Il y a plein de choses que j'ai faites et qui me sont complètement étrangères à présent. J'ai été toutes sortes de choses toujours passionnément et sans humour comme le vrai zélote, sans que cela ait laissé de traces en moi. Là, maintenant, je pourrais tout aussi bien dire oui à la proposition de Vandessel, tout en restant cohérent avec ce que j'ai fabriqué dans l'une ou l'autre de mes vies précédentes
Contexte : le narrateur (blanc, la cinquantaine) et sa jeune femme africaine sont dans le tram et se font insulter par une bande de jeunes.
Dans ce tramway idiot et banal s'expose la caricature et le fondement de tout pouvoir. Un sachet de soupe en poudre comparé à un container de bouillon, voilà ce qu'est cette petite attaque comparée à l'offensive d'une armée agressive. Oubliez le casus belli, la sainte indignation. L'histoire est bâtie sur la soif de sang en mouvement. Et il se dégage de cela quelque chose d'horriblement attirant, qu'il s'agisse d'un phénomène bien organisé - une armée - ou d'une forme ordinaire et quotidienne - une bande de jeunes. Attirant, en tout cas, pour qui peut participer à l'assaut. Pour qui la violence et la menace sont la nouvelle drogue qui fait fureur, consommée en bande de copains. La violence collective est à la mode, intense est savoureuse, encore meilleure que le sexe, elle forge des liens pour la vie et est une source de joie sans fin pour celui qui ne sait pas tuer le temps autrement.
juste avant qu'on ne l'incinère, (...) j'ai aussi brièvement embrassé son nez. A la racine. Sur le petit trait presque invisible. Le froid que peuvent sentir les lèvres est tellement plus douloureux que ce que peuvent supporter des mains nues.
C'est dans cette atmosphère d'orage imminent, qui compensait un peu mon manque de topographie dramatique, qu'était apparue au loin, sous une masse quasi noire de nuages lourds, la maison de repos que mon père avait choisie comme dernière halte entre la naissance et l'oubli.
Pouvons-nous voir la chambre où vous dormez ensemble ? demande la contrôleuse Jenny, d'une voix douce comme la mort par congélation.
Voir la jeunesse locale partir pour l’école, en bus ou à vélo, petits fayots. Avec leurs boucles, leurs crânes vulnérables et leurs vêtements criards. Regardez-les. Les névropathes et les suicidés de demain.
Les maladies sont une force libératrice. On va jusqu’au fond des choses. On n’a plus peur des grands mots.
Qui sait tout ce qu’un homme rate dans sa vie rien qu’à cause de la forme de son nez ? A Hollywood je ne suis même pas parvenu à entrer chez un agent, et à plus forte raison dans une audition ou chez un producteur. Allez leur donner tort. Un seul gros plan et toute la salle de ciné hurle de terreur pendant dix minutes
A certains moments, votre vie est tout simplement mieux que n’importe quel film. Mais après ça, qu’est-ce qu’on en fait ? A quoi ça vous sert, votre moment parfait ?
Il ne s'agit certainement pas du sex-appeal des marmots mormons. La polygamie n'offre visiblement pas de garanties contre les gueules d'inceste. Même les moutards juifs orthodoxes sont plus beaux. J'étais heureux qu'ils déménagent. Si tous les mômes étaient enfantés par des mormons, la race des pédophiles s'éteindrait d'elle même, par manque d'objets sexuels.