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sur 762 notes
Face aux policiers qui l'interrogent et qui espèrent enfin résoudre cette macabre affaire, Polza Mancini continue de raconter son histoire. Depuis qu'il leur a avoué que ce n'était pas lui qui avait tué le père de Carole mais bien cette dernière, il revient sur les instants passés en leur compagnie...
C'était l'hiver, Polza avait trouvé refuge chez Roland Oudinot qu'il avait rencontré dans un hôpital psychiatrique et sa fille Carole dont il finira par tomber amoureux. Il attendait que le printemps arrive, et avec lui son lot de soleil, de vie et de lumière qui, il l'espérait, allait cicatriser pour de bon ses blessures physiques et morales. Il reste ainsi toute la journée avec Roland qui occupe son temps à faire des collages et des dessins pornographiques pendant que Carole part travailler à des dizaines de kilomètres. Mais il doit avant tout surveiller Roland, schizophrène, qui doit continuer à prendre ses médicaments. Or, celui-ci les a arrêtés et ses pulsions reviennent. Fâchée, Carole ne peut s'empêcher d'en vouloir à Polza. Les choses ne s'arrangent pas lorsque la gendarmerie se pointe: elle est à la recherche de Polza. Face à eux, Roland se tait mais Carole, contrairement à son papa, souhaite le départ de ce dernier...

Manu Larcenet termine en apothéose ce Blast. A l'instar des tomes précédents, Polza se raconte, livre ses déboires, ses mésaventures et ses rencontres marquantes dans ce face à face avec les deux policiers qui l'écoutent et cherchent à percer le mystère de Grasse carcasse et de son blast. Au fil des pages, on l'écoute, on le suit, on compatit et l'on comprend. Même si l'on sait depuis le début que Polza Mancini est soupçonné d'avoir tué Carole, le fin mot de l'histoire n'est pas tant de savoir s'il l'a fait ou non mais d'essayer de comprendre cet homme insaisissable, tourmenté et touchant malgré tout. L'épilogue dévoile enfin les faits, un épilogue qui revient en arrière et qui retranscrit tous les événements. L'on reste évidemment bouche bée et l'on comprend que Manu Larcenet s'est joué de nous et nous a embrouillés pour notre plus grand plaisir.
Graphiquement, l'auteur réussit encore une fois à nous surprendre. le dessin est plus maîtrisé, accrocheur et hargneux et le noir et blanc plus précis et ravageur. Des couleurs éclatantes qui fusent de-ci de-là, des dessins enfantins terribles à souhait, des pages silencieuses si expressives, des jeux d'ombre et de lumière finement travaillés et, au passage, quelques scénettes surprenantes de Ferri...
Manu Larcenet signe là un dernier album redoutable, impressionnant, émouvant et terrifiant. Il clôt brillamment cette série.

Blast, Pourvu que les bouddhistes se trompent... pourvu que je ne revienne pas...
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Tout ça pour ça ?! Et bien quelles que soient les qualités de Manu Larcenet cela ne valait absolument pas la peine d'en faire une série de 800 pages puisque concrètement on se retrouve avec 2 tomes de transitions qui n'ont pas servi à grand-chose ! Dans ce tome 4 intitulé "Pourvu que les bouddhistes se trompent", Polza Mancini va au bout de son récit mais comme il est complémentent siphonné et menteur voire mythomane il ne supporte pas d'être finalement confronté à la réalité donc aux conséquences de ses actes… Bon je ne vais pas spoiler comme un gros porc hein !

En épilogue les enquêteurs interviewés par un journaliste reviennent plusieurs années plus tard sur les faits pour donner leur version des faits (la véritable version des faits ?), et cela aurait été magistral si il y avait eu de la tension et/ou de l'émotion, du suspens et/ou de la surprise, au cours des 4 tomes qui ont précédé, ce qui pour moi et d'autres lecteurs et lectrices n'a absolument pas été le cas. Pour ne rien arranger Manu Larcenet en rajoute encore plusieurs couches dans le sordide : on est dans le grimdark qui choque juste pour choquer, et qui n'apporte rien à part un sentiment de malaise complètement artificiel puisque téléguidé par tel ou tel auteur qui se fait plaisir en dépassant les bornes (ou en exprimant des fantasmes déviants qui réalisés seraient sévèrement réprimandés par la loi comme tortures et actes de barbarie, et ce n'est pas comme si certains d'entre eux avaient dû faire face à la justice)...
Je ne sais pas si on est bien au-delà de ce qu'on appelle communément de la « bande dessinée », ces fameux « romans graphiques » qui seraient pour les gens intelligents et cultivés au contraire des enfants et des teubés, mais moi j'ai détesté de bout en bout sur le fond comme sur la forme donc je ne pourrais la conseiller à personne et je confesse m'être précipité lire/voire autre chose pour me vider la tête de tout cela !
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Qu'est-ce qui est foncièrement sombre au départ pour finir totalement opaque?
Benco ! L'ultime chapitre sur l'ami Polza n'est pas prêt d'engendrer moult LOL et gaudriole.

Polza Mancini a pris ses quartiers d'hiver dans la maison poulaga.
Accusé du meurtre de Carole, il donne sa version des faits placidement, factuellement, sans jamais se départir du flegme qui le caractérise depuis le début de sa garde à vue.

Traumatisé par l'expérience des deux frères et pourchassé par toutes les polices de France et de Navarre, Polza a trouvé refuge chez Carole et Roland, son paternel. Garde chiourme d'un vieillard apparemment inoffensif le jour, il passe ses nuits à hurler sa terreur des semaines passées.
Ce nouvel équilibre est précaire, la folie guette, l'embrasement du Blast s'annonce plus dévastateur que jamais !

La perfection, c'est le mot qui s'impose à l'esprit une fois la dernière planche de ce récit mystique dévorée.
D'une noirceur achevée, Larcenet clôt l'affaire Polza en y livrant les tenants et les aboutissants tout en tissant un ultime canevas anxiogène d'une rare intensité.
L'évolution du trait et de l'encrage est frappante.
Les premiers épisodes étaient déjà aboutis alors qu'ici l'on tutoie le sublime ! Maîtrise parfaite du clair / obscur. de longs silences bienvenus, respirations nécessaires avant d'affronter l'orage qui gronde. Dessins enfantins, collages, comic strip, Larcenet est un savant fou qui ose le mélange des genres dans une osmose absolue.
Introspectif, poétique, violent et bien plus encore, cet ultime volet répond largement aux attentes des aficionados en pulvérisant le cahier des charges.

Blast est un petit bijou d'anormalité, Larcenet son écrin.
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Un ciel aussi lourd que noir comme une chape de plomb qui s'abat sur la ville… Dès sa première planche, Manu Larcenet annonce la couleur, le quatrième et dernier opus de Blast sera noir, très noir…

L'interrogatoire, ou plutôt le récit, de Polza Mancini se poursuit face aux deux policiers jusqu'à un final sidérant. On apprend enfin toute la vérité sur les destins de Polza, Carole et son père. Pour le meilleur et pour le pire. Des personnages à la psychologie étonnamment riche avec chacun leur part de souffrance et de noirceur.

Graphiquement, il fait aussi très fort, avec une oeuvre surprenante, variée et surtout novatrice. Dessins, ombres chinoises, dessins d'enfants, jaillissements de couleurs, collages, noirs… Sa grande force est aussi de faire cohabiter d'une case à l'autre, une scène champêtre, un oiseau, un insecte, avec une scène d'une violence inouïe, un meurtre, une mare de sang…

Je ressors de cette aventure une fois de plus totalement conquis par l'immense talent de Manu Larcenet qui se joue de nous avec un indéniable talent et nous livre ici un roman graphique à la noirceur éblouissante !

Vous n'avez désormais plus qu'une seule issue, vous laisser emporter par le blast…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Dernier tome de la série Blast. "Pourvu que les boudhistes se trompent" clôture l'histoire d'un homme errant, fuyant la société des hommes, retournant à l'état de bête sauvage, abandonnant toute morale et toute idée de justice, laissant libre cours à ses pulsions les plus abominables.

Sous l'emprise du blast, de l'alcool et des drogues, quelle conscience pouvait- il avoir de ses actes ? Il se libère grâce à ces blasts, il devient libre, indestructible, utile, faisant enfin partie de l'univers. Mais quelle autre énergie se dégage de ces blasts euphoriques ? Quelle folie s'empare de cet être certainement atteint de troubles psychiques.

On est happé par la violence des images, on tourne les pages malgré le dégoût parfois. On sait très bien que la noirceur nous accompagnera jusqu'à la fin. Et finalement, cela fait du bien de refermer cette BD, envoutante mais terriblement sombre.

Et toujours ce contraste avec cette nature grandiose, la sérénité de Mancini, et l'atrocité des crimes. Les couleurs venant alterner avec les teintes gris noir démontrent l'ambiguïté de ce personnage énigmatique et troublant, qui refoule au fond de son être la responsabilité de ses actes.

Rien n'est simple quand la raison se heurte à la folie, aucune explication claire et simple ne pourra venir à bout de cette affaire.

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Tout ça pour ça. Je ne m'attendais certainement pas à ce que la série devienne passionnante après 600 pages d’ennui profond, mais pas non plus à cet ersatz BD d'un épisode d'Esprits criminels mixé à une émission de type Faites entrer l'accusé. Mâtiné en sus du procédé narratif de Usual Suspects, avec un zeste de Twin Peaks pour le hibou, qui du coup, n'aurait pu apparaître qu'à la toute fin - non, parce que si c'était pour nous dire un truc du genre "Attention, le prédateur est là", ben c'est bon, on avait déjà saisi la chose. Bref, beaucoup d'influences pas forcément bien intéressantes pour certaines, mal digérées de surcroît, qui aboutissent à une histoire conventionnelle d'enquête sur une tueur en série... Eh ben.


Je veux bien croire que Larcenet soit parti sur cette histoire pour exprimer un mal-être personnel, mais du coup pourquoi en faire ce galimatias et pas, justement, un album (oui, oui, un seul) personnel au lieu de cette série qui ne fait que rentrer dans un moule pas bien intéressant (c'est pas comme si on manquait de trucs et machins divers sur les tueurs en série, notamment à la télé) ? Et qu'il ait voulu évoluer, je ne vais certainement pas le lui reprocher. Mais encore une fois, pourquoi vouloir rester dans le carcan de la BD, qui certes lui a apporté une notoriété en France à laquelle il est peut-être devenu accro, ne pas laisser tomber tout ce qui est scénario et tenter de s'assumer pleinement en tant qu'illustrateur, dessinateur, peintre ?


Bref, si je vois bien pourquoi Télérama s'affole devant ce type de série, vu que leurs critiques ne lisent pas de BD, juste celles qui ont l'air "sérieuses" et estampillées "roman graphique", je ne comprends pas l'engouement général devant 800 pages qui n'apportent rien, selon moi, au medium de la bande dessinée, bien au contraire. Parce que la conséquence de la publicité qu'on a faite à Blast, c'est une image encore détériorée de tout ce qui relève de la BD mais qui n'est pas du type Blast - prétentieux et creux, selon moi.


Cela dit, il est vrai que dans le genre BD franco-belge, on a été habitué pendant pas mal d'années à du travail bâclé et formaté, notamment du point de vue graphique ; du coup, le fait de sortir du lot d'une façon ou d'une autre - et pour Larcenet, ça été l'évolution de son dessin, qu'il a effectivement travaillé - a peut-être poussé à s'enthousiasmer un peu fort et un peu vite pour des auteurs qui ne sont pas, à mon sens, les génies qu'on loue à grands cris. Un cas intéressant, par exemple, c'est celui de Bastien Vivès, dont j'aime beaucoup certains albums, mais qu'on encense automatiquement quoiqu'il publie.
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« Pourvu que les bouddhistes se trompent » et que la mort soit vraiment une fin, pour ceux qui ont une vie insupportable, nous dit le message du titre. Ce n'est pas gai du tout. Ce dernier tome va encore plus loin dans la violence et le désespoir que les trois premiers.
Et comme il y a toujours quelque chose d'infiniment triste dans les séparations, surtout avec des personnages qui nous ont accompagnés pendant des heures, mon humeur du moment est raccord avec l'album !
Le scénario magistral de Larcenet conduit à une tragédie inéluctable. Son personnage principal à la fois victime et coupable, faible, excessif, perdu quelque part dans un espace temps absurde, peuplé de statues de l'île de Pâques, inadapté à tout, est tout à la fois haïssable et attendrissant.
L'univers de la folie introduit dans le récit des frontières mouvantes et des interprétations délirantes du réel. La ligne de partage n'est pas entre le gris et la couleur, c'est plus complexe. Difficile de lire cette vision du monde d'une violence particulièrement explosive, avec juste la grille classique et rassurante du bien et du mal.
C'est le récit des policiers longtemps après les évènements, avec un graphisme sage, classique et ordonné en rupture avec ce qui précède, qui remet un peu de rationalité et de temporalité dans cette histoire, la dérive dans la forêt et le huis clos ultra violent dans la maison de Carole et Roland. La boucle est bouclée, des vides sont peu à peu comblés, d'autres le resteront à jamais.


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Polza prie pour que les bouddhistes se trompent : plus jamais de cette vie, ni d'une autre. Ce quatrième et dernier volume s'insère dans l'économie de la série sur le modèle de la redescente qui suit le Blast. Polza martèle ses derniers aveux, entouré du brouillard opaque de l'hiver, de la solitude et du crime. le flou s'estompe, les traits de la réalité s'affirment –le dernier chapitre confirme la désillusion que tous les précédents laissaient deviner.


Plus routinier et moins enchanteur, le dernier volume de Blast conclue la série magistralement, mais dans le sens classique du terme. Pourvu que les bouddhistes ne se trompent pas… avec eux, au moins, l'imaginaire conserve encore toute sa légitimité.
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Affreux. Glaçant. On m'a prêté le tome 2 alors me voilà à lire les 4. Complètement perturbant. Littéralement psychotique.
Je ne veux plus jamais voir une image de blast, ça m'a trop perturbée peut être à cause des 10dernieres pages. En finissant le tome 4 j'ai retourné tous les tomes pour les mettre sous un meuble avant de les rendre à la biblio. Degueulasse et glauque. Insoutenable. Un fait de société qu'il arrive à nous foutre sous le nez Larcenet. Je m'en rappellerai.
Nan franchement c'est pas pour les tendres.

Mais que c'est bien pensé, pas un dessin pas une planche de trop, je lirai les bons mots de ceux qui connaissent ce monde parce que moi je ne vais que savoir dire: j'ai adoré les traits puissants et variés, la nature en fil continue vs les zones urbaines, les allures de masques de la comedia del arte, les nez et leurs symboles, les dessins colorés d'enfants, les clins d'oeil à fluide glacial etc etc mais j'y connais rien en bd. Celui qui s'y connaît a dû se régaler. C'est un travail d'artiste immense.
Quant au scénario. Où puiser un scénario pareil? Une psychiatrie et une vie de marginaux qui collent. La part belle à ceux qui essaient de comprendre, qui écoutent, qui contiennent leur jugement. C'est sans raccourcis. Sans censure. C'est tellement tellement abouti, tellement hors norme, tellement plongé dans la spirale infernale. Tellement humain et tellement inhumain. Nous le sortir en mode « émission grand public » c'est dire si le public en raffole.
C'est beau. C'est un récit mené par un chef.

Voilà c'est un chef d'oeuvre!
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Blast de Manu Larcenet, dernier tome ...
Au final, quatre tomes et 800 pages d'une plongée hallucinée dans l'univers de Polza Mancini.
Et un tome 4 qui finit en apothéose, si l'on peut dire ... toujours plus de douleurs, de violences, et le blast ultime. Avec des réponses, les deux flics qui nous livrent des clés de compréhension.
Des réponses, mais pas toutes les réponses. Ni sur l'histoire en elle-même, qui garde des zones d'ombre, ni sur l'omniprésence du hibou, ou encore des statues de l'île de Pâques. Et encore moins sur cette société qui avale, broie, détruit, sur la fuite en avant de Polza ... "tête la première ..."
Les dessins de Larcenet vont longtemps imprimer ma rétine, tout autant que la noirceur du monde qu'il dépeint, sans rédemption possible ... à moins que ...
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