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Lu dans le cadre du Club-lecture auquel j'appartiens et qui avait pour thème les "coups de coeur", j'avoue ne pas avoir été emballé autant que la personne qui l'a sélectionné mais cela reste néanmoins une lecture divertissante.

L'histoire se déroule à Rome dans un immeuble situé Piazza Vittorio. Lorenzo Manfredini, surnommé "Le gladiateur", a été retrouvé mort dans l'ascenseur de l'immeuble et les soupçons se portent immédiatement sur le locataire Ahmed Salmi, alias Amadeo car ce dernier disparaît sans explication juste au moment du crime. Mais, faut-il pour autant toujours se fier aux apparences ? Amadeo, que tout le monde aurait très bien pu prendre pour un italien de pure souche tant il connaissait si bien la ville de Rome et son histoire (peut-être même mieux que les italiens eux-mêmes), ne semble pas être exactement ce que tout le monde pense, mais qui est-il alors exactement ? D'où vient-il et quelle est son histoire ?

Au court de cet ouvrage, les témoignages se succèdent, ceux d'immigrés principalement pour lesquels Amadeo a été d'un grand secours mais aussi celui du commissaire de police, celui du propriétaire du bar et enfin ceux des autres résidents de l'immeuble.
S'il devait y avoir deux personnages principaux à retenir dans cette histoire parmi les nombreuses personnes rencontrées ici, je dirais qu'il s'agit d'Amadeo et de l'ascenseur...Mon rapprochement vous paraît étrange ? C'est normal puisqu'il l'est mais je ne vous en dirais pas plus car c'est à vous de découvrir pourquoi ces deux personne /objet sont si primordiales dans le roman.

Une lecture plaisante mais dans laquelle on se perd souvent tant son nombreux les personnages qui font leur apparition, tant diverses sont leur nationalité, au point où l'on on vient à oublier qui est qui.
Une écriture facile cependant et facile à lire. A découvrir !
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Dans l'immeuble d'un quartier populaire de Rome, Piazza Vittorio, rien ne va plus...Le corps, de Lorenzo Manfredini, dit le Gladiateur - un homme détesté de tous car très irrespectueux - est retrouvé poignardé dans la cage d'ascenseur. Mais la disparition inexpliquée d'Amedeo, apprécié de tous dans l'immeuble, éveille les soupons et trouble les habitants. Tour à tour, ce sont leurs voix qui témoignent et qui reconstituent leurs vérités, les voix des petites gens de Rome, mais parmi eux, aucun romain...Il y a Benedetta la concierge, Napolitaine qui ne jure que par les italiens du Sud, Parvis l'Iranien, dépressif car il a laissé femme et enfants au pays et qu'Amedeo a pris sous son aile, Iqbal du Bangladesh qui se bat avec l'administration, qui fait tout pour s'intégrer jusqu'à vouloir nommer un de ses fils Roberto pour lui permettre d'être plus facilement accepté, Elisabeta très paranoïaque qui cherche son chien et se sent menacée par la moindre ombre qu'elle croise, le jeune Johan van Marten qui se rêve cinéaste et trouve dans les habitants de l'immeuble les personnages de l'âge d'or des comédies italiennes avec comme représentante emblématique Anna Magnani, Maria Cristina, péruvienne, aide soignante d'une vieille dame de quatre-vingt ans et qui rêve de devenir actrice.

Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio est un roman court construit comme une enquête policière et recueillant les dépositions qui permet d'entendre les impressions, les ressentis des personnages et les faire parler sur les sujets délicats comme le racisme, les migrants, leur intégration, les clichés et les préjugés permettent de reconstruire une société romaine diversifiée, plus ou moins bien intégrée, plus ou moins tolérante, un microcosme qui donne un éclairage vivant de Rome, face à la diversité de populations et un récit qu'Amara Lakhous arrive à rendre universel.
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Un crime a été perpétré dans un ascenseur d'un immeuble de la piazza Vittorio au coeur de Rome.

La victime, un résident , une brute épaisse, haï par ses voisins, surnommé "Le Gladiateur". le suspect, un autre résident estimé de tous, Amadéo.

Tous les résidents y vont de leur version des faits et ne veulent pas croire en la culpabilité d'Amadéo. Chacun en profite pour parler de soi,de sa conception du monde et de ses relations avec les autres habitants de l'immeuble.

La lecture de ce roman a été une bonne surprise. J'ai été captivée par cette histoire. L'auteur a alterné récits des habitants de l'immeuble et confessions d'Amadéo.

Plus on avance dans l'histoire et plus on découvre des secrets sur Amadéo jusqu'à l'épilogue assez surprenant.

L'auteur évoque aussi avec justesse la cohabitation entre personnes de nationalités diverses, les préjugés, le racisme ainsi que les dommages causés par l'ignorance et l'aveuglement.
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Une lecture, tout un bonheur. Une structure originale. Les voix de chaque protagoniste couchée sur un chapitre et une ironie, un ton sarcastique, drôle, parfois tragique. Une construction digne d'un roman policier.
Et beaucoup d'amour, un immense container d'humanité.
Bref, une lecture plaisante, positive, et hors des sentiers battus.
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N°884– Mars 2015

Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio - Amara Lakhous- Acte Sud
Traduit de l'italien par Elise Gruau.

Lorezzo Manfredini, surnommé « Le gladiateur », a été retrouvé mort, assassiné dans un ascenseur d'une résidence de la Place Vittorio, un quartier de Rome situé non loin de la gare Termini et habité par de immigrés. Cet homme, un jeune italien, était peu recommandable, à la fois violeur et violent, une véritable emmerdeur pour les autres habitants de cet immeuble, mais sa mort déclenche une prise de conscience à propos de la cohabitation entre Italiens et étrangers au sein de ce quartier, comme si le microcosme qu'est cet ascenseur était l'occasion de cette réflexion. Au même moment, un de ses voisins, Amédeo, disparaît sans raison. Il n'en faut pas davantage pour faire peser les soupçons de certains sur ce malheureux mais cela ne fait pour autant pas d'Amédéo un assassin, lui qui est si apprécié dans ce quartier, actif dans l'intégration des étrangers, tolérant et défenseur des plus humbles. Cet événement donne donc l'occasion à chacun, et ils sont nombreux, de donner son avis, « sa vérité » comme aurait dit Luigi Pirandello. Même jusqu'au commissaire de police Bettarini pour qui Amédéo qui a italianisé son nom(Ahmed) et dont l'histoire présente des zones d'ombre, même pour sa compagne, est forcément suspect ! On se demande même s'il est véritablement italien. Heureusement, Amédeo lui-même, par le biais d'écrits (ses « hurlements ») laissés par ses soins, prend la parole, comme pour rectifier et préciser les choses…Comme il se doit c'est ce policier qui, malgré la multiplicité et la complexité des témoignages, apportera la solution. En tout cas ces différentes interventions révèlent le racisme ordinaire, la peur de l'autre… Et puis à Rome comme dans toutes les capitales du monde sans doute, on est toujours l'étranger de l'autre, même entre nationaux. Là aussi il y a un « nord » et un « sud » et les querelles de clochers ne manquent pas. Et d'ailleurs, au cours de leur histoire, les Italiens eux-mêmes ont été des immigrés, victimes de l'intolérance et du rejet des habitants du pays qui les « accueillait ». Ils sont maintenant dans le rôle du pays « accueillant » et c'est pour eux l'occasion de tirer les leçons de leur expérience. La diversité est incarnée par le nombre d'intervenants, pas moins de dix, depuis l'épicier bangladeshi, la bonne sud-américaine, la concierge napolitaine, l'étudiant hollandais, le professeur de faculté et j'en passe. Chacun donne sa version des faits et surtout à la couleur de son esprit ce qui laisse évidemment la place à la mauvaise foi, aux idées reçues, à l'ignorance des cultures, le repli sur soi, au rejet de l'autre...Tel est sans doute le message délivré par l'auteur qui trouve ici un cadre romanesque bienvenu puisque, comme lui, Amédéo est un algérien immigré en Italie. J'y vois personnellement une manière de catharsis

J'ai apprécié l'écriture fraîche, entrecoupée de riches références culturelles, de l'algérien Amara Lakhoust dans cette enquête à la fois policière, sociale mais également satirique et ce d'autant plus qu'il l'a écrite d'abord en arabe pour ensuite la transcrire en italien puis la faire traduire en français. A en croire l'auteur, l'Italie ne serait pas vraiment une terre d'accueil ! Et puis après, je ne suis pas bien sûr qu'en général on aime voir son pays envahi par des étrangers. La France elle-même, dont la réputation est d'être un « melting-pot », fait de tolérance et d'acceptation de l'autre n'a pas toujours, au cours de son histoire, fait montre de cette ouverture qu'on lui prête, l'amnésie étant la propre de l'espèce humaine.

Ce court roman, par ailleurs primé a fait l'objet d'une adaptation cinématographique et je serai volontiers attentif à l'oeuvre de cet auteur.

©Hervé GAUTIER – Mars 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Quel plaisir de lecture ! La même histoire racontée par tous les témoins. Mais qui a pu tuer dans l'ascenseur de l'immeuble de la place Vittorio ce raciste immonde ? Et qui est véritablement Amédéo le principal protagoniste ?

La fin m'a un peu désorientée, j'aurais imaginé tout autre chose, mais un réel bonheur. N'hésitez pas, foncez lire ce bref roman, dont il existe une version française.
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Il n'est pas toujours aisé de suivre une histoire lorsque les personnages sont si nombreux et interviennent si peu. L'auteur a su faire en sorte que le lecteur ne soit pas dépaysé. D'abord, il évoque les personnages qui vont intervenir avant qu'ils le fassent (sauf le premier, bien sûr), et continue de parler d'eux ensuite. de ce fait, on a l'impression de bien les connaître.
En outre, il raconte certaines anecdotes de différents points de vue, et s'en tire très bien, ravivant ainsi l'intérêt du lecteur.

L'énigme posée n'est pas tant «qui a assassiné celui qui se faisait appelé le gladiateur(» que «qui est Amedeo?». Qui est-il moralement. En effet, il est entouré d'une part de mystère. L'énigme sera résolue, et rien ne sera bâclé. Mais la fin laissera le lecteur avec une question.
J'ai apprécié que la fin ne révèle pas que l'un des personnages est tout le contraire de ce qu'on pense au long du roman. Cela aurait été trop facile, et indigne d'un roman si réussi.
[...]
Lire la suite sur:
Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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L'immigration en Italie est un phénomène récent. La littérature migrante italienne (oeuvres littéraires d'immigrés écrites en langue italienne, acquise très souvent depuis la migration) est foisonnante depuis les années 1990; ceci constitue un cas unique en Europe, puisque Ben Jalloun et Rushdie ne peuvent pas être inscrits tout à fait dans le même cadre dans la littérature française et anglaise respectivement.
Ce roman, cependant, constitue une exception à plusieurs égards: son auteur est le premier (sauf l'Albanaise Ornela Vorspi, vivant désormais à Paris) qui est traduit en français par les seuls mécanismes de l'industrie de l'édition (ou par ses seuls mérites); le roman a été le premier best-seller du genre littéraire en question; il a paru en-dehors de toute "pression" médiatico-politico-éditoriale, à l'encontre d'autres cas que cette littérature a déplorés.
Je me permets de citer un extrait d'une communication universitaire, qui concerne cet ouvrage:
"... l'excellent roman d'Amara Lakhous 'Scontro di civiltà per un ascensore a piazza Vittorio' (2006) qui, pour la première fois dans la littérature migrante, a obtenu une acclamation du public outre les reconnaissances de la critique (notamment par le prix Flaiano 2006). Il s'agit d'un polar dont le principal suspect est l'énigmatique héros Amedeo, unanimement aimé par les habitants du quartier et de l'immeuble dans l'ascenseur duquel a eu lieu le meurtre, mais dont l'identité et l'origine étrangère restent douteuses jusqu'aux dernières pages, tout comme la raison de sa soudaine disparition ainsi que l'identité et le mobile du véritable assassin. le suspense se fonde justement sur les multiples méprises et les fausses perceptions d'« étrangéité » par chacun des personnages immigrés et italiens qui, successivement tout au long des 11 chapitres, disent leur « vérité » sur l'ascenseur, dans leur déposition absolutoire d'Amedeo – alias l'Algérien Ahmed. Amedeo-Ahmed intervient après chaque chapitre, afin de rectifier certaines méprises et préjugés réciproques ; mais surtout par un hurlement de loup, un « ululato » qui représente sa tentative de se libérer de sa propre mémoire opprimante, d'un passé de sang, d'une identité refoulée et remplacée par une intégration inconditionnelle à l'italianité, notamment à la langue italienne (son « lait ») et à la ville de Rome (la « louve »). Autant la rationalité de son intégration est verbale, autant l'horreur de son passé pré-migratoire et les contradictions identitaires qui le hantent passent par cette plainte nocturne, insoupçonnée de tout le monde."
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Un très bon livre
L'histoire se passe à Rome, à Piazza Vittorio, un quartier multi ethnique. Un homme est retrouvé mort dans l'ascenseur de son immeuble, objet de discorde pour les habitants de l'immeuble. Les soupçons se portent aussitôt sur Amedeo, qui a mystérieusement disparu.
Un à un, les habitants de l'immeuble livre leur "vérité" sur Amedeo, un jeune homme que tous apprécie. C'est l'occasion pour chacun d'exprimer son opinion et ses préjugés.
L'auteur nous livre également le point de vue d'Amedeo à travers des passages de son journal intime.On découvre alors que ce n'est pas que le sympathique jeune homme que nous décrivent ses voisins, qui est toujours là pour aider les autres et prêter une oreille attentive à leurs plaintes ; mais c'est un homme qui cache en lui une grande souffrance, qui est tourmenté par son passé qu'il tente en vain d'oublier. Il change son nom pour celui d'Amedeo et apprend l'italien jusqu'à le parler parfaitement pour s'oublier lui-même.

Ce livre aborde la question du racisme, de la cohabitation entre différentes cultures et de la peur de l'autre. Il y a racisme de la part des Italiens envers les étrangers bien sûr, mais aussi entre Italien du Sud et du Nord, racisme qui se nourrit de préjugés comme "les étrangers vendent de la drogue" ou "les Italiens du Sud sont fainéants".
Ce roman aborde également le thème de la solitude. Amedeo se sent malgré lui loin de son pays, de sa famille, de sa mère, et surtout pendant les fêtes religieuses. Une de ses voisines, Elisabetta Fabiani, s'attache à son chien pour combler le vide laissé par la mort de son mari et le départ de son fils; Enfin Maria Cristina, la femme de ménage péruvienne, mène une vie des plus solitaires, elle qui tient toute la journée compagnie à une vielle dame et ne sort que pour faire les courses.
Ce roman nous questionne aussi sur qu'est ce que la vérité ? Chaque personnage est amené à livrer ce qu'il pense être la vérité sur Amedeo tandis que ce dernier confie détester la vérité. "Qu'est ce que le silence ? Est-ce utile de parler ? Existe t-il d'autres façons de dire la véité, sans remuer les lèvres ?" s'interroge amedeo quand il voit son ami Perviz se coudre les lèvres suite au refus de sa demande d'asile politique. "Qui détient la vérité ? Ou plutôt, qu'est ce que la vérité ? La vérité se dit-elle avec des mots ? Perviz a dit sa vérité avec la bouche cousue, et son silence a parlé.
Aujourd'hui, ma haine de la vérité a grandi avec ma passion pour le hurlement."
Amedeo hurle la nuit pour se libérer de son passé qui l'oppresse, pour lutter contre cette vérité terrible qui l'écrase.
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Un livre, petit par la taille, mais grand par la qualité de l'écriture et la force du message délivré dans cette chronique du racisme ordinaire. Des personnages d'origines sociales et culturelles variées se côtoient dans un immeuble d'une Rome contemporaine et terriblement universelle. le point focal de ce microcosme est l'ascenseur, que certains voudraient voir réservé aux plus "méritants", entendez par là les Italiens de souche, les vrais, et plus précisément ceux du Nord, alors que d'autres préfèrent ne pas l'utiliser pour ne pas alimenter les ragots. Car ils y vont fort, ces ragots, surtout ceux colportés par Benedetta, la concierge, d'origine napolitaine et fière de l'être, au sujet de tous ces Albanais, Philippins et autres Sénégalais (elle confond tout) qui envahissent "son" immeuble et salissent "son" ascenseur. Elle n'est pas la seule, d'ailleurs, il y a même un professeur d'université qui voudrait cadenasser ce fichu ascenseur. Heureusement qu'il y a aussi cet Amedeo (prononcer Amede', à la romaine), dont on ignore malheureusement les origines mais qui connaît Rome comme sa poche et peut en rabattre aux plus fieffés linguistes question connaissance de la langue italienne. Quand on l'interroge, il dit venir du sud du Sud, mais en Italie on est toujours au sud de quelque chose, n'est-ce pas, alors les langues se taisent, pour tout le monde il est Italien, e basta. Chaque personnage s'exprime dans son parler quotidien, avec ses défauts et ses qualités, mais la truculence ne masque pas l'amertume du propos. Il s'agit bien d'un pamphlet antiraciste, et des meilleurs…
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