est toujours un plaisir de donner son avis sur un roman. Eh bien plus encore d'aider à promouvoir un "jeune" auteur, un indé de surcroît, qui a besoin de se faire connaitre. Seulement voilà, comme je le dis toujours haut et fort ,SP ne rime pas avec complaisance. Dès lors,que ce fait est établi, tout le monde sait que je ne tricherais pas et que mon jugement sera impartial. Je tenais à le préciser une nouvelle fois. le sujet qui anime la toile, dernièrement, avec des histoires de copinages et chroniques complaisantes à foison, fait débat et j'avoue qu'il me satisfait pleinement, étant jugée bien souvent comme très sévère.
Une fois cette parenthèse fermée, venons en au roman. Eh bien je ne vais pas attendre la dernière ligne pour vous le dire. J'ai adoré cette histoire ! C'est un énorme coup de coeur pour la plume, l'intrigue, la cohérence, et la crédibilité des événements.
Le thème est certes vu et revu. Pour autant, Pierre-Guy Laurier traite son sujet d'une manière personnelle qui fait son charme. Dans cette dystopie, pas de jeunes ados qui vont sauver le monde. Non, ici les héros sont plutôt des anti-héros, des personnes ordinaires aux quelles n'importe quel lecteur peut s'identifier. Un seul objectif : survivre.
C'est d'une manière très concise que l'auteure nous narre à travers un récit à la première personne, celle d'Eric,un des protagonistes principaux, les événements qui ont suivi la Grande catastrophe. Sa cause ? Naturelle, plus que possible. Les effets ? Réalistes ! Puisés dans les événements du passé.
L'auteure brosse un tableau apocalypse crédible sur tous les tableaux. Ainsi nous assistons aux chamboulements climatiques, à ses conséquences sur tout être vivant sur la planète. C'est très visuel, et particulièrement bien dépeint, très photographique.
Mais le talent de Pierre-Guy Laurier ne s'arrête pas là. Il sait aussi créer des personnages aux personnalités abouties. Leur faire prendre des décisions en adéquation avec les événements en cours. C'est bien sur à travers les yeux d' Eric, de ses sentiments, de ses émotions que nous vivrons ces souvenirs passés. Car c'est à distance de cette longue nuit qu' Eric en fait le récit. Combien de temps après ? Pour l'instant je l'ignore.
La première partie peut sembler un peu longue, notre duo vivotant dans l'attente d'une aide improbable. puis au fil des pages, les événements s'accélèrent et la deuxième partie est plus rythmée. Plus angoissante aussi. Car l'auteure instille la peur, et l'on s'inquiète pour nos protagonistes. Les rebondissements sont plus nombreux et parfaitement orchestrés pour vous tenir en haleine quant à l'issue de ce premier opus. Une fois encore l'auteure maîtrise son sujet et les scènes décrites, quelques fois violentes, sont toujours très visuelles.
Mais ce qui porte le roman c'est le portrait brossé par Pierre-Guy Laurier,( plutôt sombre et même quelque peu effrayant ), mais avec justesse de la nature humaine. Mais pourtant au vu des circonstances et des comportements de l' Homme dans des situations contemporaines, on ne peut qu'imaginer que le pire de l'individu soit la première chose, qui une fois hors de contrôle prenne le pas sur tout le reste. Instinct pervers, soif de pouvoir, cruauté, la peur, génèrent chaos et destruction. L'auteure maîtrise suffisamment sa plume et ses pensées pour le retranscrire suscitant ainsi beaucoup d'émotion et de questionnemenqt chez le lecteur. Et vous sombriez-vous dans le coté sombre ? Ou vos valeurs morales parviendraient à vous protéger des ténèbres ? Ces même valeurs ne risqueraient-elles pas de vous mettre en danger, quant il s'agit de tuer pour ne pas l'être ? Jusqu'au l'instinct de survie pousse-t-il un individu ?
Je me suis laissée entraîner dans cette histoire addictive, ponctuée de pauses afin de me plonger dans d'autres lectures auxquelles je devais répondre rapidement pour des raisons similaires ( SP). de ce fait, quand la lecture devenait trop stressante, c'est pour dire combien l'auteur est brillant pour susciter l'angoisse chez le lecteur, nous poussant à nous inquiéter pour nos personnages auxquels l'on s'attache très vite, je changeais de registre.
Un grand bravo à Pierre-Guy Laurier qui a su me passionner, me tenir en haleine, m'émouvoir. Une plume poétique, fluide et descriptive sans excès qui nous permet de visualiser les lieux, nous permettant de nous approprier les paysages. On devine un travail de recherche de l'auteur sur les effets qu'aurait une catastrophe sur la planète. Quant aux personnages, il vibrent sous sa plume, ils nous semblent si réels tellement leurs personnalités sont habilement développées. Eric, Henri, Adèle, Chantal, Mine, Madame et tous les autres, sont touchants, attachants, émouvants. Ils semblent exister et je peine à les quitter.
Arrivée à la dernière page, j'ai du mal à abandonner la petite Colonie, mais je sais qu'un autre opus sera publié dans quelques mois, il me suffit de faire preuve d'un peu de patience pour découvrir la suite des aventures passionnantes du groupe.
Je suis totalement conquise et sous le charme de la plume de l'auteur. Hâte donc de découvrir d'autres textes.
PS En fait cette chronique concerne les 2 premiers tomes me signale l'auteur. J'ai eu par chance le privilège de lire les 2 premiers opus par un (pour moi) heureux concours de circonstances.
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Pour être honnête si on ne m'avait pas offert ce livre, je ne pense pas que j'aurai sauté dessus pour l'acheter.
J'ai été surprise, cet auteur qui vient de là où j'ai grandi m'a emmener avec lui avec sa plume dans son histoire, loin des histoires que j'ai l'habitude de lire mais j'ai apprécier ma lecture.
Tellement que je n'avais pas envie de le lâcher, et je l'ai lu d'une traite laissant que quelques pages pour savoir la fin le lendemain. Si l'histoire était entraînante les personnages sont très abouties et très raisonnable dans leur choix. J'ai été surprise mais j'ai beaucoup apprécier !
Merci à l'auteur qui m'a également glissé un petit mot en début de page, merci pour cette attention ! Et merci à mon frère et ma belle soeur pour m'avoir offert ce livre
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Une animosité palpable flottait dans l'air. Chaque Survivant était un concurrent, un ennemi en puissance dont on surveillait le chariot et l'allure à laquelle il le remplissait
Le pouvoir rend fou, dit-on. Surtout dans ce monde où les repères n'existent plus
la guerre a ses règles alors que La longue Nuit était une jungle régie par un principe unique : la loi du plus fort
Chaque Survivant vivait au jour le jour, à son rythme, replié en autarcie relationnelle et affective complète
Dans toute déchéance, on raccroche son orgueil à ce que l'on peut