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Je crois que je vais faire un shampooing à la menthe...
Elle a fait bouillir de l'eau, et puis elle a jeté une à une les branches de menthe.
La cuisine s'est remplie de vapeur odorante.Avec l'économe de grand-mère elle a coupé des morceaux de savon qu'elle a jeté dans la mixture. (Dans les Appalaches chez une vieille dame qui m'hébergeait).
(...)Des cheveux comme les tiens, magnifiques.
J'aie eu envie de lui rappeler qu'elle m'avait aimée dans mes lettres - qu'elle m'avait volontiers confié ses secrets les plus intimes. C'est ma graisse qui nous séparait.
Chaque soir, la lumière de M. Pucci était allumée au premier, comme un rectangle de chagrin.
Le divorce, j’ai marmonné. Tu jettes quatre ans de ta vie dans un verre d’eau et tu la regardes se dissoudre comme un cachet d’Alka-Seltzer.
Je ne savais que trop bien ce que la graisse et la solitude pouvaient vous faire, elles pouvaient vous transformer en une personne que vous haïssiez.
J’ai filé à la cuisine et j’ai allumé le four pour réchauffer la barquette « grosse faim » que j’avais sélectionnée. Le mode d’emploi stipulait qu’il fallait ôter le couvercle en aluminium un quart d’heure avant la fin de la cuisson si on voulait que le poulet soit croustillant. Les choses n’étaient jamais aussi simples que le prétendait la publicité.
De retour à la maison, j’ai commencé à trancher dans le rôti au hasard avec le gros couteau de cuisine de grand-mère. Plus je coupais la viande et plus elle devenait rouge et crue. J’ai manqué d’étrangler en avant tout rond des morceaux de viande si gros que je n’arrivais pas à les mâcher. A la fin, je pouvais plus bouger les mâchoires, j’ai remis le reste de viande dans son emballage et je suis allée le cacher dans la boîte à ordures dans le jardin. […]
Je savais que grand-mère gardait une bouteille de liqueur Mogen David dans sa table de nuit. « Le machin », comme elle l’appelait. Elle en buvait parfois le soir, quand elle n’arrivait pas à dormir. Le bouchon a fait un petit bruit de succion quand je l’ai ôté. Je me suis mise à boire au goulot, en laissant le liquide amer et sirupeux me dégouliner sur le menton. De retour dans ma chambre, je me suis gavée de pommes de terre chips et de gâteaux, et j’ai mâché, mâché jusqu’à ce que ma bouche se remplisse d’une bouillie sucrée et salée.
- Je te rappelle qu’il y a parmi nous une jeune fille qui va à l’école chez les religieuses. Je te prierai de ne pas parler de caleçons devant elle
J’attendais impatiemment l’accident de la route qui allait me paralyser et réveiller du même coup mes parents. Je nous imaginais retournant vivre tous les trois à Bobolink Drive, papa poussant le fauteuil roulant d’un air solennel, éternellement reconnaissant que j’aie daigné lui pardonner. Maman, debout sur le seuil, un petit sourire triste sur les lèvres, ses cheveux aussi propres et brillants que ceux de Miss Dop.
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Je venais de trouver le pied de menthe...