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Un récit coup de poing présenté comme une auto-fiction qui ne peut laisser personne indifférent. Plutôt que de donner quantité de détails sordides sur la maltraitance atroce qu'elle a vécue, l'auteure décrit l'enfer de son enfance sous forme de fragments, où elle distille certains détails sans en dire trop. Nous avons la possibilité d'entrevoir ce qu'elle a vécu sans basculer dans une forme de voyeurisme dérangeant. Avec son regard d'adulte, elle porte un regard dur et cynique sur son père pervers et sa mère complice. Ce texte n'est pas à mettre entre toutes les mains, car il recèle de détails qui font froid dans le dos, mais il est paradoxalement à diffuser un maximum pour faire comprendre ce qu'il peut se passer derrière des volets baissés.
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La force de ce livre, ce n'est pas tant le sujet, les horreurs racontées, c'est la mise en littérature de cette histoire. La forme, l'écriture de Marie-Pier Lafontaine. Ce sont les phrases courtes, le rythme de lecture, un sentiment d'étouffement parfois. Ce sont les courts tableaux, comme des scènes d'un film, qui permettent de montrer la monotonie, la répétition de l'horreur et des souffrances. Ce sont les répétitions. Ce sont aussi les silences, les pauses, qui disent parfois mieux les choses que les mots. Les moments où on s'accorde un répit dans la lecture, parce qu'il y a un blanc. Un point. Mais attention, c'est pour mieux nous terrasser avec la prochaine ligne. Les dernières phrases sont souvent les plus difficiles.

Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre. On n'aime pas un livre pareil. Mais je peux dire que c'était l'une des lectures les plus fortes de l'année. Un livre que je ne suis pas prêt d'oublier.
Et je ne peux pas non plus en recommander la lecture. Parce que c'est un livre qui peut raviver des blessures, faire très mal.
Je dirais juste : c'est un livre très puissant. Très dur, mais bizarrement aussi, beau. Un livre que je ne regrette pas du tout d'avoir lu. Qui s'en sent capable, le lise.
Lien : https://ledevorateur.fr/chie..
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Je n'ai pas aimer ce livre. IL est plate et décousu. Je ne le suggère à personne d'acheter ce livre.


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Texte terrible à la construction singulière. Les bribes de souvenirs affluent par flashs en rafales, de quelques lignes à la demi page, sans respect apparent de la chronologie pour décrire l'horreur et la cruauté pousées à leur paroxysme.
Cette autofiction a la particularité de présenter les personnages de manière complètement déshumanisée : petites filles sans nom livrées en pature à un père sadique, voyeur et pervers, mère qui ne "peut" pas voir l'ignominie par protectectin sans doute, frères absents/présents victimes jouets eux aussi...
La violence impensable n'autorise aucun avenir, pas de futur pour la soeur désincarnée, suicide de la mère, frères dans le refus de dire, autrice (la narratrice en "je" ?) sans espoir de résilience.
Coup de poing et hauts le coeur !
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Glaçant, percutant, essentiel. Un style brusque et minimal. Ce qui n'est pas dit est aussi percutant que ce qui l'est. Un livre indispensable.
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Dans Chienne, Marie Pier Lafontaine condamne l'enfance meurtrie en clamant l'horreur avec rudesse et flamboyance. Les mots heurtent, empoignent et déchirent le lecteur. L'autrice hurle la rage contenue pendant ces années de silence écrabouillé par son géniteur, avec la complicité de sa mère. Elle conte le drame de ces enfants martyrs nés dans des familles tyranniques échappant à tous les radars de protection et qui doivent se construire malgré les humiliations, les tortures, le sadisme comme modèle de parentalité. Les mots claquent et empoignent. Les mots enjoignent les actes à rétrécir, ils aident à refaire surface.

Nos sociétés sont peuplées de bourreaux. Ce n'est pas parce qu'on ne les décèle pas qu'ils n'existent pas. Ce n'est pas parce qu'on ne les imagine pas qu'ils ne se modélisent pas. Ils peuvent d'ailleurs apparaître chez monsieur tout le monde. le père soumet ses enfants en les en avilissants. La mère victime elle aussi, ne trouve pas le courage de protéger, elle va même plus loin, elle livre ses filles en échange d'un peu de paix, pour elle, pour elle seule.

Comment peut-on laisser ses enfants en proie à l'agonie ? Comment peut-on oeuvrer avec autant d'acharnement pour détruire un être, qui plus est lorsque c'est son enfant ? Ces questionnements me soulèvent depuis toujours. Je comprends la maltraitance éducative ordinaire (même si je ne l'excuse pas) et je tente de la soustraire (je travaille en protection de l'enfance). Mais la cruauté psychopathique n'a pas de limite et n'est pas solutionnable, pour autant on la traite parfois de la même façon. Même en protection de l'enfance, on en rencontre peu de ces familles-là, sans filets, sans âme. Sont- elles bien cachées ? J'espère toujours secrètement qu'elles ne se soustraient pas seulement aux regards.

Je suis admirative de la résilience de l'autrice, qui sublime par l'écrit cette dégradation, cette offense à sa construction identitaire.
Ce récit est implacable et d'une grande force littéraire. Il est utile, subtile et sans apitoiement.

Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Ce texte (ce n'est pas un roman!) raconte un instantané de l'histoire d'une famille (9 enfants) dans laquelle un père sadique et « tout-puissant » fait régner la terreur. Il décrit la violence faite aux enfants sans que la mère ne s'interpose. Elle pose quand même une limite : que ses filles ne soient pas violées. Cela n'empêche pas le père de visionner des films ultra pornographiques (BDSM) avec ses filles.
100 pages qui ne racontent qu'une seule chose : la violence faite aux deux soeurs et à la mère. On ne sait rien de ce que le père fait (ou ne fait pas) aux frères (à priori, ils ne participent pas à la violence faite aux filles). Il n'y a aucune mise en contexte, aucun développement ni des caractères, ni des situations. L'aveuglement de l'entourage, de l'école, des services sociaux, le passé du père et de ce qui l'a conduit à être aussi sadique tout est passé sous silence.
Encore un de ces textes prometteurs qui n'arrivent pas à aboutir à un récit.
Dommage car l'écriture est belle et le style percutant mais si il y a sujet, il n'y a pas histoire.
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Entre violence physique et psychologique, les images sont insupportables. L'autrice n'est pas vulgaire, la réalité est inimaginable. Les mots sont précis, efficaces et font mal. le père est un déraillé, psychopathe, pedophile, incestueux.... La mère est impuissante, battue, soumise, brisée, violée, violentée...

Le passage face à la justice est crève-coeur. Tous ses hommes qui jugent les propos d'une jeune fille qui vit l'enfer à cause de son père.

Les répercussions sur son âge adulte sont indéniable, tout comme dans les ouvrages de Claire Martin (Dans un gant de fer), on ne peut aimer/respecter/choisir/vouloir les hommes lorsque notre père a brisé notre vie.

J'ai eu des frissons de dégoût dès la prémisse, je devais prendre des grands respires entre chaque page, j'avais les larmes aux yeux d'horreur, le visage constamment en douleur.

« Je voudrais que l'on me croit » p81
Lien : https://youtu.be/LZYg2zCcREA
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Une terrible auto-fiction qui fait très très très froid dans le dos ! Forcément les faits relatés dans le roman nous glacent le sang, ça frôle la barbarie, c'est ultra-violent et surtout le père a la recette parfaite pour déshumaniser sa femme et ses deux filles.

Mais je pense que plus que les faits, c'est la construction très atypique du roman qui m'a glacé le sang ! En effet, ici le lecteur n'a pas accès à un livre structuré de façon classique avec des chapitres ou des pages de plein texte mais simplement des bribes de souvenirs, un peu dans le désordre… L'auteur déroule son auto-fiction sous forme de flashs, parfois cinq lignes sur une page, parfois une page complète… C'est très très déroutant ! Et puis, inutile de tenter de s'accrocher à un personnage ou bien de vouloir le décrypter, ici les filles n'ont pas de prénom, le père et la mère non plus ! Tout est réuni pour perturber le lecteur et le scotcher au siège, cerise sur le gâteau, on ne sait pas quand ni où nous sommes.. Bref, on a le minium d'informations mais un maximum de cruauté.

On sent que le but de Marie-Pier Lafontaine est de raconter, de dire sans se censurer. Elle n'est pas là pour ménager son lecteur, elle le tient à distance ! le style n'est pas gore, ni même pornographique, en revanche il est très brutal ! Et il soulève l'estomac…

Troublant, déroutant et dérangeant, ce livre je ne le conseille pas à tout le monde car il n'est pas facile d'accès. En revanche, je pense que la libération de la parole est nécessaire, se libérer pour se comprendre et tenter d'avancer, c'est la démarche de l'auteur. Brut, trash, cash, sans filtre, une lecture qui vous laisse des bleus sur le corps et dans l'esprit.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Implacable, fondamental, « Chienne » est serré comme un café fort. C'est une urgence de lecture. Ici, tout est vrai, dévorant, cruel. Marie-Pier Lafontaine délivre des mots sur ses maux, sans fausse route ni compromission. Ne pas fuir sous le filigrane, retenir ce grave qui se dévoile, ne pas retourner le sablier des paroles qui s'écoulent, plaies vives à jamais. Hors de tout entendement, parce que de trop. Et pourtant, ses dires sont des coups de hache sur les murailles génitrices. Garder la tête haute, suivre les lignes de cette enfance et adolescence ravagées. Ecouter et comprendre. « Ma soeur et moi n'avons qu'à nous prendre par la main pour savoir avec certitude que nous survivrons au père. » « Il vaut mieux exister en tant que chienne que de ne pas exister du tout. » Il y a des livres joyeux, légers, poétiques dont on retient pour le plaisir le miroir entre nos mains. Certains, plus rares osent s'affranchir. Dépasser la donne, dévoiler ce qui est, fût et deviendra dans longtemps lorsque la résilience, le lâcher-prise oeuvreront et râcleront les aspérités jusqu'à plus soif. Il y a un livre « Chienne » lourd, un cadenas sur les entrailles, les sens agonisants, les rêves d'enfance meurtris. Engagé, un acte politique, sociétal qui telle une charge gonfle les pages de faits. Ce criant, les douleurs, un sadisme au paroxysme de tout entendement. Ecrire et éditer sont des flambeaux. Courage et loyauté. Bousculer l'échappée conventionnelle. Ce récit ne se passe pas seulement dans un antre familial. Ce témoignage est langage de survie. Il est bien au-dessus des cimes d'une lecture seule. Il s'agit du summum de ce qu'un père est absent, invisible. Il est une bête sauvage, imprévisible, dévoreuse. le relationnel brisé à coups de supplications, soumissions, enfant que l'on retourne mentalement toupie et exutoire. Ce récit est littérature. Marie-Pier Lafontaine s'abreuve au ruisseau qui murmure l'écoute, les sons de l'attention aux verbes qui deviendront rédempteurs, un jour peut-être. Ce livre est sa chance, sa carte, son passeport pour revenir sur la terre ferme. Nous sommes lecteurs la responsabilité. « Chienne » est enivré de vérité sourde. Ecrire pour sauver sa peau, celle d'après. le père est un fou, un pervers, le néant. Démoniaque, loup hurlant se jetant sur les brebis, ses filles. Siamoises de souffrances, écartelées, jetées en pâture dans la gueule du loup. La mère voit, reste stoïque. Pire qu'un hurlement, ce déni déchire ces fillettes de papier, de larmes, de résistances. La littérature est une arme. Une alliance vitale entre l'auteure et l'éditeur ici présent. Relier les brisures, aspirer au crucial d'une mise au monde. C'est un acte citoyen sublime. C'est aussi pour cela que l'on pleure. Que « Chienne » soit lu par tous et toutes. Offert, qu'il bouscule l'ordre établi d'un conventionnel que l'on ne veut plus. Qu'il soit lu à voix haute dans les lycées, sur tous les frontons. « Que personne ne puisse croire qu'il s'agit de la fin. » Indispensable.

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