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Citations sur La Petite fille au tambour (23)

C’était une rue récente mais respectable, aux jardins clos et touffus, où les chambres de bonne étaient situées au-dessus des garages et les fenêtres vert bouteille protégées par des grilles gothiques.
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Ils se servirent d'une fille, ce qui, vu les appétits de Yanuka, relevait du pur bon sens, et l'affublèrent d'une guitare -une très bonne idée en ce sens que, de nos jours, une guitare suffit à situer une fille, même si elle ne sait pas en jouer. De récentes observations en d'autres parties du monde leur avaient enseigné qu'une guitare est l'uniforme d'un certain pacifisme sentimental.
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Son plus bel exploit, il l'avait réussi à La Loubianka, en fabriquant de faux documents pour des codétenus, à partir de vieux numéros de la Pravda, qu'il pilonnait pour obtenir de la pâte à papier.
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"Vous vous sentez nerveuse ?
_ Oui.
_ C'est normal. Moi aussi, je suis nerveux. Vous avez le trac au théâtre ?
_ Oui.
_ C'est pareil. La terreur, c'est du théâtre. Nous inspirons des sentiments, nous faisons peur, nous suscitons l'indignation, la colère, l'amour. Nous éclairons les gens. Le théâtre aussi. Le guérillero est le plus grand acteur du monde."
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C'était le terminus. Et le pire endroit où elle eût jamais vécu au cours de toutes ses vies réunies. C'était le sale pensionnat de son adolescence avec des violeurs en plus , un camp d'entrainement planté au milieu du désert et où l'on ne tirait pas à blanc. Le rêve meurtri d'une Palestine toute proche se trouvait maintenant à cinq heures d'un voyage éreintant au-delà des montagnes.(..) Ils disposaient pour vivre de trois longues cabanes, l'une pourvue de cloisons, pour les femmes; une autre sans cloisons pour les hommes; et une troisième baptisée bibliothèque et réservée au personnel d'encadrement. Si jamais on t'invite à la bibliothèque, lui dit une grande suédoise qui s'appelait Fatima, ne t'attends pas à faire beaucoup de lecture.
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Il existe à Jérusalem une potence encore en état mais où personne désormais ne se fait plus pendre. Kurtz la connaissait bien : tout près du vieux quartier russe, sur la gauche quand vous arrivez, par une route à moitié goudronnée, et que vous vous arrêtez devant un portail très ancien conduisant à ce qui fut autrefois la prison centrale de Jérusalem. Les pancartes indiquent "accès au musée" mais aussi "le palais de l'héroïsme", et un vieil homme un peu fêlé traîne devant le bâtiment et vous invite à entrer d'une révérence en balayant le sol poussiéreux de son chapeau plat et noir. C'est ici que les Anglais pendaient les Juifs durant le Mandat, à un noeud coulant bordé de cuir. Très peu de Juifs en fait, alors que des dizaines d'Arabes y étaient morts; mais deux amis de Kurtz avaient été exécutés là, à l'époque où il faisait partie de la Haganah avec Misha Gavron. Kurtz aurait tout aussi bien pu subir le même sort. Les Anglais l'avaient emprisonné deux fois, interrogé quatre fois, et s'il lui arrivait encore de souffrir de maux de dents, il les devait, d'après son dentiste, aux coups qu'il avait reçus de la main d'un jeune officier, aujourd'hui mort, dont les manières, sinon l'apparence, lui rappelaient un peu Picton.
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Le théâtre avait été improvisé à l'intérieur d'une salle de sport et, du haut de la scène trop bruyante, les acteurs respiraient les vapeurs de chlore émanant de la piscine et percevaient le martèlement paresseux des balles de squash à travers le mur. Le public se composait de brigades fichu-et-pot-au-feu dont les yeux rassasiés et envieux vous disaient bien qu'elles feraient mille fois mieux que vous si jamais elles s'abaissaient à essayer.
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Charlie partit se fondre dans la foule londonienne et ressentit l'impression de marcher devant elle-même; de suivre sa silhouette intangible qui s'échappait de son propre corps pour fendre la cohue... Elle perçut le frôlement d'une main contre son coude : Joseph fit quelques pas à son côté avant de disparaître dans les entrailles d'un Marks & Sparks. L'effet de ces apparitions sur la jeune femme n'avait pas tardé à se manifester. Elles la maintenaient dans un état constant de vigilance, et, si elle se montrait honnête avec elle-même, de désir. Un jour sans lui n'était plus un jour; un simple regard de lui et son coeur, son corps tout entier, se troublait comme celui d'une gamine.
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"Montrez-lui ses mains", ordonna Kurtz lorsqu'il eut éteint le magnétophone.
"Tant qu'il vivait dans les camps, le travail manuel lui faisait des mains calleuses", expliqua Kurtz en venant les rejoindre. "Maintenant, c'est un grand intellectuel. De l'argent, des filles, de bons repas, la vie facile. Je me trompe, mon petit gars ? Tu es un grand intellectuel, c'est bien ça ?" Sa voix n'exprimait ni cruauté ni ironie. Il aurait tout aussi bien pu s'adresser à un fils dévoyé. "Mais tu fais faire le travail par les filles à ta place, n'est-ce pas mon petit gars ? En fait, il s'est même servi de l'une d'elles comme d'une bombe", raconta-t-il à Charlie. "Il l'a mise dans l'avion avec une très belle valise. L'avion a explosé. Je suppose qu'elle n'était pas au courant. Ce n'est pas très joli, n'est-ce pas, mon petit gars ? Cela ne se fait pas avec une dame."
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"Vous savez, Paul, dit Kurtz lorsqu'ils eurent discuté ainsi un moment, moi aussi j'ai rempli les fonctions de coordinateur, une fois. Mon supérieur avait jugé que je ne m'étais pas bien conduit." Kurtz eut un petit sourire de tristesse complice. "Alors il m'a nommé coordinateur. Je me suis tellement emmerdé qu'au bout d'un mois, j'ai écrit au général Gavron pour lui dire qu'il était une nullité. "Il m'a convoqué dans son bureau. Vous avez déjà rencontré Gavron ? Non ? Il est tout petit, tout ratatiné, avec une grosse tignasse de cheveux noirs. Toujours excité. Toujours en mouvement. Il m'a hurlé :"Schulmann, qu'est-ce que ça veut dire ? A peine un mois et vous me traitez de nullité ? Comment m'avez-vous percé à jour ?"
"Général", je lui ai répondu, "s'il vous restait une once d'amour-propre, vous me renverriez dans les rangs de mon ancienne unité, là où je ne peux pas vous insulter en face." Et vous savez ce qu'a fait Misha ? Il m'a mis à la porte, et puis il m'a monté en grade. Voilà comment j'ai récupéré mon unité."
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