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sur 160 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Van est mort, tué par Lou, sa femme, la conductrice de la voiture qui l'a percuté, un soir où il rentrait chez lui, de retour de chez Ulma, sa maîtresse. Lou venait d'avoir les preuves de l'adultère grâce aux photos prises par un détective.
Le roman commence ainsi, comme un roman policier. On en est loin cependant.

C'est un roman polyphonique à quatre voix. Quatre narrateurs, trois vivants et un mort. Van, le disparu, était aussi le mari, le père et l'amant. Chacun dira sa vérité. Ils s'aimaient, se décevaient, se heurtaient, se trahissaient mais ce qu'ils découvrent des liens réels entre l'amant et la maîtresse, tous deux d'origine vietnamienne devenus français, sera la lame de fond qui bouleverse tous les liens difficilement maintenus jusqu'alors. Un secret de famille? Une fatalité historique? Un coup du sort?
Le passé resurgit, violent, celui des années de guerre au Vietnam, de l'émigration, des années 68, de la vogue gothique suivie par Laure, la fille de Van, le vietnamien, puriste et amoureux fou de la langue française et de Lou, la bretonne, classique et coincée.

On frôle souvent les clichés mais la langue est belle et sauve l'histoire un peu pâlotte.
La force des personnages tient avant tout à leur passé et à ces liens familiaux rompus par les tragédies historiques. Les deux femmes ont eu des mères très peu maternelles et ont été élevées par leurs grand-mères, plus solides. van a quitté son pays en y laissant une mère âgée et isolée de touts, qu'il ne reverra jamais, ce qui lui vaut un remords éternel qui l'empêche de retourner là-bas. Laure, elle, rue dans les brancards, en quête de sa propre identité française et vietnamienne, tout en cherchant à faire son deuil:
Voilà c'est ça, le roman tel que je l'ai ressenti: beaucoup de solitude, d'abandon, de trahison, de silence, et la mort pour finir, suivie des regrets, des désillusions, d'un début de vérité. le tout enveloppé dans l'écrin d'une belle écriture, riche et maîtrisée à la fois.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Je reconnais beaucoup de qualités littéraires à ce roman, aux voix diverses et bien caractérisées. Simplement, ce n'est pas du tout pour moi.

Ces confessions croisées, pourtant puissantes, m'ont parues épuisantes. Un déluge de paroles, de sentiments, de citations. Trop, c'est trop...

Cet excès ne m'a pas permis de ressentir autre chose que de l'agacement pour ces personnages.
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Avant tout, je souhaite remercier Babelio pour leur confiance dans le cadre de l'opération Masse critique, ainsi que les Editions Thélème pour l'envoi de ce livre audio.
Ce livre est découpé en quatre parties, Au coeur de la nuit, Aube, Midi et Crépuscule. Dans chacune des parties interviennent tour à tour Van, Lou, Ulma et Laure. Un roman polyphonique a quatre voix, où l'un nous parle d'outre-tombe, l'une nous fait sa confession, l'autre simule une discussion avec son psychologue, et la dernière se confie à son journal, le tout en soliloques. L'auteure adapte son écriture à la façon de parler de chacun des intervenants, ce qui apporte de la nuance et du relief.

C'est van qui débute ce récit et tout de suite nous apprenons qu'il est mort (début original !). Il est vietnamien et est parti en France, sa mère se sacrifiant pour lui ne voulant pas qu'il évolue dans un pays en guerre, vivant désormais seule dans la misère. Il a donc échappé aux boat people et à tout ce qui compose une guerre. Son père, lui, était parti rallier le Parti d'Hô Chi Minh lorsque van était encore tout petit. A Paris, fin lettré, il est devenu correcteur, bercé depuis toujours par la passion de sa mère francophile, elle était interprète au consulat de France. Il profitera de ce soliloque pour nous parler de son passé, de qui il est, de comment il a évolué, de ses regrets, de sa femme Lou et de leurs rapports, de sa fille Laure et leur relation parfois conflictuelle, ainsi que d'Ulma… sa maîtresse. Lou, Laure et Ulma en feront de même.

On apprendra alors que Lou a eu une enfance un peu difficile avec des frères qui ne cessaient de lui faire porter le chapeau, une mère dure avec elle et un père aimant mais qui n'avait pas trop son mot à dire. Lou est une femme un peu coincée, qui aime son mari et sachant très bien qu'il joue au Don Juan, mais là où le bât blesse, c'est qu'il n'avait jamais été jusqu'à avoir une maîtresse. Tout a changé quand Ulma est entré dans leur vie, tout a basculé, « il me réduisait à un rôle décoratif« . Bien que leur mariage n'était pas parfait, ils avaient appris à vivre ensemble, pour Laure, et c'était bien ainsi. Elle est devenue d'une grande jalousie, et en a perdu pied.

Ulma est l'opposé de Lou, pour tout, passionnée de littérature, aimant les voyages, eurasienne, imprévisible et cetera. Ulma a été essentiellement élevée par sa grand-mère Lily, sa mère Justine n'étant qu'une junckie irresponsable et son père, elle ne l'a pas connu. Bien que Lily n'était affectueuse, elle s'est démenée pour sa petite fille et s'est privée pour elle. Ulma s'est accommodée de ne pas être avec sa mère et de ne prendre que l'affection qu'elle lui donnait quand elle venait la voir « Les bleus à l'âme disparaissent avec le temps« , « je m'exerçais à ne pas espérer trop d'une mère à éclipses« .

Laure, une adolescente gothique, était en conflit avec son père, il ne voulait pas qu'elle fréquente son petit ami Tommy et la reprenait sans cesse sur son vocabulaire et sa façon de parler. Elle et Lou sa mère prenait toujours un malin plaisir à le taquiner. Elle parle de ses parents et regrette au final de ne pas avoir été « la courroie de transmission entre Lou et van » (Elle n'appelait pas ses parents Papa et Maman). Mais elle se rend compte que malgré tout, il lui manque énormément, elle en est profondément touchée.

Ce roman raconte l'histoire de quatre personnes liées entre elles par une histoire et par l'Histoire. Il raconte la Lame de fond qui est venue de loin et qui a inscrit le destin de tous. Une ou des révélations étonnante(s) et destructrice(s). Car je n'ai pas parlé d'une révélation essentielle qui compose cette histoire et qui est le titre même de ce roman ! Une écriture variée selon les personnages, riche de vocabulaire (C'est même parfois de la haute voltige quand c'est van qui raconte ! Je pense que van c'est un peu l'auteur).Une histoire très intéressante à suivre et à lire, et qui parle de réalités difficiles, comme celle des enfances marquées par l'absence d'un père, par la guerre, comme celle de la trahison, comme celle du manque, comme celle des regrets, comme celle de l'inévitable et de l'incontrôlable. Tout le monde dans ce récit expie en quelque sorte ses fautes.
(Beaucoup de difficultés pour moi en revanche pour la version audio, je ne suis pas bon public, préférant largement le papier)
Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Ce roman polyphonique donne la parole à quatre personnages : van (qui s'exprime d'outre tombe), sa femme Lou (qui est responsable de sa mort), leur fille Laure (l'ado dans toute sa splendeur) et une certaine Ulma (l'intruse qui va semer la zizanie dans la famille). Avant de découvrir la lame de fond qui brisera la cellule familiale, nous nous approprions peu à peu le passé de chacun des protagonistes ainsi que les liens qu'ils entretenaient entre eux avant le drame.
La nature de la "lame de fond" a été une vraie surprise pour moi, au point que je suis revenue en arrière pour vérifier que je n'avais pas raté un indice. En dehors de cette découverte, il ne faut pas s'attendre à un suspense insoutenable. Nous ne sommes pas dans le registre du thriller. Ce qui fait l'intérêt du roman, c'est la façon dont sont décris les personnages et leur histoire personnelle. Celle de van est au coeur de l'intrigue (si l'on peut parler d'intrigue). Né d'un père français aux abonnés absents, il a été élevé par sa mère vietnamienne qui l'a poussé à faire ses études en France. Il est question dans ce livre des rapports familiaux, des non-dits et du manque de communication au sein de la cellule familiale.
L'histoire familiale se reconstitue à la manière d'un puzzle. Les non-dits et le manque de communication sont, comme souvent dans les familles, plus destructeurs que les conflits. Ce n'est pas un coup de coeur mais une écoute plaisante.
Lien : http://www.sylire.com/2016/0..
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Un excellent début où la parole est prise par van qui vient de mourir et s'exprime enfin de façon libre, lui qui a été plutôt mutique tout au long de sa vie interrompue de manière brutale, renversé par la voiture conduite par sa femme Lou.
On imagine bien l'esprit de van errant au dessus du cercueil et observant son petit monde, bonne position pour s'exprimer enfin sans contrainte ni contradiction et son histoire , fort bien écrite est peu ordinaire racontée avec beaucoup d'humour subtil, elle éveille la curiosité dans ce premier chapitre.
Le roman est divisé en quatre parties en donnant la parole à quatre personnages, van donc, sa femme Lou sous forme d'une confession, Ulma la demi-soeur de Van, son double et son amante qui parle à un psy imaginaire et Laure la fille de van et Lou qui écrit son journal.

Chacun raconte avec sa sensibilité propre le vécu récent et si traumatisant: la disparition de Van.

Puis nous entrons peu à peu dans les souvenirs de l'enfance, les blessures avec un père absent pour van et Ulma, des mères castratrice pour Lou ou irresponsable pour Ulma, la difficulté d'intégrer son métissage et de savoir où se situer entre deux pays la France et le Vietnam...

Passé la découverte du contexte et l'histoire principale des protagonistes, j'ai trouvé que malheureusement les propos tournaient un peu en rond et on perdait beaucoup en intérêt par manque de rebondissement.

Seule Laure tire son épingle du jeu,elle avance vers l'avenir malgré le double drame qu'elle vit.

Dommage , mais sans doute faut-il ne garder que cette première bonne impression , ce qui est déjà bien car loin d'être le cas de nombreux livres !
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Comment se dépêtrer de rapports familiaux délicats, porteurs de conflits quasiment insolubles, inextricables ?

En mourant, nous dit Linda Lê, et en accomplissant dès la mise en bière un bilan critique de sa propre vie, et accessoirement de celles de ses proches : épouse, enfants, amante, amis. L'auteure met en scène Van, professeur pointilleux, à cheval sur la sauvegarde de la langue française, attiré par la séduction, habité par ses origines vietnamiennes mais désireux de s'inscrire dans la réalité française.

Son épouse, Lou, l'a peut-être tué en le renversant en voiture lors d'une filature effectuée à St-germain-des-Près, quartier dans lequel van a l'habitude de sortir. Ce meurtre, ou accident –on ne sait vraiment, est le prétexte à de multiples interrogations sur les rapports humains, les attentes des individus dans leur vie, la place qu'ils occupent, les uns par rapport aux autres.
Van trouve dans la compagnie d'Ulma, son amante, tout le piment, la capacité de surprendre qu'il ne décèle plus guère chez son épouse .Leur fille, laure, peine à trouver ses marques et ne fréquente que des compagnons décevants : des punks déjantés, paumés .On apprend plus tard dans le roman qu'Ulma est la demi-soeur de Van, par des révélations faites du côté de la branche de la famille restée au Viêt-Nam , ce qui complique un peu plus l'analyse des comportements par van , dan sa tombe …

L'analyse des rapports familiaux faite par Linda Lê est pertinente, elle est caustique, plaisante, et véridique .C'est un exposé successif des divers personnages qui permet de saisir leur situation globale .A lire pour ceux qui seraient tentés d'acquérir une méthodologie en la matière …

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Un joli roman à quatre voix, celle de Van, un homme qui vient de mourir renversé, celle de Lou, sa femme, responsable de son décès, celle de Laura, leur fille, et enfin celle d'Ulma, avec qui van entretenait une relation particulière. En quatre grandes parties, ce roman nous parle du deuil, des liens familiaux et aborde également le thème de la quête d'identité. J'ai apprécié cette lecture et le style de l'auteur, Linda Lê, par contre, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au début.
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Même si au niveau écriture j'ai trouvé que c'était différent des trois autres livres que j'ai pu lire d'elle, j'avoue que la lecture de ce petit livre n'a pas été déplaisante. Même si ici l'ambiance est moins intime, les mots et les phrases étant soignés, bien tournés, bien choisis…, donnent à ce livre un peu fou, une teinte sombre, torturée, mais aussi quelques couleurs.

Dans ce livre nous suivons la vie de quatre personnages, dont un mort. Chacun a quelque chose à raconter, qui a généralement pour centre van le macchabée. L'absence, l'amour, le déracinement, la mort… tout se dira via cette tragédie et les personnages nous plairons ou pas. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'on sera parfois estomaqué par certains faits qui rattraperont ceux qui seront sans surprise.

Cependant s'il y'a un point que je reproche à ce livre, c'est cette morale gauchisante qu'il possède. Il est beaucoup question d'expatrié dans ce livre, et il est vrai que cela rajoute du charme au charme, cela dit, même si ça a du charme et qu'elle se fait le porte-parole de cette « souffrance –là », j'ai trouvé que parfois elle était un peu trop sévère avec les gens que je dirais "chauvin", et parfois trop à côté de la plaque d'avoir truffé son récit de clichés.
Je ne sais pas si ça vient de moi ou pas, mais sincèrement j'ai remarqué des petites réflexions plutôt mal placées à certains endroits du bouquin. Et même si comme dans le cas de la mère à Lou ces petites réflexions étaient compréhensibles, à d'autres endroits elles n'étaient pas vraiment à leur place selon moi.

Bref. N'étant pas utopique c'est le seul point que je reproche à ce bouquin, le reste est juste bon.

En résumé c'est un bon livre, même si ce n'est pas celui que je préfère. Je remercie les éditions Christian Bourgeois et Babelio pour ce partenariat.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Attention spoil. Un roman à quatre voix, quatre moments d'introspection après la mort de Van. Il parlera, ainsi que sa femme Lou, sa fille Laure et son amante Ulma. Les conditions de sa mort, on les connait assez rapidement : renversé par sa femme alors qu'il quittait l'appartement de son amante. Mais le propos du roman n'est pas vraiment de revenir sur cette infidelité, même si elle est évoquée et qu'il y a un certain effet d'annonce au lilieu du roman quand on apprend qu'Ulma est la demi-soeur de Van. le propos du livre est plus de remonter aux origines de Van, exilé vietnamien intégré en France, mais sans véritables attaches, et sur le bouleversement que va provoquer la rencontre avec Ulma, son amante en lui permettant de renouer avec ses origines. C'est aussi un roman sur les liens familiaux, aux liens avec la mère surtout : van et sa vénérée mère, Ulma et sa mère absente, Lou et sa mère pleine de haine, Laure et son vieux père. Enfin, van et sa soeur. C'est aussi un livre sur le deuil, surtout la partie de Laure, ado en pleine crise qui se remet en cause à la mort de son père.
Le roman est assez fluide même si certains passages d'accumulations durant sur plusieurs pages sont un peu longuets. L'auteur s'est attachée à donner un style un peu différent à Laure, l'ado, lui donnant plus de corps. Pour les autres personnages, certains mots de vocabulaires sont un peu alambiqués, je ne saurais dire si c'est le style de l'auteur ou lié au roman lui même puisque van est correcteur et très bon connaisseur de la langue française. C'est en définitive un roman assez plaisant mais on ne voit pas de réelle progression dans l'intrigue ce qui était un peu lassant.
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« Je n'ai jamais été bavard de mon vivant. Maintenant que je suis dans un cercueil, j'ai toute latitude de soliloquer. Depuis que le couvercle s'est refermé sur moi, je n'ai qu'une envie : me justifier, définir mon rôle dans les événements survenus, donner quelques clés pour comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui n'est qu'un fait divers. Je n'ai pas un penchant au regret, mais il me faut faire mon examen de conscience, si inutile qu'il soit désormais. »


Van vient de mourir. Il a été renversé par une voiture. C'est sa femme qui conduisait. Comme d'un fait exprès elle venait de découvrir que son mari l'a trompée. van n'est pas le seul du fond de sa tombe à revenir sur le passé. Sa mort délie les langues. Sa femme, Lou, sa fille, Laure et l'intrigante Ulma se confient tour à tour. Chacun donnera sa perception des évènements, ce qu'il pense de l'autre, les émotions ressenties, et les éléments du passé qui ont marqué leur existence. Seront alors évoqués entre autres la guerre du Vietnam, la période gothique de Lou, l'exil, les relations familiales, l'amour et la mort bien sûr.

L'écriture de Linda Lê est exigeante, sans doute aussi parce que la langue tient une place importe dans ce récit. C'est un roman assez dense, qui parfois malheureusement s'étire un peu trop en longueur. J'ai souvent eu l'impression que les choses se ressassaient. Malgré tout l'histoire n'est pas intéressante.

Lien : http://unoeildesmots.wordpre..
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