A chaque fois que vous êtes entré dans une bibliothèque, le Créateur de l'univers à retenu son souffle. Avec une telle orgie de culture pêle-mêle devant les yeux, qu'alliez-vous, avec votre libre arbitre, bien pouvoir choisir?
Mon avis était que Karabekian [un peintre d'art contemporain], avec ses tableaux insignifiants, avait fomenté un complot avec les millionnaires pour inspirer un sentiment de stupidité aux gens pauvres.
— Vous savez ce que c’est, la vérité ? dit Karabekian. C’est toutes ces aberrations auxquelles croit mon voisin. Si je veux en faire un ami, je lui demande ce qu’il croit. Il me le dit, et je lui réponds : “Ouais, ouais… C’est vrai, hein ?”
On leur expliquait qu’ils n’étaient pas dignes de parler ou d’écrire leur langue s’ils n’étaient pas capables d’aimer ou de comprendre des romans et des poèmes et des pièces incompréhensibles sur des personnages d’une époque ancienne et d’un pays lointain, comme Ivanhoé.
En Amérique, il fallait s’emparer de tout ce qu’on pouvait, et s’y cramponner. Certains Américains étaient très forts pour s’emparer et se cramponner, ils étaient fabuleusement aisés. D’autres parvenaient à mettre la main sur que dalle.
Je crois que j’essaie de me vider la tête autant qu’elle l’était quand je suis né sur cette planète abîmée il y a cinquante an
La plupart des autres pays possédaient que dalle. Nombre d’entre eux n’étaient même plus habitables. Trop de gens et pas assez de place. Ils avaient vendu tout ce qui avait de la valeur, il ne restait plus rien à manger, et pourtant ces gens passaient encore leur temps à baiser.
Baiser, c’est comme ça qu’on faisait les bébés
Quant à moi : j'en étais arrivé à la conclusion qu'il n'y avait rien de sacré en moi-même ou en n'importe quel être humain, que nous étions tous des machines, condamnés à entrer en collision après collision après collions.
Voilà pourquoi les américains se tiraient si souvent dessus : c'était un procédé littéraire pratique pour terminer une nouvelle ou un livre.
Dans l'absurdité, la force.