J'ai eu beaucoup d'agrément à lire ce petit bouquin qui bien que datant de 1880 et des poussières m'est apparu bigrement actuel ! Travail, bourgeoisie, capitalisme, surproduction, exploitation, prolétariat, rien ne nous dépayse…. Et des vauriens de tous ordres, en veux-tu en voilà, il suffit juste de substituer les noms de ceux d'hier avec ceux aujourd'hui ….
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Un droit absolument ...imprescriptible
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Voila un discours radical en ces temps de débat sur la durée du temps de travail. L'auteur nous propose de travailler 3 heures par jour !
En bon adepte des thèses de Marx, il dénonce évidemment l'exploitation de la classe dominante par le biais du travail, lequel est présenté comme le vice ultime.
Mais ce texte est surtout original de part la critique faite des travailleurs eux mêmes qui seraient complètement stupide et donc tout aussi coupable de leur exploitation en acceptant, en demandant, en supliant de vouloir travailler.
En revanche, l'auteur dénonce certes les excès de la société basé sur le travail mais il ne va pas très loin dans son plaidoyer pour la paresse. Il exprime très rapidement les vertus de cette paresse, je m'attendais davantage à un éloge prononcé de l'oisiveté qu'à un réquisitoire sur la valeur travail, bien que ce dernier soit toujours d'actualité 130 ans après avoir écrit son propos.
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« Une folie possède les classes ouvrières », dit Lafargue, « cette folie c'est l'amour du travail ».
Le sujet et l'introduction promettait beaucoup, mais ce traité social de Lafargue laisse un goût amer. Pour démonter la valeur du travail, un des piliers de la morale bourgeoise (= faire du profit sur le travail des autres s'entend), Lafargue se place d'un point de vue idéaliste, et pas du tout matérialiste. Gendre de Marx, il n'en reprend pas pour autant ses idées dans ce traité. Soit. Mais le problème, c'est que ça dérape aussitôt : la première partie est d'un style emphatique si ce n'est pédant, parsemé de préjugés racistes sur l'attitude des différentes « races » par rapport au travail ! (exit l'internationalisme du beau-papa, sans boussole, Lafargue perd la boule !). Dans les parties qui suivent, son point de vue anar, gauchiste (« Les prolétaires, victimes de la crise de surproduction et du chômage, au lieu de réclamer du pain, demandent... du travail ! »), pourrait être sympa, si cela ne s'accompagnait de considérations généralisantes, racistes (« le juif »), et si la démonstration ne s'accompagnait pas d'aspects un peu délirants (délire théâtral dans l'annexe final).
Ce sont là des souvenirs de lecture (lointaine), mais je me souviens cependant avoir apprécié les conceptions anarchisantes, libertaires de certaines de ses idées : « les travailleurs feraient mieux d'imiter la paresse de la bourgeoisie » ; la « répartition du travail sur l'année, entre tous, permettrait de travailler trois heures par jour », notamment grâce à l'avènement de la machine, et après avoir supprimé le travail inutile (justice, armée, qui ne servent qu'a maintenir l'ordre social) ; « fouler la morale bourgeoise ».
Ce pamphlet, assaut contre la morale qui fonde le rapport au travail est donc ambigu, avec des arguments intéressants, mais parfois totalement faux ou délirants, et méritait mieux. Comme beaucoup de socialistes français de la fin du 19e siècle, peu avaient compris les idées de Marx, et conservaient les tares du socialisme précédent, naïf au sens de non-scientifique, un mélange d'élitisme, de donneurs de leçons, et d'élucubrations un peu éloignées de la vie matérielle de la classe qu'ils souhaitaient émanciper...
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Une ironie rude et jubilante, une pensée libre, des théories qui gardent une bonne partie d'actualité
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Une ironie rude et jubilante, une pensée libre, des théories qui gardent une bonne partie d'actualité
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