"Obéir aux ordres, ce n'est pas être un monstre. Bien sûr, il y avait parmi nous des déséquilibrés qui versaient le sang ou infligeaient des souffrances avec plaisir, surtout chez les SS d'ailleurs, toute société a ses anormaux. Moi, je n'ai jamais apprécié de voir un homme mourir, ou souffrir. Même un juif. Quand j'ai tué, j'en avais reçu l'ordre. Mon travail était de défendre le peuple allemand menacé, je me suis totalement dévoué à mon travail." (p. 168-169)
"Le début des années... trente... c'était terrible... il y avait des millions... de chômeurs en Allemagne... on était très très pauvres... le Führer nous a redonné du travail... il représentait l'espoir... il disait qu'il allait s'occuper... de nous, qu'il ne nous... abandonnerait pas... que nous méritions un meilleur avenir... il n'a pas fait... que des horreurs en tout cas... pas au début."
La vieille femme hérissée de tuyaux s'exprime au moyen de son respirateur artificiel. (...)
"Il y a probablement eu un moment... où c'est devenu possible... de s'apercevoir qu'Hitler allait... commentdire... prenait l
Dans la classe, chacun montre la photo de son correspondant.
Les garçons s'agitent : ou ils ont hérité du plus nul, ou ils ont été associés avec des filles car il manquait des garçons dans la classe allemande. "Regarde le boudin qu'on m'a collé", "T'as vu la gueule de conne"...
Les filles sont plus silencieuses, elles n'ont rien à prouver, elles attendent de voir si elles pourront s'entendre avec leur correspondante. (p. 44-45)
Il embrasse ma mère. Rapidement, pudiquement, mais avec une tendresse que je n'ai jamais vue chez mon père.
Au moins, on sait pourquoi on est là.
Frédéric Mougel bondit d'excitation en décrivant "les tarés" qui le reçoivent. Je les plains, ils ont décroché le gros lot, la crème de franchouillard borné et méchant.
Sur une cloison du S-Bahn, une publicité pour le chemin de fer allemand:
"Ein Mensch ist manchmal wie verwandelt, sobald man ihn menschlich behandelt."
("Un Ëtre humain est parfois comme métamorphosé dès qu'on le traite humainement")
On est bien, aujourd'hui, dans un train.
"Un avion s'écrase, papa se fige, maman monte la garde près de moi et appelle mon frère."