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Après mon coup de coeur pour Les rives de la terre lointaine, j'étais impatiente de découvrir le nouveau roman de Sarah Lark. Et je n'ai pas été déçue.
Toujours cette écriture qu'on ne peut lâcher, quel que soit le thème. D'ailleurs je l'ai terminé en deux jours. Et comme prévu, je regrette à présent de l'avoir lu si vite et de devoir quitter Nora.
Encore une superbe figure de femme forte et attachante. Mais d'autres personnages sont aussi intéressants ici. Je voudrais vous parler de tous, des esclaves, des blancs odieux et de ceux qui voudraient que les noirs soient mieux traités, des hommes d'églises qui justifient toutes les exactions, des filles qui subissent tant d'horreurs, fragiles et fortes, des enfants aussi, et des "marrons" parfois appelés nègres marrons, et qui prennent ici une grande importance.

Ce roman est assez sombre, puisqu'on est au coeur de l'esclavage, des tortures, souvent subies pour de fausses raisons, de la maltraitance des si jeunes filles noires.
Mais il est éclairé par l'écriture prenante de Sarah Lark, par ses personnages attachants et par l'espoir qui les conduit.
Je découvre un nouveau coin de la planète dont j'ignorais tout. Après plusieurs romans, l'autrice quitte la Nouvelle-Zélande pour La Jamaïque.
A peine terminé mon périple en République Dominicaine (L'Américaine) me revoici dans les Antilles, mais au 18e siècle.

1729 Londres : Nora est amoureuse de Simon, tous deux rêvent de partir au soleil de la Jamaïque soigner la mauvaise toux de Simon, malgré l'opposition du père de Nora. Hélas, la maladie ne leur en laissera pas le temps. Mais donnera cependant à la jeune femme l'occasion de s'affirmer et de montrer son courage.
Deux ans plus tard, toujours inconsolable, elle accepte d'épouser un planteur bien plus âgé qu'elle, pour partir réaliser le rêve qu'ils avaient eu.
Contrairement à d'autres, elle s'adapte vite au climat difficile, aux conditions de vie. Mais pas à la maltraitance des esclaves. Elle les aide tant qu'elle peut, essaie d'adoucir leur existence, mais se heurte à forte partie.
Puis sa vie va une nouvelle fois basculer. Après l'avoir accompagnée dans l'horreur de la condition des esclaves (parce qu'on a beau le savoir, on ne s'habitue pas à tant de cruauté) on va découvrir des côtés de l'Histoire qu'on connait sans doute moins. Les différences entre tribus africaines, les sorciers, les Ashantis qui avaient déjà des esclaves en Afrique, la vie des "marrons" en fuite, etc ...
Dans cette troisième partie, l'aventure est plus présente.

Malgré le côté très dur de la vie des esclaves, on sourit aussi parfois. Notamment à la vue de ces Anglais qui conservent jusque sous les tropiques leurs traditions les plus inadaptées, comme la tenue vestimentaire, perruques, maquillage, bas et chausses.

L'histoire est intéressante et j'ai particulièrement aimé certains personnages forts. Nora bien entendu, mais aussi Doug, qui a de belles idées et sait les mettre en pratique, malgré la difficulté d'être qui il est. Et des personnages secondaires comme Mama Adwe ou la reine Nanny.

Un roman que j'ai vraiment dévoré.
Comme je ne lis toujours pas les 4es de couv', je n'avais pas encore vu qu'il s'agit du premier tome d'une saga ! Contente de savoir que je vais les retrouver, mais ça va être long !
Mais je précise que ce volume se suffit à lui-même. En lisant la dernière ligne, je n'avais pas compris qu'il y aurait une suite !
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Londres, dans les années 1730. Nora Reed, fille d'un riche négociant, rêve d'amour et d'évasion dans les Caraïbes avec Simon son fiancé.
Malheureusement, celui-ci meurt de la tuberculose, laissant Nora dans un chagrin qu'elle arrive à surmonter en aidant les plus démunis.
Sa rencontre avec Elias Fortman, un planteur de canne à sucre en Jamaïque, sera l'occasion pour elle de concrétiser son rêve. En acceptant de l'épouser, Nora découvre cette île tant désirée, mais aussi un monde qu'elle n'imaginait pas.
Elle est choquée par la condition des esclaves et la cruauté que leur infligent les Blancs. Elle a du mal à supporter toutes ces souffrances et ses inégalités.

On ne peut que s'attacher au personnage de Nora, elle est forte, courageuse, altruiste. Les événements qu'elle va vivre vont la changer à tout jamais.
Maanu et Akwasi, deux esclaves, sont également très présents dans la vie de Nora. Ils sont combatifs et déterminés, guidés par la haine, la rage et la vengeance.

La plume de l'auteure nous transporte, pleine d'émotions au coeur de paysages ternis par l'esclavagisme. L'indignation, la colère et la révolte s'emparent du lecteur qui s'imprègne d'une vie pas si lointaine.
L'île aux mille sources et une lecture poignante sur fond de romance, de l'amour sous différentes formes qui nous transporte pour un dépaysement total.

Je remercie les Editions L'Archipel et Babelio pour cette lecture.
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Merci aux Éditions Archipel et à Babelio pour l'envoi de ce livre. 

J'ai vraiment adoré ma lecture qui m'a fait voyager dans la Jamaïque coloniale du 18 ème siècles. On découvre le personnage de Nora la fille d'un riche négociant londonien. La jeune Nora est amoureuse de Simon un employé à son père ayant perdu son titre et sa fortune suite au déboire de jeux de son père. Nora espère que son père consente à leur union mais il refuse. Nora s'enfuit dans les quartiers mal famés de Londres pour retrouver Simon, elle le découvre très malade. Elle s'occupe de lui jusqu'à sa mort. Les deux jeunes gens rêves de partir dans les colonies en Jamaïque et de vivre le plus simplement possible. Suite à la mort de son grand amour Nora se referme sur elle-même, n'assiste plus aux mondanités et se retire du monde pendant plusieurs années. Sa seule occupation est des visites médicales dans les quartiers pauvres de Londres. Tout change quand elle rencontre Élias un veuf de deux fois sont âge qui est cultivateur de cannes à sucre en Jamaïque. Elle voit en l'épousant l'espoir de vivre son rêve dans les colonies. Elle part donc avec cet homme dont elle ne sait rien et elle va vite déchanté son mari et un homme sans coeur qui le traite comme une poupée qui est là pour divertir les autres femmes des exploitants et doit être une parfaite femme de maison. Nora rêves d'autre chose est surtout de grand espace, de découverte et de baignade sur des plages de sable fin. 

Le personnage de Nora est un personnage qui est courageux, qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense. Elle n'hésite pas à se salir les mains pour venir en aide aux autres. Tout au long du livre elle s'impose contre les hommes pour faire entendre son point de vue. C'est une femme que l'on voit s'affirmer au fil des pages tout au long des épreuves qui se dressent sur sa route. Elle s'épanouit aussi, elle passe de la jeune fille fragile à une femme qui redécouvre l'amour à l'autre bout du monde. 

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui nous fait découvrir les colonies des 18e siècles, ainsi que la réalité de l'esclavage. Ce livre à un côté féministe avec une femme forme qui n'a pas peur et qui s'assume malgré ce que l'on attend d'elle. Comme c'est une trilogie j'ai hâte de découvrir la suite des aventures de Nora. 
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Au milieu de paysages idylliques, Sarah Lark nous offre une histoire intense.

Fiancée en secret à Simon, l'assistant sans ressources de son père, Nora, riche héritière, est dévastée lorsque son bien-aimé succombe à la tuberculose. Alors qu'elle tente avec difficulté de se reconstruire en venant en aide aux plus démunis, une proposition de mariage se présente en la personne d'Elias Fortnam, un homme de l'âge de son père, cultivateur de canne à sucre en Jamaïque. Si Nora accepte, ce n'est pas tant pour l'homme - pour qui elle n'éprouve aucun sentiment - que pour le rêve nostalgique qu'il représente: en effet, lorsque Simon était encore en vie, lui et Nora souhaitaient partir vivre, un jour, sur une île tropicale. Malheureusement, arrivée sur place, la jeune femme comprend vite l'horreur de l'esclavage obligeant hommes, femmes et enfants à travailler sans relâche dans un climat de peur constant. Mais alors que Nora tente de faire évoluer les conditions de vie des esclaves, elle se heurte à l'obstination cruelle de son mari. Bientôt soutenue par Doug, le fils de ce dernier, Nora n'est cependant pas au bout de ses peines puisque, dans les montagnes de l'île, grossit de plus en plus le peuple des Noirs marrons, anciens esclaves bien décidés à revendiquer leur liberté et leur territoire.

Depuis de nombreuses années, je souhaitais découvrir la plume de cette romancière dont j'ai si souvent vu les oeuvres mentionnées dans l'actualité. Ceci dit, je m'étais fait une tout autre idée du style de l'auteure: je ne m'attendais pas à ce que ce soit si éprouvant. Sarah Lark ne lésine pas quand il s'agit de dénoncer l'horreur - physique et psychologique - de l'asservissement d'humains par d'autres êtres humains; la violence des coups de fouet, les mutilations comme punitions, les viols ne nous sont donc pas épargnés, et c'est vraiment déstabilisant quand on s'attend à un roman plus doux. Autant dire que j'ai été mal à l'aise durant une bonne partie de ma lecture, davantage encore car je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages: j'ai, par exemple, eu du mal à cerner l'héroïne qui m'a semblé, à certains moments-clé du récit, étrangement passive quand je l'attendais passionnée et impétueuse, elle va vivre de terribles évènements de manière assez résignée alors qu'elle possède pourtant un caractère fort et une volonté de faire exemplaire.
Le point fort de ce récit est sans conteste le sujet et son développement. En basant l'histoire principale dans le courant du XVIIIe siècle sur l'île de la Jamaïque, alors colonisée par l'Angleterre, c'est une période importante de l'Histoire qui nous est présentée. Y sévissait l'esclavage et des actions ignobles de propriétaires sur leur "marchandise". Sur cette île a fini par naître le peuple des Noirs marrons de Jamaïque (le marronnage faisant référence à un esclave en fuite); d'anciens esclaves, donc, regroupés au coeur des montagnes Jamaïcaines pour y vivre dans une paix relative puisque des descentes étaient parfois effectués sur des plantations afin de libérer les esclaves et de voler les biens. Et l'auteure évoque ce passé tumultueux avec précision et dans un soucis de réalisme certain. Cette part active du récit m'a vraiment passionnée !

Si j'ai malheureusement eu du mal à me remettre de l'étonnement face à un roman plus brutal que je ne m'y attendais, l'histoire qu'il nous conte est aussi fascinante qu'enrichissante !
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Je viens de faire un excellent voyage en Jamaïque grâce à ce roman et à son auteure, Sarah Lark. Je ne la connaissais pas du tout et pourtant elle a déjà écrit deux trilogies. Je ne sais pas si ce roman est le début d'une nouvelle série, il a en tout cas le potentiel et je serai ravie de retrouver les personnages dans la suite de leur destinée. Je suis très contente d'avoir découvert Sarah Lark. Grâce à la fluidité de sa plume, elle a su m'embarquer dès le départ dans son histoire pour me lâcher quelques quatre-cents pages plus tard, complètement conquise. Elle a su planter les différents décors avec beaucoup de justesse et de minutie. Ce livre est un dépaysement total et m'a procuré quelques heures de vacances.

Ce roman, c'est tout d'abord l'histoire d'une femme, Nora Reed. Elle est la fille d'un négociant en Angleterre. L'action va se passer sur une dizaine d'années, entre 1729 et 1739. Nora est secrètement amoureuse de Simon, elle le rejoint régulièrement, ils ont le même rêve tous deux de partir vivre en Jamaïque, dans une hutte sur le bord de plage. Simon va demander la main de Nora à son père, qui refusera, Simon n'étant pas d'une classe sociale assez élevée. le jeune homme est en plus d'une constitution fragile et atteint de tuberculose. Malgré les soins que Nora lui prodiguera, elle n'arrivera pas à sauver Simon qui mourra, laissant la jeune fille complètement désemparée. Son père décide alors de la marier à un riche propriétaire d'une plantation en Jamaïque. Comme cette destination est pour elle synonyme de souvenirs de belle vie avec Simon, elle acceptera ce mariage. Elias est veuf, et beaucoup plus âgé qu'elle. Ce qu'elle va découvrir en arrivant sur l'île va la marquer à tout jamais. Elle n'avait qu'entendu parler des esclaves, elle va vite se rendre compte de leurs difficiles conditions de vie et se révolter contre cela. Elle ne supporte pas comment sont traitées ces personnes, elle est bien obligée d'accepter les servantes, mais elle est contre leur déshumanisation. Elle va s'attacher à celle qui lui sert de bonne, Maanu, elle va la défendre face aux hommes blancs qui n'en ont que faire de ces personnes noires. Elle fera connaissance également du fils de Elias, du même âge qu'elle, qui n'a pas les mêmes idées que son père. Mais la révolte gronde, et il suffira d'une petite étincelle pour bouleverser la vie de Nora et des autres.

Nora est une femme dont le caractère va s'affirmer et se renforcer au fur et à mesure des événements qu'elle va vivre. de la jeune fille un peu tête en l'air et naïve, elle va devenir une jeune femme sûre d'elle, sachant affirmer ses idées et tenir tête à n'importe quelle personne qui se met en travers de son chemin. Elle va surtout défendre ses opinions, se révolter et s'offusquer devant les conditions de vie des esclaves que les hommes là-bas appellent des Nègres. Elle va leur apporter des soins, demander à son mari de construire de meilleurs abris. Au fur et à mesure, elle sera respectée par les esclaves. La jalousie peut cependant faire de grands carnages, et Nora en subira les conséquences. Elle saura s'adapter une nouvelle fois face à ceux qui lui veulent du mal. Sa gentillesse et sa capacité d'adaptation feront qu'elle arrivera toujours à survivre.
L'auteure décrit à la perfection les différentes tribus vivant sur l'île à ce moment là, allant des blancs, propriétaires, abusant des esclaves, appelés les Nègres. Certains esclaves libres se cachent dans les montagnes et sèment la terreur parmi les exploitants de canne à sucre, ceux là s'appellent les Marrons. Bien évidemment, ils ont beaucoup de mal à cohabiter les uns les autres et on comprend aisément que les esclaves cherchent à se révolter contre des conditions de vie ignobles décrétés par les Blancs. Sarah Lark en parle sans fard et avec beaucoup de justesse, elle souligne bien l'ignominie des hommes envers des personnes qu'ils pensent inférieurs à eux. J'ai eu, moi aussi, envie de me révolter aux côtés de Nora pour que ces esclaves soient mieux considérés, mieux soignés, que les jeunes filles soient sauvées des griffes de l'homme.

Je me suis très vite attachée à Nora, je l'ai trouvée très courageuse. À soutenir les esclaves, elle va aussi avoir les Blancs à dos. L'auteure lui fait vivre des péripéties terribles qui la transformeront à jamais. Tout ce que l'auteure décrit sur les conditions humaines de cette époque est tellement réel qu'il est impossible de ne pas se sentir outré en lisant. Et pourtant, j'ai déjà lu d'autres romans parlant de ce sujet, mais ça n'empêche qu'à chaque fois, c'est toujours aussi poignant et horrible de s'imaginer le comportement de ces humains.
Des personnages attachants, des décors bien retranscrits, une plume fluide, un sujet bien maitrisé, tout cela fait que cette lecture a été passionnante pour moi. Les scènes sont décrites sans lourdeurs donnant une lecture très visuelle, il était très facile de s'imaginer et de voir évoluer les personnages. C'est également une histoire très complète où se mêlent l'histoire d'une femme à L Histoire avec un grand H, avec un léger fond de romance. Tout est savamment dosé. On va retrouver bien sûr tous les codes de la romance avec l'amour interdit, la trahison, la découverte de la vraie nature des personnes, mais j'ai trouvé que tout cela était fait subrepticement, sans outrance. Mon coeur a chaviré plus d'une fois avec ce que fait vivre l'auteure à son héroïne.

Cette lecture m'a passionnée et je me suis régalée, par le dépaysement des lieux comme par le fond de l'histoire. Je note le nom de l'auteure dans un coin de ma tête pour continuer de la suivre et la lire à nouveau. Il n'y a pas eu de temps morts pendant ma lecture, l'auteure a su me divertir sans pour autant chercher toujours à surenchérir dans l'action. Tout ce qu'il se passe coule de source et vient naturellement.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture si vous aimez le voyage, l'engagement pour une cause, les histoires de femmes, la romance.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman et j'espère pouvoir lire une suite à la vie de Nora.
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En ces temps de fortes chaleurs, mon oeil a été attiré par la douce couverture de ce roman. Je trouve les tons chauds et le jeu d'ombre chinoise particulièrement délicats : ma curiosité a été piquée instantanément.

L'île aux mille sources retrace l'histoire de Nora, une jeune femme riche qui défie la société de son temps par ses choix amoureux et par ses rêves D Ailleurs. Alors que la vie l'a déjà éprouvée, elle accepte un mariage et part vers une plantation en Jamaïque. Loin de l'idyllique carte postale, elle découvrira la réalité dans toute son horreur, et forte de ses convictions, entreprendra de faire changer les choses, non sans s'attirer des ennuis…

J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice. Dès les premières pages, j'ai été frappée par la fluidité avec laquelle le roman se lisait. Les pages glissaient entre mes mains et l'histoire se déroulait sans accroc. La langue est belle et simple : pas de fioritures, pas d'excès ni de formules ampoulées, et je dois dire que cela m'a fait plaisir car L'île aux mille sources est une romance et, grâce à cette sobriété de la langue, il parvient à éviter certains écueils du genre, qui me rebutent.

Nora est un personnage passionnant et sympathique. Sa candeur initiale se mue en détermination face aux revers du destin. Autant elle a des allures d'enfant gâtée au début, autant elle force le respect dans la suite de l'oeuvre. C'est une femme de coeur : l'injustice la fait bondir. Sa profonde humanité fait rayonner le livre et lui confère plus de profondeur. Respect, fraternité, égalité sont autant de valeurs qui irriguent les pages et qui animent notre héroïne. Ainsi, nous nous mettons vite au diapason avec elle et nous vibrons au rythme de ses aventures. Nous nous félicitons de sa sagacité et de sa façon d'amener son mari à se ranger à son avis, nous jubilons à chacune de ses victoires… Et, par voie de conséquence, nous frémissons et tremblons à chaque coup du destin. En effet, l'autrice n'épargne guère son héroïne, qui a droit à toutes les injures. Rien n'est oublié : elle souffre plus souvent qu'à son tour! Face à tout cela, son caractère s'affermit bien sûr, et son courage grandit, toujours davantage, faisant d'elle une figure digne et pugnace. Nous avons donc là une belle héroïne.

Les personnages masculins m'ont peut être moins plu car je les trouve un peu plus stéréotypés, que ce soit le mari, Elias, homme en apparence civil mais qui cache de lourds secrets ou Douglas, son fils, qui semble l'archétype du bel homme, dans la force de l'âge. Par contre, la galerie de personnages secondaires (esclaves comme exploitants de plantation) est particulièrement savoureuse. Nous retrouvons tout, le riche homme raciste, imbu de lui-même, la dame de la haute société plus préoccupée par les rubans et les chiffons que par des valeurs profondes, les esclaves malmenés, brisés ou au contraire révoltés, les libres-penseurs grâce à qui les choses pourront changer… Cela permet de retranscrire une époque et de donner à entendre la pluralité. L'ensemble contribue donc grandement au plaisir de lire car le roman s'étoffe d'un volet historique particulièrement prégnant et efficace. Entre autres, j'ai aimé la figure de Mama Adwe, cette bonne généreuse et attentionnée, à l'humanité débordante, mais tragiquement soumise à ses maîtres par la peur. J'ai aimé le courage de Maanu et sa détermination, autant que j'ai détesté sa soif de revanche disproportionnée. L'autrice a particulièrement développé sa psyche et a su la rendre humaine et attachante par delà ses défauts, si bien que nous suivons tout autant Nora et ses aventures que Maanu et les siennes, les deux fils s'entrecroisant sans cesse. J'ai été déconcertée par Akwasi que j'ai d'ailleurs finalement détesté et plaint… Vous l'aurez compris, une des forces de ce livre est d'avoir des personnages denses et complexes, qui évoluent sans cesse au fil des pages et qui nous surprennent toujours davantage.

Alors, bien entendu, L'île aux mille sources est une romance. Vous n'échapperez pas à certaines scènes classiques : l'attirance pour l'homme interdit, la découverte de la vraie nature de son mari, les secrets, la séparation, les retrouvailles, la déception amoureuse, le conflit avec la famille au nom de l'amour… Vous retrouverez tout cela, mais sans outrance ni caricature. le roman est particulièrement équilibré ce qui le rend très agréable à lire. Jamais je n'ai levé les yeux au ciel, au contraire, j'ai été emportée dans le tourbillon des aventures de Nora, au rythme des coups bas et des trahisons, entre amours et déchirements, et, sans cesse, me suis demandé comment elle allait surmonter toutes ces épreuves.

Ainsi, L'île aux mille sources est une lecture très savoureuse : amour, haine, trahison, renversements de situation… nous assistons à un véritable ballet, et nous voyons évoluer des personnages finement travaillés. Un cocktail efficace dont je redemande : c'est la lecture parfaite pour voyager, dans l'espace et le temps, blotti au creux des pages, et se sentir dépaysé tout en restant à l'ombre, une citronnade à la main.
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Un livre qui nous transporte au temps des grandes plantations. Amour, haine, aventure, l'île aux milles sources saura vous captiver avec son héroïne forte, déterminée dont j'ai aimé suivre les péripéties. Un premier tome prometteur pour sa qualité du récit et ses aspects historiques. En effet le thème centrale est l'esclavagisme que Nora condamne dès le début de son arrivée sur l'île. de la vie sur la plantation, aux châtiments les plus féroces infligés aux esclaves, mais aussi ceux en fuitent.
La romance va ponctuerle récit sans tomber dans la caricature, même si l'on retrouve quelques ''codes' de la romance mais ici le dosage entre le côté historique et romance est bien trouvé.
L'écriture de Sarah Lark est une réelle invitation aux voyages avec la description de ses paysages de la Jamaïque. Une lecture dépaysante.
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L'île aux milles sources c'est un roman historique qui nous fait voyager entre l'Angleterre et la Jamaïque.


Tout commence en 1729 en Angleterre avec la jeune Nora 17 ans, fille d'un riche négociant. Insousiciante et faisant fi des convenances, elle ne rêve que d'évasion avec son amour Simon. Mais tout ne se passera pas comme prévu. La Jamaïque elle y habitera mais les épreuves de la vie ne l'épargneront pas. Elle y découvrira également la réalité des plantations de canne à sucre avec le sort réservé aux esclaves...

Dans ce premier opus découpé en 4 parties, nous évoluons avec Nora. Même si l'écriture peut paraître simple, j'ai aimé me plonger dans ses aventures. Pas de passions torrides à la Outlander pour l'instant 😆 mais des histoires d'amour tout aussi attachantes. D'autres thèmes plus sensibles sont traités. Mais je ne vous en dis pas plus...


L'auteure y dénonce également les inégalités sociales dans l'Angleterre de l'époque où l'alcool dans les quartiers défavorisés coûtaient moins cher que l'eau potable ... mais également l'importance des titres et du statut social.

En résumé , un premier tome qui installe bien l'histoire! Si vous aimez les sagas historiques avec de la romance je pense que ce récit vous plaira! Nous avançons sur plusieurs années et je me demande bien quelle sera la suite 🙃.
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Un voyage dépaysant…

Dans ce roman, nous suivons Nora qui vit à Londres au XVIIIè siècle. Elle rêve d'aller habiter dans les colonies avec son jeune fiancé. Lorsqu'elle le perd, elle va décider d'épouser un riche veuf, propriétaire d'une plantation en Jamaïque…

J'avais tellement adoré Les rives de la terre lointaine de la même auteure que je ne pouvais que sauter sur cette nouvelle saga… et comme j'ai eu raison !

Cet été, je n'ai pas la chance de partir en vacances, et pourtant, c'est un peu comme si j'avais voyagé non seulement à travers le monde, mais aussi dans le temps ! J'ai adoré découvrir les colonies notamment les Caraïbes à cette époque, même si c'était très loin d'être paradisiaque pour tout le monde !

Avec Nora, nous allons découvrir de magnifiques paysages, mais aussi les dessous de ces pays lointains et donc l'esclavage et la perversité des « maîtres ». On ne se cantonne pas là et on change régulièrement de lieu au gré du récit et de la révolte qui gronde.

L'intrigue est ponctuée de pas mal d'action et de rebondissements. Je l'ai trouvée habilement ficelée, de façon à ce que l'on se sente en totale immersion à cette époque.

J'ai adoré Nora et son côté femme forte et indépendante avec des capacités d'adaptation assez incroyables. Elle fait face avec élégance à des revirements de situation vraiment surprenants et à des violences en tout genre. La réalité brutale ne nous est absolument pas épargnée.

L'île aux mille sources a été une très bonne lecture pour moi, comme toujours avec Sarah Lark. Il s'agit là d'une nouvelle saga qui m'a totalement séduite et j'ai vraiment hâte de découvrir la suite !
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Je me suis embarquée dans L'île aux mille sources (merci Mylène) sans être hyper convaincue par le résumé, j'ai d'ailleurs beaucoup hésité à le demander mais la notion de lutte contre l'esclavage m'a incitée à tenter l'aventure. Je ne le regrette pas une seconde car j'ai été prise toute entière dans le roman de Sarah Lark (même si le début est un peu lent) et c'est vraiment une très très bonne surprise dans laquelle j'ai découvert un condensé d'émotions.

L'héroïne, Nora Reed/Fortman y est pour beaucoup ! C'est une jeune femme épatante, avec des convictions fortes, un peu contraires à ce que pense la bonne société de l'époque (18e siècle). Elle rêve d'aventure et fait fi des différences sociales, abandonnant son confort pour secourir ceux dans le besoin, quel que puisse être le scandale. C'est d'ailleurs cette force de caractère et cette capacité d'adaptation qui lui sauveront la vie.

Malgré ce que l'on pourrait penser à la lecture du résumé, il y a bien une romance ; celle-ci n'est pas le coeur du roman et n'arrive qu'en périphérie, derrière des sujets comme les conditions de vie des esclaves dans les champs de canne à sucre, les marrons, ces esclaves libérés qui se cachent dans les montagnes de Jamaïque ou encore la considération de l'homme blanc envers ses esclaves dont il dit qu'ils n'ont pas d'âme. Bien sûr, certains « propriétaires » sont plus cléments que d'autres, c'est d'ailleurs le cas de Nora qui essaie d'agir à petite échelle sur la plantation de son mari. Mes ces gens semblent rares et sont regardé de travers pas les autres exploitants, même si des méthodes plus humaines semblent plutôt porter leurs fruits.

Autant vous dire qu'il y a pléthore de personnages désagréables voire carrément antipathiques. Tout ne se déroule pas forcément selon les plans de Nora que l'auteure ne la ménage vraiment pas. Pourtant, cette dernière est la gentillesse même et, toujours attachée à son grand amour disparu, vie ses rêves d'aventure et de dépaysement pour deux. Fille de commerçant, elle arrive à améliorer quelque peu les conditions des esclaves de la plantations à force d'argumentaires fort bien tournés. C'est une jeune-femme intelligente et volontaire qui mérite vraiment sa part de bonheur.

Si Sarah Lark ne ménage pas son héroïne, elle ne ménage pas non plus le lecteur. Notre coeur joue les montagnes russes alors que les catastrophes s'enchainent : météorologiques, humaines... Les personnages, poussés par leur propre désir, sont parfois vraiment affreux ; comme les deux esclaves qui furent autrefois proches de Douglas, le beau-fils de Nora : Akwasi et Maanu. L'un et l'autre sont de fortes têtes, aveuglés par leur amour, ou ce qu'ils croient être de l'amour. S'ils ont certes été maltraités et ce, très jeunes, ils reportent leurs griefs vers des personnes « innocentes », de quoi nous révolter un peu !

Et si la victime était pire que le bourreau une fois délivrée ? Ce n'est pas la couleur qui fait le monstre mais ce que l'homme a au fond de lui.

J'ai également beaucoup apprécié le personnage de Douglas, qui, bien que moins présent, a également une vrai force de caractère et une volonté de bien faire et changer les choses. Elevé par une domestique jusqu'à ses 10 ans, il perçoit toute l'injustice de la traite des esclaves et a appris à les considérer comme des hommes à part entière.

L'île aux mille sources nous entraine dans un voyage fascinant sur une île magnifique, au coeur d'une plantation que l'on visualise parfaitement à travers la plume de Sarah Lark. Amour, trahison, injustice, vengeance… tant de rebondissements qui nous font retenir notre souffle et nous étonnent souvent. Ce moment où l'on comprend que Nora n'est pas morte !!

Au final, si tout est peut-être un peu trop bien qui finit bien (c'est la romance me dit-on, mais le cas Akwasi est quand même un peu énorme), j'ai dévoré ces 464 pages et plus qu'adoré ma lecture. Même si j'ai un eu doute à un moment (la fin approchant sans que les choses ne se dénouent), le second tome concernera bien la prochaine génération et la lecture de l'île aux mille sources se suffit à elle-même.
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