La dureté et l'autorité qu'il avait manifestées dans sa conduite des affaires du camp et du maniement des hommes, laissait la place, lorsque je me promenais seul avec lui dans la forêt, à une jubilation poétique. Il était chez lui dans la forêt, il y avait passé la majeure partie de sa vie et il lui donnait son temps, son écoute et son amour.
_Assieds-toi, me disait-il, et attends. On ne comprend et on ne rencontre bien les animaux ou les choses qu'en restant immobile.
"Dois-je me sentir insultée parce que on admire mes pieds nus comme un objet sexuel ?Mes orteils sont-ils donc le seul pôle d'attraction de mon corps ?
Dans l'Ouest, les gens parlaient peu ; un sourire, un regard pesaient lourd.
Dois-je me sentir insultée parce que on admire mes pieds nus comme un objet sexuel ?Mes orteils sont-ils donc le seul pôle d'attraction de mon corps ? Et d'ailleurs vous ai-je jamais attiré physiquement?
Dois-je me sentir insultée parce que on admire mes pieds nus comme un objet sexuel ?Mes orteils sont-ils donc le seul pôle d'attraction de mon corps ?
La loi de la route
Hey vous les routards les pouces qui se lèvent
Vous les chauffeurs de poids lourds et d'autocars
Et toi qui a mis ta guitare sur ton dos et qui as dit adieu aux
bureaux aux écoles et aux villes et qui a balancé ton
baluchon kaki sur tes maigres épaules
et qui tapes l'asphalte la poussière la pluie la nuit le ciment
Ecoute un peu que je t'énumère la loi qui souffle avec le vent
la Loi de la route
La première loi c'est qu'y en a pas
Et que tout arrive et tout arrivera
La deuxième loi c'est que tu sais rien
T'en sais pas plus qu'un pauvre chien
La troisième loi c'est qu'il faut aimer
tous les pauvres bougres que t'as rencontrés
tous les clodos les filles foutues
les flics idiots les inconnus
qui cherchent l'amour comme des perdus
Camionneur ouvrier nomade prostituée
tu les aimeras tous Tu les as tous aimés
Tous les orphelins du coeur les déclassés de la mémoire
Tous les soldats sans grade de la grande armée des paumés
Quatrième loi t'aventure pas sur les rails les wagons de
marchandises car l'inspecteur peut te balancer par-dessus
bord d'un coup de son gros marteau clouté
Quatrième loi quitte pas la route si t'es près du sol
Tu peux pas tomber plus bas que là où tes pieds collent
Cinquième loi faut pas s'arrêter
La Loi de la route c'est d'avancer
Solitude horreur laideur vérole et lâcheté
Tu laisseras tout ça derrière toi si tu continues d'avancer
Sixième loi tu sais pas ce que c'est que la chance
avant d'avoir à la saisir
Et tu sais pas ce que c'est qu'une femme avant d'avoir à la séduire
Et tu sais pas ce que c'est qu'un homme
avant d'avoir à t'en servir
Et tu sais pas ce que c'est qu'une tortilla
avant d'avoir à la faire cuire
Septième loi si t'avances assez loin
Si tu la tapes vraiment la route
A quelque prix que ça te coûte
et que tu persistes et que t'insistes
Si tu pousses ta carcasse assez loin
Septième loi tu finiras par la trouver
La beauté la lumière la chose
que tu sais plus pourquoi t'es parti la chercher
Hey vous les routards les crevards les routiers
Vous les drivers de nuit les forçats du gravier
Et toi mon petit bonhomme avec ta guitare vieille
Et qui traînes ta jeunesse dans le désert des gares
Répète-la à qui veut l'entendre
Et chante-la à qui veut l'apprendre
La loi de l'asphalte et de la poussière
La loi qui souffle avec le vent
La Loi de la route, la Loi du temps.
Dois-je vous envoyer quelques tonnes de cette chose atroce et primitive mais néanmoins gouleyante que j'ai découverte et qui fait l'essentiel de mon alimentation et que l'on intitule saucisson?
All things are connected. Toutes choses sont connectées.
Les Ponderosa et les Douglas conserveront toute l'année leurs teintes magiques, ce bleu mélangé au vert, avec en son coeur une touche dorée, dont la musique retentit encore dans ma mémoire -- mais dans l'ensemble, contrairement à d'autres régions de l'Amérique du Nord, l'automne, s'il est beau, n'est pas clément, et la forêt, aux altitudes où nous l'avions connue, n'est plus tellement fréquentable.
L'automne est bref dans les montagnes San Juan et dans l'Uncompaghre. Les couleurs y sont triomphales et indescriptibles, le rouge vermillon et le jaune carmin des érables, des chênes, des peupliers, des hêtres ou des bouleaux vont bouleverser l'hégémonie du grand tapis vert des résineux.