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Margio a tué Anwar Sandat et pour tout le monde, c'est une nouvelle ahurissante. Margio, c'est un bon gars, certes un peu renfrogné, mais tranquille. Seulement voilà, le jeune homme a un tigre dans son corps - un héritage familial.

J'ai adoré les pages où les légendes s'engouffrent, où l'on bascule dans le réalisme magique. J'ai adoré la beauté de ce tigre blanc comme un cygne, blanc comme un nuage, blanc comme du coton, dont notre héros tombe éperdument amoureux, et on le comprend; j'ai été fasciné par l'énormité de la sauvagerie qui peut s'emparer de celui que ce beau et si poétique félin habite. La conteuse du village de son grand-père, Ma Muah, m'a bien séduite aussi, avec son stock d'histoires qu'elle n'a pas besoin de complètement inventer, « car, disait-elle, tout cela avait réellement eu lieu dans le passé ». Un passé où donc les princesses djinns enlevaient de beaux garçons pour les emmener dans leur palais, et où il y avait des unions matrimoniales entre les hommes et les tigres - ce qui explique que Margio ait pu hériter de l'un d'eux.

Ce qui est dommage, c'est que le reste du roman, bien qu'étant d'une qualité tout à fait estimable, n'est pas aussi captivant. L'évolution, les problèmes de famille, les tiraillements du héros qui vont conduire au meurtre, sont évoqués avec justesse et c'est intéressant d'être dans le quotidien d'un village indonésien. Mais c'est moins vif, moins étonnant, moins drôle que mon autre lecture d'Eka Kurniawan, Cash. du coup, j'ai été un petit peu déçue.
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2015 restera sans doute comme une année des plus heureuses pour l'auteur indonésien Eka Kurnawian qui aura vécu la publication de deux de ses livres en anglais et un en français, publié à l'origine en 2004 : L'homme-tigre. Tout commence par le meurtre sauvage du dénommé Anwar Sadat, artiste peintre de son état et séducteur compulsif par ailleurs, par un garçon appelé Margio, unanimement apprécié pour sa gentillesse, malgré une vie domestique difficile sous le joug d'un père tyrannique et violent. Quel est le mobile de cet assassinat ? le lecteur le découvrira 250 pages plus tard après une série de retours en arrière qui racontent le quotidien d'une petite ville indonésienne. Réalité sociale et présence de mythes et légendes locales se croisent dans ce roman qui ne manque pas de piquant ni d'exotisme mais qui ne dépasse pas ce stade tant le style très sage ne parvient pas à donner davantage de densité à une histoire dont on est parfois déçu par le peu de développements accordés par l'auteur. Ainsi, le côté paranormal de l'affaire, cette âme de tigre blanc qui se transmet de génération en génération, est-il traité de façon relativement plate et anodine. Aucun ennui dans la lecture de L'homme-tigre mais pas passion non plus. le romancier n'a t-il pas les crocs suffisamment acérés ? Nous le saurons ultérieurement puisque (l'excellent) éditeur Sabine Wespieser a promis de nous faire découvrir d'autres livres d'Eka Kurniawan.
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Margio, un jeune homme tranquille et sans histoire, égorge son voisin à coups de dents. Quelle folie soudaine a conduit ce garçon à tuer d'une façon aussi horrible un homme qu'il connaissait ? A ceux qui l'interrogent, Margio proteste de son innocence : « ce n'est pas moi, il y un tigre dans mon corps ». En plongeant dans le passé du jeune homme, Eka Kurniawan, auteur indonésien de la jeune génération, admirateur de Pramoedya Ananta Toer, écrivain de premier plan emprisonné sous le régime du général Suharto, explore dans ce roman la complexité de l'âme humaine à travers l'histoire d'une famille d'origine rurale qui a emménagé pour survivre dans les faubourgs d'une ville côtière. Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
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Univers bien singulier que celui de Eka Kurniawan, à la fois envoûtant et surprenant. Comme dans son autre livre traduit en Français "Les belles de Halimunda" on y retrouve un mélange de sordide, d'amour, de fantastique, de burlesque. Le roman prend prétexte d'un crime particulièrement pulsionnel et bestial pour décrire un aspect de la société indonésienne, la plus précaire. E.Kurniawan ne fait pas un reportage journalistique, mais nous fait vivre de façon totalement subjective au sein d'un groupe familial, au travers des faits et gestes quotidiens. Livre atypique donc, qui m'a plu, tout comme "Les belles de Halimunda"...mais qui a aussi des ingrédients pour déplaire à d'autres lecteurs. Avis aux explorateurs du monde littéraire....
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Je viens de finir ce livre et je suis encore sous son charme. le livre débute avec la mort de Anwar Sadat, égorgé sauvagement par une féroce mâchoire. On sait qui est le meurtrier, c'est Margio, jeune homme sage et travailleur, qui prétend avoir été possédé par un tigre au moment du meurtre. L'auteur revient donc sur le passé... le passé de Margio, et de sa famille qui vit sous le joug et sous les coups de Komar, le père. Il revient aussi sur le passé de la famille d'Anwar. C'est un charmant roman, entre le conte et la fable, empli de mystère et de magie. On n'est pas loin du réalisme magique, quelque part entre « chronique d'une mort annoncée » et « cent ans de solitude». D'une grande poésie, ce livre est dépaysant. le temps qu'il fait, le vent, les fleurs, y jouent leur rôle. L'auteur nous décrit un monde teinté de superstition. Vraiment très beau.
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Eka Kurniawan fait le récit d'une tragédie. Celle-ci est posée dans la première phrase :
"Le soir où Margio assassina Anwar Sadat, Kyai Jahro était captivé par ses poissons dans leur bassin."

Le lecteur n'aura de cesse de comprendre comment les faits s'enchaînent pour conduire à cette fin inéluctable. Ce "fatum", ce destin, se manifeste sous la forme du tigre en lui. C'est dire que Margio, ce jeune homme calme et mesuré mais rempli de colère, n'a plus le libre choix de ses actes, il est conduit par une force, une nécessité qui le dépasse et dont nous voyons, peu à peu, comment elle s'est installée et a enflé.

La construction du récit, dans lequel des faits déjà présentés sont repris et éclairés par des informations nouvelles, et le mélange de différentes temporalités, donnent au roman suspense et densité pour arriver au paroxysme du crime.
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Nous entrons dans un monde totalement différent, l'Indonésie, de nos jours. Un jeune homme, Margio, un peu désoeuvré égorge avec ses dents un vieux peintre dont le seul défaut est de trop aimer les femmes. Derrière ce crime barbare se cache une véritable croyance animiste : le tigre était rentré en lui et a tué.
Cette histoire semble absurde pour nos esprits occidentaux et cartésiens. Néanmoins l'auteur, dont c'est le deuxième roman, nous amène peu à peu à trouver le chemin qui s'est frayé dans l'esprit du jeune homme. Tout avait basculé lorsque la famille s'était installée en ville, le père, devenu violent, et la petite soeur morte une semaine après sa naissance, et dont l'imam n'avait pas voulu célébrer les obsèques.
Il faut vraiment faire abstraction de nos modes de vie, et se plonger dans cet excellent roman qui nous décrit un autre mode d'existence. L'écriture de l'auteur, fine et agréable, nous transporte dans un autre monde qui nous ferait presque accepter la présence du tigre...Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
La vie de cet auteur ressemble à un conte de fées. Né en 1975 dans une famille très pauvre de Java, il a appris à lire grâce aux livres que son père trouvait dans les chambres d'hôtel et à une ONG (Le jardin des livres). « L'homme-tigre » est le premier livre traduit en France, et la maison d'édition Sabine Wiesperger doit éditer son premier roman paru en 2002.
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Un fabuleux conte indonésien aux accents pourtant tellement d'actualité.
Il y est question de forces mystiques, de djinns siégeant en douce dans les recoins des forêts tentant de charmer les pauvres humains trop naïfs, d'animaux formidables capables de siéger dans le coeur et le corps de l'homme et de lui donner une force surhumaine en cas de trouble.
C'est ce cas de figure qui touche notre héros, Margio. Ce jeune homme malheureux, tiraillé entre un père violent et maltraitant et une mère au bord de la folie, n'est que vengeance.
Aux heures des premières amours, le voilà en prise avec un cas de conscience lui ôtant tout espoir d'avoir, enfin, une vie future heureuse. le tigre blanc qui s'est installé en lui, à la mort de son grand-père, sera une formidable allégorie de cette colère trop longtemps amoncelée dans un coeur pur. Son crime sera la seule issue, on le comprend grâce à l'auteur qui nous voyage dans le temps entre les fils tissés entre les habitants de ce petit village aux traditions d'un autre temps qui fleurent l'exotisme de ces contrées inconnues.
Magnifique.
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Ici, point de polar mais plutôt un roman psychologique qui va remonter le temps. Un meurtre a eu lieu, fruit d'une longue histoire complexe entre deux famille.
L'écriture d'Eka Kurniawan est très maitrisée. L'auteur joue avec les mots, décrit des paysages indonésien, des croyances locales et des modes de vies dépaysants. On rencontre également parfois des scènes crues ou une touche d'humour peut pointer.

Malheureusement, si l'écriture est au rendez-vous, l'histoire, elle m'a perdue. Je n'ai pas réussi du tout à accrocher. le sujet est certes intéressant mais pour moi, la trame met trop longtemps à se dérouler. J'avais besoin de substance pour accrocher et je n'ai pas réussi à la trouver.


J'ai suivi le troisième commandement de Pennac et précise donc que mon avis ne concerne pas l'ouvrage complet.
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Le roman commence par la révélation d'un meurtre. Un jeune homme d'apparence tranquille, assassine sauvagement un homme d'âge mûr, père de famille, aisé, sans aucune raison apparente. Il déclare simplement que ce n'est pas lui, mais le Tigre qu'il y a dans son corps.
Pour comprendre ce qui s'est passé, nous découvrons la vie du jeune homme, Margio, ainsi que de sa famille, en particulier de ses parents. Et la façon dont leur vie croise celle d'Anwar Sadat, l'homme qui finira assassiné. le livre nous fait découvrir, à l'arrière plan, la vie dans l'Indonésie des villages, des simples gens, et leurs conditions de vie rudes, les us et coutumes.

J'ai été happée par ce livre, à la construction efficace, et à l'écriture prenante. le voyage en Indonésie est dépaysant et c'est une vraie découverte. Les personnages sont bien campés, et on a envie de savoir ce qui s'est passé. Alors même si le dernier tiers du livre m'a paru un peu trop mélodramatique, c'est vraiment une bonne lecture, et je compte bien suivre les éventuelles futures parutions de cet auteur. Une très bonne surprise de la rentrée, et Sabine Wespieser fait décidément de bons choix éditoriaux.
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