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Un grand merci à Babelio et aux éditions Steinkis...

Séverine est née en Grèce. Toute petite, elle en tirait une certaine fierté, comme auréolée d'une légende mystérieuse. Sauf qu'évidemment, en regardant de plus près son arbre généalogique, elle n'y voit aucun grec. En grandissant, elle apprend qu'en fait, elle est née dans une prison grecque. Elle avait beau demander à sa mère, Viviane, les circonstances d'avant et après sa naissance, celle-ci reste floue, narrant au fil des ans son épopée en y ajoutant des éléments, en enlevant d'autres, se contredisant parfois, révélant des incertitudes... Aussi, Séverine décide-t-elle de contacter son père qui habite en Afrique et avec qui elle n'a plus de relations suivies. Son voyage à lui n'a rien à voir avec celui de sa mère... Ce n'est qu'au bout de plusieurs années que Séverine a réussi à rassembler des pièces du puzzle dans les archives familiales (cartes postales, lettre, plan, photos en noir et blanc ou jaunies) et qui donneront lieu à ce roman graphique...

Il aura fallu plus de 10 ans à Séverine Laliberté pour retracer le parcours pour le moins chaotique de sa mère. Un voyage qui la conduira de la France à L'Afghanistan en passant par l'Italie, la Yougoslavie ou la Turquie, et, étonnamment une prison grecque pour trafic de drogue ! Si ses parents sont restés flous sur ces années rocambolesques, c'est à force de persévérance qu'elle parvient, petit à petit, à recueillir ici et là témoignages, courriers et photos et ainsi dessiner le long chemin de ses parents et de leurs deux amis. Un chemin parcouru d'embûches, de disputes et de joies, de découvertes, d'anecdotes, sur fond historique et politique mouvementé. Cet album dense (pas moins de 230 pages) se révèle tout à la fois touchant, intimiste et truculent. le trait en noir et blanc d'Elléa Bird, ponctué ici et là de quelques couleurs ou agrémenté de quelques photos, sied parfaitement à ce périple pour le moins étonnant...
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Séverine sait qu'est née en Grèce dans une prison au début des années 70. Dans ce récit, elle interroge Viviane, sa mère sur son passé trouble, il faut crever l'abcès d'un secret de famille. Non, sa mère n'était pas une révolutionnaire qui luttait contre la dictature des colonels, elle était partie en Afghanistan pour l'attrait du haschisch, elle s'est faite arrêtée en Grèce pour trafic de drogue et condamnée à 28 mois de prison.

Le dessin est en noir et blanc, classique, il reste assez neutre. Il est à l'image du récit, assez plat et sans caractère. J'avoue avoir été déçu par cette lecture. On a une première partie qui raconte un voyage entre jeunes, l'exotisme reste discret, les relations entre les personnes à peine effleurées, on se croirait à la soirée diapo de retour de vacances, on se dit que la partie sur la prison va être plus croustillante, mais cela reste toujours aussi linéaire et neutre, pas de considérations sociales sur les individus qui la peuplent. Tout est très neutre, Viviane semble subir cette histoire, comme la cruche qu'elle a été dans cette aventure, ce n'est pas flatteur.
Je comprends que Séverine ait eu besoin de déballer cette histoire, mais cela reste un récit privé, sans dimension romanesque alors que le sujet aurait pu s'y prêter, c'est juste une suite de faits, sans réflexion, sans observation et sans interprétation. On apprend peu de choses sur l'Afghanistan, sur la Grèce, ni même sur les acteurs de ce drame, les relations sont juste ébauchées, entre les jeunes du voyage et même entre Séverine et sa mère, ou entre Viviane et ses parents, on reste juste dans le déroulé des faits.

Je n'y ai pas trouvé beaucoup d'intérêt, comment une histoire aussi rocambolesque a-t-elle pu me procurer autant d'ennui ?
Le sujet aurait mérité un développement plus profond, plus romanesque, en voulant s'attacher à la réalité et sans doute en ne voulant froisser personne, cette histoire reste bien trop neutre et finalement assez peu passionnante.
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Pas facile d'écrire une autobiographie prénatale. D'autant plus que la mère de l'auteure a des souvenirs assez flous et élude les questions, et surtout que l'histoire qui lui avait été contée, était fausse. Plus facile de se faire passer pour une ( presque ) héroïne, prisonnière politique que de raconter une histoire beaucoup moins glorieuse.
" Je suis née en Grèce. Je dois dire que je crânais beaucoup avec cette histoire".
Nourri de combats politiques Séverine Laliberté scrute son arbre généalogique pour comprendre et va interroger, chercher, rencontrer ...pour dénicher la vérité.
le Hippie Trail c'est un voyage en 4 l'jusqu'en Afghanistan.
En 1970 on rêvait tous de Katmandou, sans doute la littérature de l'époque et les journaux underground. C'est ce voyage qui nous est raconté avec des aller-retour dans le présent pendant l'enquête. J'ai trouvé cela un peu compliqué à comprendre, j'ai eu de mal à reconnaître les personnages qui se ressemblaient pas mal à mon avis. le trait en noir et blanc, les visages pas très caractéristiques. de nombreux retours m'ont été nécessaires.
Ce gros roman graphique est agrémenté de quelques photos, lettres, articles de journaux. Il faut dire que l'histoire n'est pas simple. Un road-trip passionnant et instructif, quelques infos nous remettent dans le contexte de l'époque.
Belle balade dans des régions assez hostiles, c'est touchant, courageux et sacrément culotté que cette aventure. Mention spéciale aux grands-parents qui ont eu du cran pour sortir leur fille ( et le bébé) des geôles grecques.
A lire lentement. Je pense que je ferai un deuxième voyage avec cette BD pour mieux la savourer.

Merci à masse critique et à Steinkis pour cet envoi
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Voilà une BD ou plutôt un roman graphique dont le sous-titre est, je trouve, intrigant mais non dénué de malice : Autobiographie prénatale.
L'auteur nous raconte en effet l'aventure, qui aurait pu très mal se terminer, vécue par sa mère durant les mois qui ont précédé sa naissance en 1973, dans la Grèce des Colonels.

La toute jeune Séverine a toujours voulu savoir pourquoi elle était née en Grèce et sa mère a toujours éludé les questions, lui disant que ce n'était pas prévu, sans jamais ni donner d'explication claire, ni d'autres détails, amenant la petite fille à imaginer toutes sortes de situations, toutes aussi éloignées les unes que les autres de la réalité.
Mais un jour, devenue adulte, elle décide qu'elle saura tout de son histoire, que connaître le pourquoi des événements, elle en a besoin pour elle-même, mais aussi pour reconstituer le puzzle familial. Elle interroge d'abord sa mère, puis son père, mais découvre que tous deux n'ont pas toujours la même version de l'histoire !
Alors elle recherche leurs amis, et toute personne les ayant croisé durant leur jeunesse, pendant près de dix ans. le mystère va s'éclaircir peu à peu...

Dans les années 70, nombreux étaient les jeunes attirés par le désir du voyage vers l'Afghanistan, l'Inde, le Népal... C'était le paradis sur terre pour ces révoltés, déçus que les événements de mai 68 n'aient pas changé assez rapidement la société à leurs yeux. Désireux de vivre en toute liberté, Viviane et Eric, les parents de Séverine Laliberté, partent ainsi avec deux amis et traversent l'Europe avec l'insouciance de leur jeunesse, faisant fi des difficultés des pays parcourus. C'est en effet loin d'être une époque sereine : les années de plomb en Italie, le rideau de fer à l'Est, les Colonels en Grèce...

A leur retour, après avoir traversé la Turquie, Viviane, au volant de sa 4L verte est arrêtée à la frontière grecque et accusée d'avoir tenté de passer de la drogue. Incarcérée pendant de long mois en Grèce, puis jugée, elle est condamnée à purger une lourde peine de prison. Séverine naît pendant cette détention...
Bien entendu, je ne vous donnerai pas davantage de détails sur leur périple, ni sur la vie des femmes en prison à cette époque, ni sur les personnes qui interviendront pour aider Viviane, ni sur les suites de cette aventure qui aurait pu être dramatique...le suspense est bien présent et les rebondissements inattendus.

Les hippies Trail étaient à la fois des voyages initiatiques, spirituels mais aussi des aventures humaines faites de rencontres, de générosité, de partages. L'époque hippie, dans les années 60 et au début des années 70, est une époque qui a marqué la jeunesse de ceux nés après la guerre. Les jeunes partaient pour connaître l'aventure, mais aussi la philosophie orientale. Ils partaient souvent pour consommer librement de la drogue, facilement accessible, et parfois même goûtaient aux drogues dures.

L'auteur nous plonge à la fois dans son histoire familiale, le voyage de ses parents, l'histoire politique des pays traversés, mais son récit est avant tout un récit d'aventure, car les jeunes à cette époque partaient sans rien organiser, et sans un sou en poche ou presque, ce qui les amenaient à se mettre dans des situations périlleuses...
Le ton est souvent drôle, réaliste mais toujours pudique. Même si l'histoire de ses parents est parfois dramatique et touchante parce qu'elle rejoint la sienne, l'auteur pose sur leurs aventures un regard distancié, mais non moins empli d'une certaine tendresse, sans jamais porter aucun jugement sur leurs actes.
Le lecteur est captivé dès les premières pages par l'histoire, mais aussi par la présentation du récit, entrecoupé de cartes, de clins d'oeil, de photographies anciennes, de dessins et de lettres, autant de vestiges émouvants, prouvant la véracité de l'histoire à ceux qui penseraient, en particulier parmi les jeunes d'aujourd'hui, que cela ne pourrait être vrai, ce dont bien entendu moi-même, je n'ai pas douté un seul instant.
Le lecteur apprendra aussi beaucoup en lisant les encarts didactiques sur les pays traversés, encarts que vous pourrez en toute liberté sauter pour avancer davantage dans le récit, puis reprendre une fois le dénouement arrivé, ce que j'ai fait, je l'avoue, tant je voulais savoir comment tout cela allait se terminer.
Et rien ne vous empêche de piocher dans la Playlist en début d'ouvrage, pour faire ce voyage en musique...

Plus de détails, extraits de page, courte biographie des auteurs... sur mon blog, lien ci-dessous

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Hippie Trail, autobiographie prénatale. Voilà un sous-titre qui interroge, avec malice.
Severine Laliberte, archéologue au CNRS, remonte à ses propres origines. Elle recueille des témoignages auprès de ses parents et de quelques compagnons de route, et nous entraîne sur la route de l'Orient dans la 4L de sa mère, au début des années 70. Parce que l'histoire de sa naissance, c'est surtout une aventure incroyable. Celle de jeunes post-soixante-huitards naviguant entre idéaux et drogue, prêts à traverser un monde en pleine guerre froide jusqu'au fin fond de l'Afghanistan. Celle aussi d'une femme en détention dans la Grèce des colonels... jusqu'à finir par y accoucher.
Ce récit plein d'humour et de tendresse ne manque pas d'une certaine pudeur vis à vis de ses parents. le roman graphique est un savant dosage d'entretiens, de récit du voyage à proprement parler, d'encarts sur le contexte historique et culturel des lieux traversés et enfin d'objets (photos, lettres, articles de journaux), témoins de la véracité de cette aventure.
Le dessin tout en rondeur d'Elléa Bird convient tout à fait au ton de cette biographie. le noir et blanc est émaillé ça et là de touches de couleurs, pour quelques paysages grandioses ou pour faire ressortir cette 4L globe-trotteuse.
C'est une période et une route que je connaissais peu, et ce roman graphique m'aura tenu en haleine jusqu'à la dernière case.

Je remercie Babelio et les éditions Steinkis pour cette jolie découverte, dans le cadre d'une masse critique.
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Les circonstances de la naissance de Séverine ont toujours été mystérieuses. Née en Grèce dans une prison, ses parents sont restés flous sur les événements qui entourent son arrivée. Au fil des années, elle parvient peu à peu à reconstituer les faits, même si les souvenirs ne sont pas toujours concordants, et ce roman graphique nous livre le fruit de ses recherches.

Le lecteur remonte ainsi dans le temps, en plein coeur des années 1970, et il se retrouve embarqué dans un road-trip tumultueux à bord d'une 4L. Viviane et Eric les parents de Séverine, accompagnés d'amis, traversent l'Europe direction l'Afghanistan. Mais le trajet du retour ne se passera pas comme prévu...

L'aspect intimiste de cette histoire m'a beaucoup plu avec, au fil des pages, des photos ou des lettres qui viennent s'entremêler au récit. L'auteure parsème également le texte de petits apartés politico-historiques intéressants même s'ils m'ont parfois semblé de trop.

Le ton est léger mais la lecture se révèle aussi touchante lors du séjour en prison de Viviane, et les dessins en noir et blanc ponctués de touches de couleurs font mouches.

Un périple surprenant et truculent que j'ai pris plaisir à découvrir avec cette savoureuse autobiographie prénatale.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Un gros coup de coeur que cet « Hippie trail » ! Un roman graphique qui explore de façon très originale le genre de l'autobiographie : c'est dans l'écriture d'une « autobiographie prénatale » que se lance Séverine, qui souhaite savoir pourquoi elle est née en Grèce alors qu'il n'y a aucun Grec dans son arbre généalogique. Sa mère a toujours éludé le sujet, et ce n'est qu'à l'âge adulte que l'auteur va enfin pouvoir reconstituer le puzzle du début de son existence.
Viviane et Eric, ses parents, ont pris la route direction Kaboul avec deux amis, traversant une Europe centrale chaotique politiquement (années de plomb et Italie, rideau de fer, régime des Colonels en Grèce) et des pays dans lesquels on ne se rendrait pas aujourd'hui la fleur au fusil ou sans un minimum de préparation (la Turquie, l'Iran). A l'époque, après mai 68, c'était une destination qui attirait beaucoup la jeunesse, en quête d'aventure, de liberté et aussi de consommation de drogues (hashish en tête). Cela aura un rôle central dans l'arrestation de Viviane et son séjour dans une prison grecque.
Nous suivons donc le cheminement de Séverine à travers les souvenirs de sa mère qui se mettent en place par bribes ou davantage, se complètent, se contredisent ou se déconstruisent. S'ajoutent aux pièces du puzzle les témoignages de son père, Eric, avec qui elle reprend contact, de Kok, un des compagnons de voyage également. La bande dessinée est émaillée de photographies, de dépliants touristiques comme celui des Bouddha de Bâmiyân, d'extraits de lettres, autant de documents qui ancrent le récit dans l'Histoire, attestent de sa véracité et nous font prendre la dimension du périple effectué par le groupe d'amis dans la 4L flambant neuve de Viviane. L'autobiographie est aussi une remise en forme, et le choix d'un roman graphique qui rende parfaitement les tâtonnements dans la recherche de la connaissance de soi m'a énormément plu.
Sans faire trop de révélations, nous découvrons comment et pourquoi l'auteur est née en Grèce… dans une prison ! l'histoire aurait pu mal se terminer et la résolution de cette odyssée n'a pas été sans me faire penser au film « Argo », qui raconte la fuite d'Iran d'otages de l'ambassade américaine : même suspense, même tension insoutenable !
J'ai adoré cette lecture, et savouré ces 230 pages, prenant le temps d'assimiler les doubles pages qui exposent les faits historiques et politiques des pays traversés, ou encore les cartes qui nous permettent de suivre le trajet des personnages. Je consultais « maps » régulièrement durant ma lecture, et je compte bien la compléter avec l'écoute de la playlist proposée au début de l'ouvrage.
Au final, un roman graphique instructif, très original, et qui m'a fait voyager sur des routes méconnues (et par les temps qui courent, c'est précieux!)
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Quand on me propose gentiment une playlist en début de bouquin, et qu'en plus elle est bien "chiadée" avec des styles différents, en général, ça commence plutôt pas mal. Si en plus on me propose d'explorer, de voyager et de suivre des chemins étonnants pris par les personnages, ça me motive carrément. Si on ajoute les années 70, une recherche des origines et plein de techniques pour raconter avec moult détails une sacrée aventure, il n'y a plus de suspense: c'est un coup de coeur!
Première excellente idée: le sous-titre "autobiographie prénatale". Intrigante association de mots qui pourtant reflète exactement ce qu'on s'apprête à lire! Comment une jeune femme revient sur un passé pour lequel elle ne peut pas avoir de souvenir et cherche à connaître les circonstances exactes de sa mystérieuse naissance en Grèce en 1973. Elle confronte les paroles des un.e.s et des autres, mais pas que. Elle enquête, elle réunit, elle fouille, elle interroge, elle recoupe... Et il faut bien tous ces efforts pour savoir la vérité car le temps (et quelques silences gênés) est passé sur les mémoires. Ça donne des planches de BD où elle insère des photos, fait des recherches historiques, géographiques et culturelles, analyse les cartes, fouille dans les traces laissées dans les courriers, reproduit des morceaux de lettres ou des articles de journaux... Bref, c'est vraiment très fort car tout s'enchaîne de manière fluide et logique, et on passe de pages qui pourraient venir d'un carnet de voyage, à d'autres pages beaucoup plus intimes.
Ce qui fait plaisir aussi, en tout cas pour moi qui suit née à la fin des 70's, c'est une façon de raconter l'esprit d'aventure qui animait les gens à cette période, l'envie de traverser des frontières et d'aller à la rencontre des gens, mais de vivre avec eux vraiment. Pas seulement de faire du tourisme. Leur voyage devait durer deux mois, tout le trajet en 4L, une insouciance qui contraste complètement avec les voyages hyper organisés et cadrés actuels. La culture hippie résonne en moi depuis longtemps et j'aime bien quand on ne ressasse pas les clichés de drogue, nature et naïveté en boucle. Bien sûr ce roman graphique parle de tout ça, mais il aborde aussi la quête d'un ailleurs, le besoin de quitter la sécurité pour découvrir par soi-même, la solidarité, la patience, la solitude, le temps...
Un grand merci à Babelio et Steinkis pour cet envoi, et un grand merci également aux auteures pour cette pépite!
Pour finir, je pioche dans la playlist et je vous propose de découvrir "I wish I knew how it would feel to be free" reprise par Nina Simone. Bonne écoute et surtout bonne lecture!
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Séverine est née en Grèce et, petite, en tire une certaine fierté. Pourtant, elle n'a aucun ascendant grec et les circonstances qui entourent sa naissance sont pleines de mystère... Elle comprend être née en prison. Jeune adulte, elle se questionne, interroge sa mère, ses proches et mène son enquête pour reconstituer les pièces du puzzle. C'est ce récit qu'elle nous livre, celui de ses parents partis à l'aventure le long de la fameuse route vers l'Asie, dans ce Hippie Trail.

Ce roman (autobio)graphique était plein de promesses, mais ne m'a pas vraiment convaincue. Si ma lecture a somme toute été plaisante, je n'ai pas été emportée comme je l'espérais. Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour le lire.

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Depuis son plus jeune âge, Séverine a toujours voulu savoir pourquoi elle était née en Grèce et sa mère est toujours restée vague : c'était dû à « un accident à la fin d'un voyage » amenant la fillette à échafauder tout un tas de suppositions plus farfelues les unes que les autres. Mais un jour, devenue adulte, elle ressent vraiment le besoin d'en savoir davantage sur son histoire et somme sa mère de s'expliquer ; elle interroge son père également et s'aperçoit que tous deux n'ont pas la même version de l'histoire. Alors elle recherche leurs amis, les personnes les ayant côtoyés dans leur jeunesse et reconstitue peu à peu les pièces du puzzle.

Cela lui prendra dix ans pour retracer son « autobiographie prénatale » (sous-titre de ce roman graphique). Séverine Laliberté est archéologue au CNRS, elle mène l'enquête comme elle mène ses fouilles : avec rigueur et en se documentant. Elle exhume tout un pan de son passé des archives familiales qu'on avait eu tendance à occulter et mène une véritable réflexion sur la mémoire. Elle retrace une tranche de son histoire et de l'Histoire de notre pays après les événements de 1968 dans un témoignage qui est d'autant plus précieux que les récits de routards sur la route des Indes dans les années 1970 sont peu nombreux en langue française alors qu'ils sont pléthoriques chez les anglosaxons.

L'autrice ne juge jamais le comportement de ses parents et porte sur eux un regard distancié mais non dépourvu de tendresse. Elle décrit leur parcours vers l'Est à bord d'une 4L vert céladon, leur volonté de découvrir le monde, leur insouciance aussi : ils partaient sans véritable plan, avec peu d'économies, sans penser vraiment au lendemain. La scénariste évoque les étapes du trajet, les joies et les querelles, le contexte géopolitique plutôt oppressant (les années de plomb en Italie, le rideau de fer à l'Est, la Grèce des colonels) et les contes et légendes des pays traversés dans des encarts à la manière de ceux dispensés par Marjane Satrapi dans « Persépolis », puis l'arrêt brutal de cette utopie quelque part en Grèce avec un final digne du film « Argo » ! On est comme happé par l'histoire et l'on veut savoir le fin mot de cette naissance en Grèce et du retour en France ; alors je l'avoue, j'ai « sauté » les passages didactiques pour avancer plus vite sur le « Hippie Trail » en compagnie de Viviane, Eric et leurs deux amis et puis je suis revenue aux encarts ensuite pour mieux comprendre le contexte.…

Au début de l'ouvrage, Séverine Laliberté nous fournit une playlist de titres phares de l'époque qui nous plongent dans l'ambiance. le dessin d'Elléa Bird y contribue aussi. En noir et blanc, agrémenté de quelques touches de couleur pour souligner les passages importants et les éléments clés (dont la fameuse 4L !), avec des personnages bien typés et reconnaissables aux expressions travaillées. Les encarts historiques bénéficient de pleines pages et de détails soignés. le noir et blanc donne un côté rétro à la narration et permet une transition aisée entre la période contemporaine de l'enquête et les flashbacks des années 1970. Des documents « incrustés » viennent ponctuer le récit et attester de sa véracité pour peu qu'on en doutât : plans, photos, coupures de presse, cartes postales, fragments de lettres et dessins de la grande soeur. le lecteur a donc lui aussi l'impression de « fouiller » dans ce passé qui devient un peu le sien.

Cette « road bd » nostalgique est beaucoup moins anecdotique qu'on pourrait le croire. Souvent drôle, instructive aussi, elle est également émouvante dans sa quête des origines, ses interrogations sur le souvenir et la mémoire, et sa description des relations mère-fille (avec une mention spéciale pour l'incroyable mamie Rose). Un album qui vous fera voyager de bien des façons… une réussite !
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