Un homme qui passe

Dessins magnifiques même si toutes les femmes (et elles sont nombreuses!) ne se différencient que par leur coiffure...Les paysages sont de petits tableaux.
Donc un énorme point positif. En revanche l'histoire est un peu limitée : un homme à la fin de sa vie qui raconte à une jeune femme naufragée ses amours et son style de vie, photographe star, il était léger mais pas forcément superficiel. On devine assez rapidement que Kristen est beaucoup plus proche de Paul qu'une simple attachée de presse et qu'elle a des intentions pas forcément trés nettes.
Pas mal grace surtout aux dessins!

🦊 Un homme qui passe relate l'histoire d'un photographe sur une île bretonne. Une mer déchaînée, l'envie de se suicider, il arrive à sauver une jeune femme de la tempête. Tel un ermite, Paul, cheveux grisonnants, affiche au mur, les femmes qui ont marqué son existence. Les éphémères, les douloureuses, les passionnées. Kristen qu'il vient de sauver n'est pas la par hasard, elle est venue aux nouvelles de l'éditeur concernant son prochain ouvrage. Mais est-ce tout ? Pas si sûr et vous le saurez en découvrant l'album. Les dessins de Dany sont sublimes, les paysages autour du monde à Dubai, en Asie à travers ces rencontres féminines, sont expressifs. Les couleurs à la fois vives et subtiles mettent en avant le photographe et les femmes qui certes sont caricaturales car plantureuses. le dessin de Dany depuis toujours a été de dessiner de sublimes créatures, aux formes généreuses sans se soucier des diktats actuels. Nous restons en huis-clos total ou presque entre ces deux personnages, entre présent et futur pour une discussion intéressante sur l'amour et les relations entre hommes et femmes. Un album qui interroge et qui se contemple. Il manquait peut-être ce petit quelque chose dans le scénario pour en faire un immense album•••
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Certes, cette BD ne vole pas au dessus des nuées, mais elle reste honorable et dans la lignée de ce que Lapière a déjà proposé comme scénario. Et franchement, j'ai bien aimé !

La première chose qui frappe lorsque j'ai lu, comme beaucoup, c'est le trait de Dany. Il sait toujours s'y faire, le bougre, et son âge ne l'empêche pas de faire du dessin ambitieux, avec une patte assurée sur les premières planches d'une tempête tout en beauté. le dessin des visages m'a semblé parfois un tantinet figé, mais globalement c'est du tout bon. On sent qu'il se fait plaisir sur les jeunes femmes, c'est du Dany. Je note que à part les corps exagérément trop parfait des femmes (la cellulite n'existe pas, les seins ne tombent jamais ...) il ne fait pas dans la redite en changeant juste de tête.

Niveau scénario, je ne savais pas trop où l'auteur voulait en venir en voyant la première partie se dérouler devant mes yeux. le déroulé des conquêtes me semblait assez mal présenté, d'autant que l'accent semble être mis pour nous rendre ce personnage plutôt antipathique. La suite de l'histoire m'a confirmé que mon impression était bonne, Lapière semble vouloir nous présenter un personnage qui n'est pas foncièrement un sale type, mais qui peut être le méchant d'une histoire qui n'est pas la sienne. Et j'aime bien la façon dont ils le font. C'est pas du tout subtil, le sous-texte n'existe même pas et le texte est très clair. Mais parfois, ça a du bon de faire dans le brut de décoffrage. Surtout que la fin m'a semblé jouer assez finement là-dessus. Elle met en lumière la façon dont la parole des femmes se libère dans l'espace public, le fait que les comportements d'hier peuvent devenir des problématiques aujourd'hui, le tout sans accuser ouvertement les hommes de cette époque. C'est une constatation : le monde à changé, ce qui était normal hier n'est plus acceptable aujourd'hui. le fait de le dire sans chercher de coupables me plait.

Ce n'est pas la BD du siècle, mais j'ai tout de même été charmé par celle-ci. Elle n'est pas subtile, pas parfaite mais arrive très correctement à faire ce qu'elle veut, et je lui tire mon chapeau pour cela. D'autant qu'on peut voir un parallèle assez clair sur le vieux personnage amateur de femmes et le dessinateur, Dany (je parle de sa propension à les croquer, je ne connais pas sa vie privée bien sur). C'est bien foutu, j'aime bien.