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EAN : 9782848051925
256 pages
Sabine Wespieser (10/09/2015)
3.61/5   41 notes
Résumé :
Quand, à la fin du premier chapitre de ce roman impeccablement construit, les autorités demandent à Margio, de toute évidence coupable du meurtre d’Anwar Sadat, pourquoi il a sauvagement assassiné ce notable, il répond : « Ce n’est pas moi, il y a un tigre dans mon corps. »
Ce tigre, « blanc comme un cygne, cruel comme un chien féroce », lui vient de son grand-père. Si, à diverses occasions, il l’a senti pénétrer dans son corps, il a toujours tenté de le réfr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Margio a tué Anwar Sandat et pour tout le monde, c'est une nouvelle ahurissante. Margio, c'est un bon gars, certes un peu renfrogné, mais tranquille. Seulement voilà, le jeune homme a un tigre dans son corps - un héritage familial.

J'ai adoré les pages où les légendes s'engouffrent, où l'on bascule dans le réalisme magique. J'ai adoré la beauté de ce tigre blanc comme un cygne, blanc comme un nuage, blanc comme du coton, dont notre héros tombe éperdument amoureux, et on le comprend; j'ai été fasciné par l'énormité de la sauvagerie qui peut s'emparer de celui que ce beau et si poétique félin habite. La conteuse du village de son grand-père, Ma Muah, m'a bien séduite aussi, avec son stock d'histoires qu'elle n'a pas besoin de complètement inventer, « car, disait-elle, tout cela avait réellement eu lieu dans le passé ». Un passé où donc les princesses djinns enlevaient de beaux garçons pour les emmener dans leur palais, et où il y avait des unions matrimoniales entre les hommes et les tigres - ce qui explique que Margio ait pu hériter de l'un d'eux.

Ce qui est dommage, c'est que le reste du roman, bien qu'étant d'une qualité tout à fait estimable, n'est pas aussi captivant. L'évolution, les problèmes de famille, les tiraillements du héros qui vont conduire au meurtre, sont évoqués avec justesse et c'est intéressant d'être dans le quotidien d'un village indonésien. Mais c'est moins vif, moins étonnant, moins drôle que mon autre lecture d'Eka Kurniawan, Cash. du coup, j'ai été un petit peu déçue.
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2015 restera sans doute comme une année des plus heureuses pour l'auteur indonésien Eka Kurnawian qui aura vécu la publication de deux de ses livres en anglais et un en français, publié à l'origine en 2004 : L'homme-tigre. Tout commence par le meurtre sauvage du dénommé Anwar Sadat, artiste peintre de son état et séducteur compulsif par ailleurs, par un garçon appelé Margio, unanimement apprécié pour sa gentillesse, malgré une vie domestique difficile sous le joug d'un père tyrannique et violent. Quel est le mobile de cet assassinat ? le lecteur le découvrira 250 pages plus tard après une série de retours en arrière qui racontent le quotidien d'une petite ville indonésienne. Réalité sociale et présence de mythes et légendes locales se croisent dans ce roman qui ne manque pas de piquant ni d'exotisme mais qui ne dépasse pas ce stade tant le style très sage ne parvient pas à donner davantage de densité à une histoire dont on est parfois déçu par le peu de développements accordés par l'auteur. Ainsi, le côté paranormal de l'affaire, cette âme de tigre blanc qui se transmet de génération en génération, est-il traité de façon relativement plate et anodine. Aucun ennui dans la lecture de L'homme-tigre mais pas passion non plus. le romancier n'a t-il pas les crocs suffisamment acérés ? Nous le saurons ultérieurement puisque (l'excellent) éditeur Sabine Wespieser a promis de nous faire découvrir d'autres livres d'Eka Kurniawan.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Eka Kurniawan est un écrivain et journaliste indonésien né en 1975 à Tasikmalaya, Java occidental. Il a étudié la philosophie à l'université Gadjah Mada de Yogyakarta. Son goût de la littérature lui a été donné par les contes et les légendes que lui racontait sa grand-mère, et par sa fascination pour les pièces radiophoniques dont l'écoute le reliait au reste du monde. Mais c'est la lecture de Knut Hamsun qui a été déterminante dans sa formation intellectuelle, ainsi que celle de Pramoedya Ananta Toer, à qui il a consacré son master. L'Homme-Tigre, premier de ses romans traduit en français, a été publié en Indonésie en 2004 et vient d'être réédité en collection de poche.
Le roman débute par une phrase choc et lourde de sens : « le soir où Margio assassina Anwar Sadat… » D'emblée nous avons un cadavre et nous connaissons le nom de son assassin, voilà qui ressemble fort à un polar original. Sauf que ce bouquin ne s'inscrit pas dans ce genre, il s'agit d'un roman psychologique.
Avec beaucoup d'habileté, l'écrivain Eka Kurniawan va remonter le cours du temps et nous apprendre quel type de vie a mené Margio pour en arriver à cette extrémité. Nous ferons connaissance avec ses parents, le père détesté et la mère ayant perdu ses illusions avec cet époux brutal et cavaleur. Il y a aussi Maharani, la fille d'Anwar Sadat, de l'enfance à l'adolescence leur relation amicale deviendra amoureuse.
Roman exotique et dépaysant, le lecteur en retire beaucoup d'enseignement sur le mode de vie des locaux ou leurs croyances (Margio s'imagine possédé par un tigre blanc qui serait le véritable assassin) ; ce sera l'angle ethnologique de ce bouquin. Comme je l'ai dit, nous avons-là un roman psychologique. Petit à petit le lecteur va comprendre comment Margio, un jeune homme plutôt sympathique, « un gamin tranquille, en dépit de son caractère renfrogné », va se transformer en un criminel particulièrement cruel. Une explosion de violence ponctuelle, résultant de l'accumulation de colère montant en lui depuis plusieurs années et dont vous découvrirez les motifs en lisant ce livre.
L'écriture d'Eka Kurniawan est très détaillée et n'escamote ni les scènes crues, ni les remarques ironiques (« Anwar Sadat ne brisa pas le coeur de la jeune femme, mais il l'épousa dès qu'il le put, et il s'estima suffisamment riche (…), vivant aux crochets de sa femme… ») mais son point fort ici, réside dans la façon dont l'auteur gère le temps. C'est parfois déroutant quand on réalise que le récit a fait un retour en arrière le temps d'une séquence. Personnellement, c'est ce point seul qui a retenu mon attention, le reste du texte ne m'ayant pas emballé outre mesure.
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Margio, un jeune homme tranquille et sans histoire, égorge son voisin à coups de dents. Quelle folie soudaine a conduit ce garçon à tuer d'une façon aussi horrible un homme qu'il connaissait ? A ceux qui l'interrogent, Margio proteste de son innocence : « ce n'est pas moi, il y un tigre dans mon corps ». En plongeant dans le passé du jeune homme, Eka Kurniawan, auteur indonésien de la jeune génération, admirateur de Pramoedya Ananta Toer, écrivain de premier plan emprisonné sous le régime du général Suharto, explore dans ce roman la complexité de l'âme humaine à travers l'histoire d'une famille d'origine rurale qui a emménagé pour survivre dans les faubourgs d'une ville côtière. Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
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Nous entrons dans un monde totalement différent, l'Indonésie, de nos jours. Un jeune homme, Margio, un peu désoeuvré égorge avec ses dents un vieux peintre dont le seul défaut est de trop aimer les femmes. Derrière ce crime barbare se cache une véritable croyance animiste : le tigre était rentré en lui et a tué.
Cette histoire semble absurde pour nos esprits occidentaux et cartésiens. Néanmoins l'auteur, dont c'est le deuxième roman, nous amène peu à peu à trouver le chemin qui s'est frayé dans l'esprit du jeune homme. Tout avait basculé lorsque la famille s'était installée en ville, le père, devenu violent, et la petite soeur morte une semaine après sa naissance, et dont l'imam n'avait pas voulu célébrer les obsèques.
Il faut vraiment faire abstraction de nos modes de vie, et se plonger dans cet excellent roman qui nous décrit un autre mode d'existence. L'écriture de l'auteur, fine et agréable, nous transporte dans un autre monde qui nous ferait presque accepter la présence du tigre...Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
La vie de cet auteur ressemble à un conte de fées. Né en 1975 dans une famille très pauvre de Java, il a appris à lire grâce aux livres que son père trouvait dans les chambres d'hôtel et à une ONG (Le jardin des livres). « L'homme-tigre » est le premier livre traduit en France, et la maison d'édition Sabine Wiesperger doit éditer son premier roman paru en 2002.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En haletant, il leur apprit que Margio avait tué Anwar Sadat. Il le leur dit sous le coup de l’émotion, pour que Kyai Jahro se dépêche de réciter la prière des morts, cela faisait partie de ses prérogatives ces dernières années. « Mon Dieu ! », dit le major Sadrah après un court moment d’affolement. Ils se dévisagèrent un instant, comme s’il s’agissait d’une blague dont ils n’avaient pas compris le sens. « Je l’ai vu ce midi brandissant un vieux sabre japonais tout rouillé datant de la guerre. Maudit garnement, j’espère qu’il n’a pas repris cette arme de malheur que je lui ai confisquée. – pas du tout, dit Ma Soma. Le gamin lui a mordu à mort la veine jugulaire. »
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Le vent qui soufflait lui faisait savoir que Maharani avait pris la décision de s'en aller. Il espérait avoir l'occasion de la revoir, de faire la paix avec elle, de lui dire qu'il n'était pas à l'origine de cette funeste affaire, mais que tout avait été déterminé par le destin.
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Il regardait la scène comme une pièce de théâtre qu'on aurait jouée à domicile, vérifiant que personne ne sortît de son rôle.
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L'odeur d'une mer à la voix de fausset flottait parmi les cocotiers.
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C'est alors que le tigre qui siégeait dans le corps de Margio en sortit. Il avait la blancheur d'un cygne.
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Vidéo de Eka Kurniawan
Eka Kurniawan - L'homme-tigre .Eka Kurniawan vous présente son ouvrage "L'homme-tigre" aux éditions Sabine Wespieser. Rentrée littéraire automne 2015. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/kurniawan-eka-homme-tigre-9782848051925.html Notes de Musique : Featherlight by Lee Rosevere - Free Music Archive www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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