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3,16

sur 304 notes
En tournant la dernière page de ce roman, la question est de savoir de quoi il parle. D'un adultère, de la condition des femmes de cinquante ans, de l'éducation d'une jeunesse qui sait parfaitement creuser le fossé avec ses parents, des relations mère-fille, du milieu de l'édition, des aberrations des réseaux sociaux ? … aucun de ces sujets ne semble se détacher, apparaissant tour à tour dans la complexité d'une vie de femme partagée entre ses différentes taches professionnelles et privées.

Loin d'être pesant, le ton est léger, teinté d'humour, tant Olivia de Lamberterie maîtrise l'art de la réplique qui assassine !

On s'étripe, on s'explique autour d'un café ou d'une boisson plus forte dans les moments tendus, on s'envoie des messages, laissant apparaître une assurance souvent feinte, pour ne pas perdre la face.

Finalement si c'est la découverte accidentelle de messages compromettant qui met le feu aux poudres, le problème est traité en dernier, mais il est cependant ce qui aura déclenché l'avalanche de questions existentielles qui seront abordées.

Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger, voilà finalement le sujet central .

280 pages Stock 17 Août 2022
#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance

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La lecture du premier tiers a été une épreuve et l'idée d'abandonner m'a effleurée. Et puis, j'ai repris plaisir à ma lecture quand j'ai retrouvé le joli style de l'auteur.

Le sujet, cependant, la journée pourrie d'une femme active soutenue par ses vieilles copines, a été vu et revu.

Anna est entourée par une galerie d'autres personnages, tous portraiturés à grands traits. le lecteur les aperçoit, n'a pas le temps de s'attacher à eux, que déjà une autre anecdote suit.

L'auteur aborde tous les thèmes du moment, de façon plus ou moins superficielle. J'ai aimé, en revanche, qu'elle s'interroge sur nos évolutions. Quel fossé entre les ados d'aujourd'hui et ceux de ma génération !

Après avoir terminé ce livre, il subsiste une question : Olivia de Lamberterie avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Difficile de ne pas faire la comparaison avec son précédent livre, Avec toutes mes sympathies, ouvrage qui m'avait touchée alors que celui-ci ne restera sans doute pas dans ma mémoire.

Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture.

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Anna nous emmène dans sa folle journée. Sa fille aînée s'est invitée pour lui faire une annonce ce soir et elle doit trouver de quoi faire un repas correct. Mais il y a sa journée d'éditrice sous les ordres d'une nouvelle directrice à la mode des statistiques (on oublie la qualité), les appels de la maison de retraite où réside sa mère Nine, qui perd la tête avec panache et entêtement, les appels des établissements scolaires de ses deux dernières filles, adolescentes qu'elle ne comprend pas toujours.

Anna court, court toute la journée, avec des pensées intrusives sur son enfance, la naissance d'Allegra son aînée, sa mère Nine, la société qui va mal, son féminisme inerte, différent de celui de sa mère, historique, et de ses filles, plus radical, l'agressivité des gens, la politique et ses représentants, les médias, la vie, l'amour, d'ailleurs ce dernier va mal puisqu'elle a retrouvé des sous-vêtements féminins dans le lit conjugal.

Anna a la mélancolie qui lui colle à la peau, surtout depuis le décès de son meilleur ami, une charge mentale dingue malgré une vie parisienne confortable, beaucoup de dérision et d'humour et surtout elle encaisse et persévère, une qualité de cette génération de femmes sandwichs coincée entre leurs parents vieillissants et leurs enfants. Peter, son mari est son pilier, son élément stable dans sa vie, la trahison fait d'autant plus souffrir. Heureusement Anna peut compter sur ses amies, toujours présentes pour rassurer par un texto, en attendant la réunion de crise du soir autour d'un apéro dans une brasserie parisienne. La cinquantaine brillante mais douloureuse où les souvenirs reviennent en vagues furieuses face à ce sentiment d'étrangeté envers l'usage de ce monde moderne.

J'ai adoré ce roman sur la condition féminine de ma génération, l'entre-deux du féminisme, la résistance passive, polie, mais tenace d'Anna. Des références littéraires, une traversée de Paris agréable, une plume enlevée, quelques termes désuets mais combien rassurants, des ressentis sur la réalité de ce monde absurde, et cet humour qui ferait supporter n'importe quelle folle journée ! Un roman savoureux.
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Voilà un livre que je n'aurais pas choisi naturellement, si je n'avais pas entendu une interview de l'autrice et qu'elle m'avait touchée par son récit.

J'ai passé effectivement un bon moment en compagnie d'Anna, la narratrice, au cours d'une journée de sa vie parisienne.

Anna est la fille d'une mère féministe, Nine qui lui a inculqué des principes forts – comme celui de ne pas se laisser avoir par les tâches dites féminines, de ne pas dépendre des hommes pour vivre - et tous ces messages importants qui ont émergés dans les années 60 par ces femmes qui luttaient pour sortir de leur condition de femmes au foyer. Mais Nine est en maison de retraite et perd un peu la boule : difficile à admettre pour Anna qui va la voir aussi souvent que son travail le lui permet.

Mais Anna a aussi trois filles, dont l'une d'entre elle, l'aînée, a « quelque chose d'important à lui dire » et va venir dîner le soir. Une autre d'entre elle est une féministe des années 2020 dans le prolongement radical du mouvement MeToo.

Anna a aussi un mari, mais elle découvre que celui-ci semble avoir une liaison extra-conjugale et Anna en souffre, comme on peut l'imaginer.

Et puis Anna a enfin (et surtout ?) une bande d'amies, une sorte de « bouée de sauvetage » qu'elle peut déclencher à tout moment, pour quelques SMS de soutien échangés rapidement, ou pour se retrouver autour d'un verre dès que l'appel au secours est lancé.

Il y a bien sûr un côté « Mrs Dalloway » dans ce récit transposé de Londres à Paris, de 1925 à 2021. le ton est mélancolique : on sent poindre, derrière la vie de cette parisienne intégrée – elle est éditrice comme on le sait, avec quelques moments savoureux sur le monde de l'édition, l'arrivée d'une nouvelle Manager qui ne veut plus éditer que des livres « feel good » ou bien le suivi d'écrivains dépressifs – une pointe d'accablement chez elle.

Qu'est-ce qu'être une femme quinquagénaire aujourd'hui, disparaissant des écrans radars de la publicité, se voyant reprocher à la fois par une mère hyper active et une fille engagée le manque d'action féministe de sa génération, et vivant une forme d'e trahison par celui à qui elle est liée et mais qui peut aujourd'hui très facilement rencontrer d'autres femmes par un seul clic d'une application sur son Smartphone ?

Olivia de Lamberterie nous livre une fiction douce amère, mais qu'on sent imprégné de son quotidien, avec ce qu'il faut de sensibilité pour nous émouvoir. On peut s'identifier à cette situation de femme, qui voit sa mère perdre peu à peu un esprit qui était très vif jusque là, et qui se sent pousser vers la sortie par de jeunes femmes qui estiment que la génération précédente a été trop indulgente et trop docile au travail. Elle évoque aussi au détour la nouvelle tyrannie qui s'impose aux jeunes mamans sur la façon dont elles sont supposées élever leurs enfants, avec une série d'oukases propagés à travers l'école et les réseaux sociaux.

Sous l'apparente frivolité d'une vie parisienne d'une femme très bien intégrée socialement et sans soucis majeurs, surgit une forme de fragilité face aux évènements (la trahison du mari notamment), voire d'abattement ou bien d'angoisse profonde qui sourd malgré elle, et que les retrouvailles entre amies tentent d'apaiser.

Si le style n'est pas toujours au rendez-vous – Olivia de Lamberterie est éditrice et non pas écrivain, elle n'en fait pas mystère – son récit témoignage touche juste.

Une belle découverte donc pour moi, qui ais pris des chemins de traverse loin de mes auteurs fétiches traditionnels – avec un joli moment de lecture à la clef.
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C'est la journée de la vie d'une femme d'un peu plus de cinquante ans.
Elle a un poste important dans une maison d'édition.
Elle a un mari, trois filles.
Cette journée marathon n'est pas comme les autres.
La veille au soir elle a appris que son mari la trompait, et ce soir sa fille aînée de trente-et-un ans doit venir lui annoncer une grande nouvelle.
Et commence une folle journée entre plusieurs rendez-vous de travail, les problèmes de sa mère en ephad, les problèmes de ses filles au collège, les sms de ses copines, les courses pour le repas du soir, le coiffeur, le pot prévu à 19h avec les copines..........
On en sort épuisé de cette journée.
C'est superwoman en personne cette Anna !
Et pourtant non.
« Anna est discrète , incertaine, ambitions nébuleuses et tempérament marécageux une femme sans bruit......... »
Dualité difficile à gérer entre la forme et le fond.
C'est un roman très actuel et très contemporain.
Tous les sujets actuels semblent être abordés.
On a l'impression de lire un tas d'articles de magazines surtout féminins intégrés à l'histoire d'Anna.
Si j'ai dans l'ensemble apprécié le livre, je ne peux pourtant pas dire que j'en sois fan.
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Passons une journée dans la vie d'une quinquagénaire post-covid un peu bourgeoise, fille d'une mère en EPHAD, mère de trois filles, dont deux encore scolarisées, assistante d'édition, mariée à un certain Peter qui a déclenché la troisième guerre mondiale de leur couple la veille...
Le déroulé de la journée d'Anna est ponctué des "Gling" de notifications qui coupent sans arrêt ses pensées, encouragent la dispersion et les digressions : SMS, messages, groupes de messagerie, appels, réseaux sociaux, sites d'info plus ou moins informatifs (people, politique, faits divers...) Toutes ces interruptions qui rythment ou font dissoner la vie de certain.e.s accrocs au téléphone portable. Car évidemment, c'est aussi par ce foutu mobile que le malheur arrive, ou plutôt, se révèle à Anna.

J'étais curieuse de lire un roman d'une des rares chroniqueuses littéraire que j'écoute souvent et dont il m'est arrivé de suivre les conseils de lecture. J'ai été agréablement surprise par la qualité de ce court roman très prenant. Je me suis rapidement attachée aux personnages émouvants de simplicité et de sincérité. J'ai été particulièrement séduite par cette héroïne des temps actuels, aux prises avec les aléas de la vie de famille ; jeune quinquagénaire débordée par ses réflexions, ses doutes, ses sentiments... J'ai été intriguée par Axel, l'ami auteur suicidé qui continue de hanter Anna malgré cette vie qui avance inexorablement.

L'ouvrage est complètement ancré dans notre actualité. L'autrice aborde des thèmes aussi divers que : les médias, la vie "après confinement-codiv19", les difficultés du quotidien des gens, le féminisme et l'après #metoo, la vieillesse mal vécue (surtout par et pour les femmes), les violences ordinaires, Paris, le temps qui passe sur les corps, les visages et les coeurs. Autre sujet phare du roman : la parentalité (Anna a trois filles d'âges différents, dont une vraiment plus âgée, qui a une annonce pas tellement surprenante à faire le soir même) et le soin à apporter à nos aïeux (sa mère en EPHAD aurait quelques problèmes de comportement dans cet environnement inadapté à son cas). Enfin, Olivia de Lamberterie a choisi de faire évoluer son personnage dans un univers qu'elle connaît bien : celui de l'édition. Cela donne lieu à quelques références littéraires intéressantes, drôles, intelligentes ou surprenantes.

Les thèmes abordés, la narration et les réflexions sur notre société m'ont rappelé certains romans de Delphine de Vigan, en moins cru, plus délicat, plus littéraire, un brin bourgeois. le style est travaillé, agréable, fluide même dans les phrases les plus longues. le rythme est haletant et déroutant car sans chapitre, comme s'il fallait tout sortir d'une traite, sans pause, de peur de manquer de courage face à l'adversité de la société de 2020... Comme si la narratrice ne pouvait plus taire ce qu'elle a sur le coeur, comme une urgence à déborder et digresser de tous côtés, avec beaucoup de recul, de bienveillance et d'intelligence.
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Anna travaille pour une maison d'édition, elle est mariée, elle est mère, elle est fille, elle est femme, elle est amie. Tout ça pour une seule femme, devant gérer privé et pro, avec son lot de bonnes et mauvaises nouvelles, des situations choisies ou subies. Mais comment font les autres ? Notre "autrice" tente de répondre à cette question : quelle place reste-t-il pour être heureux après le métier de mère et de femme et de fille et d'amie ? Elle nous emmene dans la vie de cette femme moderne surchargée.. L'écriture est superbe, drôle souvent, tranchante parfois. de belles réparties, des réflexions sur notre monde d'une grande pertinence. Super moment de lecture dans l'air du temps.
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L'universalisme ne se conçoit qu'à partir d'un point d'ancrage et il faut bien se définir d'une manière particulière pour pouvoir prétendre cette dernière à une portée plus générale.
A ce compte, ce n'est pas forcément une tare d'avoir comme narratrice une éditrice parisienne d'une cinquantaine d'années. Qu'elle ait fait de grandes études et que sa mère aujourd'hui au dernier stade d'Alzheimer ait été une féministe de la première heure ne devrait pas la desservir particulièrement. Evidemment, avec un tel pédigrée, on attend les enfants et leurs problèmes d'ados parisiens huppés. le mari, les affaires de cul et de coeur. On attend les copines, la complicité de longue date dans une sororité confortable. Et on n'est pas déçus car c'est exactement ce qu'on nous sert. Les préoccupations shopping un peu, les dérives presque alcoolisées quand trop c'est trop, l'ambiance so Amélie Poulain des bistrots vraiment parisiens.
Notez, on aurait pu partir d'ailleurs pour parler d'universel. A la place d'Anna, on aurait pu nous servir un homme issu de la deuxième génération d'immigration. Que l'on l'inventerait d'origine marocaine, avec un prénom forcément mais discrètement arabisant. On camperait son existence dans une banlieue parisienne reculée et sinistrée. On lui inventerait des amis d'enfance à la vie, à la mort, dont certains auraient mal tourné. Une scène ou deux devant le centre de détention. Un peu de vent pour faire s'envoler les détritus sur une place déserte et bitumée. Et on chanterait son itinéraire à lui, plein de bosses et de détours. Sa difficulté à faire avec un père brisé qui n'est qu'à peine francophone après avoir tant donné à son pays d'adoption. Avec des enfants dont il ne comprend pas les envies et pour lesquels il craint un éternel déclassement. Sans rien qui sonne faux. Sans rien qui dépare non plus des attendus les plus clichés.
Bien sûr, Comment font les gens ? n'est pas l'histoire de ce Malik dont je viens d'inventer le personnage, mais d'Anna « narratrice de ce roman à la mélancolie aigre-douce ». Mais à travers l'histoire de sa vie sur cette journée interminable, on dérive vers l'éternelle souffrance humaine, l'adversité, les petits combats ordinaires, l'humour salvateur, la vie, la mort tout ça. Bah oui. Forcément. Avec Malik, c'aurait été la même.
Après c'est pas mal fait. Bien composé, bien écrit, équilibré. Dans leur caricature démonstrative, les personnages sonnent ce qu'il faut.
Mais qu'en retiendra-t-on ? Et à part regarder dans le miroir son nombril lustré de gentil lecteur assez proche socialement de la narratrice pour la comprendre, assez loin pour l'envier, à quoi ça sert ?
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Un roman qui doit certainement être emprunt de la vie de l'auteure. Une femme commence sa journée en ayant eu connaissance de l'infidélité de son mari. Elle décrit alors sa relation avec ses filles, les injonctions des parents d'élèves et de l'école à être une mère parfaite, ses amitiés féminines, les deuils qu'elle a traversé et la descente de sa mère dans la folie. Une tranche somme toute très parisienne dans un milieu bourgeois.
Les thématiques mère-fille sont bien abordées aussi bien en tant que mère mais aussi en tant que file qui voit sa mère vieillir.
Le féminisme est également abordée avec une évolution selon les générations. Un roman qui parlera à un certains nombre de femmes. Ça reste quand même très nombriliste et encré dans un milieu bourgeois.
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J'ai toujours salué Olivia de Lamberterie en tant que critique littéraire. Même si parfois nos avis divergent, j'admire sa manière de s'exprimer, très posée et très imprégnée par ses lectures. J'ai donc voulu connaître l'autrice qui se cache derrière, trouvant par ailleurs qu'il est délicat d'exercer ces deux activités conjointement. Faut-il être un écrivain irréprochable pour se permettre de critiquer les productions des collègues ?

Je suis, de ce fait, presque gênée de donner mon modeste avis sur "Comment font les gens ?". Qui suis-je pour critiquer une spécialiste en la matière ? Tant pis, je me lance. 1/2 étoile, ce n'est pas un réel jugement, c'est simplement ma manière à moi, de signifier un abandon de lecture. Je me suis pourtant quelquefois retrouvée dans les réflexions d'Anna, cette quinquagénaire qui s'interroge sur l'époque si particulière que nous vivons. Malheureusement, la forme a été un obstacle infranchissable à la poursuite de ma lecture. Cette façon d'écrire d'un bloc, sans chapitre, des phrases où l'on passe allégrement du coq à l'âne, est peut-être tendance dans le milieu bobo germanopratin... Moi, j'ai jeté l'éponge page 76.
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