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Citations sur La petite communiste qui ne souriait jamais (210)

"En 1989, ont-ils donné leur vie pour que nous ayons plus de Coca-Cola et de Mc Donald's ? Ont-ils donné leur vie pour que nous devenions esclaves du FMI ? Sont-ils morts pour que nous nous enfuyions toujours plus loin de cette Roumanie qui ne peut nous offrir une vie décente ? Morts pour que des milliers de personnes âgées dorment dehors et meurent de froid ? (...) En 1989, ils ont donné leur vie pour notre liberté. Ce fut leur cadeau de Noël."
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"Du jamais vu, la perfection est de ce monde".
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Le sommeil est aujourd'hui le seul espace où se défaire quelques heures de son chagrin.
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Voilà. Maintenant, nous sommes enfermés, seuls. Le dernier qui quitte le pays éteint la lumière en sortant, dit-on à l'époque, amèrement fier des rires qui suivront cette boutade.
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Ah, la censure politique est terminée, mais pas de soucis, elle est remplacée par la censure économique ! Avec ce régime pseudo-libéral qui fait mine de cajoler tandis qu'il empoisonne, on l'ingère parce qu'il n'a pas tout à fait le goût d'un ennemi, on finit par y croire, et à la fin, dans quel état ça vous laisse ? Vidée ! Le communisme a détruit le pays ? Mais aujourd'hui, des sociétés canadiennes chassent les habitants de leur village et s'apprêtent à faire exploser les gisements de gaz de schiste, avec la bénédiction du gouvernement roumain, un sacré contrat ! Ceausescu a démoli la ville, disent nos parents ? Mais cette nuit, à 4 heures du matin parce qu'ils craignent les opposants, les promoteurs ont fait tomber une ancienne halle, un lieu historique de Bucarest... Pour de remplacer par quoi ? Un supermarché ou des bureaux. C'est quoi votre modèle ? Crever de faim dans la rue ou mourir de solitude dans son appartement ? L'ennui à crédit ? Parvenir-réussir-arriver ? Où ça ?? J'en ai marre d'être obligée de vous désirer, le rêve occidental, ah ces pauvres crasseux de l'Est à qui vous ne cessez de faire la leçon avec votre merveilleuse démocratie idéale, ça va, on a compris !
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"En 1989, ont-ils donné leur vie pour que nous ayons plus de Coca-Cola et de McDonald's ? Ont-ils donné leur vie pour que nous devenions esclaves du FMI ? Sont-ils morts pour que nous nous enfuyions toujours plus loin de cette Roumanie qui ne peut nous offrir une vie décente ? Morts pour que des milliers de personnes âgées dorment dehors et meurent de froid ? Sont-ils mort pour que l'église orthodoxe soit cette affaire prospère qui ne paye aucun impôt à l'état ? En 1989, ils ont donné leur vie pour notre liberté. Ce fut leur cadeau de Noël. Où Est ce cadeau ? Qu'avons nous fait de cette liberté ? Est-elle rangée dans une cave ou la suivons-nous d'un œil distrait comme une vieille émission télévisée ?"
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Tous les sportifs qui gagnent sont des symboles politiques.
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Ce système tellement décrié de dressage de gymnastique communiste, l'Ouest l'avait formidablement reproduit dès qu'il avait pu mettre la main sur ses secrets de fabrications.
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Une fille faisait la moue quand je récitais ma documentation, cette suite de décrets atroces : “Tout ça est vrai. Mais… On était tellement sûrs que ça ne changerait jamais qu’on s’organisait pour durer, on avait cette vigilance intérieure, pas un instant on n’oubliait que ce qu’on nous faisait réciter était faux. Du coup, on se sauvegardait une vie en dehors de l’État. Le communisme ? Mais personne n’y croyait, enfin, pas même les sécuristes ! Alors que maintenant… Ils y croient ! Ils en veulent ! Ils sont prêts à tout pour entrer dans votre Union européenne, à genoux devant saint Libéral, ils sortent du boulot à 23 heures, tout ça pour quoi ? Je ne suis pas partie en vacances depuis six ans ! Mes parents eux, sous Ceauşescu, allaient à la mer et à la montagne, au restaurant, au concert, au cirque, au cinéma, au théâtre ! Tout le monde gagnait plus ou moins la même chose, les prix n’augmentaient presque pas ! Ils avaient constamment peur, c’est vrai, peur qu’on ne les entende dire des choses interdites, aujourd’hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend… Avant, on n’avait pas l’autorisation de sortir de Roumanie, mais aujourd’hui, personne n’a les moyens de quitter le pays… Ah, la censure politique est terminée, mais pas de souci, elle a été remplacée par la censure économique !
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Les premiers mois, aucune d’entre elles n’a la force musculaire de recommencer plus de quinze fois à la suite cette minute trente de sauts périlleux, équilibres tenus et saltos. Elles souffrent de points de côté, leurs muscles tétanisés les font tituber d’une acrobatie à l’autre, des ivrognes haletantes. Toute la journée, il commande : refais. Recommence. Les poignets des petites en équilibre cèdent sous leur poids. Des crampes les tiennent éveillées la nuit, la faim les réveille de plus en plus tôt, à 4 heures du matin, il les entend chuchoter dans le dortoir. Au dîner, elles se nourrissent en silence, des gestes secs pour porter la fourchette à leur bouche. Leurs larmes changent, elles aussi : ce qu’elles pleurent, à chaque entraînement, c’est l’impossibilité d’aller plus loin, enragées comme devant une construction de tendons et de muscles qui cèdent avant elles.
Béla travaille l’enivrement, l’étourdissement. Autour des barres et de la poutre, il fait creuser une fosse remplie de gros morceaux d’une mousse épaisse. Il les encourage à courir se jeter dans la fosse. Chaque jour, il intègre une acrobatie supplémentaire dans leur course, jusqu’à ce qu’elles perdent totalement l’appréhension de la chute, leur dos arqué méprisant le sol. Et tout accélère, leurs voix se font plus aiguës, leurs sauts plus rapides, toute peur émoussée. Chaque soir, elles se succèdent devant le médecin pour être réparées. Un claquage, une entorse qu’elles supplient de faire disparaître pour le lendemain matin. Le médecin s’exécute. Offre anti-inflammatoires, antidouleurs et corticoïdes. À Noël, elles rentrent chez elles pour trois jours de vacances.
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