- Tu te fais "séduire" par des reportages, toi?
Les caïds, quoi, vos caïds. Ce n’est pas nous qui les avons inventés, quand même ? La presse les adore... Ils aiment les grands mots, les journalistes... Ils appellent cela « la politique des grands caïds ». Or les caïds sont aussi des indigènes, autant que toi, mon cher Tayeb.
On sera bientôt plus marocains que Bourguiba.
On n’achète pas un arbre comme habitation — à moins d’être le « baron perché » de Calvino.
Les Berbères, c’est comme les Gallois, paraît-il. Ils chantent tout le temps.
C'est comme la vie, on peut toujours la raconter de dix façons différentes.
- Tu sais, mon petit Tayeb, le Rif, c'était l'Afghanistan aux portes de l'Europe, le Grand Jeu s'est déployé là aussi, implacable.
Le poids des mots, le choc des photos . C’était juste pour dire quelque chose, parce que tu as dit : « écrasée par un mot ». C’est le slogan de Paris Match.
Il paraît que tous les Marocains ont un « cousin » miraculeux qui apparaît toujours au bon moment et qui exerce, comme par hasard, le métier dont le touriste a justement besoin à ce moment-là...
La cause de ma défaite,c'est le fanatisme religieux...J'ai tout fait pour débarrasser mon pays de l'influence de certains chérifs et marabouts qui constituent un obstacle sur la voie de la liberté et de l'indépendance...J'ai admiré la Turquie...Tout pays où ces cheikhs religieux gardent une grande influence ne peut avancer que lentement?