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Citations sur Le Livre du rire et de l'oubli (134)

Elle ne veut pas rendre au passé sa poésie. Elle veut lui rendre son corps perdu. Ce qui la pousse, ce n'est pas un désir de beauté. C'est un désir de vie.
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Je vous assure que Banaka est à ce point victime de sa propre réputation qu'il méprise les gens qui ont lu ses livres.
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L’homme sait qu’il ne peut embrasser l’univers avec ses soleils et ses étoiles. Bien plus insupportable est pour lui d’être condamné à manquer l’autre infini, cet infini tout proche et à sa portée. Tamina a manqué l’infini de son amour, moi j’ai manqué Papa et chacun manque son œuvre parce qu’à la poursuite de la perfection on va à l’intérieur de la chose, et là on ne peut jamais aller jusqu’au bout.
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Vous savez ce qui se passe quand deux personnes bavardent. L'une parle et l'autre lui coupe la parole : « c'est tout à fait comme moi, je… » et se met à parler d'elle jusqu'à ce que la première réussisse à glisser à son tour : « c'est tout à fait comme moi, je… »
Cette phrase, « c'est tout à fait comme moi, je… », semble être un écho approbateur, une manière de continuer la réflexion de l'autre, mais c'est un leurre : en réalité c'est une révolte brutale contre une violence brutale, un effort pour libérer notre propre oreille de l'esclavage et occuper de force l'oreille de l'adversaire. Car toute la vie de l'homme parmi ses semblables n'est rien d'autre qu'un combat pour s'emparer de l'oreille d'autrui.

Quatrième partie : Les lettres perdues, 1.
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Ce qui l’intéressait, ce n’était pas l'histoire racontée par maman mais maman racontant l'histoire.
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Une nuit, par exemple, les chars du gigantesque pays voisin avaient envahi leur pays. Cela avait été un tel choc, un tel effroi, que personne, pendant longtemps, n'avait pu penser à autre chose. On était au mois d'août et les poires étaient mûres dans leur jardin. Une semaine plus tôt, maman avait invité le pharmacien à venir les cueillir. Mais le pharmacien n'était pas venu et ne s'était pas excusé. Maman ne pouvait pas le lui pardonner, ce qui mettait hors d'eux Karel et Markéta. Ils lui faisaient des reproches : tout le monde pense aux tanks, et toi tu penses aux poires. Puis ils avaient déménagé, avec le souvenir de sa mesquinerie.
Seulement, les chars sont-ils vraiment plus importants que les poires ? À mesure que le temps passait, Karel comprenait que la réponse à cette question n'était pas aussi évidente qu'il l'avait toujours pensé, et il commençait à éprouver une secrète sympathie pour la perspective de maman, où il y avait une grosse poire au premier plan et quelque part, loin en arrière, un char pas plus gros qu'une bête à bon Dieu qui va s'envoler d'une seconde à l'autre et se cacher aux regards. Ah oui ! c'est en réalité maman qui a raison : le tank est périssable et la poire est éternelle.

Deuxième partie : Maman, 2.
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Oui, elle voulait vivre, la vie lui procurait une immense joie, mais elle savait en même temps que ce « je veux vivre » était tissé avec les fils d'une toile d'araignée. Il suffisait de si peu, de si infiniment peu, pour se retrouver de l'autre côté de la frontière au-delà de laquelle plus rien n'avait de sens : l'amour, les convictions, la foi, l'Histoire.

Septième partie : La frontière, 6.
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Ce sont précisément ces détails-là, une toilette mal choisie, un léger défaut de la denture, une exquise médiocrité d'âme, qui font qu'une femme est vivante et vraie. Les femmes des affiches ou des magazines de mode, que presque toutes les femmes essaient aujourd'hui d'imiter, manquent de charme, parce qu'elles sont irréelles, parce qu'elles ne sont qu'une somme d'instructions abstraites. Elles sont nées d'une machine cybernétique, et non pas d'un corps humain !

Cinquième partie, Litost : Christine est changée en reine par Goethe.
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Le problème du pouvoir est le même partout, chez vous et chez nous, à l'Ouest et à l'Est. Nous ne devons pas chercher à remplacer un type de pouvoir par un autre, mais nous devons nier le PRINCIPE même du pouvoir et le nier partout.

Quatrième partie : Les lettres perdues, 19.
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Le rire, poursuit Pétrarque, est une explosion qui nous arrache au monde et nous rejette dans notre froide solitude. La plaisanterie est une barrière entre l'homme et le monde. La plaisanterie est l'ennemi de l'amour et de la poésie. […] L'amour ne peut pas être risible. L'amour n'a rien de commun avec le rire.

Cinquième partie, Litost : Pétrarque condamne le rire de Boccace.
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