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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman autobiographique raconte le parcours de l'auteure en tant que fille adoptée, et une vie remplie de silences et de non-dits. Son père adoptif, Robert, un algérien autoritaire, parfois maladroit, a souffert de la guerre d'Algérie. Il aurait voulu être plus ouvert et naturel dans son éducation avec sa fille. Néanmoins, beaucoup d'amour était présent. Les origines iraniennes de la jeune femme se précisent pour elle au fil du temps et sa vraie mère aura un visage et une histoire, le temps de quelques lignes.

L'auteure s'est dirigée vers le monde de l'enseignement. A la fois étrangère et française, à la fois enfant abandonnée et entourée d'une famille aimante, tout pourrait lui être familier.

C'est très beau, parfois cru, notamment lorsque la répugnance de la maladie et de la mort est exprimée de manière très poignante et haineuse. Ces passages montrent que chaque être humain peut devenir « monstre » malgré lui.

J'ai trouvé l'écriture musicale et plaisante. L'auteur explique que c'est la musicalité de l'écriture qui l'a aidée à progresser dans son métier d'auteure, et d'ailleurs cela se reconnaît à la lecture, tellement agréable à l'écoute intérieure.

Parfois le récit est plein de douceur et d'émotion, bouleversant à certaines pages, notamment au travers du personnage de Jeannine, la mère adoptive, attachante dans ses doutes et son amour pour sa fille.

Généralement, j'ai été touchée par la sorte d'amour qui existe dans cette famille. Ce livre a été un bon moment de lecture pour un sujet qui ne m'est pas familier et qu'il m'a été agréable de découvrir, grâce au style de l'auteure.
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Shâb ou la nuit
(Cécile LADJALI)



Un beau moment de lecture en tournant les pages de cet ouvrage publié par ACTES SUD : une histoire d'adoption.
Adoption réussi en quelque sorte puisque des liens d'amour très forts entre la fillette abandonnée rebaptisée Cécile et ses parents adoptifs… avec la mère, Jeannine, surtout.
Réussie aussi puisque à la mort de Jeannine, Cécile renoue avec sa mère biologique Massoumeh, l'iranienne et accepte ses deux ascendances.
Elle évoque ainsi le voile porté lors d'un séjour en Iran et qu'elle tient à garder dans l'avion qui la ramène en France :

« … j'étais à la fois française et iranienne. Pour la première fois les deux identités étaient compatibles et cela à la faveur d'un morceau de tissu… »

Au-delà des relations qui peuvent se nouer de façon plus ou moins chaotiques entre adopté et adoptant – ici, « j'estimai que mes parents s'en étaient bien tirés », dit l'auteur – on débouche sur cette quête identitaire que provoque une adoption.
De qui est-elle vraiment l'enfant, la petite fille « typée » qui se sent différente des autres puisqu'elle n'est pas issue du ventre de sa mère ? Hiatus d'identité qui grève souvent le développement de l'enfant adopté.
Il est certain que dans la vie physiologique de notre corps, les origines biologiques sont primordiales. Et quelle est la part des données génétiques dans notre inconscient, par exemple ?
Comme ses parents adoptifs, Cécile s'en sort bien puisqu'elle s'épanouira à son tour dans une vie de femme, de mère. Et c'est l'écriture qui joue un rôle essentiel dans cet équilibre trouvé. L'écrit qui lui permettra, toute jeune encore, de rompre avec la solitude et le silence:

« Écrire. le projet n'était pas encore clair, mais mon engagement total dans la lecture finit par créer un mouvement double et l'envie irrésistible de m'essayer à l'écriture, s'insinua. »

Comme je comprends et partage ce cheminement ! Et c'est cette foi en l'écriture qui m'a fait apprécier le roman de Cécile LADJALI. J'aime beaucoup cette réécriture littéraire d'une existence simplement décrite, sans outrance, ni haine. Ses parents adoptifs (comme la majorité des parents) ne sont pas des héros et leur histoire est banale, tissée d'élans de générosité et de lâchetés ordinaires. Chez Robert surtout, qui a rejeté, occulté même la composante « algérienne » de sa famille.
Quant à la mère biologique, Massoumeh, elle n'est ni « salope », ni « victime » ; elle mène une vie parallèle à celle de la petite fille qu'elle a abandonné afin de lui permettre une existence plus facile. Elle a d'autres enfants et sa relation avec Cécile s'achève lorsque naît Violette, la fille de Cécile.
L'importance des mots, ceux qu'on laisse venir du plus profond de soi-même et leur mise en littérature sont omniprésentes dans ces pages. En témoigne cette anecdote de l'auteur qui révèle une distorsion de la réalité à propos de la mort de son père.

« J'avais donc omis l'événement, menti, procédé à des coupes sombres pour avoir moins de peine en me souvenant »

La grâce…
(Monique MERABET, 16 Février 2014)


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Témoignage d'une jeune femme d'origine iranienne, née et abandonnée dans un orphelinat suisse.
Elle est adoptée par un couple de Français moyens dont elle dresse, dans ce roman, un portrait sans complaisance. Sa sincérité et l'ambiguïté de ses sentiments vis à vis de ses parents et de sa mère biologique constituent tout l'intéret de ce récit de grande qualité
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Cécile Ladjali se dévoile à travers son roman. Elle raconte sa propre histoire, celle d'une enfant d'origine iranienne abandonnée par sa mère dans une pouponnière en Suisse et adoptée par un couple français. Récit poignant. On sent tout le respect qu'elle a pour ses parents adoptifs. Elle leur rend hommage avec ce livre. Cécile nous fait part sans tricher de tout son chemin de vie, avec ces joies mais également ses souffrances, ses épreuves (maladie des ses parents,...) . A travers ce livre, elle fait apparaitre certains points: - la difficulté des parents à parler à leur enfant de leur origine - les enfants qui veulent connaitre leur origine mais qui ont peur de blesser les parents adoptifs - la difficulté pour l'enfant à s'identifier (différence physique avec ses parents adoptifs, remarque à l'école,...) - ... Personnellement, j'aime bien les romans où l'écrivain se dévoile. Elle me permet de mieux le comprendre par la suite dans ses écrits. J'ai conscience que cette mise à nu de doit pas être facile pour eux.
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Le récit romancé de sa vie, de ses origines, que Cécile Ladjali a mis tant de temps à écrire, ouvrage maintes fois remis sur le métier, comme elle l'explique dans le texte, jusqu'à ce que ce soit le bon moment, la bonne formulation, la bonne distance, le bon recul.
L'autrice a pris le parti d'un récit assez objectif, juste et détaché. C'est très bien écrit, agréable et facile à lire, mais du coup avec un tel sujet il m'a manqué un peu d'épique et donc d'attrait à mes yeux.
Il y a des parties plus intéressantes que d'autres, comme son analyse fine de son rapport aux mots, qui lui ont sauvé la vie, donné un métier et même une carrière d'autrice.
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Cécile Ladjali reconstitue la mosaïque de son identité multiple entre la France, l'Algérie, l'Iran...elle raconte ses brèches, son abandon, son adoption, son éducation et cette identité qui vacille ! Toujours animée par son amour des mots grâce auxquels elle a pu "se dire" et vivre une seconde naissance, elle nous donne à voir le pouvoir de guérison, de réconfort , de construction dont les mots sont porteurs.

Face à tous les silences et non-dit qui ont constitué autant de mystères dans son histoire, elle qui était dyslexique a trouvé refuge dans les mots et la beauté de la littérature. C'est donc tout naturellement et après avoir été orientée de justesse en terminale littéraire que C. Ladjali choisira d'enseigner. de son abandon par une mère iranienne à sa réussite professionnelle en tant que professeur et écrivain, elle se livre à nous dans ce qu'elle a de plus intime et déroule le récit des moments très denses qui ont jalonné sa jeune existence.
Lien : https://www.Instagram.com/au..
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Shâb ou la nuit est un recueil écrit par Cecile Adjali, une auteure Iranienne d'une quarantaine d'année. le roman est focalisé sur Shâb, et rien qu'elle. Une jeune petite fille Iranienne adoptée. Née dans le silence et la nuit. Une jeune fille est à la quête de son identité et de son histoire. on a affaire à une jeune fille qui nous raconte son histoire en nécessitant une profonde plongé en soi. Depuis sa naissance et lorsqu'elle grandit, elle nous amène avec elle pour nous raconter la terrible histoire de sa vie, de son abandon, de son adoption, de ses rencontres et ses vices de manière chronologique avec beaucoup d'émotion (tristesse, colère, enthousiasme). Personnellement j'ai beaucoup aimé se livre, déjà parce qu'il n'y a pas beaucoup de description, car mon choix se porter sur un livre avec peu de description, il s'avère que j'ai pris gout à le lire. Il est très simple, très modeste et super intéressant. L'histoire de Shâb m'a beaucoup touché, j'ai eu l'impression d'être a ses coté a tous ses moments de sa vie et son histoire ma fait beaucoup fait réfléchir, . Il y a très peu de temps j'ai fait quelque recherche sur l'auteur, et j'ai appris que Shâb ou la nuit était une autobiographie de l'écrivain, et qu'elle avait réécris son histoire, j'ai trouvé sa courageux de sa part de pouvoir livrer son histoire au grand public, et d'en quelque sorte pouvoir se livrer pour apaiser ses peines. Je ne regrette pas de l'avoir choisis, car finalement un simple livre scolaire choisis par hasard est devenus un livre dont j'y ai beaucoup pris gout
Am.LHT
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Voilà un livre qui parle de l'adoption comme je n'en avais encore jamais lu. C'est de la vie de Cécile Ladajali qu'il s'agit, elle la raconte sans aucun pathos, sans mièvrerie, sans apitoiement. C'est un récit direct, à cru et à cran qui ne se débine pas. Oui elle a eu la rage, elle a souffert, elle a jugé, et ça n'a pas été facile. J'ai adoré ce livre, je l'ai lu quasi en apnée, c'est un grand livre.
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Roshan (rebaptisée Cécile) a été adoptée lorsqu'elle était bébé.
Elle a grandi dans un milieu aimant mais à l'atmosphère étouffante, pleine de non-dits. de ses origines, de celles de son père adoptif, elle ne sait rien…
Après la révolte adolescente vient le temps de l'âge adulte et des remises en question : de la recherche de son identité surtout, qui passera par la rencontre (progressive) avec sa mère biologique.
Par pans successifs, l'auteur, car c'est d'elle-même qu'il s'agit, nous livre des épisodes de sa vie : parfois légers, souvent graves voire même pesants, mais toujours pudiques et dans une langue tellement belle à lire.
Une histoire d'amour : celui de Cécile pour ses parents adoptifs qui, bien que maladroits (et c'est un euphémisme), l'ont aimée inconditionnellement.
Une histoire qui donne envie de communiquer.

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Un texte profond et émouvant d'une jeune femme adoptée à l'âge de six mois par Robert et Jeanine. Ce couple empli de mystères, pour cette petite fille en quête d'identité, a su donner tout l'amour, mais les questions affleurent à chaque page, la quête des origines dirige sa vie, jusqu'à la révélation finale. Un belle lecture.
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