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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au delà du portrait au vitriol (et assez virtuose) du milieu éditorial anglo-saxon (avec aussi au passage quelques piques bien senties pour les Français), Yellowface est une très belle réflexion sur le processus d'écriture et la façon dont les récits façonnent notre perception du monde.
Étonnamment, on pourrait assez facilement pardonner à June son péché originel, le vol du manuscrit de sa rivale et collègue. Mais bien vite, et à plusieurs reprises, il apparait que l'héroïne du roman n'est pas capable de prendre la mesure des enjeux associés à la publication de ce récit qui ne lui appartient pas. Et c'est finalement cet aveuglement qui causera sa perte...
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Dans Yellowface sont présentes un certain nombre de thématiques politique et morale. le vol et le plagiat se trouvent au premier plan, puisque le récit s'ouvre sur le vol du manuscrit d'Athéna par June. Yellowface met en avant une question très intéressante : où commence et s'arrête la limite du vol, avec l'ambiguïté d'une oeuvre volée, certes, mais complètement transformée par son autrice. Cette réflexion va se faire au travers du récit à la première personne, qui nous offre une protagoniste détestable - elle se fait passer pour la victime, je tiens à le préciser - qui va réussir à faire vaciller l'avis du lecteur au fil de ses pensées. Ce vol va amener d'autres problématiques : l'histoire de l'oeuvre volée, qui aborde les relations sino-américaines, était destinée à être rédigée par Athéna, une femme d'origine chinoise, mais June a décidé de s'en attribuer la paternité. L'accent va être porté sur l'ambiguïté de ses origines par sa ME, allant jusqu'à mettre le doute sur ses origines juste pour vendre davantage. Ces choix éditoriaux mettent en lumière le racisme dans l'industrie du livre, ainsi que le problème d'accès à l'industrie du livre pour les minorités et l'hypocrisie de celle-ci. On informe de jeunes auteurs d'origine sino-américaine qu'il n'y a pas de possibilité pour eux lorsqu'un best-seller écrit par une personne blanche s'approprie leur récit. L'autrice soulève et met en avance un point qui fait déjà débat dans l'industrie du livre : on capitalise sur les minorités. Plus généralement, le récit met en avant des personnages qui ne sont si tout blanc, ni tout noir, ce qui renforce la crédibilité de l'histoire. le récit est alors ancré dans le réel et permet au lecteur d'y croire. Les individus pensent et prennent leurs décisions pour leur intérêt individuel et montrent l'hypocrisie de l'industrie du livre dans son ensemble. Yellowface, c'est l'histoire d'humains qui se sont servis les uns des autres, en entretenant des relations calculées pour servir leurs propres intérêts.
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Un roman avec une histoire déjà bien connue, celle du vol de manuscrit. Et pourtant l'autrice en a fait quelque chose d'unique.
On découvre un monde de l'édition bien sombre ou le racisme, la violence se manifestent à chaque ruelle et ou les auteurs sont prêts à tout pour réussir.
La plume est déroutante au départ mais se révèle incisive et critique.
Ce n'est pas un coup de coeur mais j'ai adoré découvrir une très fine partie de la chine au travers de l'écriture de R F KUANG, j'aurai d'ailleurs aimé apprendre d'avantage des origines et de l'histoire d'Athéna.
Cela reste en tout cas un livre qui mérite d'être lu
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Quelle trouvaille ! Attiré tel un papillon par la splendeur de sa couverture jaune, j'ai été immédiatement captivé par l'artifice du résumé qui promettait une exploration envoûtante de l'usurpation littéraire. Sous la plume habile de l'auteur, l'histoire se déroule avec une fluidité enivrante, emportant l'héroïne dans les méandres d'un mensonge qui la précipite vers les abysses de la société contemporaine.

Tel un danseur gracieux sur le fil tendu de la narration, le récit oscille entre les ombres et les lumières, dévoilant subtilement les nuances du racisme et les défis de l'édition moderne. Dans ce tableau foisonnant chaque scène est une toile vivante où se mêlent intrigue et réflexion sociale.

À travers les pages de ce livre captivant, nous plongeons dans les coulisses tumultueuses du monde éditorial, où la sortie d'un livre devient le théâtre d'une bataille épique contre la censure et les trolls vivant au travers des réseaux sociaux. C'est une lecture qui éclaire, qui provoque la réflexion et qui, surtout, laisse une empreinte indélébile dans l'esprit de ceux qui s'y plongent.

Je ne saurais trop recommander YellowFace, une pépite qui brille de mille feux et qui mérite assurément une place de choix dans la bibliothèque de tout amateur de lecture avide d'aventure intellectuelle et émotionnelle.
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Un thriller a l'humour caustique dans le milieu de l'édition tres réussi. Ce livre parle aussi de l'appropriation culturelle, enfin je dirais de l'appropriation tout court.
Pas un best-seller pour rien, le livre parfait a dévorer pendant les vacances.

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Ce roman est passionnant !

Le pitch: June, une écrivaine ratée vole le manuscrit de son amie Athéna morte et le publie sous le nom de Juniper Song, à consonance plus asiatique.

Le récit est à la première personne et on est plongés dans la tête de June, un personnage odieux. Aussi odieuse soit elle, on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour savoir comment elle va s'en sortir et quelle bêtise elle va trouver à dire/à faire. L'autrice arrive à nous passionner tout en nous faisant suivre un personnage qu'on ne peut que détester.
On la déteste, ce qu'elle fait est impardonnable, et pourtant parfois on se retrouve à la comprendre, à avoir de l'empathie pour elle. June est tellement persuadée d'avoir écrit The Last Front, du fait d'avoir travaillé dessus et de s'être éduquée sur le sujet du livre, qu'on arrive parfois à en être convaincus, tout en sachant que ce n'est pas vrai. June est elle même persuadée qu'elle fait quelque chose de bien, que sans elle cette histoire importante pour l'héritage chinois ne serait pas racontée. Mais est-elle la bonne personne pour raconter cette histoire ? le roman pose la question de l'appropriation culturelle de manière très fine sans donner de réponse. le personnage de June est indéniablement raciste, mais cela n'est à aucun moment dit de manière évidente. On le devine très subtilement de part de nombreuses micro agressions de sa part éparpillées dans le roman. June est persuadée d'être la victime et qu'Athéna a eu la vie plus facile qu'elle. Pendant tout le roman, elle ne cesse de jouer la carte du racisme inversé, persuadée d'être la victime d'une chasse aux blancs. le problème devient d'autant plus clair lorsque l'extrême droite devient le seul groupe qui continue à défendre June.
June qui ne soutient pas du tout l'extrême droite, se réjouit qu'au moins quelqu'un la défende et qu'on parle de "son" livre. Elle est prête à lâcher toute morale pour ne pas tomber dans l'anonymat. Il est d'ailleurs saisissant de se rendre compte à quel point son monde ne tourne qu'autour d'elle: elle n'a pas d'amis et ne s'entend pas avec sa famille, son hobby est l'écriture mais elle n'arrive pas à écrire à partir d'une page blanche. Elle fait plutôt pitié. Son personnage est passionnant à suivre. Elle est persuadée d'avoir raison et nous, les lecteurs, savons qu'elle a tord.
Tout comme June n'est pas une méchante 100% méchante, son amie Athéna, la victime de l'histoire, n'est pas une victime parfaite non plus. Elle est même dépeinte non pas seulement par la narratrice mais par d'autres personnages comme une voleuse de récits elle même, comme une femme qui se sert de son héritage asiatique dans ses livres pour atteindre le succès, mais qui méprise ses pairs asiatiques. Il est d'ailleurs assez drôle de voir June jubiler en lisant des critiques négatives du livre qu'elle prétend être le sien, qui se centrent sur des passages écrits par Athéna.

Le roman est très méta dans le sens où il dénonce le monde de l'édition, le fait que les best sellers sont CHOISIS au préalable, et pourtant il semble que tel était l'histoire de ce roman, qui a bénéficié d'un marketing extrêmement efficace. Ce livre nous plonge dans les rouages de l'édition qui sont aussi passionnants que les questions abordées dedans. Cette lecture était addictive.
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Pour résumer l'intrigue complexe de Yellowface en quelques mots : June, jeune autrice ratée, assiste au décès accidentel d'Athéna, sa talentueuse "amie" et autrice à succès, et lui vole son manuscrit pour le faire publier en son nom.

Les thèmes abordés sont variés et bien exploités : le racisme et les rapports de domination, le privilège blanc, la cruauté dans le monde de l'édition et la solitude extrême de l'écriture. Autant de problématiques abordées du point de vue du personnage principal, le récit étant narré à la première personne.

June est tout bonnement détestable mais c'est sans doute ce qui rend l'histoire si addictive. Son arrogance sans bornes et son incapacité à se rendre compte de son racisme mêlées à sa culpabilité latente nous poussent à dévorer les chapitres en se demandant jusqu'où elle est prête à aller pour dominer le marché de la littérature aux États-Unis.

On ne sait plus si on veut la voir réussir ou au final se réjouir de la chute que l'on devine inévitable.

Un roman très actuel en raison de la place omniprésente des réseaux sociaux et des thématiques traitées, qui restera sans doute l'une de mes lectures les plus mémorables de l'année.
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“Social media is such a tiny, insular space. Once you close your screen, no one gives a fuck.”
4.5☆|5

Nous nous embarquons ici dans un roman où vous détesterez le personnage principal, et à vrai dire à peu près la majorité des personnages. Mais vous allez adorer les détester. RF Kuang nous embarque ici dans un roman très "meta" et actuel, alors qu'elle dresse dans cet ouvrage une critique du monde de l'édition à ce jour. Et elle le fait très bien.

On m'avait averti que ce roman était exceptionnel, même si il était "moins complexe" que ses précédents ouvrages (ou tout du moins, plus simple à lire et à appréhender, de par le fait qu'il s'agisse d'un contemporain et non d'une fantasy), et c'est je pense pour cela que j'ai voulu commencer par celui-ci. Et je pense après cout que c'était une bonne idée, bien qu'étant son dernier roman paru, Yellow face m'a paru une bonne introduction aux ouvrages de RF Kuang et surtout a déjà suffit à me faire tomber en amour avec sa plume. Cette autrice est absolument brillante et cela se ressent.

Ce livre, que je pense on ne doit plus résumer, nous capture entre ses pages et on se surprend vite à le dévorer. J'ai savouré les retournements de situations, adoré détester le personnage principal, June, mais aussi tous les autres. Kuang fait ici un travail extraordinaire avec ces personnages, la narratrice n'est absolument pas fiable mais cela rend ce livre exceptionnel. Je me suis surpris à rire de nombreuses fois durant cette lecture, que cela soit d'amusement véritable ou bien que cela soit impressionné par l'audace de Juniper alors qu'elle sortait encore une autre excuse ou complainte.

Ce roman est un pure satire et ce fut un délice à lire, ce fut hilarant et un pur plaisir. Je pense en fait, que mon seul léger problème est avec la fin, qui sonne comme une fin mais en même temps… Elle m'a laissé, me demandant "et maintenant quoi ? Qu'est ce qui se passe après, est-ce que c'est tout ?". Mais à part cela, ce roman a su me surprendre à chaque page et j'ai maintenant d'autant plus hâte de lire les précédents roman de l'autrice.
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I gobbled this up. I just knew I would love it, which is weird because I don't usually read thrillers, as in, I never read thrillers! But honestly, this was such a good read. Kuang's writing, even if vastly different in this book than it was in Babel, stays impeccable. She's like a chameleon - she will change her writing to fully serve it to the story she's giving us.

Yellowface talks about the publishing industry, as well as the racism, xenophobia, plagiarism and oh so many other things. The approach I loved about this book is that we're reading it through the eyes of Juniper, who stole her Asian-American "friend" Athena's manuscript and made it "her own" after the latter died. We see how much she tries to justify what she did and how much she believes it.

I must say, being in Juniper's head was WILD. She's one of those people who think they aren't racist but who are full of prejudice, victimise themselves when they're not the center of attention and who keep micro-agresse people of color.. just to name a few.

I'm pretty sure I wrote this in my Babel review last year but let's say it again : R.F. Kuang is a genius and she deserves all the awards.
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Je ne regrette pas d'avoir choisi ce roman pour ma première lecture en anglais. Je n'ai pas forcément un bon niveau mais l'envie de suivre l'histoire de June jusqu'au dénouement de l'intrigue m'a bien aidé à persévérer dans ma lecture, c'était addictif entre l'action et la psychologie interne de la narratrice.
C'est compliqué de résumer ce roman tant il est riche dans les sujets qu'il aborde: le monde de l'édition (vol, plagiat, capitalisme, racisme, manipulation sur la véracité de l'information, des faits) la première guerre mondiale, le racisme.. Ça a été une lecture passionnante et enrichissante.
C'est rare que je lise un roman du point de vue d'un narrateur antipathique et j'ai adoré ce point de vue. Ce qui est génial c'est que ce n'est pas tout blanc ou tout noir puisque au fur et à mesure on se rend compte qu'Athena n'est pas parfaite non plus, même si cela reste secondaire par rapport aux autres personnages du roman.
Au fur et à mesure de la montée en puissance de l'intrigue je m'attendais à une fin plus tragique mais finalement la fin reste fidèle au (détestable) personnage de June.
Néanmoins, au delà du racisme, du plagiat, de l'appropriation culturelle, des privilèges... la solitude dans ce milieu qu'à voulu montrer l'autruche se ressent bien à travers June ou Athena.
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