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Citations sur Décombres flamboyants (39)

L'amitié n'existe pas par la grâce des curés ou des notaires et elle n'a pas besoin de contrats ou d'alliances en or. Son essence réside justement dans le fait qu'elle n'éprouve pas le besoin de se légitimer. Elle est ou elle n'est pas. Et lorsqu'elle se manifeste, elle est libre et non contrainte. Jamais fondée sur un bénéfice palpable, qu'il soit de nature sexuelle ou matérielle. Et si jamais elle évolue dans ce sens, elle endure aussitôt assez d'avaries pour faire naufrage.
Sans procès ni rentes alimentaires.
Mais avec d'autant plus de vrai regret et de peine.
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L'amour est comme une langue étrangère.
On le désapprend si on ne l'entretient pas.
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Je l'admets, de temps à autre certaines âmes plus compatissantes, peut-être poussées par un peu de remords à cause de leurs vexations répétées, venaient m'apporter des livres de poche, pensant que cela pouvait m'intéresser. Je les remerciais d'un signe de tête appuyé, malgré le fait que c'était généralement de la gnognotte qu'ils me mettaient entre les pattes. Aussitôt qu'ils voyaient une bonne femme à moitié nue sur la couverture, ils s'imaginaient qu'il s'agissait d'un chef-d'oeuvre immortel.
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Je n'ai pas été affligé par mon licenciement. Récolteur de sperme avait certes été pour moi une expérience professionnelle très singulière, mais les étalons qui chevauchaient désespérément leur fantôme de bois me tendaient un miroir déplaisant. Dans leur gigotement vain je reconnaissais trop bien mon isolement et l'inexistence de ma vie amoureuse.
Avec une différence. Personne ne m'a jamais proposé un ersatz en bois.
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Pourtant il n'y a pas que les maladies vaincues et les accidents qui se terminent bien qui puissent allonger le fil de notre vie. De tous les moyens qui nous aident à séjourner ici-bas plus longtemps que la normale, il en est deux qui, étonnamment, méritent la citation.
L'amour et l'amitié.
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Ah, les amours adolescentes si souvent chantées! Je me le rappelle trop bien, il fallait obligatoirement se morfondre en solitaire et obligatoirement gloser sur chaque lapin qu'on vous posait. Mais quand on ne vous posait pas de lapin, c'est alors que la terreur commençait. Je les ai abominés dès le tout premier, ces inévitables tête-à-tête qui pouvaient durer des heures et qui n'étaient destinés qu'à dissimuler une excitation maladroite.
Aucune sorte d'humain plus que l'ado n'a soif de révolte et de renouvellement et pourtant il se livre servilement à une répétition de la pantomime du désespoir qui épuisait déjà ses ancêtres au même âge. Se frotter gauchement l'un contre l'autre, toute une demi-journée au besoin, sans oser y aller franchement et sans oser s'arrêter. S'embrasser jusqu'à ce que la langue finisse par se vautrer comme un lambeau de viande crue dans la bouche de la partenaire. Se coincer la main dans un élastique de culotte qui fait tout à coup office de ceinture de chasteté, parce que la gamine qui était si spontanément d'accord a brusquement changé d'avis. […] Et toujours, toujours debout. Debout sous des portes cochères puantes ou des abris de bus ou de tram, ou encore sous l'auvent d'un magasin de jouets en faillite. Ou plus rarement, comble du romantisme, sous un saule pleureur arrosé de bruine. Ensuite la vraie baise doit se faire à la sauvette parce que le dernier bus est en vue.
L'orgasme était alors quelque chose qui tenait de la délivrance et de la défécation. Dieu merci, de telles amourettes ne duraient pas longtemps.
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Evidemment, dans ma jeunesse, j'ai eu quelques petites copines, ça arrive à tous les garçons de cet âge, exactement comme l'acné dans la figure et une pomme d'Adam ostensible.
Les filles de notre école n'avaient ni l'un ni l'autre. Quelques-unes ont grossi de partout au lieu de simplement enfler du cou. La plupart s'affamaient volontairement au point de pouvoir figurer dans un film sur l'Holocauste. Je ne veux pas avoir l'air antisémite, mais je préférais les petites boulottes. Peut-être parce que c'étaient aussi les seules qui voulaient bien sortir avec moi.
Chacun était pour l'autre un prix de consolation, faute de mieux.
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On ne devrait pas accrocher des crucifix aux murs, mais des roulettes de casino.
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L’AMOUR, JE N’Y AI PAS BEAUCOUP GOÛTÉ et je suis devenu trop vieux pour le regretter. Évidemment, dans ma jeunesse, j’ai eu quelques petites copines, ça arrive à tous les garçons de cet âge, exactement comme l’acné dans la figure et une pomme d’Adam ostensible.
Les filles de notre école n’avaient ni l’un ni l’autre. Quelques-unes ont grossi de partout au lieu de simplement enfler du cou. La plupart s’affamaient volontairement au point de pouvoir figurer dans un film sur l’Holocauste. Je ne veux pas avoir l’air antisémite, mais je préférais les petites boulottes. Peut-être parce que c’étaient aussi les seules qui voulaient bien sortir avec moi.
Chacun était pour l’autre un prix de consolation, faute de mieux.
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Au cours de l’histoire, le coq, lui aussi, s’est vu attribuer des rôles contradictoires. Chez les Aztèques il était le seul à pouvoir remplacer un homme dans un sacrifice expiatoire, en Haïti les prêtres vaudou utilisent son sang pour y plonger l’effigie en bois de quelqu’un dont ils veulent la mort. Mais que ce soit en bien ou en mal, toutes les civilisations lui ont prêté des pouvoirs spéciaux. Parce qu’il est la première créature à célébrer chaque matin la résurrection du soleil par son cri triomphal. Certains pensent même que son chant ramène le monde à la vie.
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