Témoignage fragmenté d'un quotidien dont les mots ne suffiraient à décrire véritablement l'horreur. Pas de noms, pas de repères temporels ou locatifs, c'est un récit anonyme et pourtant très intime. La narratrice nous y livre crûment, sans détour, la maltraitance, les humiliations, les coups et les menaces, la passivité de la mère, le sadisme maladif du père, l'après, la façon dont on répond à un tel traumatisme et dont on l'absorbe sans jamais vraiment le digérer. C'est court, parfois il n'y a même qu'un paragraphe à lire par page, mais ça se lit d'une traite et ça se reçoit de la même façon, comme un uppercut. Pour un public averti, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains : le langage y est cru et les actes mentionnés insoutenables.
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Très dur, très sombre, et très fort!! Si peu de pages, qui marquent tant ! Puissant!
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Hier j'ai lu ce livre.
Hier j'ai ressenti la haine, la violence, les blessures que l'auteure a voulu nous transmettre.
Une centaine de pages percutantes qui ne m'ont pas laissée indemne.
30 minutes de lecture intenses, à glacer le sang.
J'ai vraiment eu l'impression d'être dans sa tête entre les souvenirs et leurs conséquences sur sa vie d'adulte, les interrogations sur la cécité des gens autour, l'apathie de sa mère, la destruction de sa personnalité et les tentatives pour se construire malgré tout.
Ça prend à la gorge.
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La plume est efficace! C'est trash. C'est vulgaire et sans tabou. Tout est dit. Lapidaire, sans détour. C'est ignoble et pourtant, on continue de lire sans croire l'horreur. On espère une fin moins terrible. Mais il n'y en a pas!
C'est l'histoire de deux fillettes, dans une mauvaise maison, dans une mauvaise famille, au mauvais moment, au mauvais endroit.
Âmes sensibles s'abstenir.
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Un court texte, une centaine de pages d'horreur, la vie d'une enfant maltraitée.
Des pages à moitié remplies, parfois un seul paragraphe, mais en aurait-on supporté davantage ?
Aucun contexte, on ne sait pas où et quand, aucune description de décor ou de personnes.
Une écriture trop vraie, qui distille la terreur de l'enfant.
Des phrases choc, comme dans un reportage d'un journal à sensation.
Presque qu'un haut le coeur plutôt qu'un coup de coeur.
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Très court: 106 pages, mais dont certaines ne contiennent qu'une simple phrase.
Ce qui est raconté là dedans est proprememt horrible (l'abus de 2 jeunes soeurs par un père sadique, sous l'oeil généralement approbateur de la mère), mais la forme adoptée n'est pas parvenue à faire naître chez moi le débordement d'émotions et de dégoût auquel je m'attendais (c'est qu'on a beaucoup parlé de ce livre; je l'ouvrais en étant préparée à affronter l'abject). Je crois que la forme fragmentaire (que l'autrice a justifiée par le fait que c'est de cette façon que rejaillit la mémoire) a fait obstacle entre le texte et moi, m'empêchant sans cesse de rentrer dans l'émotion, puisque étant sans cesse arrêtée. C'est peut-ëtre tant mieux (veut-on ressentir ce que cette enfant vécu?), mais cela enlève je crois un certaine force au texte.
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Ouf! Quel texte intense! Un récit qui tient le lecteur à bout de souffle, un cri d'enfance étouffé par la peur, la violence, la hargne, la violence programmée, la colère, la violence pure, l'agressivité, la violence outrancière et démesurée.
Le réalisme des propos, la justesse du ton, le rythme du récit, l'acuité des descriptions font plonger le lecteur dans une sphère presque inimaginable de la violence paternelle à l'endroit de ses filles. Une violence outrancière, démesurée : à la lecture, j'ai été outré.
Ce court récit, qu'on dévore en quelques minutes, est bouleversant; l'intensité des descriptions et des propos est poignante. Les passages rapides d'une situation à un autre drame accroissent le sentiment d'impuissance. C'est moins le sens de la justice que celui de la complicité du silence. Une première oeuvre hors du commun.
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Un cri. Animal.
C'est l'effet que m'a fait cette mini autofiction qui raconte la violence, l'abus et la cruauté au quotidien et surtout pose la question d'une possible reconstruction de l'adulte après un tel vécu, un tel traumatisme de l'enfant victime.
L'écriture est sans compromis. le récit se fait par flashbacks, ce qui renforce sa dureté, l'intensité de la violence et martèle l'ampleur de formes plus perverses, plus psychologiques, que celle de l'inceste et de la maltraitance physique, plus "classiques", mais tout aussi déstructurantes de l'individu.
Une lecture d'une puissance douloureuse, dérangeante, dont on ne sort pas indemne.
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