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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Orrec et Gry sont deux adolescents vivant dans les « Entre-Terres », une contrée ressemblant à une Ecosse fantasmée, où des clans se disputent la possession de terres arides. Fils et filles de fermiers, leur existence est rythmée par les saisons, les récoltes, l'élevage de chevaux et de vaches. Bien que leurs parents soient chefs de clans, les temps sont durs, l'argent et la nourriture manquent et chaque village vit dans l'inquiétude de se faire dérober ses maigres possessions par un voisin belliqueux.

Malgré les apparences, nous ne sommes pas dans « Des grives aux loups », saga sur la condition paysanne, mais bien dans un roman d'heroic-fantasy pour adolescents. Tout comme semblait l'annoncer le titre du roman, les différents chefs de clans, ainsi que leurs descendants, possèdent chacun un « don ». Chaque lignée possède un pouvoir distinct, du plus inoffensif ( comprendre les animaux pour Gry ) aux plus inquiétants ( la capacité de « défaire » les choses pour Orrec, terrible euphémisme rural de la destruction). Ce don se transmettant par le sang, toute une culture de la « lignée » s'est mise en place dans les clans, et chaque famille tente de consolider le pouvoir de sa lignée en mariant ses héritiers à de lointains cousins aux pouvoirs similaires.

C'est dans cette atmosphère lourde de traditions séculaires et de tabous que nous suivons l'enfance et l'adolescence d'Orrec, la découverte de son pouvoir et ses premiers choix. Une grand partie du charme de ce roman d'heroic fantasy est justement dans la prise de distance avec les canons du genre, au sens propre comme au figuré. de grandes batailles ont certainement eu lieu, mais loin des terres dévastées de nos héros. Quant aux pouvoirs, ils servent surtout de mises en garde d'un clan à l'autre, et les histoires les concernant sont vite déformées par le bouche à oreille dans la communauté paysanne. Les morts sont le plus souvent accidentelles ou causées par la misère et les guerres de clochers, mais les coups de fusil dans le dos sont ici remplacés par un « don » bien ajusté. Anecdotes et légendes dévoilent discrètement un univers fantastique riche, sombre et inquiétant qui devrait s'étoffer dans les prochains tomes.

En tant que roman pour adolescents (parfaitement appréciable pour les adultes rassurez vous), « Dons » livre son lot de réflexions sur le passage à l'âge adulte, la quête d'identité, la difficulté de se rebeller, de douter du bienfondé du système qui a bercé notre enfance. Sur ce point, on suit particulièrement les rapports entre Orrec et son père, de l'adoration aveugle à la prise de conscience. Orrec et Gry doivent ils s'effacer devant le système et les lois de leurs clans, ou bien doivent ils au contraire affirmer leurs différences. Heureusement, pas vraiment de « happy ending » dans ce roman, d'ailleurs pas de réelle fin non plus, mais juste une étape de leur vie passée à leurs côtés. On reste donc en attente de leurs prochaines aventures, que l'on espère tout de même d'une autre ampleur, les événements traités dans ce tome n'étant qu'un prétexte à la description d'un univers rural à la fois proche et mystérieux.
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Ursula le Guin nous offre à nouveau une magnifique histoire, entre le conte et la fantasy. le récit d'Orrec, ample, très bien construit et qui se prêterait parfaitement à une lecture à haute voix, se déroule sans heurts sous nos yeux et parvient à nous captiver avec très peu de rebondissements, tout en allusions. Les phrases sont précises, le vocabulaire est juste, et l'alliance du style et de l'histoire parvient à capter notre attention et à nous intriguer juste ce qu'il faut, avec douceur et subtilité. Notez cependant que c'est un roman exigeant, qui demande un minimum d'attention voire d'efforts de lecture, notamment pour mémoriser les noms des domaines, des grandes familles et des pouvoirs qui leur sont associé. Après un peu d'hésitation, j'ai d'ailleurs décidé de le classer dans la catégorie Romans adultes, parce que même s'il est abordable pour des adolescents bons lecteurs, il nécessite à mon avis un peu de maturité pour savourer la lenteur du propos.
Lien : http://chezradicale.canalblo..
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Un roman peut-être un peu lent à démarrer, mais dont l'ambiance est bien travaillée. Dans un style de conteuse assez époustouflant, Ursula K. le Guin narre aussi bien les aventures d'Orrec que les petites aventures quotidiennes de chacun. le roman est, certes, dépourvu de la grande quête épique-dangereuse-mais-héroïque qui semble être le lot commun des parutions récentes, mais on n'en assiste pas moins à une quête personnelle. Dans le noir qui est son quotidien, Orrec avance sur le difficile chemin de la maturité. le roman aborde avec douceur mais en profondeur des thèmes comme la rébellion contre un système préétabli et le difficile affranchissement du carcan des règles ancestrales. En quelques mots: le passage à l'âge adulte, accompagné des désillusions fréquentes qu'il comporte. Les personnages sont attachants et on a envie de suivre leurs aventures. S'il n'a pas été un coup de coeur, ce roman fut une lecture enchanteresse et très agréable, que je renouvelerai bien volontiers.
Lien : http://0z.fr/VA1Eq
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Ah mon auteur préféré ! J'ai déduis cela après cette lecture qui m'a remémoré les bons moments que j'avais passé avec ces précédents livres sur le monde de Terremer. le plaisir et l'insatiabilité étaient au rendez-vous, quand j'ai lu, relu, et re-goûter les mots, les phrases, les idées développer par l'auteur. Elle na rien perdu de son style ni de son verbe inimitable.

Avec ce livre on se plonge dans un nouveau monde que l'auteur à créer de toute pièce. Je ne sais pas si cela vient de moi mais, j'ai toujours l'impression que les mondes que créée cette auteur sont à la fois complet, enivrant, attachant, et se laisse découvrir avec une avidité gloutonne. Bref des mondes réalistes avec leurs travers et leurs bons côtés, qui font qu'ils deviennent attachants et qu'on ait toujours envie d'en savoir plus.

Il est question ici de la région des entre-terres. Un monde sans nom, où l'histoire se concentre sur ces fameux rivages de l'ouest comme le titre l'indique. Cette série faisant 3 tomes sur ces fameux rivages, on peut donc imaginer que d'autres séries pourraient paraître sur d'autre parties de ce monde jeunement créée.

Se premier tome est une excellent ouverture sur cette partie du monde. A travers l'intervention d'un vagabond, l'auteur nous présente son principal héros, le jeune Orrec et son amie Gry.
Ici dans les hautes montagnes, règnent en maître de puissant sorciers au pouvoirs terrifiant et dévastateur, dont tout le monde évite de fréquenter, et qui par la même occasion devient une sorte de mythe. Tout en bas il y a les gens normaux, qui n'ont pas de pouvoirs, et vivent du commerces et de leur travail. Et au milieu il y a ces entre-terres, où des lignées de d'hommes et de femmes ont reçu un don en héritage. Ces dons permettent de se faire respecter et de se protéger et de garder les limites de leur terres. Chaque lignée a un dons spécial, qu'ils essayent de garder le plus puissant et le plus pur possible dans leur famille sans toute-fois être « absorbé » par un autre lignée au pouvoir plus puissant.

Dit comme cela, vous me direz que le livre va engranger sur la guerre et tout ce qu'il va avec. Je dirais oui en partit, mais ce n'est que le fond, l'ambiance et le quotidien de ces gens. Certains dons sont utilisés avec mesure et parcimonie pour ne pas en abusé et ne pas se laisser dominer. Juste assez pour que les lignées de famille garde leur territoire. En fait ils évitent du mieux qu'ils peuvent de se battre si ce n'est pas nécessaire. En vous disant tout cela, je ne vos dévoile pas grand chose de l'intrigue, puisqu'il y sera plus question d'Orrec et de Gry.

Orrec a le don de son père et de ses ancêtres. Il peut « défaire » tout. C'est à dire détruite, dissocier les éléments de la matière. « D'un seul regard, d'un seul mot, d'une seule pensée, d'un seul geste ». Un pouvoir tellement dévastateur qu'il est donc utilisé par parcimonie.
Gry a aussi le don de ces ancêtres : appeler les animaux pour la chasse. Mais ce n'est pas un dons qu'elle apprécie en tant que tel, et qu'elle refuse d'utiliser.

L'histoire et l'intrique se concentre principalement sur le devenir d'Orrec, sur son éducation a son devenir de Brantor (chef de clan), sur les responsabilités, les devoirs et les obligations que son pouvoir obligera de lui. Un livre très émouvant sur les relations enfants parents, sur la vie en général et sur la façon que l'auteur a de voir la vie et les choses.
J'adore sa vision de parler d'écrire, de vivre les choses et de nous les faire ressentir. Je crois que ce sera vrai pour n'importe quelle histoire qu'elle a écrit ou qu'elle écrira dans le futur. Ce n'est pas pour rien qu'elle a reçu plusieurs fois le prix Nebula.
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[...]Dons se laisse porter par le rythme lent d'une chronique, attachée aux détails, parfois insignifiants mais si importants pour l'enrichissement de l'univers décrit, à ces petits riens qui peuplent une vie. [...]
Une fois qu'on a passé les trois premiers chapitres, alors qu'on souhaiterait accélérer le mouvement, on s'aperçoit qu'on est happé par ce monde décrit avec tant de méticulosité et de poésie, dans une langue d'une rare élégance tout en privilégiant l'intelligibilité. Dons est peut-être destiné à un public plus jeune (il est vrai que Le Guin avait délaissé la pure SF dans les années 80, pour se consacrer à une fantasy plus juvénile) mais il n'en garde pas moins un fort pouvoir de fascination. Pourtant, le monde dans lequel évoluent Gry et Orrec est loin d'être glamour : les ressources sont faibles, on y cultive et élève ce que produit la nature, on entretient les liens avec les domaines voisins tout en renforçant les barrières et défenses – car les incursions, les pillages, s'ils sont peu nombreux, existent toujours, et certaines inimitiés entre clans font redouter aux paysans et aux serfs (qui ne possèdent, eux, aucun don) de terribles ravages. On est loin de l'heroic fantasy haute en couleurs : pas de monstres, pas de chevaliers en armure. Néanmoins, les valeurs sont les mêmes (on insiste sur les responsabilités qui accompagnent l'usage, voire la seule possession d'un pouvoir), et on s'éprend du caractère de la jeune et indépendante Gry, de la quiétude polie de la douce Melle, de la force tranquille de Canoc tout en passant par de nombreux états d'âme à propos de ceux d'Orrec, successivement fils obéissant et respectueux puis farouche et revêche. Et, au travers de ces souvenirs magnifiquement mis par écrit, transpirent une vraie adoration des délicates merveilles naturelles (ces petites cascades cristallines, ces landes brumeuses, ces chevaux tous dépeints avec un luxe inouï de détails) ainsi qu'un profond respect envers le pouvoir des mots – qui s'avère aussi créatif ou destructeur que la magie des brantors.
Les choix d'Orrec surprennent rarement : il s'agit avant tout d'un récit d'initiation avec ses passages obligés. Mais on évacue la frustration de l'absence de réelle surprise car on prend un plaisir étonnant à lire le récit de ses années d'adolescent.
Vivement la suite.

Lien : http://journal-de-vance.over..
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Nom d'un chien, mais il y a vraiment des abrutis qui posent n'importe quelles étiquettes sur n'importe quoi n'importe comment sur ce réseau ! Et je reste mesuré. Qu'on confonde fantasy et fantastique est encore compréhensible. Mais mettre l'étiquette "elfes" dans un livre qui n'en possède aucun SIMPLEMENT PARCE QU'IL S'AGIT DE FANTASY mérite selon mon très humble avis le prix George Bush (Comment ça, il existe pas ? Mais créez-le !!!).
Hein ? Quoi ? Ce que je pense du livre ? Disons que L'Atalante comme souvent a fait un choix assez... insolite. En effet, ce n'est pas le genre de machins qu'a l'habitude de lire le lectorat de SFFF français. C'est un long récit racontant la vie d'un jeune homme, sans rebondissement ni quête, ni dragon, ni guerre entre deux royaumes, ni famille royale assassinée, ect., ect., bref, de la fantasy où le héros est parfaitement normal et mène une vie quotidienne réaliste, en-dehors, bien sûr, des pouvoirs qui se transmettent dans sa famille.
Je vais vous dire ce qui m'a plu là-dedans : déjà le magicbuilding que je qualifierais de à la fois "minimaliste" et "diversifié" : on ne peut avoir qu'un don, et il ne procèdera pas forcément de la même manière ; enfin, ses effets sont limités par la personne, selon ses aptitudes évidemment, mais également parce qu'ils peuvent s'affaiblir. Ce qui nous donne : des familles rivales et divisées, cherchant à conserver leurs pouvoirs. Et les dons se transmettent de génération en génération comme la génétique, on en arrive à des mariages blancs pour ne pas les perdre, et éviter les "callucs", les sans-dons... L'idée d'un eugénisme ou de la consanguinité, étant donné la faible population, aurait en revanche pu être un peu plus exploitée.
Deuxièmement, l'environnement. La région du monde n'est pas tout à fait dans les rivages de l'ouest en question, mais plus enfoncée dans les terres. du coup, la plupart des villes indiquées sur la carte ne joueront aucun rôle. Mais feront rêver à ce qui peut se trouver là-bas... Cette campagne, divisée en petits domaines de seigneurs sans rois, se situe entre les plaines et la haute montagne. Je me la suis imaginée un peu comme le Pilat (attention, hein, pas la dune des frangins de la Véga, la région dans la Loire), en un peu plus froide, un peu plus plate, mais davantage rustique, reculée, bref comme dirait mon côté écolo légèrement citadin : authentique.
Le format, après. C'est pas tous les jours qu'on croise des livres comme ça et ma foi, ça change. La police de couverture, aussi.
En revanche, là où ça coince, c'est que comme un peu tous les récits de vie, il y a quelques longueurs (entendez par là : ça peut être tellement lent qu'on a l'impression de lire la littérature de mémé). Cela dit, pas énormément de texte superflu, et même des passages assez émouvants, pour arriver finalement à une chute qu'on n'avait pas vue venir, et surtout, à la bataille finale (oui, car il y en aura quand même une !).
Des livres de cette trempe, Ursula le Guin en a écrit deux autres, écrits dans des milieux pour tout dire très différents, comme la savane par exemple. Il va falloir que je me les procure.
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Un roman qui souligne comme la fantasy est proche du conte ! Car, sans en avoir beaucoup de caractéristiques, ce livre est presque un conte. Par son univers, tout d'abord. Ici, pas de prince, d'épée ou de dragons, mais des paysans, une micro société féodale rurale, où on vit au rythme des saisons. La magie, les dieux, l'affrontement entre le bien et le mal sont bien loin. Les petits seigneurs, doués d'un pouvoir magique unique ne sont préoccupés que de faire survivre leur clan par la chasse et l'élevage. Pas davantage de description d'un univers original et complexe, le monde, pour les personnages, se limite aux fermes des alentours. Les personnages sont campés à grands traits, décrits par leurs actions, sans aucune analyse psychologique. La narration est extrêmement simple, linéaire. Il ne se passe finalement pas grand chose, mais pourtant, grace aux talents de conteuse d'Ursula le Guin, les personnages sont si crédibles que le retournement de situation finale, que je n'avais pas vu venir, semble couler de source. Sans contexte, Ursula le Guin est une très grande romancière !
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