Citations sur Le Chercheur d'or (174)
Le ciel se dore et s'empourpre. La mer si sombre sous le soleil du zénith est à présent lisse et légère, pareille à une fumée violette qui se mêle aux nuages de l'horizon et voile le soleil.
Il n'y a pas de lune, et pourtant mes yeux dilatés aperçoivent chaque vague, l'eau couleur de nuit, les taches de l'écume. C'est la lumière des étoiles qui éclaire la mer.
Le soleil brûle le pont, brûle l'eau sombre de la mer.
J'ouvre les yeux et je vois la mer. Ce n'est pas la mer d'émeraude que je voyais autrefois, dans les lagons, ni l'eau noire devant l'estuaire du Tamarin. C'est la mer comme je ne l'avais jamais vue encore, libre, sauvage, d'un bleu qui donne le vertige, la mer qui soulève la coque du navire, lentement, vague après vague, tachée d'écume, parcourue d'étincelles.
Il y a tant de signes dans le ciel. Je me souviens de toutes ces nuits d'été, lorsque Laura et moi, étions couchés pieds nus dans l'herbe du jardin, et que nous guettions les étoiles filantes. Un soir nous avons vu une pluie d'étoiles.
Malgré le bruit de la mer et du vent, le silence est partout ici, la solitude éblouit dans la lumière. [...] Je suis ivre, je crois, ivre de solitude, ivre de silence, et c'est pour cela que je fais éclater les pierres, et que je parle seul.
"Les ars-en-ciel sont les routes de la pluie" (p. 82 Folio Gallimard 2012)
" La mer est une route lisse pour trouver les mystères, l'inconnu. L'or est dans la lumière, autour de moi, caché sous le miroir de la mer.[...] Le navire glisse sur le miroir de la mémoire". (p. 131).
"Je ne crois pas que dans cette partie du monde [...] il y ait eu d'autre fortune que celle que les hommes ont arrachée à la terre et à la mer au prix de la vie de leurs semblables" (capitaine Bradmer au narrateur p. 164).
"Y a-t-il encore des hommes sur cette terre, ou seulement ces larves affligeantes et dérisoires, ces larves qui rampent puis s'arrêtent, disparaissent dans la boue?" (Le narrateur à propos des poilus p. 296)
Peut-être qu'ainsi j'apprendrai à ne plus poser de questions. Est-ce qu'on interroge la mer ? Est-ce qu'on demande des comptes à l'horizon ? Seuls sont vrais le vent qui nous chasse, la vague qui glisse, et quand vient la nuit, les étoiles immobiles, qui nous guident.
"il (l'arbre chalta) n'a pas cédé, il n' a pas été détruit. Tout le temps que j'ai été au loin, loin de l'abri de ses feuilles, loin de ses branches, cela n'a été pour lui qu'un instant.'
«Notre seule vraie famille est celle des livres. On y éprouve un sentiment de perméabilité avec celui qui raconte : il donne tant de force, tant de frissons.»