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Citations sur Debout (48)

Dans notre plus grosse valise, je range des carnets, l’ordinateur portable, des aquarelles, des pinceaux, du papier, l’enceinte, la caméra Sony, des habits d'été, des affaires de toilette, des photos de toi. Je pars pour observer les humains flotter sur l'océan. Dans ce monde sans repos, sans réplique, coupé de la vie sur terre, tu pars avec moi. Entourés par l'océan, tout ce manque est là en creux. L'océan rassemble, remet l'existence en scène dans le vide des rêves. Ce vide insaisissable est ce que nous avons de plus précieux. Les marins et les îliens le savent. Comme une expérience de mort imminente.
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Ma nature joyeuse me joue des tours. La vie. Notre vie si amoureuse, stimulante, dans la plénitude. Paul aimait tellement la vie, il me le disait tout le temps. Tomber sur des documents : Paul Otchakovsky-Laurens est mort. Ça fait un document à ranger, une information. À force, je déteste les documents.
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Envie de lutter, de dire aussi la joie. Si je me laissais faire par la tristesse, je serais morte. Paul aimait citer son père, le peintre Zelman : « La tristesse, seul le diable en profite. » Mathieu Riboulet, dans un film de Sylvie Blum : « Ne jamais se dérober à la douleur du monde, mais toujours l'affronter avec sa joie intérieure. »
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Je suis veuve. C'est un sentiment de chute, de perte, de saut dans le vide. Irréversible. Chaque pas en avant sans Paul s'accompagne de vertige et de souffle coupé, et pourtant je le fais pour lui, pour nous, pour moi, afin de réintégrer le monde.
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Perdre l’amour. Certainement pas dans mon cœur. J’aimerais peindre cet autre endroit où nous avons attendu le retour des pêcheurs, derrière le petit phare. Je m’obstine à peindre continuellement, comme si Paul était avec moi dans l’atelier. L’attente de la justice se prolonge, l’auteur de l’accident reste muet.   Je dîne avec Frédéric Boyer, notre ami Frédéric que Paul a désigné comme son successeur, écrivain brillant, poète, essayiste, romancier, traducteur de la Bible, du Kâmasûtra, de saint Augustin. Frédéric a toujours lu et aimé tout ce que publie Paul, il a cette ouverture d’esprit. Paul ne supporte pas qu’on critique ce qu’il publie.
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Avant de devenir marin, il y a une étude pour savoir si oui ou non on est habilité à le devenir. Par exemple, il ne vaut mieux pas être marié à une Russe, pour que la famille devienne une vulnérabilité, qu’on puisse exercer une pression sur vous, sur elle. En gros, on peut aller partout – avec l’autorisation du commandant. Pour voir Natasha en Estonie, par exemple. Peut-être pas dans des zones tribales en Afghanistan.
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Être connecté comme une addiction, un virus. Je n’ai pas ce virus. Je suis connectée à Paul. En arrivant en Australie, je lui aurais fait part de mon émotion. Maintenant elle est contenue. Elle est là, certes, au fond de moi : la joie de mon amour qui reste intacte. Et je retrouve celle de mon enfance qui comprend les mots et les références avec distance. J’imagine ma petite-fille, pas encore sortie du ventre, me demander : « Alors, Emmie, ça fait quoi de retourner en Australie ? » « Je t’emmènerai bien ici un jour, Yumiko. » Je range mon poste, enfile mon costume de la Marine nationale, et monte à la passerelle.
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Le Pacifique est pacifique, bleu, immense, plutôt calme. Seulement, nous ne sommes pas dans le Pacifique, mais dans la mer de Corail. Quoi qu’il en soit, il s’agit du domaine maritime. L’élément bleu.
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Des messages du passé, du présent, de l’avenir. Les rêves. Perte / retrouvailles des bagages. Se rendre compte de l’inutilité des bagages. Se retrouver encore une fois sans rien. Paul, à quoi ça sert d’être sans toi ? Mer agitée. Je poursuis ma lecture sur la recherche de Lapérouse, scotchée par ce mystère, par le coup de fil de Tonga hier au milieu de la nuit.
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À chacun sa vie secrète, division profonde. Insaisissable comme un rêve, la mer nous porte doucement et sûrement. En mer, l’essentiel devient beaucoup plus immense, on perd son identité au profit d’un tout. Vie en mer / vie à terre. L’imprévu / l’inattendu en dépit de tout ce contrôle. Proximité avec la mort. Solitude.
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