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3,88

sur 931 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Désert de J.M.G. le Clézio est un roman d'une grand poésie. Il mêle deux récits différents mais qui touchent tous deux au thème du déracinement et de l'errance, de la solitude et de la beauté de l'espace.

Le premier récit raconte l'histoire de Lalla une jeune Chleuh lumineuse et solitaire avide de liberté. Son enfance dans une cité "aux toits de papier et de goudron" s'étire jusqu'à la fin du récit où elle deviendra mère. Son voyage la conduira du désert à la France, en traversant la Méditerranée qui résonne en elle, par vagues successives, comme une chanson. Elle rencontrera plusieurs hommes sur sa route, mais ne gardera dans son coeur que son amour d'enfance le Hartani et Naman le vieux pêcheur - conteur.

Le deuxième récit est l'histoire et le mythe des rebelles touaregs qui résistèrent aux assauts des Colons dans les années 1910. C'est le déclin d'une civilisation de guerriers nomades vu à travers les yeux du jeune Nour, un enfant d'une tribu qui suit son vieux cheikh Ma el Aïnine, mi-prophète mi-magicien.

C'est un roman long et lent qui s'étire dans le temps comme une dure traversée d'un désert. On s'essouffle parfois mais on reprend la lecture avide d'atteindre son but. Mais quel est-il ? La grandeur d'un voyage n'est pas d'atteindre le bout du chemin mais d'être émerveillé en cours de route par la beauté des signes que nous offre l'espace.
Le vent, très présent dans ce livre, nous souffle à chaque page des mots merveilleux. Il imprime des images fortes, douces et amères, incrustées comme des grains de sables dans nos yeux.

21 avril 2012
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Lalla a été élevée par sa tante, dans un bidonville fait de tôle et de papier goudronné, à la mort de sa mère.
Lalla connaît le désert et l'aime de tout son coeur, de tout son corps. Elle aime la chaleur sur sa peau, la blancheur du désert, le vent qui dessèche les lèvres, le vrombissement des abeilles autour d'elle, les fourmis... Elle aime aussi les coutumes de son pays, les histoires, les fêtes, les bains...
Lalla voit et observe la nature et les gens qui l'entourent. C'est de là que vient son savoir, sa compréhension du désert. Et puis aussi du vieux pêcheur Naman qui raconte toujours des histoires, du berger Hartani qui ne parle pas mais lui apprend à écouter le désert et enfin de Es Ser ce personnage fabuleux qu'elle croise sur les dunes écrasées de chaleur et d'une blancheur immaculée.

Lalla est l'héritière des hommes bleus du désert, les touaregs, chassés par les soldats chrétiens. Lalla est fille du désert.

Mais quand sa tante décide de la marier avec un homme aux yeux noirs et méchants, Lalla se révolte et s'enfuit. Elle va rejoindre Hartani.
Puis peu après, elle est recueillie par la Croix Rouge et expédiée à Marseille...
Là, elle est confrontée à la misère sociale, aux taudis sans nom, à la grisaille de l'hiver, à la tristesse et à la peur des habitants sans travail, sans papier...

Mais là, malheureusement j'ai perdu peu à peu le lien qui m'unissait à Lalla. Ses déambulations à travers la cité phocéenne m'ont épuisée, je n'arrivais plus à la suivre. Déjà, j'avais trouvé étrange qu'elle retrouve, par hasard à Marseille, sa tante qu'elle avait fui quelque temps auparavant. Et puis d'un coup, elle devient très célèbre car elle rencontre un photographe qui fait d'elle une égérie, et puis...
Et puis, le lien s'est complètement rompu. L'histoire a finalement cessé de m'intéresser. Je ne croyais plus en Lalla. Pour moi, elle n'existait plus. Ma lecture s'est arrêtée là.

Mais bon sang, ce que j'ai pu aimé cette première partie qui donne le titre au roman ! Pourquoi, pourquoi ce dérapage ensuite ? Que s'est-il passé dans la tête de J.M.G. le Clezio ? S'est-il brûlé les ailes au soleil du désert, sa plume s'est-elle asséchée dans la chaleur des dunes, a-t-il succombé à la folie du vent ?

Je n'ai pas la réponse. Je ne comprends pas. Je suis seule face au désert mais je ne ressens plus la chaleur sur mon corps, mes yeux ne brûlent plus à cause de l'intensité du soleil, mes dents ne crissent plus sous les grains de sable, mes oreilles n'entendent plus le vent fou... Je suis seule devant la page couverte de traits noirs qui s'agitent en tous sens mais ne se réunissent plus à former des mots, des mots pour une histoire. Ce n'était qu'un mirage...

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Étant d'un naturel plutôt contemplatif, je pense être passé à côté du roman. Je me suis imprégné des images mais me suis perdu dans ce qui m'a semblé être des longueurs infinies. J'ai pourtant plusieurs fois eu l'impression que j'allais rattraper l'auteur sur le message qu'il voulait faire passer mais...
Rendez-vous raté ou peut être une lecture qui n'est pas arrivée au bon moment.
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Le Clézio nous fait voyager avec lui, cette fois ci au coeur du désert mais aussi au coeur du désir du désert, de la tension vers celui-ci. Je m'y serais crue dans ce désert, je me suis même prise à l'aimer et le désirer comme la protagoniste. En revanche l'histoire dans une certaine mesure m'a laissé sur ma fin. Quand j'ai achevé le roman j'ai eu la sensation de ne pas l'avoir fini.
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Malgré sa renommé mondiale « Désert » ne m'a pas bouleversé outre mesure.

Sur la forme rien à dire, Le Clézio est un parfait esthète de la langue française.

Son style léger, poétique et limpide est toujours agréable à lire.

Sur le fond en revanche, beaucoup plus de réserves.

Passé le légitime émerveillement devant la beauté et la puissance sauvage du Sahara, le roman ne décolle pas vraiment.

L'épopée de Nour se termine par la défaite brutale des armées du cheikh devant des troupes françaises mieux organisées, mieux armées et le chef de guerre islamique cède logiquement devant la puissance industrielle et économique d'une grande nation occidentale du XXéme siècle.

On ne sait pas très bien ce que veut nous dire l'auteur, mais on devine par l'unilatéralité de son point de vue narratif qu'il prend plus parti pour les bédouins en rébellion victimes quasi innocentes de la violence impérialiste.

Le cas Lalla, sensé décrire le parcours d'une immigrée arrivant « pure » en France et côtoyant toute la misère, la violence et la crasse des autres travailleurs pourrait sembler à priori plus intéressant si ce n'est que la dernière partie invraisemblable faisant subitement d'une femme de chambre marocaine illettrée une star de la mode avant que celle-ci une foi arrivée au sommet « parisien » ne renonce brutalement à ce petit bout de paradis pour retourner à son point d'origine, sape à vrai dire toute la crédibilité de l'entreprise.

Malgré ses grandes qualités esthétiques et stylistiques, ce « Désert » incapable de sortir des sentiers battus ne m'aura pas apporté grand chose sur son contenu.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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J'ai aimé découvrir Le Clézio par cette oeuvre lente, aux deux récits enchâssés, reproduisant sans doute le rythme qu'impose le désert. J'ai cependant éprouvé un certain ennui au fil des pages, je dois l'admettre, ce qui fait que je ne déborde pas d'enthousiasme.
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Désert, Le Clézio, 1980
Genre : Roman d'apprentissage

Dans une langue lyrique, l'auteur raconte deux histoires croisées : celle de Nour, qui fuit les colonisateurs du Sahara en compagnie des « hommes bleus du désert » (les Touaregs) et le parcours d'une jeune descendante de ces « hommes bleus », Lalla. Cette jeune fille est contrainte de quitter son bidonville marocain, où elle vit heureuse et en osmose avec la nature, à la suite d'un amour contrarié et d'un mariage arrangé. Réfugiée à Marseille, elle y travaille comme femme de ménage dans un hôtel et apprend qu'elle attend un enfant. Dans ce roman, l'auteur met en confrontation deux mondes : d'un côté l'épopée mystique et orientale incarnée par le désert, fait d'onirisme et de surnaturel, et le réalisme brutal de l'immigration et de l'exclusion dans le milieu urbain. Nous pouvons y lire une dénonciation du matérialisme des sociétés occidentales et le drame de l'humanité de s'être éloigné du désert, de la nature.
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Ce livre dont la première partie m'a enchantée par la description du passé des ‘'hommes bleus‘' du désert, m'a vue partagée car la seconde partie est tombée dans le quotidien, hélas moins enchanteur, d'une de leur descendante qui malgré la déchéance dans laquelle elle sombre reste cependant attachée à ses racines et à sa foi. La transition est abrupte.
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Désert est composé de deux courants de narration qui se distinguent par deux mises en page différentes.

Le récit débute par les errements d'une tribut de guerriers drapés de bleu à travers le Sahara occidental, fuyant l'avancée des troupes coloniales françaises et conduite par leur chef Ma el Aïnine que ses hommes considèrent comme un sage si ce n'est comme un saint.

Dans le second récit on suit les déplacement de Lalla qui a pour ancêtre ses hommes du désert, qui s'ébroue quelque part au Maroc, fuyant la touffeur et la promiscuité du bidonville, s'égayant à travers les dunes et dont le pas et les regards la porte irrésistiblement vers la méditerranée et les promesses des pays qu'elle sépare.

La prose est particulière chez Le Clezio, le style se veut poétique mais on a l'impression que le roman ne démarre pas, çà commence par une description interminable des divagations d'hommes du désert de point d'eau en point d'eau. Mon intérêt s'est tari dans les sables du désert, je me suis perdu au milieu des dunes, bref je me suis souverainement ennuyé. C'est mon deuxième roman de l'auteur après le Procès-verbal et je n'arrive pas à saisir ce qui a pu justifier qu'on lui attribut un prix Nobel de littérature.
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Désert est un roman de JMG le Clézio publié en 1980.
Dans le cadre d'une pause estivale, je me suis penchée sur ce grand classique écrit par un auteur reconnu et primé à plusieurs reprises. J'ai choisi ce titre en particulier car je m'intéresse beaucoup au monde oriental.
Il s'agit d'une histoire croisée. D'un côté, nous suivons un petit garçon dont la caravane fuit les attaques de la colonisation chrétienne du début du XXème siècle dans la région du Sahara. D'un autre côté nous suivons Lalla, une jeune orpheline née au Maroc en quête d'identité qui se retrouve confrontée au mariage forcé.
J'ai bien apprécié le style de l'auteur. Il a su me plonger dans l'univers du désert avec poésie. Cependant, j'ai parfois trouvé que certains passages trainaient trop en longueur pour au final dire peu de choses.
L'histoire du petit garçon est celle qui m'a plu le plus, j'ai bien pu ressentir la langueur du désert et le caractère dramatique des colonisations au travers des yeux des exilés. Concernant l'histoire de Lalla, j'ai eu beaucoup de peine à cerner le personnage principal et encore moins les personnages secondaires. Je n'ai pas apprécié le moment où Lalla et sa tante se retrouvent à Marseille car je trouve que l'auteur donne une très mauvaise vision de cette ville et de la France qui lutte depuis plusieurs décennies pour les Droits de l'Homme. Soit, ce livre date de 1980 mais quand même…
J'admets que c'est une jolie histoire croisée mais j'ai été dérangée par la vision trop manichéenne de l'auteur et les personnages trop caricaturaux dans la partie où nous suivons l'évolution de Lalla.
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