Lucile a trois enfants : ses jumeaux, Rémi et Amandine, et puis son aîné Thomas. Cet aîné qu'elle n'a jamais trop compris, jamais trop materné, jamais trop soutenu. Cet aîné qui s'est enfui à Paris, aussi loin que possible du garage familial où il ne trouvait pas sa place. Sauf que Paris, désormais, est devenu le théâtre d'un virus extrêmement mortel, une sorte de Peste qui a surpris tout le monde et enfermé les parisiens entre eux. C'est finalement quand tout les sépare que la mère va s'inquiéter de ce que devient ce fils qu'elle a si souvent négligé.
Je ne sais trop pourquoi, l'écriture m'a rappelé
Marcel Pagnol. Dans la manière de décrire peut-être, ou dans le récit, je ne sais pas. Rien à voir avec la Provence pourtant mais c'est cette image qui m'est venu dès le début de ma lecture. La parole est douce, elle ressemble à la résiliation de Lucile, au flegme de Thomas, les phrases ne partent pas tout les sens. C'est concis, à l'image de l'urgence.
Ce qui, il y a encore deux ans, serait passé pour un excellent roman d'anticipation, est devenu aujourd'hui presque un journal de bord de notre époque actuelle. Lire tant de similitudes avec notre situation couchées sur le papier de ce qui était censé ressembler à de la science fiction nous force au recul. Comment en est-on arrivé là ? Comment a-t-on vraiment vécu tout ça ?
J'aime beaucoup l'idée que du beau puisse sortir de tout ça. Lucile et Thomas profitent de cette crise pour se retrouver, l'amitié revêt son plus bel habit et plus que jamais, on comprend que la solitude n'est pas la solution. En revanche, la fin m'a surprise, je ne m'attendais pas à un évènement de ce genre. J'avais peut-être trop besoin d'un happy end avec ce quotidien qui nous plombe beaucoup trop et qu'à force de percevoir les corrélations entre nos deux situations, je voulais imaginer que ça ne finissait forcément bien pour tout le monde. Tant pis pour moi.
Le gros coup de coeur de ce roman, c'est la couverture. Ce blanc irisé et les dessins en noir avec la petite touche de rouge... J'ai flashé immédiatement quand les Éditions Eyrolles m'ont envoyé le communiqué de presse, merci beaucoup !