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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier livre reçu grâce à mon abonnement annuel auprès de ma librairie et j'étais vraiment ravie de découvrir un livre de Rebecca F Kuang.

C'est un livre un peu difficile à résumer : on suit June qui rêve de devenir écrivain mais qui peine à écrire un bon roman, peine à se faire un nom, peine a se faire éditer tandis que son amie de fac Athena réussie très bien. Bestseller, contrat à 6 chiffres, droits de ses romans vendus a Netflix… forcément, la jalousie s'installe et quand Athena meurt, June lui vole son dernier manuscrit.

Ce roman est décrit comme un thriller, mais finalement, il y a peu de mystère. La mort d'Athena ne fait aucun doute, c'est un accident…. Mais est-ce que June va se faire prendre ? Ça c'est la question qu'on se pose une bonne partie du roman.

Je pense que ce mystère devient secondaire à la fin du livre et que l'auteure a plus voulu mettre en lumière le monde de l'Edition, et cette course aux bestsellers, au détriment des auteurs. Cette course pour plus vendre, avec des contrats toujours plus gros au risque de voir certains auteurs qui n'écrivent plus ce qu'ils veulent mais ce qui fait vendre.

Je n'ai pas réussi à apprécier June, je n'ai pas été sensible à sa solitude, a son besoin d'exister car dès les premières pages, je l'ai trouvé détestable.

On aperçoit aussi le racisme de la société américaine, ou il faut un pourcentage d'auteurs issu de l'immigration mais pas trop malgré tout car la suprématie blanche doit toujours être présente. C'est tellement triste.
C'est en tout cas un roman très intéressant, je dois dire que mon libraire a su cerner mes gouts à merveille.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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J'ai adoré ce nouveau roman de R F Kuang qui aborde des thématiques extrêmement intéressantes, notamment la cancel culture, l'appropriation culturelle, le difficile monde de l'édition et les problèmes actuels de notre société tels que l'acharnement médiatique ou le cyber-harcèlement.

Juniper, personnage principal de ce roman, nous offre l'envers du décor de la vie d'auteure : la jalousie omniprésente entre "rivaux", l'ardue ascension dans les tops littéraires, la pression, les paillettes qui peuvent disparaître à la vitesse éclair, mais aussi les difficultés actuelles du monde éditorial américain : il faut se démarquer au possible, les Blancs ne peuvent pas parler des Chinois par exemple sans être attaqués (n'étant pas Chinois, ils ne peuvent pas comprendre leurs sentiments, leur culture etc etc). J'ai d'ailleurs appris qu'il existait maintenant des démineurs littéraires. L'auteure aborde aussi parfois le sujet du racisme inversé à travers les propos de son personnage principal (Juniper est une "Karen", comprenez une Blanche banale, et va donc avoir du mal à sortir du lot). À l'inverse, les éditeurs semblent friands des auteurs issus de la diaspora ou de minorités mais en publient avec parcimonie puisqu'il semble y avoir des sortes de quotas. Il y est également sujet de la pression mise aux auteurs pour sortir régulièrement des romans, sinon ils risquent de tomber dans l'oubli intersidéral des méandres d'Internet (Instagram, Twitter et compagnie).

Juniper est un personnage complexe et intéressant. Nous ne cautionnons bien sûr pas certains de ses faits et gestes, mais j'ai ressenti de la compassion pour cette jeune femme qui s'accroche à ses rêves coûte que coûte, malgré le fait que sa famille ne la soutienne pas et ne comprenne tout simplement pas qu'être écrivain peut être un métier, ils voient cela comme une lubie. Elle semble extrêmement seule, sans réelle personne à qui se confier. À travers le battage médiatique qui entoure le personnage, l'auteure nous montre la méchanceté des gens, bien cachés derrière un écran et n'hésitant pas à se réjouir des malheurs des autres. Elle nous prouve également qu'Instagram et Twitter semblent mqintenant faire la "loi" et sont paroles d'Évangile. Mais comme elle l'a dit plusieurs fois, CE N'EST PAS LA VRAIE VIE.

J'ai retrouvé la plume fluide et agréable de R F Kuang dans un roman qui change un peu de ses précédents mais qui m'a tout autant passionnée.
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Yellowface m'a mis une petite claque, j'ai dû enchaîner les pages jusqu'à connaître le fin mot de l'histoire. Ce livre est tout simplement brillant, addictif, unique.

Nous suivons le personnage de Juniper, jeune femme blanche américaine, qui s'approprie le roman intitulé « le Dernier Front », décrivant l'histoire des travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale, écrit par son « amie » Athena, américaine d'origine chinoise, qu'elle va lui voler après sa mort. À partir de là, le livre nous plonge dans le monde impitoyable de l'édition, abordant des sujets tels que le racisme ordinaire, l'appropriation culturelle, l'influence des réseaux sociaux sur les maisons d'édition, les quotas ou la cancel culture. L'autrice réussit brillamment à nous faire réfléchir sur ces sujets sans pour autant nous influencer.

Yellowface est un très long monologue intérieur du personnage principal, Juniper, parfois détestable par sa jalousie maladive, son sentiment d'oppression, son incompréhension (volontaire) du racisme, mais malgré tout, sa solitude et le harcèlement qu'elle subit m'ont fait ressentir, par moments, de l'empathie pour elle.

C'était tout simplement captivant de suivre son ascension dans ce milieu.
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Ce roman sort bientôt en VF chez @desaxus et je ne peux que vous recommander de foncer vous le procurer ! C'est une lecture addictive !

Athena Liu et June Hayward ont fait les mêmes études et ont le même rêve de vivre de leur plume. Si la première rencontre la gloire, la deuxième n'a qu'une réussite modeste et s'enfonce dans l'aigreur et la jalousie vis à vis de son "amie" si brillante. Jusqu'au jour où Athena décède, June vole les notes de son dernier manuscrit et le publie en se faisant passer pour l'autrice originelle. A son tour elle connaît l'ivresse du succès jusqu'à ce que des doutes émergent...

June est une narratrice un peu-beaucoup-de mauvaise foi, qui cherche sans cesse à se justifier sur ses actions. Elle inspire un mélange de mépris et de pitié et en même temps, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses et paradoxalement de vouloir qu'elle s'en sorte.

Le roman est une plongée dans l'industrie du livre et particulièrement du côté éditorial et marketing et j'ai adoré découvrir cet aspect qui m'est inconnu, c'était passionnant de voir comment un roman se négocie et se lance. L'autrice égratigne tout de même bien le milieu au travers de certains personnages !

A côté de ça il y a tout un aspect autour de l'appropriation culturelle, June étant blanche et Athena une Chinoise Américaine : peut on écrire sur l'histoire d'un peuple avec lequel on n'a aucune attache ? Si non, est ce une forme de censure ?

Le roman se passant à notre époque, les réseaux sociaux sont très présents dans le roman et c'est marquant de voir à quel point quelques tweets ou hashtag peuvent détruire (ou non) une carrière et comment les gens peuvent se comporter en vautour derrière leurs écrans, par frustration ou envie, sans chercher la vérité d'eux mêmes mais en suivant le mouvement.

Le tout en fait un roman addictif et jubilatoire, qui nous tient en haleine car on est pressés de savoir si June va s'en sortir et si non, jusqu'où ira sa chute.
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Impossible de passer à côté du phénomène qu'est Yellowface.

Déjà c'est divinement bien écrit – bien traduit –, la plume de Rebecca F. Kuang est sublime et addictive. Elle réussit à nous faire entrer dans la tête d'une personnage à la morale douteuse, et, même si on ne peut pas s'attacher véritablement à Juniper, on se retrouve parfois à exprimer un peu d'empathie pour elle. June fait pitié, autant qu'elle fait ressortir la colère en nous.

En volant les écrits de sa défunte « amie » Athena et en les publiant sous pseudonyme, June se frotte à l'appropriation culturelle et le racisme systémique. À aucun moment elle ouvre les yeux et change de comportement. On la retrouve aussi confrontée au monde de l'édition et à ses attentes, qui ne lui permet jamais de se remettre en question. Elle a du succès, elle a mérité ce succès et personne ne peut lui enlever.

La protagoniste est tellement convaincue par ses bêtises, convaincue de la personne qu'elle veut et croit être, qu'elle pourrait presque nous convaincre aussi, qu'elle a de bonnes raisons d'agir comme elle le fait, que finalement, elle ne fait rien de mal.
Toute cette histoire est une ascension folle, on part d'une « simple » affaire de vol de manuscrit, et ça ne s'arrête jamais dans son escalade. Quand on pense « Elle ne va pas faire ça quand même ? », on est vite surpris.e car... Si, en fait. Elle va le faire.

J'ai adoré le fait que l'ombre d'Athena rode. Que sa présence et ses souvenirs hantent June. J'ai trouvé les derniers chapitres dingues, j'étais incapable de stopper ma lecture et, quand la fin arrive, j'ai eu l'impression pouvoir respirer de nouveau. Et le premier mot qui m'est venu pour décrire ce que je venais de lire était « wahou ».

Je ne veux pas en dire plus, car il faut que vous découvriez par vous-même cette histoire !
Merci R.F. Kuang pour cette claque.
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Vous savez peut-être que, pour nous, pouvoir s'attacher aux personnages est très important dans un roman. Alors pour Yellowface, on avait un peu peur. En effet, la protagoniste est énervante, on a souvent envie de la remettre à sa place. Elle fait lever les yeux au ciel et soupirer d'agacement dès qu'elle dit quelque chose de stupide ( : tout le temps.) Malgré ça, le livre est très addictif. Dès les premières pages, on prend conscience qu'on est dans la tête d'une personne dont on ne partage pas les valeurs sans réussir à s'en défaire. On lit pour voir sa chute et voir les gens autour d'elle remettre en question son talent, un peu comme on regarderait, avec bonheur, la chute d'un château de cartes.

L'héroïne ne se remet pas en question, elle pense toujours avoir raison et être la victime des autres à un point où on arrive presque à avoir pitié d'elle, et puis l'instant d'après elle dévoile à nouveau son racisme, ses préjugés et sa bêtise et on se souvient qu'elle est détestable. C'est en ça que ce livre est génial, il dénonce tout en passant par les pensées d'une héroïne qui estime que ses actions sont justes. C'est un travail remarquable et marquant, qui montre la façon dont une personne blanche arrive à se convaincre qu'elle n'est pas raciste et qu'elle ne profite pas d'un système blanc dans lequel elle est favorisée. C'était aussi très intéressant de rentrer dans le monde de l'édition américaine, de voir les ficelles du métier ainsi que le cheminement d'une autrice et son système d'écriture.

Au début, je n'étais pas sûre de la fin, mais on en a parlé avec Sarah et je la trouve finalement logique et dans la continuité des agissements de June. C'est alors un sans faute et un livre que l'on vous invite à découvrir !
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Encore une fois, Wow...

Livre lu en une journée, sans pratiquement avoir reposé le livre.
Encore une écriture maîtrisée dans ses moindres aspects.

Je ne sais pas si je perds de ma subjectivité à chaque livre de l'auteur, ou si son talent se fait de plus en plus visible.

Le récit met mal à l'aise à mesure que l'on suit le cheminement de pensée de la protagoniste qui passe par toutes les étapes du deuil et de la culpabilité.

Ce voyage derrière le rideau du monde de l'édition américain avec ses déviances et ces codes spécifiques.

Les personnages sont superbement écrits, la narration est maitrisée, et c'est avec grand plaisir que l'on parcours, encore une fois, l'univers de R.F Kuang.

Encore une pépite pour moi.
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J'ai très récemment lu "Yellowface" de R. F. Kuang, publié chez @ellipsis_editions

Une fiction contemporaine, voire un thriller psychologique, dans laquelle on suit Juniper Hayward, une écrivaine sans succès qui vole le manuscrit de son amie Athena Liu, autrice reconnue, quelques instants après avoir assisté à la mort accidentelle de cette dernière.
"Yellowface" retrace l'histoire de la route vers le succès de Juniper et sa chute, sur plusieurs années.

J'ai été complètement happée par ce titre. On s'intéresse vraiment à l'univers de l'écriture et de l'édition ainsi qu'à la vie des auteurs au travers de Juniper et Athena. J'ai adoré leur rivalité, où chacune s'est finalement nourrie du malheur de l'autre. On y aborde les thèmes de l'ambition, de la rivalité, de l'appropriation culturelle et intellectuelle, de la dérive des réseaux sociaux. Avec "Yellowface", Rebecca F. Kuang délivre une critique du monde de l'édition littéraire que j'ai eu plaisir à découvrir. le suspens était à son comble, je ne savais jamais où Juniper allait me mener, ce qu'elle allait m'avouer... Un personnage qu'on peine à apprécier, et c'est bien là aussi le sujet...

C'était mon premier roman de l'autrice et j'avoue que j'ai adoré son style d'écriture, ainsi que son petit clin d'oeil à "Babel" sorti en 2023. J'ai mentalement relevé de nombreuses citations qui portent à réflexion, c'est dire à quel point j'ai aimé ma lecture !

Je recommande carrément, ne serait-ce que pour la réflexion autour de notre société, que R. F. Kuang critique au travers de Juniper, Athena et plus globalement le monde de l'édition et des réseaux sociaux.

Ps : le mot "Yellowface" dénonce l'attribution à une personne blanche le rôle d'une personne asiatique au moyen d'un maquillage caricatural ou de costumes folkloriques.
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R.F. Kuang est brillante.

Dans ce livre, on aborde les questions de vol, de racisme, d'appropriation culturelle, de désinformation historique, de compétition dans l'industrie du livre, le tout sur un ton sarcastique que j'ai adoré.

On suit June qui est, évidemment, une personne à la morale douteuse. A travers une narration très ironique, on découvre son parcours entre ce qu'elle appelle des détracteurs (culotté de sa part), ses amis totalement intéressés et les professionnels de l'édition dont l'intérêt dépend de son succès. Chaque personnage est à la fois insupportable et terriblement humain.

On perçoit bien l'hypocrisie de cette industrie qui reste assez nébuleuse pour la plupart des gens qui n'en font pas partie et cette critique romancée est très réaliste.

June a presque réussi à me gaslighter tellement elle essaye de se persuader qu'elle est la victime dans toute cette histoire.

Quand je vois certaines critiques sur Booknode et autres plateformes, je constate que ce genre d'oeuvres est essentiel car encore aujourd'hui, le monde est rempli de June. (Des personnes qui font semblant de ne pas comprendre le problème, du moins j'ose espérer qu'il s'agit de mauvaise foi, c'est à se demander s'ils ont lu le livre. Oui je fais une critique des critiques).

Pour moi c'est un coup de coeur. J'ai beaucoup ri, honnêtement, la façon dont tout le monde est détestable dans ce livre, c'est hilarant.

On parle d'autre chose que de racisme dans ce roman. Aux côtés de l'infecte personnage de June, on voit comment la compétition prend le dessus sur sa perception du monde, sa relation avec elle-même et les autres et ses valeurs.

On parle aussi de l'instrumentalisation des minorités dans l'industrie, bref, R.F. Kuang a traité avec beaucoup de dérision (ou auto dérision?) et de réalisme un monde de l'édition qui met des étoiles plein les yeux.
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Wahou, cette lecture est une claque ! J'ai adoré du début à la fin et j'ai eu du mal à lâcher le livre durant ma lecture !
J'ai vraiment suivi le mouvement, en faisant confiance aux recommandations des lecteurs, car cette lecture me sort totalement de mes habitudes. Donc j'avais peur de ne pas aimer et de passer à côté de l'histoire, mais finalement j'ai complètement adhérer au récit, aux thèmes et à l'écriture.

Nous suivons Juniper qui va prend mauvaise décision sur mauvaise décision. C'est étrange et inédit d'être dans la tête d'un personnage mauvais, qui va finalement nous agacer tout au long de notre lecture. Mais l'autrice arrive quand même à nous faire ressentir une certaine empathie et de la tristesse à certains moments de l'histoire pour Jun. Pas toujours hein, nous nous rendons surtout bien compte que l'héroïne a une morale plus que douteuse même lorsqu'elle veut bien faire. Elle est profondément seule aussi, très jalouse du succès des autres mais surtout celui d'Athena, mais lorsqu'elle peut se racheter par rapport à ses fautes ou bien tourner la page, il faut toujours qu'elle retombe dans ses travers... Elle n'apprend malheureusement pas de ses erreurs et cela jusqu'à la fin.

Et c'est ce qui rend la lecture hyper intéressante, on explore des sujets passionnants avec l'influence des réseaux sociaux (haters), la légitimité des auteurs pour parler de certains sujets, le plagiats, la censure, la place des auteurs d'ethnies différentes dans le milieu de l'édition...

C'est super bien penser, on explore la vie et le quotidien d'une autrice qui a volé le travail d'une autre, et qui finie hanter par ses choix, en plus d'être pointer du doigts par des personnes soupçonnant la tromperie.
A lire absolument !

Athénaïs
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