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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette nouvelle est la première oeuvre que je lis de l'auteur. Joseph Sheridan le Fanu est un précurseur du roman gothique et l'un des pères de la figure vampirique, il était donc très logiquement dans la liste des auteurs irlandais que je souhaitais lire.

C'est un bon point d'entrée. Comment ma cousine a été assassinée contient tous les éléments des oeuvres gothiques. Une vaste propriété isolée, des propriétaires à la réputation sinistre, un héros/une héroïne qui s'y rend alors que les habitants lui sont quasiment des inconnus. On y retrouve ce côté fin de règne, en relation avec la période transitoire que fut le XIXe siècle et le passage de flambeau entre la vieille noblesse sans le sou et la bourgeoisie triomphante.

L'histoire est simple mais bien ficelée. Margaret, notre narratrice, se retrouve la proie de son oncle et de son cousin qui comptent mettre la fin sur son héritage. Ambiance clause et angoissante, Sheridan le Fanu parvient à installer une atmosphère particulière en peu de pages. Il arrive parfaitement à nous faire sentir inquiets pour la pauvre Margaret, qui semble si fragile et isolée mais dont la résilience est remarquable.

Ce bon texte joue parfaitement son rôle. L'ambiance gothique inquiétante donne envie de lire les autres oeuvres de l'auteur. Les atmosphères sont bien rendues, les quelques personnages bien croqués... L'histoire est ingénieuse et pleine de suspense, elle parvient sans mal à nous captiver. Prochaine étape ? L'Oncle Silas !
Lien : https://lageekosophe.com/
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Je me suis replongée dans la littérature irlandaise avec cette nouvelle de le Fanu, que je connaissais simplement comme étant l'auteur de Carmilla. Dès le début du récit, nous savons déjà l'issue. En effet, le texte se présente comme la transcription (par qui ? le mystère n'est pas levé) du récit rétrospectif de la jeunesse de la comtesse D*. Restent à savoir comment les événements se sont déroulés.
Ce qui me frappe d'abord est l'absence de mère. Margaret n'a aucun souvenir de la sienne, celle d'Emily est décédée également. Les deux jeunes filles sont donc livrées à la merci des hommes, qu'ils soient leur père, leur oncle ou leur frère. Je n'éprouve guère de sympathie pour le père de Margaret. Sa piété, son sens du devoir, sa volonté de préserver son nom sont causes de la tragédie qui suivra. Margaret semble toujours vouloir dédouaner son père, sa douceur ne fait que renforcer l'incroyable aveuglement de celui-ci.
Margaret est isolée, toujours, durant son enfance, puis pendant l'année qu'elle passera chez son oncle - cette volonté de se tenir à l'écart du monde est un trait commun aux deux hommes. Qui dit isolement dit aussi enfermement. Margaret ne quitte la demeure de son enfance que pour être enfermée dans le domaine de Carrickleigh, à la merci du plan très bien conçu de son oncle et de son cousin. Les seuls issues qui s'offrent à elle sont le mariage avec son cousin ou la mort - ou bien le mariage puis la mort.
Sauf que la foi de Margaret la sauvera - mais elle n'épargnera pas son innocente cousine. Serait-ce une volonté de le Fanu, d'opposer le discours religieux hypocrite et efficace d'Arthur Tyrell contre la foi sincère et la volonté de rester sans tache de Margaret ? Quel serait alors le crime d'Emily, avoir été droguée par son père - ou avoir trop aimé sa jolie cousine, dont elle n'hésite pas à partager le lit, préfigurant ainsi Carmilla ?
Des zones d'ombre subsistent donc, et assure la complicité avec le lecteur qui sait comment se sont terminées les vies d'Arthur et d'Edward. Plus qu'une nouvelle fantastique, Comment ma cousine a été assasinée m'a fait penser à un conte de fée qui aurait mal tourné. Si j'en crois la postface, il réutilisera le thème de cette nouvelle treize ans plus tard, dans Uncle Silas.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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