Avec ce roman, je m'attendais à lire une histoire proche des Chroniques de la fin du monde de
Susan Beth Pfeffer, qui est un roman apocalyptique. Cependant, je me suis rendue compte au cours de ma lecture des Vivants, que le roman n'était pas vraiment ce que j'en attendais en fin de compte. Pourtant, je n'ai pourtant pas été déçue par ce que j'ai lu.
S'il y avait bien une chose qui pouvait me faire un peu reculer face à ce roman au départ, c'est le héros masculin, et l'auteur, masculin également. J'ai le préjugé (trop) bien ancré qu'une histoire écrite par un auteur masculin me parlera moins, et qu'un personnage principal masculin m'intéressera moins (puisque forcément je m'identifie moins). Et une fois n'est pas coutume, ce roman m'a détrompé (à force, je vais bien finir par l'enterrer ce préjugé...).
Quant au côté séducteur de Shy que je craignais aussi, au vu du résumé, il n'en est rien (même s'il reluque beaucoup les filles, ce qui est un tantinet agaçant je dois l'avouer). C'est finalement un jeune homme tout à fait normal, très humain. Il fait ce qu'il peut face aux éléments. Ce n'est pas un super héros, mais il est très débrouillard.
Son admiration sans limite pour Carmen m'a par contre fait grincer des dents. En partie parce que Carmen est une fille trop parfaite à mon goût.
D'où ma préférence pour le deuxième personnage féminin, qui passe pour une peste au début (même si on devine vite qu'elle deviendra plus importante qu'on ne le croit), puis qu'on découvre plus humaine, sans qu'elle perde son sale caractère pour autant. Dès que j'ai lu le passage où elle fait sa première apparition, je souhaitais que l'auteur aille plus loin et creuse son personnage, ce qui est très bien fait, je n'ai donc pas été déçue.
Globalement, l'auteur s'est bien débrouillé pour créer des personnages humains, au comportement réalistes face aux évènements, sans tomber dans la caricature.
Le noeud de l'intrigue reste assez prévisible (mais je pense que c'est certainement car j'ai déjà vu l'idée de l'auteur utilisée ailleurs), heureusement, rien qui ne me gâche ma lecture. D'autant qu'avec tous les indices disséminés le long du roman, le lecteur a plus de recul que les personnages pour parvenir à deviner ce qui se trame et que les personnages ne découvriront qu'à la toute fin.
Le roman est bourré de rebondissements, et il est d'autant plus rythmé que les chapitre sont assez courts (ce qui pousse à se dire à chaque fois "Allez, encore un petit" et au final à engloutir le roman l'air de rien...). L'auteur ne nous épargne rien, collant au plus près de la réalité. Ce n'est pas forcément les meilleurs qui s'en sortent. le roman n'est pas complaisant. C'est de la vraie survie au jour le jour face à une nature cruelle, et même face à la cruauté des hommes.
Au final, ce roman n'est donc pas vraiment un récit apocalytique. En fait, il est difficile de lui trouver une case. D'un côté, il y a la survie au jour le jour face aux éléments, et de l'autre un côté thriller/suspens.
Par contre, petit bémol pour le stéréotype "les filles aiment les grosses pierres". C'est le genre d'idée reçue qui m'énerve, qui donne un côté vénal aux femmes en général, même si ça ne concerne qu'une malheureuse phrase dans tout le roman. Quand c'est utilisé pour être détrompé, ça me va, mais là ce n'est pas le cas. Les requins en prennent pour leur grade aussi, cependant je ne suis pas spécialiste et ne saurait dire si c'est réaliste ou pas.
Mais, le plus gros bémol reste qu'il faut bien attendre une centaine de page avant que l'action ne démarre. C'est un peu trop long, heureusement, cela sert à poser la situation, le passé des personnages, et les premiers fils de l'intrigue. Et une fois ces pages passées, le roman devient intense et difficile à reposer.
En résumé, ce fut une lecture prenante, rythmée, dotée d'une intrigue intelligente et de personnages humains et bien traités.
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