Troisième et dernière partie de la Trilogie Armoricaine de Gwenaël le Guellec...
Nous retrouvons Yoran Rosko, notre photographe qui souffre d'achromatopsie (il voit en noir et blanc et ne supporte que très difficilement la lumière du jour).
Après sa terrible enquête d'
Armorican Psycho, et sa douloureuse odyssée d'
Exil pour l'Enfer, le voici émigré au Japon pour se rapprocher de celle qu'il pressent comme la femme de sa vie, la troublante Reiko. Mais avant de la rejoindre, l'insatiable curiosité de Yoran va le jeter dans une très dangereuse enquête.
Prologue : Tokyo. Un homme (pervers? tueur en série ?) est à l' oeuvre dans un Love Hotel, il est brusquement interrompu par 3 individus masqués.
Notre Yoran prête son talent à ceux qui veulent immortaliser Tokyo la nuit. Participant à un photo game en ligne, il tombe par hasard sur une terrible photo : un homme, notre homme du prologue, mort éventré dans une pose "artistique" atroce. D'autres meurtres suivront tous inspirés d' oeuvres d'art nippon du 19e siècle et cela va l'entraîner non seulement à travers Tokyo et le Japon mais aussi en République Tchèque où de semblables meurtres se produisent.
Gwenaël le Guellec ne sait pas faire court, mais on aime ça. On a le temps de voyager avec lui, Tokyo, l'Italie et Sienne, Prague, la vie au Japon, ses codes, sa culture. Il connaît visiblement bien ce dont il parle. Alors, même si Yoran prend de douloureux risques, même s'il manque à plusieurs reprises d'y laisser la vie, on attend impatiemment que cela s'accélère. Ce sera le cas une centaine de pages avant la fin où dans une succession de scènes cinématographiques et très visuelles une poursuite hallucinante, un autre meurtre et deux morts atroces vont à la fois éclaircir le mystère et faire exploser la situation.
Quelles sont les motivations des assassins ? Ces "tueurs à l'estampe". J'ai pensé à des esthètes détraqués, des vengeances, des tueurs à la solde d'un magnat des cryptomonnaies... La réponse est plus complexe et assez monstrueuse. Des meurtres atroces (je ne rentrerai pas ici dans le détail mais
Gwenaël le Guellec sait vous retourner l'estomac dans une gare et dans une forêt la nuit... vous verrez !), du Wagner à fond la caisse, du rock et encore du rock, un équivalent tchèque du Père Lachaise, un défilé digne de
Stephen King ou de Brian de Palma, les sensations ne manquent pas. Même si G. le Guellec a pris son temps pour y arriver...
Et puis
après un final cauchemardesque bourré de références cinématographiques, il prend le temps de refermer toutes les portes dans une série d'épilogues apaisés. On a bien compris qu'il n'y reviendra pas, l'aventure Yoran se termine ici par un feu d'artifice en Mini Cooper et au sommet d'un building, avec le retour d'Horus et d'un certain Viking que seuls les fans identifieront...
Un cycle à ne pas rater pour les amateurs de thrillers, de héros atypiques et de voyages...
Et si on allait à Tokyo ?
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