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Citations sur Décombres flamboyants (39)

Si vous croyez que l’humour a pour but d’unir le monde, il faut aller d’urgence en excursion sur la moitié de nos chantiers. L’humour unit seulement les brutes et les emmerdeurs sur le dos de leur proie.
Les railleries n’ont jamais cessé.
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Un souvenir ou un sentiment de valeur peut s’attacher à n’importe quoi. Un vase en cristal, un tire-bouchon avec un manche en corne, un tapis persan, des couverts en métal argenté, même un rouleau à pâtisserie, pourquoi pas ? Objets inanimés, vous avez donc une âme.
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Je ne suis pas un chroniqueur, d’ailleurs ce terme même est fondé sur un mensonge. Malgré tout ce qu’un chroniqueur peut prétendre, il ne fait pas qu’enregistrer. Il découpe, permute et organise les faits selon sa propre hiérarchie et ce faisant, il orchestre, exactement comme l’historien et le journaliste.
Et ce faisant ils mentent tous.
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Le bègue introverti qui abomine depuis toujours toute forme de violence et qui tombe quasiment dans les pommes quand il se coupe le pouce à un éclat de verre à vin brisé ? Je compatissais, sans l’obliger à se justifier et certainement sans lui reprocher quoi que ce soit. Être discret à son égard me semblait plus précieux qu’assouvir ma curiosité. D’ailleurs, je pouvais moi aussi rechercher sur YouTube les derniers clips de propagande et les images d’exécutions.
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Je possédais malgré tout quelques atouts. Je savais écouter comme personne et j’appréciais réellement tous les récits et anecdotes qu’il ressassait. Deux choses qu’il ne pouvait attendre de nos collègues de travail, qui bâillaient ostensiblement quand ils l’entendaient. Je ne me formalisais pas de ses soudains silences torturés et, quand il était chez moi, il pouvait, de façon abrupte et sans que je m’en offusque, se retirer dans son petit bureau, où il s’adonnait parfois à internet jusqu’aux petites heures.
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Notre amour commun de la poésie a certainement joué un rôle. Une certaine paresse également. En ma présence, son ego masculin n’avait pas à lutter pour conquérir un territoire. Il n’y avait dans les environs aucune femme pour laquelle nous aurions pu être en compétition, et sur d’autres plans aussi je ne faisais pas le poids question virilité. Cela procure la tranquillité et harmonise la vie. Pour un réfugié pourchassé, à coup sûr.
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Comme tous les bègues, je suis devenu dès la jeunesse un outsider endurci, restant à l’écart, trop honteux pour me mêler aux conversations. Mais ma connaissance des hommes s’en est trouvée aiguisée. Rien qu’en observant le langage corporel des chamailleurs et provocateurs et en écoutant les salves qu’ils tiraient dans leur sous-texte, j’ai appris à déchiffrer plus vite que les participants à une discussion les insinuations et les rapports de force contenus dans un échange. Il y a peu de chose qui puisse vous aveugler plus sûrement qu’un mot prononcé.
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Pour grandir, une amitié n’a besoin que d’une seule chose. Un ennemi commun ou un rêve commun.
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Chacun sa passion et tout le monde est content. Cela avait même quelque chose d’une vie de famille paisible. L’évidence d’une existence partagée par deux êtres qui n’avaient aucune exigence sexuelle ou financière l’un envers l’autre et qui du reste étaient assez différents pour ne pas se gêner mutuellement ou se sentir à l’étroit. Il ne me demandait rien d’autre qu’un endroit où il pouvait hiverner mentalement et émotionnellement.
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La violence est contagieuse. Celui qui a été, ne fût-ce qu’une fois, flairé par les rats de la guerre répand lui-même ensuite, souvent sans le savoir, les puces de la destruction. Tous les lavages n’élimineront pas la sueur d’angoisse dans la peau des réfugiés, l’instinct de survie reste dans leurs yeux comme un acide qui les brûle.
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