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Citations sur Rubiel e(s)t moi (48)

Les mots sont les plus puissantes des armes, Rubielito. Ils peuvent tuer, faire rire, pleurer, trembler de peur, d’excitation, de plaisir. Ils peuvent diriger le monde, faire cesser la guerre ou enterrer la paix. C’est une ressource inépuisable. Tout comme l’amour. Je suis certain qu’un jour les hommes ne combattront plus qu’avec des mots, que les fusils finiront par rouiller. Souviens-toi de deux choses dans la vie : l’amour et l’écriture. C’est ça qui finira par sauver la Colombie, qui finira par sauver le monde.
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Si je devais me souvenir d'une chose, d'une seule chose, ce serait de la vision des murs gris de l'Orphelinat du Bienestar de Medellín et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, du bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d'aussi loin que je me souvienne, la couleur n'existait pas.
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Le soir, le gamin restait dans son coin de cabanon, sur le matelas, à déchiffrer des livres poussiéreux qu'il avait trouvés dans un carton sur une étagère et les journaux qu'il ramassait quand il partait travailler dans les rues de Bogota. Peu à peu, Rubiel commença à se familiariser avec certains noms d'auteurs, découvrant la plume poétique d'Alvaro Mutis, d'Eduardo Zalamea Borda, ou encore de Juan Gustavo Cobo Borda. Rubiel ne comprenait pas tout, butait régulièrement sur les mots, mais prenait plaisir à se perdre entre les lignes, faire rouler les sonorités dans sa bouche, à mâcher les rimes. Il s'abîmait dans son imagination, visualisant chaque scène, ressentant chaque émotion. Il avait même pleuré à la beauté d'un poème.


……………….


Un soir, le Vieux entra dans la cabane.

En passant à côté de Rubiel, assis en train de lire, il ronchonna en secouant la tête. Puis, sans vraiment s'adresser à l'enfant, il marmonna dans sa barbe en avalant les mots.

(C'est pas de la littérature ça, j't'en foutrais moi de la poésie de Cobo ou Borda, quel gamin alors ! Faut donc tout lui apprendre ? Monsieur lit d'la poésie! Tsss, tout s'perd de nos jours…)

Rubiel releva la tête surpris. C'était la première fois que le grand-père s'adressait à lui, qu'il n'était pas transparent dans le cabanon. Mais avant qu'il ait pu répondre quoi que ce soit, le Vieux était déjà sorti. Quelques minutes plus tard, il était de retour, un livre à la main.


(Tiens gamin, ça c'est d'la poésie! D'la littérature, d'la vraie! Rien à voir avec tes autres livres bons à flamber! Lis et instruis-toi un peu, ça t'mettra sûrement que'qu'chose dans la caboche, va savoir,)


Et, sans un regard pour Rubiel, il jeta le bouquin sur le matelas usé. L'enfant pris le livre et lut le titre. L'Amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez.
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"Je vais avoir un papa et une maman, Rubiel, tu te rends compte? Un papa et une maman, rien qu'à moi, rien qu'à moi, rien qu'à moi. J'espère qu'elle sentira bon et qu'elle me prendra dans ses bras. J'espère qu'il sera gentil, qu'il me ressemblera et que j'aurai plein de cadeaux et de jouets dans ma chambre et puis j'irai à l'école et je sera le premier de ma classe pour avoir un bon métier plus tard et ne pas être obligé de vivre dans la Rue, et puis je reviendra ici, c'est promis, je prendrai l'avion, je voyagerai, à travers le ciel. Oui, je te le promets, je reviendrai, je reviendrai et puis, si ça se trouve, toi aussi tu seras adopté en France, et on se reverra peut-être ; même qu'on sera voisins et qu'on pourra continuer à jouer ensemble et peut-être que, peut-être que, peut-être que…".



N.L. : Cela démarre très fort! La gorge nouée par l'émotion!
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Abandonné par sa mère, par son père, rejeté par sa famille quelques mois après sa naissance, son corps tout entier était écorché vif à l'aube d'une nouvelle séparation, l'âme mise à nu, en lambeaux.
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Emmanuel, c'est chaque anniversaire fêté à ses côtés depuis que je suis en France, chaque 27 décembre, fidèle au poste.
Comme je le dis souvent: "Le jour où il ne sera plus là pour me regarder suffler mes bougies, alors, ce jour-là, je ne grandirai plus, je vieillirai seulement".
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Peu à peu, je me mets à haïr ce passé que je ne connais pas. que je ne connais plus. Auquel je refuse de penser. J'ai quinze ans, ecartelé entre deux cultures, deux monde opposés, une double identité qui ne me ressemble pas. A cet âge-là, les adolescents ont souvent le cul entre deux chaises, moi je l'ai entre deux continents. Au milieu, se trouve l'océan.
Alors forcément, arrive un moment où tu coules.
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J’ai honte de dire que je suis colombien, obligé de plaisanter, de rire faussement devant leurs plaisanteries douteuses et stéréotypées. Non, je ne suis pas de la famille de Pablo Escobar. Non, je ne vends pas de cocaïne. Non, je ne bois pas de café au petit déjeuner. Non, je ne sais pas où se cache Ingrid Betancourt. Non, je ne danse pas la salsa ou sur du Shakira chaque soir dans mon salon. Non, je n’ai pas un pistolet sur moi. Non.....J’ai quinze ans, écartelé entre deux cultures, deux mondes opposés, une double identité qui ne me ressemble pas. À cet âge-là, les adolescents ont souvent le cul entre deux chaises, moi je l’ai entre deux continents. Au milieu, se trouve l’océan.
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Chaque enfant redoutait d'avoir dix-huit ans, chaque enfant maudissait en secret le temps qui passe, chaque enfant haïssait en secret l'odeur des bougies soufflées sur les gâteaux d'anniversaire.
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Cette nuit-là, une feuille blanche m’a sauvé la vie. Depuis, je continue d’écrire. Et j’ai compris le but. Ecrire et mûrir. Et devenir immortel, à jamais.
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