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Après un premier roman paru l'an dernier et ayant bénéficié de bons retours de la part des lecteurs, Thibaud Latil-Nicolas revient en ce début d'année avec un nouvel ouvrage qui fait directement suite à « Chevauche brumes ». Si rien dans le titre ou sur la couverture ne laisse penser qu'il s'agit d'un deuxième tome, il me semble malgré tout compliqué de le considérer comme une oeuvre indépendante dans la mesure où il fait directement suite au roman précédent, dont la lecture est à mon avis essentielle pour bien cerner tous les enjeux des « Flots sombres ». [Attention, la suite de ce paragraphe contient inévitablement quelques spoilers concernant le premier opus]. On retrouve donc les protagonistes là où on les avait quitté, c'est-à-dire après la levée du siège de Crevet et la dissipation de la brume qui protégeait jusque là le Bleu-Royaume des hordes de monstres à sa frontière. Désormais libres de s'attaquer à tous ceux auraient le malheur de croiser leur route, ces derniers sont la cause de massacres et de mouvements de population importants qui menacent la stabilité du royaume. C'est pour lutter contre ce fléaux qu'une partie des soldats de la neuvième compagnie et des doryactes les ayant combattu ont pris la décision de quitter l'armée pour fonder leur propre ordre dont la seule mission consiste à défendre les humains des mélampyges, qui sont de plus en plus nombreux à déferler sur tout le territoire. Une menace dont la capitale ignore tout, d'autant que d'autres problèmes se posent au coeur du royaume où les tensions entre le régent et les représentants du culte d'Enoch ne font que croître. Pris en tenailles entre deux figures paternelles, et traumatisé par les atrocités dont sont victimes ses sujets, le petit roi est plus malheureux et donc plus malléable que jamais, ce dont certains vont s'empresser de profiter. Hors des frontières du Bleu-Royaume, les autres territoires commencent eux aussi à sentir les effets de la dissipation de la brume et de la prolifération de créatures de cauchemar. Plusieurs marins des Îles-Jumelles en ont ainsi fait les frais, et les deux uniques survivants parlent d'une créature aux dimensions colossales, capable d'engloutir un navire entier en quelques minutes.

Le roman nous entraîne d'un front à l'autre et, si certains événements paraissent dans un premier temps déconnectés du reste de l'intrigue, les différents fils finissent par se rejoindre pour former un ensemble cohérent et passionnant. Ainsi, si le premier tome s'était révélé particulièrement prometteur (surtout pour un premier roman), sa suite tient toutes ses promesses et se révèle même plus aboutie par certains aspects. le récit est mené tambour battant, sans aucun temps mort dans aucun des trois pans de l'intrigue, qui sont d'ailleurs tous aussi captivant les uns que les autres. On retrouve avec plaisir une partie des membres des Chevauche-brumes dont on peut encore une fois apprécier l'efficacité, la franchise et l'humour. Les intrigues à la cour d'Antinéa sont, pour leur part, plus prévisibles, mais l'attachement que l'on porte aux personnages et l'inquiétude que l'on éprouve à voir la situation dégénérée permet l'instauration d'un climat de tensions qui ne fait que renforcer l'intérêt du lecteur. Les aventures ayant lieu en mer sont quant à elles très intéressantes, notamment parce qu'elles nous permettent de changer un peu de décor et d'étendre les frontières de l'univers en présentant un autre royaume et une autre culture. La construction du roman est impeccable, l'auteur alternant efficacement intrigues de cour, scènes de bataille épiques (à terre ou en mer), et moments plus calmes, propices au développement de liens de camaraderie entre les personnages. le roman offre une résolution satisfaisante au problème majeur de ce deuxième tome, mais quantité d'autres mystères restent non résolus tandis que certains personnages se retrouvent confrontés à de nouveaux défis. Il apparaît donc évident que « Les flots sombres » sera suivi d'au moins un autre volume, et c'est une bonne nouvelle, d'autant plus que les bases de la future intrigue posées ici sont des plus intrigantes. Toujours en ce qui concerne l'intrigue, on peut également saluer le recul pris sur les événements par certains personnages, ce qui permet d'aborder des thématiques intéressantes qui sont trop souvent passées sous silence comme l'ingratitude des « puissants » et les conséquences de leurs décisions sur la « chair à canon ». Même si le pitch peut paraître assez simpliste (des guerriers/guerrières s'en vont dégommer du monstre), le propos est en fait beaucoup plus subtile que cela, et c'est, en partie, ce qui fait le charme du roman.

Parmi les points forts, il convient également de citer les personnages pour lesquels le lecteur éprouve énormément de sympathie, moins en raison de leur personnalité (qui n'est pas forcément très étoffée en ce qui concerne les différents membres de la compagnie) que pour la qualité des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres. Thibaud Latil-Nicolas a affirmé à plusieurs reprises lors d'interviews s'être inspiré de la camaraderie qui pouvait régner dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale pour mettre en scène celle régnant entre les membres de la compagnie, et c'est un aspect que l'on retrouve dans ce deuxième volume. Ici pas de bons sentiments, de déclaration d'amitié enflammée ou d'embrassades dégoulinantes de mièvrerie, mais des taquineries, de la complicité, et des preuves d'affection immédiatement relativisées, mais néanmoins extrêmement touchantes. Difficile dans ces circonstances de pas être ému par l'amitié unissant Barbelin et Varago, ou encore celle, improbable, entre Quintaine et la doryacte Danbline. Si on prend un grand plaisir à retrouver les vétérans et les amazones du premier tome, les nouveaux personnages introduits ici parviennent facilement à trouver eux aussi leur place, à commencer par les membres de l'équipage de la Frondeuse, qu'il s'agisse du vieux et sage Léontès, du quartier-maître Vexini, ou encore de la capitaine nouvelle promue Ophélie. L'ensemble des personnages dispose d'un portrait nuancé, ce qui évite à l'auteur de tomber dans le manichéisme et rajoute au contraire de la complexité à l'intrigue. Des personnages à priori tout à fait sympathiques peuvent ainsi se montrer particulièrement obtus, voir odieux ou stupides, tandis que d'autres ayant clairement le mauvais rôle se révèlent loin de la caricature qu'on retrouve trop souvent des « gros méchants ». le seigneur-cardinal Juxs n'a, par exemple, à priori guère de chance de susciter l'attachement du lecteur en raison de son fanatisme et de son hostilité affichée pour les héros, et pourtant sa tendresse pour le petit roi est incontestablement touchante. A l'inverse, le calcul et la rudesse dont peut faire preuve le régent envers son protégé, quand bien même ses intentions sont bonnes, apporte un contrepoint intéressant à sa personnalité, de même que les préjugés du sénéchal sur les Chevauche-Brumes. Reste à aborder la question du style de l'auteur qui séduit une fois encore par sa gouaille et son sens de la répartie. Les dialogues sont particulièrement savoureux, et permettent de renforcer encore un peu plus le sentiment de camaraderie unissant les personnages, non seulement entre eux, mais aussi avec le lecteur.

Après un premier roman prometteur, Thibaud Latil-Nicolas nous revient avec une suite d'excellente facture, qui vient confirmer le talent de l'auteur. L'intrigue se fait plus passionnante encore, l'univers plus riche, et les personnages toujours plus attachants. Un très bon moment de lecture, que j'ai hâte de prolonger en découvrant la suite !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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J'avais beaucoup aimé le premier tome dans l'univers des chevauche-brumes, le roman présentait un groupe de personnages attachants et une histoire dynamique tournée vers l'action. Il était donc tout naturel que j'accepte de poursuivre l'aventure avec Les flots sombres, qui se passe dans le même univers mais peut se lire indépendamment (en tout cas je n'ai pas été gênée car je ne me souvenais pas de tous les détails du premier tome). Mais il est quand même intéressant de lire le premier opus. Merci aux éditions Mnémos pour l'envoi !

L'auteur met de nouveau en scène des personnages aux personnalités variées et très attachants. Des soldats aux nobles, l'ensemble propose une galerie entraînante. J'aime beaucoup par exemple le personnage de Jerek, le mage qui cherche une solution aux créatures d'encre qui sèment la mort et la destruction sur leur passage. Les antagonistes peuvent se montrer un peu manichéens, mais leurs motivations sont bien exposées, ce qui permet de donner un peu de corps à leur décision, bien qu'elles soient assez classiques.

En outre, l'auteur a mis en scène beaucoup de personnages différents : il y a de nombreuses femmes intéressantes qui jouent un rôle important. Ophélie, la capitaine de navire un brin sèche, est une addition vraiment sympathique et un personnage de premier plan assez fort. Elle s'accorde très bien avec les personnages du précédent opus. C'est d'ailleurs un plaisir de retrouver certaines figures fortes en gueule. le seul défaut est peut-être que nous avons un nombre important de points de vue à suivre et beaucoup de personnages sont un peu laissés de côté.

La plume de Thibaud Latil-Nicolas apporte toujours un vrai dynamisme dans Les flots sombres. Ici, l'action est très présente, sur terre comme sur mer. L'écriture insuffle un très bon rythme à toutes les scènes de bataille. La mise en scène est réussie. L'ensemble est très immersif et très convaincant, que ce soit lors d'un combat dans une forêt ou une bataille contre un monstre marin particulièrement teigneux. le rythme est donc une fois de plus très soutenu !

L'auteur a également bien travaillé ses dialogues, qui soutient les caractères colorés des personnages. Certaines répliques sont vraiment très drôles et posent une personnalité rapidement, tout il est impossible de ne pas comprendre l'affection qui relie plusieurs personnages en quelques bons mots. Il a en plus le mérite de ne pas en faire trop au niveau rareté du vocabulaire, ce qui fait que l'ensemble très naturel et agréable sans tomber dans l'excès.

Le style direct de l'auteur permet de mener l'histoire avec efficacité. Même s'il y a beaucoup de personnages, le scénario est assez clair. On s'ennuie assez rarement le long du récit, qui de plus regorge en révélations juteuses et en retournements de situation. Entre manigances politiques, trahisons et coups d'éclat, le rythme est maintenu de bout en bout. Cela permet également de développer un peu plus l'univers, notamment à travers différents royaumes qui ont des intérêts et des projets différents face à la menace des montres d'encre.

L'auteur ajoute d'ailleurs une dimension politique nouvelle, puisque ladite menace se rapproche des mondes civilisées et qu'il faut prendre action. Mais la chose n'est pas facile quand les rivalités entre poches de pouvoir prennent le dessus sur l'intérêt général. Ici, l'opposition entre des corps politiques guerriers et une caste religieuse n'est pas spécialement originale, puisque très classique dans la littérature fantasy. Mais cela n'en fait un mauvais élément scénaristique pour autant, car elle est portée par des personnages assez bien développés pour que l'intérêt soit maintenu.

C'est une fois de plus un très bon roman ! Les dialogues sont ciselés, souvent franchement drôles et bien tournés, portés par une galerie de personnages forts en gueule et attachants. Il y a d'ailleurs beaucoup de femmes qui sont mises en avant et c'est appréciable. L'action est très présente, sur terre comme sur mer. La plume de l'auteur est particulièrement efficace dans ces moments de bataille, où la mise en scène rend les conflits immersifs. Il développe également une intrigue politique bien équilibrée par rapport au reste du roman et intéressante à suivre même si elle repose sur des ressorts classiques.
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Avec les Flots sombres, Thibaud Latil-Nicolas continue sur une lancée prometteuse en proposant une fantasy militaire de qualité. L'intrigue se complexifie, les personnages se multiplient et jouissent d'une psychologie bien exploitée. Si les tropes du genre restent classiques (conflit religieux, héros injustement rejetés, révolution pour un changement de régime) l'auteur les rend intéressant dans ce page-turner de qualité. Je ne peux que vous en recommander d'urgence la découverte !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Dans Les Flots Sombres, on retrouve la compagnie des Chevauche-Brumes, accompagnés de quelques Doryactes, ces guerrières du Longemar qui les ont rejoints dans leur lutte contre le fléau des mélampyges. Après avoir affronté ces odieuses créatures et avoir percé le mystère de cette brume, ils reviennent à bride abattue vers la capitale pour alerter Le Roy et ses conseillers du danger imminent qu'encourt le Bleu-Royaume. Seulement sur place, ils seront confrontés aux rivalités entre le Régent et les représentants du culte d'Enoch. Les tensions sont exacerbées. Dans cette conquête du pouvoir, les Chevauche-Brumes pourraient être sacrifiés. Alors sauront-ils éviter les pièges qui ne vont pas manquer de se dresser sur leur chemin ?

Pour ce second volet, Thibaud Latil-Nicolas y a introduit une dimension plus politique. En effet, après avoir identifié la menace, ses héros vont devoir exceller sur la scène diplomatique. Ainsi, en plus de devoir gérer cette bataille contre des hordes maléfiques, ils vont aussi subir la guerre d'influence qui oppose un état affaibli face à un culte prééminent. L'auteur met en exergue ici l'éternel belligérance entre l'Etat et la Religion qui cherchent à avoir la suprématie sur l'autre, et ce depuis des siècles. Voici une nouvelle difficulté à laquelle nos Chevauche-Brumes ne sont clairement pas préparés. D'ailleurs, cette dissidence au sein du même camps pourrait sonner le glas du Bleu-Royaume. A l'heure où l'unité est de mise, subir une guerre de religion est le meilleur moyen pour affaiblir ses défenses et permettre au Mal de s'infiltrer. C'est donc au milieu de ce nid de vipères que Jerod, Quintaine, Durieux, Varago, Murtion et compagnie vont devoir marcher.

Alors que la magie semble être la seule arme capable d'arrêter ces créatures démoniaques, le pouvoir est renversé et les mages sont exécutés. Jerod est le dernier espoir pour mettre fin à cette ignominie. Mais n'est-il pas déjà trop tard car la corruption rôde autour de lui. Pourra-t-il réellement mener sa quête jusqu'au bout ?

Sur terre ou sur mer, Thibaud Latil-Nicolas multiplie les scènes de combats faisant des Flots Sombres, un récit épique. Ses héros n'ont rien de chevaleresques. Ce sont plutôt des mercenaires, des gens d'armes qui, en dépit de leurs mauvaises manières, n'en restent pas moins des hommes d'honneur. Courageux ou désespérés, ils sont les derniers remparts qui se dressent contre ce funèbre danger.

Dans ce nouveau tome, l'écriture de Thibaud Latil-Nicolas est incisive. Il nous entraîne à perdre haleine dans un maelstrom de batailles et d'intrigues de cour. L'univers dépeint est bien volontiers sombre et comploteur... plus d'infos sur Fantasy à la carte
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J'avais eu un petit coup de coeur pour Chevauche-brumes qui m'avait transporté de la première à à la dernière page en me faisant vivre 1000 émotions à travers ses batailles épiques à souhaits et ses personnages ultra attachants. Les attentes étaient donc immenses pour Les flots sombres mais je ne m'attendais pas à que le résultat soit au-delà de mes espérances. C'est un grand coup de coeur pour cette suite qui reprend les ingrédients qui me plaisaient tant dans le premier mais apporte en plus un approfondissement de l'univers et de l'intrigue. On retrouve en effet la plume diablement efficace de Thibaud Latil-Nicolas qui a notamment un talent fou pour les scènes de batailles et [...]

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Je n'avais pas lu le premier volume mais il est facile de comprendre que Bleu-Royaume connait depuis quelques temps des attaques menées par des créatures monstrueuses venues de l'autre côté de la frontière jadis protégée par une brume magique.
Pour lutter contre ces attaques des légionnaires ont été envoyés à la frontière.
Cet opus commence alors que des sinistrés chassés de chez eux par ces créatures viennent se refugier dans la capitale sous les fenêtres du jeune régent ce qui n'était encore jamais arrive.
Dans le même temps, des navires chargés du commerce entre Bleu-Royaume et les îles jumelles sont attaqués par des créatures qui pourraient bien être de la même engeance que celles jusqu'alors répertoriées à la frontière.
Commence alors une aventure qui va obliger les légionnaires de retour de la frontière du nord à s'unir aux marins pour contrer ce fléau.
L'intrigue, classique respecte les codes du genre.
Je suis facilement rentrée dans ce récit d'aventure qui m'a donne très envie de lire le premier tome.
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