout cas un roman très intéressant, je dois dire que mon libraire a su cerner mes gouts à merveille.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          254
Yellowface m'a mis une petite claque, j'ai dû enchaîner les pages jusqu'à connaître le fin mot de l'histoire. Ce livre est tout simplement brillant, addictif, unique.

Nous suivons le personnage de Juniper, jeune femme blanche américaine, qui s'approprie le roman intitulé « le Dernier Front », décrivant l'histoire des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale, écrit par son « amie » Athena, américaine d'origine chinoise, qu'elle va lui voler après sa mort. À partir de là, le livre nous plonge dans le monde impitoyable de l'édition, abordant des sujets tels que le racisme ordinaire, l'appropriation culturelle, l'influence des réseaux sociaux sur les maisons d'édition, les quotas ou la cancel culture. L'autrice réussit brillamment à nous faire réfléchir sur ces sujets sans pour autant nous influencer.

Yellowface est un très long monologue intérieur du personnage principal, Juniper, parfois détestable par sa jalousie maladive, son sentiment d'oppression, son incompréhension (volontaire) du racisme, mais malgré tout, sa solitude et le harcèlement qu'elle subit m'ont fait ressentir, par moments, de l'empathie pour elle.

C'était tout simplement captivant de suivre son ascension dans ce milieu.
Commenter  J’apprécie          100
Ce roman sort bientôt en VF chez @desaxus et je ne peux que vous recommander de foncer vous le procurer ! C'est une lecture addictive !

Athena Liu et June Hayward ont fait les mêmes études et ont le même rêve de vivre de leur plume. Si la première rencontre la gloire, la deuxième n'a qu'une réussite modeste et s'enfonce dans l'aigreur et la jalousie vis à vis de son "amie" si brillante. Jusqu'au jour où Athena décède, June vole les notes de son dernier manuscrit et le publie en se faisant passer pour l'autrice originelle. A son tour elle connaît l'ivresse du succès jusqu'à ce que des doutes émergent...

June est une narratrice un peu-beaucoup-de mauvaise foi, qui cherche sans cesse à se justifier sur ses actions. Elle inspire un mélange de mépris et de pitié et en même temps, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses et paradoxalement de vouloir qu'elle s'en sorte.

Le roman est une plongée dans l'industrie du livre et particulièrement du côté éditorial et marketing et j'ai adoré découvrir cet aspect qui m'est inconnu, c'était passionnant de voir comment un roman se négocie et se lance. L'autrice égratigne tout de même bien le milieu au travers de certains personnages !

A côté de ça il y a tout un aspect autour de l'appropriation culturelle, June étant blanche et Athena une Chinoise Américaine : peut on écrire sur l'histoire d'un peuple avec lequel on n'a aucune attache ? Si non, est ce une forme de censure ?

Le roman se passant à notre époque, les réseaux sociaux sont très présents dans le roman et c'est marquant de voir à quel point quelques tweets ou hashtag peuvent détruire (ou non) une carrière et comment les gens peuvent se comporter en vautour derrière leurs écrans, par frustration ou envie, sans chercher la vérité d'eux mêmes mais en suivant le mouvement.

Le tout en fait un roman addictif et jubilatoire, qui nous tient en haleine car on est pressés de savoir si June va s'en sortir et si non, jusqu'où ira sa chute.
Commenter  J’apprécie          70
R.F. Kuang est brillante.

Dans ce livre, on aborde les questions de vol, de racisme, d'appropriation culturelle, de désinformation historique, de compétition dans l'industrie du livre, le tout sur un ton sarcastique que j'ai adoré.

On suit June qui est, évidemment, une personne à la morale douteuse. A travers une narration très ironique, on découvre son parcours entre ce qu'elle appelle des détracteurs (culotté de sa part), ses amis totalement intéressés et les professionnels de l'édition dont l'intérêt dépend de son succès. Chaque personnage est à la fois insupportable et terriblement humain.

On perçoit bien l'hypocrisie de cette industrie qui reste assez nébuleuse pour la plupart des gens qui n'en font pas partie et cette critique romancée est très réaliste.

June a presque réussi à me gaslighter tellement elle essaye de se persuader qu'elle est la victime dans toute cette histoire.

Quand je vois certaines critiques sur Booknode et autres plateformes, je constate que ce genre d'oeuvres est essentiel car encore aujourd'hui, le monde est rempli de June. (Des personnes qui font semblant de ne pas comprendre le problème, du moins j'ose espérer qu'il s'agit de mauvaise foi, c'est à se demander s'ils ont lu le livre. Oui je fais une critique des critiques).

Pour moi c'est un coup de coeur. J'ai beaucoup ri, honnêtement, la façon dont tout le monde est détestable dans ce livre, c'est hilarant.

On parle d'autre chose que de racisme dans ce roman. Aux côtés de l'infecte personnage de June, on voit comment la compétition prend le dessus sur sa perception du monde, sa relation avec elle-même et les autres et ses valeurs.

On parle aussi de l'instrumentalisation des minorités dans l'industrie, bref, R.F. Kuang a traité avec beaucoup de dérision (ou auto dérision?) et de réalisme un monde de l'édition qui met des étoiles plein les yeux.
Commenter  J’apprécie          40
Wahou, cette lecture est une claque ! J'ai adoré du début à la fin et j'ai eu du mal à lâcher le livre durant ma lecture !
J'ai vraiment suivi le mouvement, en faisant confiance aux recommandations des lecteurs, car cette lecture me sort totalement de mes habitudes. Donc j'avais peur de ne pas aimer et de passer à côté de l'histoire, mais finalement j'ai complètement adhérer au récit, aux thèmes et à l'écriture.

Nous suivons Juniper qui va prend mauvaise décision sur mauvaise décision. C'est étrange et inédit d'être dans la tête d'un personnage mauvais, qui va finalement nous agacer tout au long de notre lecture. Mais l'autrice arrive quand même à nous faire ressentir une certaine empathie et de la tristesse à certains moments de l'histoire pour Jun. Pas toujours hein, nous nous rendons surtout bien compte que l'héroïne a une morale plus que douteuse même lorsqu'elle veut bien faire. Elle est profondément seule aussi, très jalouse du succès des autres mais surtout celui d'Athena, mais lorsqu'elle peut se racheter par rapport à ses fautes ou bien tourner la page, il faut toujours qu'elle retombe dans ses travers... Elle n'apprend malheureusement pas de ses erreurs et cela jusqu'à la fin.

Et c'est ce qui rend la lecture hyper intéressante, on explore des sujets passionnants avec l'influence des réseaux sociaux (haters), la légitimité des auteurs pour parler de certains sujets, le plagiats, la censure, la place des auteurs d'ethnies différentes dans le milieu de l'édition...

C'est super bien penser, on explore la vie et le quotidien d'une autrice qui a volé le travail d'une autre, et qui finie hanter par ses choix, en plus d'être pointer du doigts par des personnes soupçonnant la tromperie.
A lire absolument !

Athénaïs
Commenter  J’apprécie          20
Au delà du portrait au vitriol (et assez virtuose) du milieu éditorial anglo-saxon (avec aussi au passage quelques piques bien senties pour les Français), Yellowface est une très belle réflexion sur le processus d'écriture et la façon dont les récits façonnent notre perception du monde.
Étonnamment, on pourrait assez facilement pardonner à June son péché originel, le vol du manuscrit de sa rivale et collègue. Mais bien vite, et à plusieurs reprises, il apparait que l'héroïne du roman n'est pas capable de prendre la mesure des enjeux associés à la publication de ce récit qui ne lui appartient pas. Et c'est finalement cet aveuglement qui causera sa perte...
Commenter  J’apprécie          10

Quelle trouvaille ! Attiré tel un papillon par la splendeur de sa couverture jaune, j'ai été immédiatement captivé par l'artifice du résumé qui promettait une exploration envoûtante de l'usurpation littéraire. Sous la plume habile de l'auteur, l'histoire se déroule avec une fluidité enivrante, emportant l'héroïne dans les méandres d'un mensonge qui la précipite vers les abysses de la société contemporaine.

Tel un danseur gracieux sur le fil tendu de la narration, le récit oscille entre les ombres et les lumières, dévoilant subtilement les nuances du racisme et les défis de l'édition moderne. Dans ce tableau foisonnant chaque scène est une toile vivante où se mêlent intrigue et réflexion sociale.

À travers les pages de ce livre captivant, nous plongeons dans les coulisses tumultueuses du monde éditorial, où la sortie d'un livre devient le théâtre d'une bataille épique contre la censure et les trolls vivant au travers des réseaux sociaux. C'est une lecture qui éclaire, qui provoque la réflexion et qui, surtout, laisse une empreinte indélébile dans l'esprit de ceux qui s'y plongent.

Je ne saurais trop recommander YellowFace, une pépite qui brille de mille feux et qui mérite assurément une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de lecture avide d'aventure intellectuelle et émotionnelle.
Commenter  J’apprécie          00
Un thriller a l'humour caustique dans le milieu de l'édition tres réussi. Ce livre parle aussi de l'appropriation culturelle, enfin je dirais de l'appropriation tout court.
Pas un best-seller pour rien, le livre parfait a dévorer pendant les vacances.

Commenter  J’apprécie          00
Ce roman est passionnant !

Le pitch: June, une écrivaine ratée vole le manuscrit de son amie Athéna morte et le publie sous le nom de Juniper Song, à consonance plus asiatique.

Le récit est à la première personne et on est plongés dans la tête de June, un personnage odieux. Aussi odieuse soit elle, on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour savoir comment elle va s'en sortir et quelle bêtise elle va trouver à dire/à faire. L'autrice arrive à nous passionner tout en nous faisant suivre un personnage qu'on ne peut que détester.
On la déteste, ce qu'elle fait est impardonnable, et pourtant parfois on se retrouve à la comprendre, à avoir de l'empathie pour elle. June est tellement persuadée d'avoir écrit The Last Front, du fait d'avoir travaillé dessus et de s'être éduquée sur le sujet du livre, qu'on arrive parfois à en être convaincus, tout en sachant que ce n'est pas vrai. June est elle même persuadée qu'elle fait quelque chose de bien, que sans elle cette histoire importante pour l'héritage chinois ne serait pas racontée. Mais est-elle la bonne personne pour raconter cette histoire ? le roman pose la question de l'appropriation culturelle de manière très fine sans donner de réponse. le personnage de June est indéniablement raciste, mais cela n'est à aucun moment dit de manière évidente. On le devine très subtilement de part de nombreuses micro agressions de sa part éparpillées dans le roman. June est persuadée d'être la victime et qu'Athéna a eu la vie plus facile qu'elle. Pendant tout le roman, elle ne cesse de jouer la carte du racisme inversé, persuadée d'être la victime d'une chasse aux blancs. le problème devient d'autant plus clair lorsque l'extrême droite devient le seul groupe qui continue à défendre June.
June qui ne soutient pas du tout l'extrême droite, se réjouit qu'au moins quelqu'un la défende et qu'on parle de "son" livre. Elle est prête à lâcher toute morale pour ne pas tomber dans l'anonymat. Il est d'ailleurs saisissant de se rendre compte à quel point son monde ne tourne qu'autour d'elle: elle n'a pas d'amis et ne s'entend pas avec sa famille, son hobby est l'écriture mais elle n'arrive pas à écrire à partir d'une page blanche. Elle fait plutôt pitié. Son personnage est passionnant à suivre. Elle est persuadée d'avoir raison et nous, les lecteurs, savons qu'elle a tord.
Tout comme June n'est pas une méchante 100% méchante, son amie Athéna, la victime de l'histoire, n'est pas une victime parfaite non plus. Elle est même dépeinte non pas seulement par la narratrice mais par d'autres personnages comme une voleuse de récits elle même, comme une femme qui se sert de son héritage asiatique dans ses livres pour atteindre le succès, mais qui méprise ses pairs asiatiques. Il est d'ailleurs assez drôle de voir June jubiler en lisant des critiques négatives du livre qu'elle prétend être le sien, qui se centrent sur des passages écrits par Athéna.

Le roman est très méta dans le sens où il dénonce le monde de l'édition, le fait que les best sellers sont CHOISIS au préalable, et pourtant il semble que tel était l'histoire de ce roman, qui a bénéficié d'un marketing extrêmement efficace. Ce livre nous plonge dans les rouages de l'édition qui sont aussi passionnants que les questions abordées dedans. Cette lecture était addictive.
Commenter  J’apprécie          00
Pour résumer l'intrigue complexe de Yellowface en quelques mots : June, jeune autrice ratée, assiste au décès accidentel d'Athéna, sa talentueuse "amie" et autrice à succès, et lui vole son manuscrit pour le faire publier en son nom.

Les thèmes abordés sont variés et bien exploités : le racisme et les rapports de domination, le privilège blanc, la cruauté dans le monde de l'édition et la solitude extrême de l'écriture. Autant de problématiques abordées du point de vue du personnage principal, le récit étant narré à la première personne.

June est tout bonnement détestable mais c'est sans doute ce qui rend l'histoire si addictive. Son arrogance sans bornes et son incapacité à se rendre compte de son racisme mêlées à sa culpabilité latente nous poussent à dévorer les chapitres en se demandant jusqu'où elle est prête à aller pour dominer le marché de la littérature aux États-Unis.

On ne sait plus si on veut la voir réussir ou au final se réjouir de la chute que l'on devine inévitable.

Un roman très actuel en raison de la place omniprésente des réseaux sociaux et des thématiques traitées, qui restera sans doute l'une de mes lectures les plus mémorables de l'année.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (344) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1823 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}