Mais contre les sentiments personne ne peut rien, ils sont là et ils échappent à toute censure. On peut se reprocher un acte, une parole prononcée, on ne peut se reprocher un sentiment tout simplement parce qu’on n’a aucun pouvoir sur lui.
Or, notre siècle nous a fait comprendre une chose énorme : l’homme n’est pas capable de changer le monde et ne le changera jamais. C’est la conclusion fondamentale de mon expérience de révolutionnaire. Conclusion d’ailleurs acceptée tacitement par tous. Mais il y en a une autre qui va plus loin. Elle est théologique et elle dit : l’homme n’a pas le droit de changer ce que Dieu a créé. Il faut aller jusqu’au bout de cette interdiction.
“La douleur qu’il éprouve n’aspire pas à se faire calmer, au contraire, elle veut exacerber la plaie et la porter comme on porte, à la vue de tous, une injustice.”
“Partir. Oui, c’est le seul dénouement possible, mais où aller ?”
“il n’avait pas perdu la parole, tout simplement il n’avait rien à dire, rien à communiquer, aucun message concret, il n’avait même pas à qui parler, il ne s’intéressait plus à personne, il était seul avec le son qu’il émettait, un seul son, un aaaaa qui ne s’interrompait qu’aux moments où il devait inspirer de l’air.”
“j’aime beaucoup ces phrases simples, ordinaires, et qui sont comme la définition d’un mystère.”
“Par ta mort, tu m’as privée du plaisir d’être avec toi, mais en même temps tu m’as rendue libre. Libre dans mon face-à-face avec le monde que je n’aime pas. Et si je peux me permettre de ne pas l’aimer, c’est parce que tu n’es plus là. Mes pensées sombres ne peuvent plus t’apporter aucune malédiction.”
ne pense pas que je ne t’aime pas ou que je ne t’ai pas aimé, mais c’est précisément parce que je t’ai aimé que je n’aurais pu devenir celle que je suis si tu étais toujours là.
“Je ne peux pas te répondre. L’amitié, ce n’est pas le problème des femmes.
— Que veux-tu dire ?
— Ce que je dis. L’amitié, c’est le problème des hommes. C’est leur romantisme. Pas le nôtre. ”
Elle ne voulait plus embrasser le monde. Elle ne voulait plus le monde.