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EAN : 9782729122546
79 pages
Editions de La Différence (17/03/2016)
4.26/5   19 notes
Résumé :
Un jeune homme a commis un attentat au gaz : 184 morts, 30 blessés, parmi lesquels 70 écoliers, 20 enfants en bas âge dont le plus jeune n’avait pas trois mois. La mère de ce jeune homme est seule en scène. Elle raconte sa grossesse, la petite enfance de son fils, l’adolescence. Qu’a-t-elle fait de mal ? Pourquoi son fils s’est-il laissé embrigader dans cette spirale djihadiste ? Il n’était pas pire qu’un autre. Elle était une mère aimante. Qu’est-ce qui s’est passé... >Voir plus
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Un texte pour une femme, seule en scène, seule au monde, seule en enfer. Un jeune homme a commis un attentat au gaz asphyxiant, 184 morts, lui aussi, abattu par la police. La femme qui parle, c'est sa mère. Elle raconte son fils, sa naissance, son enfance, son adolescence. Elle l'a élevé seule, comme elle a pu, avec peu de moyens mais avec amour et dignité. Mais quelque chose a mal tourné. Et là, elle cherche à comprendre ce qui lui a échappé. Lucide, elle se demande : pourquoi lui, pourquoi elle, qu'a-t-elle fait de mal, qu'aurait-elle dû faire, dire, éviter, taire ? Pourquoi son fils s'est-il radicalisé, lui, et pas un autre ? Des questions sans réponse, une souffrance sans fin, une double ou triple peine : son fils est un monstre, il est maintenant un cadavre et elle, quoi qu'il en coûte, elle est et reste sa mère, pour l'éternité.

Ce court texte est une commande faite à Tom Lanoye pour la commémoration du centième anniversaire de la première utilisation du gaz de combat pendant la Première Guerre mondiale en 1915, près d'Ypres en Belgique (d'où le nom du gaz : ypérite). Ce monologue a été joué pour la première fois le 17 avril 2015, soit avant les attentats de Paris et de Bruxelles. Étrangement prémonitoire, donc, et cela ajoute à sa force. Avec une économie d'effets et d'artifices, il met à nu cette femme, cette mère, et incise directement, jusqu'au coeur et à l'os, pour en extraire un mélange complexe d'amour, de douleur et de culpabilité, qui peut par moments mettre mal à l'aise. Un texte sobre, beau, émouvant et très puissant.

En partenariat avec les Editions le Castor Astral grâce à une opération Masse Critique de Babelio, que je remercie tous deux.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Livre reçu dans le cadre de la Masse Critique de janvier. Merci donc à l'éditeur (qui a eu quelque mal à l'envoyer puisque reçu hier !) et à Babelio.
Oui oui je l'ai reçu hier et déjà fini. "Gaz" est un texte très court, un monologue qui a pour vocation d'être joué au théâtre. Oh quel rôle magnifique pour l'actrice de cet unique rôle : celui de la mère d'un jeune homme, radicalisé, qui a fait faire exploser du gaz dans un métro, assassinant de multiples malheureux et mort dans cet attentat-suicide.... Une mère qui s'interroge, sur elle, sur lui, sur son amour de mère, sur sa douleur, sur la société....Un texte utile, qui interroge, qui peut mettre mal à l'aise. Ca doit donner une belle pièce de théâtre à voir.
Mais voilà j'ai eu le sentiment de trop court. le texte reste à l'état de réflexions, de questionnements, il m'a manqué un peu plus de profondeur. S'agissant d'une commande faite à l'auteur d'une pièce, ce texte répond au contrat fixé. Mais peut-être pas à mes attentes.
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Décidément, les écrits de Tom Lanoye ne me laissent pas indifférent...
Cette pièce de théâtre met en scène une mère, la mère d'un djihadiste qui a perpétré un attentat au gaz faisant de nombreuses victimes et d'une decapitation avant de se faire tuer.
Ce long monologue retrace toute la vie du fils qu'elle a mis au monde, sa grossesse, la naissance par césarienne, l'enfance, l'adolescence, l'addiction à Internet, et enfin son départ de la maison.
Elle l'a élevé seule, avec amour, et, effondrée, ne peut comprendre ce qui a fait de lui ce monstre, est-elle responsable ? Pourquoi n'a-t-elle rien vu ? N'a-t-il fait cette abomination que pour rechercher la célébrité, maladie de notre époque, tel Érostrate boutant le feu au temple d'Éphèse ? Elle n'apporte pas de réponse à ces questions mais nous fait ressentir de l'empathie pour elle. La société la juge, mais qu'a-t-elle fait de mal ?
Thème cruellement d'actualité...
J'aimerais voir cette pièce au théâtre. Quel beau et émouvant rôle de femme !
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Quelle oeuvre opportune pour le temps présent !

Il y a plus d'un an, cet auteur belge flamand, a été invité à produire, sur commande donc, une oeuvre pour la commémoration de la première attaque au gaz, durant la première guerre mondiale. Il a produit une brève pièce de théâtre, un monologue, celui d'une mère dont le fils qu'elle a élevée seule et qu'elle aimait tant, s'est fait exploser ! Quelle souffrance pour cette mère.... aussi !

C'est magistral ! En néerlandais.

L'oeuvre vient d'être traduite en français après les attentats de Paris et question que j'aimerais poser à l'auteur, le traducteur, attitré de l'auteur, lui-même parfaitement bilingue, a transformé le texte. Par petits ajouts ça et là. J'imagine que c'est avec l'accord de l'auteur. Car cela change les nuances du texte.

Les personnes qui ont lu l'oeuvre uniquement en français la trouve tout autant puissante et parlante.

Vous aurez compris que, personnellement, je suis restée sur ma faim pour la traduction. Mais qu'importe lisez, et faites-lire ce texte, surtout les professeurs. C'est un excellent sujet de débat.
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Comme beaucoup d'entre nous, j'ai été très secouée par les attentats en France qui ont frappés Charlie Hebdo et le Bataclan par exemple. Pourtant, il y en a eu auparavant, le 11 Septembre en premier lieu. J'ai lu pas mal de livres ou d'articles de journaux concernant le terrorisme, j'en ai eu froid dans le dos. J'avais très envie de découvrir ce court texte de Tom Lanoye et je remercie les Editions du Castor Astral ainsi que Babelio pour l'envoi de ce petit livre ...

Un jeune homme a commis un attentat au gaz : 184 morts, 30 blessés, parmi lesquels 70 écoliers, 20 enfants en bas âge dont le plus jeune n'avait pas trois mois. La mère de ce jeune homme est seule en scène. Elle raconte sa grossesse, la petite enfance de son fils, l'adolescence. Qu'a-t-elle fait de mal ? Pourquoi son fils s'est-il laissé embrigader dans cette spirale djihadiste ? Il n'était pas pire qu'un autre. Elle était une mère aimante. Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? L'attentat monstrueux qu'il a commis rend même sa douleur irrecevable.

Ce texte est une pièce de théâtre qui a été commandée à l'auteur pour la commémoration de la toute première utilisation du gaz de combat dans l'histoire de l'humanité au cours de la Première Guerre Mondiale, rien à voir avec le terrorisme donc. C'est un texte très court mais que j'ai trouvé très percutant. Il met en scène une femme seule qui va petit à petit nous livrer son histoire, celle de la mère d'un homme qui a tué 184 personnes au nom d'une religion.

Je me suis souvent posé la question des parents des terroristes. Continuent-ils à les aimer malgré leur geste ? Se demandent-ils ce qu'ils ont fait de travers ? Autant de questions qui trouvent un semblant de réponse dans ce texte puissant et incisif. Je ne sais pas si Tom Lanoye a tout imaginé ou si il a rencontré quelques parents ayant eu un enfant terroriste mort dans ces circonstances.

Mon billet est un peu court, je m'en rends bien compte mais le texte est bref. Je pense qu'il pourra heurter peut-être certains lecteurs parce que cette mère se pose certes des questions mais on sent qu'elle reste attachée à son enfant, malgré l'horreur de la situation. Elle essaie de comprendre, elle se remet en question mais il est difficile de se mettre dans la peau d'une autre personne. Reste le sentiment de culpabilité : je n'ai rien vu, je n'ai pas compris, j'aurai peut-être dû faire quelque chose ... La plume de l'auteure est nette et précise, sans concession.

Un texte qui restera dans la mémoire du lecteur qui saura se pencher dessus ...
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui tout le monde est humoriste.
La plus grande réalisation de notre civilisation occidentale? Eh bien, si on en croit nos penseurs les plus populaires, c'est notre humour. Notre baume miracle, notre ciment, notre solution finale. Avant, ce qui nous rendait égaux, c'était la mort, surtout si elle venait sous la forme d'une épidémie. Aujourd'hui, c'est l'humour. "Si nous apprenions à rire un peu plus les uns avec les autres, rire de tout, le monde irait mieux."
Attention, ça, ce n'est pas pour rire. On dit ce genre de chose avec le plus grand sérieux. C'est le côté absurde de l'humour. Plus on en parle, plus ça devient ennuyeux.
Et prétentieux.
La philosophie, le débat, l'introspection? Plus nécessaires. Nous avons les blagues de calendrier. La colère, l'humiliation, le manque. L'injustice, la pauvreté? "Apprenez enfin à en rire, les gars, les problèmes seront déjà à moitié résolus."
La perte et le deuil. L'horreur. Les sentiments de culpabilité, la honte, les reproches qu'on s'adresse. "Il faut apprendre à t'en moquer, ma fille."
"Il n'existe rien qu'on ne puisse éliminer par le rire."
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Evidemment il y a, comme on dit, des "facteurs d'influence extérieure". Mais lesquels? "Personne ne se radicalise tout seul"! C'était écrit dans le journal d'hier. Le titre de la page d'opinion. Ca me fait une belle jambe, ce genre de cliché.
Il n'y a qu'une question qui me ronge, qui me bouffera toute ma vie. Pourquoi lui et pas tant d'autres? [...]
Pour un pays, un système, un régime, c'est facile. On peut déchoir quelqu'un de sa nationalité et se dire, ou faire semblant de croire, que le problème est réglé. Mais le contexte qui a formé ce quelqu'un? On ne peut jamais le connaître dans les détails.
Mais on ne peut pas l'ignorer non plus.
Parce que ce serait nier à l'avance toute responsabilité et y échapper. Trop facile! Et alors, par la suite, qu'est-ce que je devrais dire? Que je ne suis pas sa mère? Et tout le monde serait content? A l'idée qu'un tel monstre n'avait pas de mère, en réalité? Et qu'il ne méritait pas d'en avoir une?
Je trouve que ce serait une lâcheté. Je chéris mes doutes, j'admets mes fautes, j'assume mes manques. Même si j'ignore en quoi ils consistent. Il ne me reste pas grand-chose d'autre.
Et je ne sais ce que je crains le plus. Que ses actes soient effectivement dus à quelque chose dont moi, je serais l’origine. Des frustrations, des traumatismes, que sais-je encore? Ou alors que je sois entièrement étrangère à tout cela. Que rien de ce que je lui ai apporté ne l’ait arrêté ou même freiné.
C'est cette dernière hypothèse qui me semble le verdict le plus dur.
Après toute la peine que je me suis donnée.
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Les jeunes de mon temps, ils étaient nourris des connaissances d'un plus âgé. De quelqu'un qui s'était forgé sa propre expérience au fil du temps, avec les choses qu'ils avaient vécues. Et maintenant ? Un morveux de dix ans doit expliquer aux plus de quarante ans comment fonctionne leur smartphone.
Et avec les plus de cinquante ? Il n'essaie même pas.
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D'ailleurs, foutre sa vie en l'air fait partie du tableau. "Live fast, be radical, die young." Ce sont les lois de qui, ça ? De Mahomet ou du rock'n'roll ?
Il peut bien y avoir des tas de crises bancaires dans le monde, notre civilisation ne connaît qu'un seul moyen de paiement, pour rétribuer celui qui est jeune et sans fortune. La célébrité. Être connu, pour n'importe quoi, mais être connu. Le glamour est notre valeur la plus sûre.
Même s'ils n'ont pas un rond, nos stars, nos éphémères, ce sont eux les vrais nouveaux riches.
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Et je ne sais ce que je crains le plus. Que ses actes soient effectivement dus à quelque chose dont moi, je serais l’origine. Des frustrations, des traumatismes, que sais-je encore? Ou alors que je sois entièrement étrangère à tout cela. Que rien de ce que je lui ai apporté ne l’ait arrêté ou même freiné.
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