Tout mythe se rapporte à l’inexplicable du réel, et il est toujours inexplicable que quoi que ce soit réponde au désir.
Ce que les dieux trouvent sublime, plus merveilleux que tout, c’est quand l’aimé se comporte comme on attendrait que se comportât l’amant.
Si Aristophane a le hoquet, c’est parce que pendant tout le discours de Pausanias, il s’est tordu de rigolade, et que Platon n’en a pas fait moins.
[le discours de PAUSANIAS ou "psychologie du riche",] c'est sur le plan […] d'une acquisition, d'un profit, d'un acquérir d'une possession, que se produira la rencontre de ce couple, qui va articuler à jamais cet amour dit supérieur [destiné à s'enrichir mutuellement], cet amour qui, même quand nous aurons changé les partenaires, s'appellera pour la suite des siècles l'amour platonique.
[…] La psychologie du riche repose tout entière sur ceci, que ce dont il s'agit dans son rapport avec l'autre, c'est de la valeur.
[…] Ce dont il s’agit, c’est de la possession de l’aimé parce que c’est un bon fonds […].
De cet autre noétique, le désir est une énigme. Et cette énigme est nouée avec le fondement structural de sa castration.
C’est ici que s’inaugure toute la dialectique de la castration.
Il est clair que quoi que ce soit qu’Agathon ait fait, cela participait d’une sorte d’ironie. C’est Socrate, arrivé là avec ses gros sabots, qui change la règle du jeu.
Pour beaucoup de monde encore, […] parler de l’amour, c’est parler de théologie.
Le désir trouve ordinairement dans l’acte plutôt son collapsus que sa réalisation et, au mieux, l'acte ne présente au désir que son exploit, sa geste héroïque.
Que le désir chrétien se soit reconnu dans Platon pour qui le corps doit se dissoudre dans une beauté supra-terrestre et réduite à une forme extraordinaire décorporalisée, c’est le signe que l’on est en plein malentendu.
Platon est un témoin très particulier. On peut dire qu’il ment, et d’autre part qu’il est véridique même s’il ment, car à interroger Socrate, c’est sa question, à lui Platon, qui se fraye son chemin.