Ainsi qu'on peut le constater par de nombreux bas-reliefs antiques, l'idée primitive de la harpe remonte au moins aux anciens Égyptiens, c'est-à-dire à plus de six mille ans! Ils en avaient depuis 4 cordes jusqu'à 11 ou 12, et dans quelques-unes on voit déjà apparaître la forme élégante qui caractérise ce gracieux instrument. On le retrouve ensuite chez les Hébreux, puis dans toutes les grandes civilisations, toujours gagnant en étendue, mais sans aucun mécanisme. Or, c'est justement l'adaptation d'un mécanisme des plus ingénieux et sans analogue dans aucun instrument, mécanisme dont l'ébauche appartient à Naderman (1773 -1835), mais qui doit ses derniers perfectionnements au célèbre facteur Sébastien Erard, qui a donné droit de cité à la harpe dans l'orchestre moderne, ou, employée à propos et avec discrétion, elle produit des effets tantôt séraphiques, tantôt pompeux, toujours empreints do la plus grande suavité.
Le Violon : C'est incontestablement le roi de l'orchestre. Aucun instrument ne peut rivaliser avec lui, en quoi que ce soit, ni comme richesse de timbre, ni par les infinies variétés d'intensité, ni pour la vitesse d'articulation, et encore moins pour la sensibilité presque vivante de la corde vibrant directement sous le doigt qui la presse. Il partage avec la voix humaine la faculté inappréciable de faire varier à l'infini la hauteur absolue des sons, et seul avec l'orgue il possède le pouvoir de les prolonger indéfiniment.
C'est donc autant un guide pour l'étudiant musicien, qui y trouvera tracée la direction de ses travaux, plus arides et plus complexes qu'on ne le croit généralement, qu'un ouvrage de vulgarisation musicale à l'usage du simple curieux, de l'amateur intelligent et chercheur.
Tous les phénomènes de la nature sont produits par des vibrations. Le son n'est donc qu'un phénomène vibratoire, tout comme la lumière, la chaleur, etc.
Albert Lavignac, Marsch galop.