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Citations sur Le Chercheur d'or (174)

La nuit est tombée d'un coup, noyant la vallée au-dessous de moi, effaçant la mer et les montagnes. C'est une nuit froide, minérale, sans bruits inutiles, avec seulement le vent sifflant dans les broussailles, le craquement des pierres qui se rétractent après la brûlure du jour, et, au loin, le grondement des vagues sur les récifs.
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Quelquefois nous voyons passer un couple de paille-en-queue. Les beaux oiseaux blancs sortent des gorges de la Rivière Noire, du côté de Mananava, et ils planent longuement au-dessus de nous, leurs ailes ouvertes, pareils à des croix d'écume, leurs longues queues traînant derrière eux. Laure dit qu'ils sont les esprits des marins morts en mer, et des femmes qui attendent leur retour, en vain. Ils sont silencieux, légers. Ils vivent à Mananava, là où la montagne est sombre et où le ciel se couvre. Nous croyons que c'est là que naît la pluie.
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Elle marche vers les roseaux, puis, tout d'un coup, elle enlève sa chemise et sa jupe. Son corps brille à la lumière du soleil, long et mince, couleur de cuivre sombre. Elle avance dans la mer, sur les rochers, et elle disparaît sous l'eau. Son bras surnage un instant, armé du long harpon, puis il n'y a plus que la surface de la mer, les vagues courtes. Après quelques instants, l'eau s'ouvre et Ouma sort comme elle est entrée, en glissant. Elle vient jusqu'à moi, sur la plage, elle décroche l'hourite dégouttante d'encre, et elle la retourne. Elle me regarde. Il n'y a pas de gêne en elle, simplement la beauté sauvage. . .
Je regarde le sable qui sèche sur l'épaule et le dos d'Ouma, et qui tombe par petits ruisseaux, découvrant la peau luisante. Le désir monte en moi avec violence, brûle comme le soleil sur ma peau. Quand je pose mes lèvres sur la peau d'Ouma, elle trésaille, mais elle ne s'écarte pas. Ses longs bras noués autour de ses jambes, elle appuie sa tête sur ses genoux, elle regarde ailleurs. Mes lèvres descendent le long de sa nuque, sur sa peau douce et brillante où glisse le sable en pluie d'argent.
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La chaleur du soleil brûle mes épaules, mes cheveux. En un instant j'enlève mes habits et je plonge dans l'eau de la grève. Je nage contre le courant de l'eau douce, jusqu'à ce que je sente les petits cailloux aigus contre mon ventre et mes genoux. Je sors de l'eau, frissonnant malgré la chaleur, et je me rhabille sans me sécher. Le sable crisse dans ma chemise, écorche mes orteils dans mes souliers. Mes cheveux sont encore collés par le sel.
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Du plus loin que je me souvienne, j'ai entendu la mer. Mêlé au vent dans les aiguilles des filaos, au vent qui ne cesse pas, même lorsqu'on s'éloigne des rivages et qu'on s'avance à travers les champs de canne, c'est ce bruit qui a bercé mon enfance. Je l'entends maintenant, au plus profond de moi, je l'emporte partout où je vais. Le bruit lent, inlassable, des vagues qui se brisent au loin sur la barrière de corail, et qui viennent mourir sur le sable de la Rivière Noire. Pas un jour sans que j'aille à la mer, pas une nuit sans que je m'éveille, le dos mouillé de sueur, assis dans mon lit de camp, écartant la moustiquaire et cherchant à percevoir la marée, inquiet, plein d'un désir que je ne comprends pas.
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Au loin, les hautes montagnes de Rodriguez changent lentement de couleur, le creux des anses est déjà dans l'ombre. La marée est haute. Le lagon est gonflé, lisse, d'un bleu profond.
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En fin d'après-midi, le vent a perdu son souffle. C'est une brise légère qui appuie à peine sur les grandes voiles, qui lisse et arrondit les vagues, fait frissonner la surface de la mer comme une peau.
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Quand je suis parti, c'était pour arrêter le rêve, pour que la vie commence. J'irai au bout de ce voyage, je sais que je dois trouver quelque chose.
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Chaque après-midi, quand le jour décline, je suis à la poupe du navire, et je regarde le sillage qui brille.C'est l'instant que je préfère, quand tout est paisible, et le pont désert, à part le timonier et un marin qui surveille la mer.
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Vous autres, le grand monde, vous croyez que l'or est la chose la plus désirable, et c'est pour cela que vous faites la guerre. Les gens vont mourir partout pour posséder de l'or.
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