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Citations sur L'Ami Butler (9)

M'a laissée à bout de souffle, perdue entre réalité et fiction dans un univers où l'imagination est reine et impératrice. Merci pour ce récit qui nous initie, ou , nous replonge pour les plus chanceux, dans un univers onirique peuplés de héros et d'Auteurs que l'on a aimés ; univers qui nous confirme que le présent est fait d'entrelacs du passé-futur qu'on appelle parfois présent... un vrai cadeau que nous offre la plume de Jérôme LAFARGUE.
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M'a laissée à bout de souffle, perdue entre réalité et fiction dans un univers où l'imagination est reine et impératrice. Merci pour ce récit qui nous initie, ou , nous replonge pour les plus chanceux, dans un univers onirique peuplés de héros et d'Auteurs que l'on a aimés ; univers qui nous confirme que le présent est fait d'entrelacs du passé-futur qu'on appelle parfois présent... un vrai cadeau que nous offre la plume de Jérôme LAFARGUE.
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Un auteur ne sait pas s’arrêter. Son égocentrisme l’en empêchera toujours.
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La lumière qui baignait l'endroit était d'une nature bien différente de celle qui s'abattait sur les étendues alentours : en bas le gris, le sourd, le malcommode ; en haut l'aurifère, le cristallin, le voluptueux. Au ciel tiède dévolu aux plaines se substituait un ciel bleuté, ourlé de quelques nuages badins. Un lieu tendu avec nonchalance et certitude vers une promesse, vers lequel on pourrait fuir sans crainte pour s'y abandonner.
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Front Autonome qui Cherche et Trouve d'Imaginaires & Curieux Écrivains
Fondateur, président & membre unique
Timon Lunoilis

Note d'intention

Le FACTICE a été créé en 2006. Tous ceux qui s'en réclameront dans le futur ne seront que de vulgaires imposteurs. Pour prévenir toute tentative de récupération, le FACTICE a été enregistré en tant qu'association à la Préfecture de Gramie.
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À une ou deux reprises, Johan ne put s’empêcher de sourire devant le ton employé. Il retrouvait un peu du sens de la dérision de son jumeau. Il se souvenait très bien de Maria Sombrano. Une première publication ne s’oubliait pas, d’autant qu’il en avait lu plusieurs esquisses avant la version définitive. Le jour de la parution, les responsables de la revue avaient organisé une fête dans l’appartement de l’un d’eux. Aucun n’avait plus de vingt-cinq ans à l’époque et, s’ils avaient la sagesse de ne pas prétendre révolutionner le microcosme littéraire, ils ne dédaignaient pas à l’occasion y jeter un peu de soufre. Aux côtés de textes inédits de jeunes auteurs, on trouvait ainsi des critiques féroces et des cris de rage devant l’oubli dans lequel étaient relégués de vieux écrivains déchus. Johan participait aux illustrations, mais préférait les agapes d’après bouclage, comme la grande majorité de tous ceux qui firent un bout de chemin avec Hundépendant ! Il s’imagina les émotions que Timon avait dû ressentir lors de l’exhumation de ce texte fondateur.
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L’itinéraire labyrinthique intrigua Johan, qui se posait des questions sur l’équilibre mental du préposé à la signalisation. Sens uniques ou interdits se succédaient sans faiblir, au point que Reuleville, un instant agacé, finit par s’isoler dans une impasse. Le panneau qui la signalait était à moitié recouvert par les feuilles d’une glycine indomptée, qui débordait d’une murette de clôture. Un sourire contrit servit d’excuse à l’officier de gendarmerie. Au cours de ce trajet pour le moins sinueux, ils ne croisèrent que peu de véhicules. L’espace paraissait plutôt dévolu aux piétons, qui eux ne manquaient pas, emmitouflés et encapuchonnés pour se protéger du froid et du vent qui gagnaient sur les hauteurs. Une fois le véhicule garé aux abords d’une grande place, dont l’esplanade semblait faite d’un marbre doré, à peine taché par les intempéries et les oiseaux, ils firent route vers le cœur de la vieille ville. Johan admira en s’éloignant les magnifiques bâtisses collées les unes aux autres qui bordaient la place, toutes installées avec autorité sur d’antiques arcades. Il releva l’épaisseur considérable de ces dernières : leurs assises dépassaient le mètre en certains endroits. Certaines maisons se penchaient de façon croquignolette, comme si elles étaient prises d’une ivresse passagère et sans incidence, sachant pouvoir compter sur la solidité des galeries. Une force sourdait de cet endroit, qui partait du tréfonds de la terre pour rejoindre le dôme du ciel.
Ils s’engagèrent dans une venelle que Johan n’aurait pas remarquée sans Reuleville. Elle grimpait un peu, et il trébucha sur un pavé bosselé ; une faute due à la curiosité : la rue étroite recelait de petits trésors d’architecture figurative. Alors que Johan s’attendait aux représentations classiques de goules, de stryges et autres démons ancestraux dans un tel sanctuaire médiéval, il ne vit aux frontispices des portes, aux bords des fenêtres ou au bout des faîtières que d’élégantes statuettes, visages épanouis d’enfants ou de femmes jeunes, comme nettoyés et brossés de la veille, débarrassés des mouchetures noirâtres du temps. Quelques commerces s’égaillaient dans le passage, un pharmacien, un bouquiniste, une crêperie, un serrurier. Des choses banales dans un endroit paisible. Reuleville marchait assez vite ; quelques mètres les séparaient. Johan pressa le pas pour le rejoindre quand il tourna sur sa gauche. Le gendarme, sans se tourner, lui montra du doigt le panonceau indiquant le nom de la ruelle qu’ils empruntaient à présent : la rue des Paillons.
– On arrive, dit-il simplement.
Johan ne répondit rien. Cette fois, la rue, dallée de lourds pavés à l’instar de toutes les autres, descendait franchement. Aucune maison ne paraissait avoir la même hauteur : certaines, petites et fines, se blottissaient au milieu d’opulentes dont les toits pointus et à multiples déclivités dessinaient des arabesques dans le jour mourant. Les réverbères anciens, bien que disposés à des intervalles peu réguliers, éclairaient avec netteté la rue pentue et la plaque étrange devant laquelle Johan et le capitaine Reuleville s’arrêtèrent.
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Les nuages devaient la prendre pour une vieille loutre à la fourrure fanée, se dandinant sans grâce, loin de ses rivières, sur un sol encombré de cailloux : mais ce n’était qu’une locomotive avec un ou deux wagons à la traîne qui cahotaient à travers des plaines grisées par la lumière de l’hiver. Une uniformité étrange régnait, comme si chaque pré ployait sous le fer de la froidure et de la désolation. Les quelques habitations qui parsemaient l’espace semblaient elles aussi se rabougrir, tassées par des forces atmosphériques irrépressibles. Les arbres étiques qui les côtoyaient de loin en loin tentaient de se projeter au plus haut, leurs branches presque collées au tronc pour davantage de fluidité, mais sans succès : chaque faîte se courbait, tantôt sur la gauche, tantôt sur la droite, empêché par une main géante qui les éloignait avec négligence du ciel.
Johan se demandait ce qui avait pu conduire Timon dans un tel pays, si éloigné de la trépidation citadine et des soirées baroques qui rythmaient son existence jusqu’il y a peu. Johan n’avait pas connu la petite gloire de son frère, pas plus que les multiples tentations qui en découlaient. Mais les errances de sa propre vie le dispensaient d’être jaloux.
Ses pensées virevoltaient dans le presque désert de son wagon. Fébrile, il ne cessait de gigoter sur son siège, soupirait, sans que personne en fût gêné par ailleurs. Son seul compagnon de voyage était un vieux monsieur qui, installé près de la porte coulissante à plusieurs rangées de lui, n’avait cessé de lire un journal dont le froissement des pages, parfois désagréable, s’acoquinait avec le bruit traditionnel du train. Une fois, Johan se leva, pour se débarrasser d’une idée déplaisante. Il traversa le wagon à deux reprises, sans que le vieil homme ne tourne la tête en sa direction. Le patriarche était vêtu d’un costume gris perle, plutôt froissé, d’un gris comparable à celui des espaces désolés qu’ils traversaient. Son visage glabre s’affaissait par endroits ; il avait ôté ses chaussures, qui reposaient, impeccablement alignées, sur le siège vide à ses côtés. Des chaussures noires, couvertes de poussière grise. Johan s’était rassis, plus mélancolique que jamais.
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Il faut savoir suspendre de temps en temps nos appétits de rationalité à tout crin.
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